El Marco Modérateur

3246 votes

  • Âmes damnées

    Neal Shusterman

    7/10 Une histoire sacrément originale, même au sein des scénarii de la série X-Files, mais qui manque un peu de piment sur la fin.

    11/05/2014 à 18:56

  • Amour et Mort

    Charlie Adlard, Robert Kirkman

    8/10 Ce quatrième opus commence tambour battant, avec un nouvel affrontement avec des armes multiples (à feu, pelle, sabre, couteau). Des allures de Fort Alamo tandis que les protagonistes découvrent les possibilités des lieux (culture agricole, bibliothèque, générateur) et faire des choix douloureux, à tous les sens du terme (cf. l’amputation de la jambe). La culpabilité et certains sentiments poussent deux des principaux protagonistes à une explication pour le moins brutale. Encore un opus très agréable à suivre et prenant, où l’humain et l’action se partagent équitablement l’intrigue.

    25/04/2020 à 16:44 1

  • Ana

    Francis Porcel, Zidrou

    7/10 Alors qu’Ana est en train d’accoucher au bloc, des hommes masqués interviennent et lui volent son nouveau-né. La police locale – espagnole – est mise sur l’affaire tandis que les services secrets américains arrivent pour on ne sait quelle raison. Mais une explosion met fin à cette partie de l’histoire. Vingt ans plus tard, dans la région de Murcie, Joye Davidson – un alias de Maureen Shannon – fait la rencontre d’Ana qui cherche encore son enfant. Un graphisme intéressant, des dialogues qui claquent, une histoire plutôt prenante, et une fin qui donne sacrément envie de lire l’opus suivant. J’adhère !

    25/04/2020 à 16:40 1

  • Ananké

    Jean Bastide, Robin Recht

    8/10 Lu à sa sortie, je garde néanmoins un très bon souvenir d'une BD, avec notamment le trait remarquable de Jean Bastide. Même s'il serait illusoire de parler d'adaptation fidèle en raison de la brièveté de cet ouvrage par rapport à la longueur du roman dont il est issu, le squelette littéraire en a été conservé avec soin, et les deux auteurs ont ainsi rendu un poignant hommage à un non moins poignant livre qui demeure intemporel.

    25/01/2023 à 07:06 2

  • And Back

    François Boucq, Alexandro Jodorowsky

    9/10 … où l’on retrouve Bouncer dans une prison au beau milieu du désert, le tout dans une ambiance sinistre (cf. les premières images avec les cadavres empalés et becquetés par les corbeaux). Un enfer sur terre où l’on adjuge aux enchères des jeunes femmes nues aux prisonniers. Où une dame lubrique règne en prêtresse. Où les moines, encapuchonnés vus dans le tome précédent, peuvent librement torturer les captifs. Où le train du ravitaillement constitue le seul moyen d’évasion dans ces terres stériles et esseulées. Un western aussi réussi que les précédents, c’est-à-dire excellent, âpre, violent et sombre, le tout parcouru de sang, de fusillades, de mutilations et de péripéties. Remarquable, tout simplement.

    14/11/2023 à 20:06 1

  • Androgyne

    Gérard Bertuzzi

    7/10 Une série de meurtres ensanglantent le Nord de la France. Rouen, Compiègne, Soissons. Des hommes poignardés. Le suspect est aperçu, mais vaguement. Est-ce un homme ? Une femme ? Impossible de se prononcer avec certitude. L’équipe de gendarmerie, menée par le commandant Bourbon, mène l’enquête.

    Gérard Bertuzzi, à qui l’on doit déjà Disparitions en Picardie, Le Sang des cors et Les Inconnus du vol 981 saisit d’entrée de jeu l’attention entière du lecteur. Un serial killer redoutable et nébuleux, des gendarmes sacrément tenaces et blagueurs, et une ambiance fertile en mystères. La plume est très agréable, alternant moments de tension, humour potache des limiers, et instants permettant de cerner, graduellement, la psyché de l’assassin. Les chapitres sont également dynamiques, particulièrement courts (un peu de mathématiques : quatre-vingt-seize chapitres pour environ cent-quatre-vingts pages), permettant d’alterner les divers points de vue. Les doutes des détectives vont se multiplier, les hypothèses échafaudées sont toutes intéressantes (comme celle d’un tueur sillonnant la nationale 31), avant que la lumière n’apparaisse progressivement. Une sombre histoire de représailles, toute en cruauté et en crédibilité. Si l’ensemble du livre est un petit régal qui mérite plus qu’amplement d’être découvert et médiatisé, on regrette juste que la personnalité du tueur en série n’ait pas été davantage creusée. En effet, l’idée de l’androgynie était alléchante mais n’est, au final, que peu abordée.

    Un roman où le noir et la dérision cohabitent avec bonheur, grâce à l’écriture efficace de Gérard Bertuzzi et à l’intelligence de ses propos. Vraiment un bon moment de lecture avec cette traque d’un androgyne… tonique.

    04/11/2018 à 18:05 2

  • Anesthésie générale

    Jerry Stahl

    7/10 Manny Rupert, un ancien policier, est engagé par Zell pour approcher un prisonnier de San Quentin. Sous couvert de mener des ateliers de réflexion sur la drogue avec les détenus, il va devoir vérifier si ce vieillard est bien, comme il le prétend, Josef Mengele.

    Après A poil en civil, on retrouve le personnage de Manny Rupert. Et surtout le style de Jerry Stahl. Parce que, si vous appréciez le style décalé voire complètement déjanté, vous allez vous régaler. D’ailleurs, le premier chapitre donne le ton : celui qui vient embrigader Manny est un vieillard muni d’un déambulateur, à l’humour corrosif et au langage à double sens. Le reste de l’ouvrage est du même acabit : sacrément caustique. Dans les dialogues, les scènes, les descriptions psychologiques, on sent parfaitement que Jerry Stahl s’est fait plaisir. Entre humour typiquement juif et situations complètement baroques, le lecteur aura souvent le rire aux lèvres, voire les zygomatiques en action. Finalement, ce que l’on pourra reprocher principalement à ce roman, au-delà de quelques cocasses bavardages et autres joyeuses digressions, c’est le mélange des genres. Etait-il possible d’évoquer Josef Mengele dans une histoire parfois aussi comique ? N’y avait-il pas un risque de mauvais goût ? Si, indéniablement. Le risque était là. Mais l’auteur, en habile équilibriste, sorte de Donald Westlake en version judaïque, sait jouer de ce contraste pour mieux déboussoler le lecteur. Parce que l’humour, ici, permet justement de dépasser l’horreur des thèmes abordés.

    Entre esclandres drolatiques, scènes complètement barrées et délires littéraires, Jerry Stahl a su installer une histoire originale et très agréable à suivre. Malgré des longueurs pas toujours utiles et une fusion du noir et du rocambolesque qui ne plaira pas à tout le monde, l’écrivain signe un ouvrage qui marquera certainement, à défaut de vouloir absolument séduire.

    04/05/2016 à 22:07 4

  • Angoisse à louer

    Patrick S. Vast

    7/10 Tout juste muté à Béthune, Michel Massard doit trouver un logement au plus vite, et il emménage rapidement dans un studio meublé. Le départ d’une nouvelle vie ? Oui, mais pas d’une vie idyllique. Les autres occupants de l’immeuble se montrent peu, la concierge a l’amabilité d’une guillotine. Et si ce bâtiment recélait des secrets effrayants ?

    Après La Veuve de Béthune, Béthune, 2 minutes d’arrêt et Boulogne stress, Patrick S. Vast revient chez Ravet-Anceau pour ce polar. On y retrouve le ton si typique de l’auteur, et encore plus sa plume, dépouillée, reconnaissable entre toutes. Personnages décrits en quelques mots, décors minimalistes, ambiances restituées en un nombre minimal de phrases. Patrick S. Vast est assurément l’écrivain de l’économie littéraire, mettant en parallèle une nouvelle intrigue où les individus et événements sont autant de rouages amenant lentement mais sûrement vers des drames. Rares sont les auteurs à disposer d’une telle typicité. Comme dans les précédents livres, on se doute vite que Michel Massard va devenir la proie d’un terrible mécanisme sans que l’on soit pour autant capable de le caractériser a priori. Car sur cet échiquier vont apparaître d’autres pièces, comme une femme dominante et meneuse de parties sadomasochistes, le fils d’un agent immobilier ayant des comptes à régler avec son père, un collègue de Michel au comportement trouble avec sa femme comme avec ses associés, une troublante nièce de la concierge, etc. Toutes ces petites flammèches vont posément converger jusqu’à nourrir un même incendie qui brûlera plus d’un être humain. Si certains engrenages ne viennent pas aussi astucieusement s’emboîter aux autres comme ce fut le cas dans les autres ouvrages de Patrick S. Vast, il n’en demeure pas moins que le lecteur sera graduellement happé par une catastrophe, à la fois crédible et si tragiquement humaine.

    Avec ce roman à suspense teinté de noir, Patrick S. Vast a su maintenir le cap qu’il s’était fixé avec sa bibliographie. Une écriture épurée, dans les descriptions des lieux comme des personnages, pour mieux mettre en exergue la lente déchéance de ses êtres d’encre. Une gageure une fois de plus réussie, peut-être un peu moins que par le passé, mais qui donne déjà envie de connaître ce que cet écrivain si original a prévu pour la suite de ses œuvres.

    02/10/2013 à 20:26

  • Anguilles démoniaques tome 1

    Yusuke Ochiai, Yu Takada

    8/10 Parce qu’il est endetté jusqu’aux yeux, Masaru Kurami se voit obligé de travailler pour le patron de la « Chiwaki Enterprise » qui le débarrassera de ses découverts en échange de quoi Masaru va devenir son homme de main en récupérant des créances en son nom. Il va maintenant devoir transporter un colis d’une cinquantaine de kilos dont il ignore le contenu exact avant d’être relooké pour avoir vraiment la tête de l’emploi. Sept chapitres sombres et qui s’emboîtent habilement pour brosser le portrait en clair-obscur (au sens moral comme esthétique) de Masaru, devenant graduellement le chien de chasse de son boss. Pas mal d’éléments marquants, comme l’insalubrité de Kuromu, le visage brûlé de Hide qui vient même hanter les pensées de Masaru, le contenu mystérieux de ces colis transportés, ou les amours visiblement naissantes de notre recouvreur de dettes. Je suis séduit par cet opus et j’essaierai de me procurer les suivants.

    19/01/2021 à 19:41 1

  • Angus

    Eric Corbeyran, Jef

    8/10 Des planches absolument magnifiques et une ambiance aussi noire que la période pendant laquelle se déroule cette histoire. L’aspect fantastique ne se dévoile que dans les ultimes pages. Mention particulière au scénario qui évite les angélismes traditionnels concernant ce conflit, avec des membres de l’IRA loin d’être des anges.

    30/06/2014 à 18:48

  • Aniel

    Grzegorz Rosinski, Yann

    8/10 … où l’on retrouve Aniel toujours sévèrement blessé, dans une chaloupe avec son père Thorgal et d’autres accompagnateurs au moment où ils accostent sur un rivage. Dans la forêt, ils retrouvent de vieilles connaissances et vont devoir affronter une faune et une flore hostiles ainsi que les Yénhäas, une tribu de guerriers qui n’hésitent pas à utiliser des boucliers humains lorsqu’ils attaquent un village ennemi. Un épisode riche et distrayant, où même la tribu de ces guerrières prend une profondeur certaine avec ses traditions et ses caractéristiques, et qui se conclut sur le départ de l’un des protagonistes avec un personnage que l’on n’avait pas vu depuis bien des tomes. Une série aussi réussie scénaristiquement que graphiquement.

    27/09/2022 à 18:39 1

  • Animal

    Sandrine Collette

    9/10 De Sandrine Collette, je n’avais jamais lu que le court polar « Une brume si légère ». Pour ce roman, j’ai vraiment été transporté du début à la fin. J’ai été happé par cette histoire, sombre et pourtant si humaine et crédible de Nun et de Nin, enfants frère et sœur pris dans la tourmente d’un Népal ténébreux et de leurs propres démons. Par la suite, la traque menée par ces sept individus (dont Lior et Hadrien) m’a largement tenu en haleine, notamment avec cet ours si intelligent et retors, avant un retour au Népal afin de boucler la boucle de cette histoire sans pareil. L’écriture de l’écrivaine est atypique, forte et poétique, narrant notamment de beaux passages dans les montagnes du Kamtchatka comme dans la jungle népalaise, avec, en ce qui me concerne, un moment particulièrement mémorable avec cette histoire d’appât. Et que dire de cette fin, tout à fait dans la continuité de cet opus à l’atmosphère pesante et empoisonnée, qui invite le lecteur à prendre la place de Mme Collette et imaginer son propre épilogue. Bref, une plume remarquable pour un ouvrage très noir qui, paradoxalement, me paraît plus relever de la littérature blanche en raison de son histoire, à mon avis très éloignée de l’univers policier.

    12/05/2020 à 08:54 5

  • Another tome 1

    Hiro Kiyohara

    7/10 Un manga mystérieux, renvoyant Kôichi Sakakibara vers la disparition étrange d’une ancienne élève, vingt-six ans plus tôt. De l’énigmatique et beaucoup de questions posées, s’achevant sur un terrible accident dans un escalier et où un parapluie va jouer un rôle fatal.

    16/07/2017 à 09:01

  • Another tome 2

    Hiro Kiyohara

    7/10 Une suite réussie au premier opus que j’avais déjà bien apprécié, avec un graphisme léché, une intrigue prenante mêlant malédiction et répétition d’accident autour d’une mystérieuse classe de troisième, remontant jusqu’à vingt-six ans plus tôt. De magnifiques dégradés, une ambiance pesante et anxiogène, et même si j’ai perdu le fil de l’intrigue depuis ma lecture du premier tome, j’ai bien apprécié celui-ci.

    23/06/2019 à 20:47

  • Anvers et Damnation

    Maxime Gillio

    8/10 Hubert Molas, homme politique français et grand argentier international, est assassiné dans sa chambre d’hôtel par la prostituée avec laquelle il venait d’avoir des relations tarifées. Le drame embarrasse les autorités belges. On confie le soin de la thanatopraxie à Luc Mandoline, dit l’Embaumeur. Aidé d’un fidèle comparse, ce dernier va vite se rendre compte que la mort du politicien cache un complot bien sombre.

    L’avantage des préfaces quand elles sont habilement écrites, c’est qu’elles mettent immédiatement au parfum. Celle de Paul Colize est à ce titre parfaite : le récit mêlera le sang, le sexe et l’humour. Le moins que l’on puisse dire, c’est que, dans le genre, Maxime Gillio y va carrément. Et c’est sacrément jouissif ! Il ne faut que peu de pages pour être plongé dans son univers. Celles et ceux qui ont lu Les disparus de l’A16 ou La Fracture de Coxyde sauront de quoi l’on parle : l’auteur est un sale gosse qui prend immensément de plaisir avec un sens bourrin de la drôlerie, tant dans les répliques que les situations, en digne héritier spirituel de Frédéric Dard. Dans tous les chapitres, à chaque page, c’est burlesque, cocasse, jamais fin et toujours réjouissant. En auteur décomplexé de la plume, Maxime Gillio ne s’embarrasse d’aucun scrupule, pour notre plus grand plaisir, et nous emporte jusqu’au final sans jamais marquer de temps mort. Mais le cantonner à un simple rôle de provocateur serait particulièrement malvenu, car il sait également soigner le récit, avec de nombreuses scènes très visuelles, des personnages marquants ainsi qu’une intrigue sombre et solide.

    Maxime Gillio, quand il écrit, c’est l’archétype même du gamin mal éduqué, sans retenue ni indécision quant à ses propres bouffonneries, et qui va même jusqu’à assumer les plus infâmes de ses farces. C’est ce qui le rend si attachant, d’autant qu’il allie à ses pitreries une histoire solidement bâtie. Et nous, lecteurs même pas honteux de tant de débordements, on en redemande !

    08/12/2013 à 08:49

  • Apocalypse Lille

    Pierre Willi

    7/10 À la lisière du thriller et du roman noir, voilà un ouvrage réussi, qui intéresse autant qu’il fait réfléchir.

    30/06/2013 à 09:49

  • Apokalypse

    Patrick-Jérôme Lambert

    7/10 Il est difficile, devant ce genre d’ouvrage, de bouder son plaisir. Même si des poncifs ainsi qu’un manque d’austérité pourront nuire aux yeux de certains lecteurs, l’essentiel, voire plus, est bien présent : on ne s’ennuie pas un instant. Un bien bon moment de lecture, à la fois décomplexée et paradoxalement porteuse de réelles questions quant à la puissance nuisible des sectes.

    26/08/2012 à 10:47

  • Apprenti criminel tome 1

    Gosho Aoyama, Mayuko Kanba

    6/10 Une silhouette anonyme sort de la rame de métro et, au mépris des avertissements des autres usagers, se fraie un chemin dans le quartier Beika-Chô, le plus malfamé de Tokyo. Son surnom : Kris Minel. Un spin-off vraiment amusant de la série Détective Conan, où Gosho Aoyama reste au scénario, mais où c’est Mayuko Kanba qui prend le relais au dessin. Ici, c’est moins l’intrigue qui importe que l’humour, avec ce personnage visiblement malfaiteur (on le voit notamment dans les scènes qu’il s’imagine) essayant de se faire sa place en un lieu où il est totalement étranger. Le coup de la sélection de son appartement, où a précédemment eu lieu un crime bien sanglant, est en soi un sacré moment de rigolade, au même titre que les clins d’œil aux personnages fétiches du sieur Aoyama. A ce stade de la série, je ne sais donc pas trop comment ça va évoluer, mais ça demeure plaisant, sans atteindre le niveau des Détective Conan, et sans avoir une sorte de colonne vertébrale avec une réelle intrigue policière.

    18/04/2020 à 15:21

  • Apprenti criminel tome 2

    Gosho Aoyama, Mayuko Kanba

    6/10 … où l’on retrouve la cité de Beika-Chô, vouée au crime organisé, ainsi que ce curieux personnage uniquement croqué dans sa silhouette, Kris Minel (…), qui entame cet opus avec de sérieux problèmes d’argent. Pas mal d’humour d’entrée de jeu, notamment avec une expérience mettant en scène un personnage bien connu de la série des Détective Conan, et de la malice également (notamment dans la parodie des déductions du premier crime) pour cet individu qui se rêve criminel mais n’est qu’au mieux un spectateur, au pire une victime. Mais c’est un tel pastiche des Conan que je pense qu’il faut vraiment être un fan absolu pour vraiment apprécier cet univers si décalé, si burlesque. De mon côté, à part le côté farce, j’ai un peu de mal à accrocher.

    30/04/2020 à 16:06

  • Après

    Stephen King

    4/10 … ou comment le très jeune Jamie Conklin, accompagné de sa mère célibataire, va se découvrir un don inattendu (celui de pouvoir s’entretenir avec les morts), avant que ce talent n’en vienne à intéresser Liz, policière et compagne de la maman du garçonnet, afin de sauver des vies : converser avec le poseur de bombes surnommé « Thumper » qui s’est suicidé après avoir laissé un message comme quoi sa dernière œuvre de destruction allait surpasser les précédentes.
    Stephen King, même si je n’en lis pas autant que je ne le souhaiterais, j’adore : son style, sa finesse, son inventivité, sa fécondité, et cet opus m’a rapidement fait de l’œil. OK, le pitch est clairement inspiré du « Sixième sens » (son personnage l’avoue dès le début du deuxième chapitre). Mais là, personnellement, ç’a été une véritable douche froide et une déception monumentale. Je salue la brièveté du livre et les touches intéressantes de Jamie quand il parle de lui, de sa mère, de sa vision du monde (le fait que ça soit écrit à la première personne aide certainement à souligner son point de vue), mais le reste est très frustrant (pas bien compliqué de mettre le doigt dessus quand on analyse le contenu) : un Kenneth Therriault – le poseur de bombes – qui n’est abordé qu’à partir du vingt-et-unième chapitre après d’interminables passages sur la mère de Jamie qui se préoccupe de l’un de ses poulains écrivains, un choc entre les deux qui est très vite évacué et Thumper qui ne réapparaît qu’au gré d’effets un peu faciles, des moments singulièrement mous là où on aurait pu espérer de la tension, de la noirceur, une confrontation à la hauteur de l’œuvre du génialissime écrivain, et le retour de Liz dans un rôle inattendu qui m’a laissé complètement froid, comme si ça n’était que du pur remplissage. Quant à la chute finale, elle est certes surprenante (mais pas vraiment originale en soi) et elle est sacrément éloignée du cœur de l’intrigue. Bref, globalement, c’est très mollasson et guère percutant. Selon moi, à oublier au plus vite pour se recentrer sur la bibliographie phénoménale de Stephen King et autrement plus vertigineuse que ce pétard mouillé.

    21/02/2024 à 16:30 3