El Marco Modérateur

3708 votes

  • Treize contre un

    Jean Van Hamme, William Vance

    7/10 Le Président ne demande rien de moi à XIII que d’identifier numéro I tandis que la Mangouste est parvenue à s’évader du quartier de haute sécurité du pénitencier de Bluebanks. L’identité de numéro I aura d’ailleurs de quoi surprendre – tant mieux – et le récit est joliment ficelé, avec quelques belles scènes d’action, une évasion spectaculaire – absolument pas crédible mais ça passe néanmoins dans ce genre de récits –, un naufrage, et une confrontation qui augure une tension soutenue pour les prochains tomes. Vraiment chouette de redécouvrir cette célèbre série.

    07/09/2025 à 07:44 1

  • Extinction

    Douglas Preston

    7/10 A plus de trois milles mètres d’altitude, dans les montagnes du Colorado, s’est construite la réserve privée d’Erebus. Ce territoire y est marqué par une avancée scientifique majeure : des animaux préhistoriques pacifiques y ont été ramenés à la vie par la magie des progrès génétiques. Mark et Olivia Gunnerson y sont attaqués en pleine nuit, ne laissant dans leur sillage qu’une énorme quantité de sang et beaucoup d’interrogations. Parce que le disparu est le fils d’un milliardaire et que les enjeux locaux sont immenses, le CBI – l’antenne du FBI dans cet Etat – mandate l’inspectrice Frances Cash pour mener l’enquête aux côtés du shérif Colcord. Rien ne les a préparés à ce qu’ils vont découvrir.

    Douglas Preston, éminemment connu pour avoir signé avec son complice Lincoln Child la série consacrée à Pendergast, signe ici un thriller d’une belle efficacité. Dès les premiers chapitres, l’écrivain entraîne le lecteur sur des terres sombres, baignées de mystères variés, avec un talent indéniable pour divertir, émouvoir, effrayer et instruire. Tous les personnages – assez nombreux – sont habilement déclinés et, malgré quelques poncifs inhérents à ce type de littérature – on pense notamment à cet acteur de cinéma ou à ce magnat des nouvelles technologies tellement grossier –, les divers protagonistes sont suffisamment étayés pour retenir l’attention. Dans le même temps, l’auteur nous convie à une véritable expédition dans ce territoire escarpé, dédié au tourisme et permettant de côtoyer des bêtes préhistoriques tandis que les questions pleuvent. Qui s’en est pris au jeune couple ? Pourquoi ? Y a-t-il un complot à l’œuvre ? Que cache réellement Erebus ? L’ensemble de cet ouvrage se lit avec une facilité étourdissante et même si quelques longueurs inutiles viennent diluer l’intérêt qu’on peut lui porter, ce Jurassic Park constitue un beau récit. Douglas Preston se permet quelques clins d’œil malicieux à ses propres œuvres littéraires et sa longue postface éclaire la genèse de son livre d’une lueur scientifique et historique bienvenue.

    Un authentique thriller hollywoodien – au sens positif du terme – qui offre une lecture à la fois distrayante et pédagogique.

    03/09/2025 à 19:34 4

  • La Maison de la pieuvre

    Serge Brussolo

    8/10 Norman est le fils de tarés, Lester et Wilma, qui règnent en maîtres sur une bourgade où ils ont imposé leurs lois drastiques : refus du progrès, appariement avec la nature, sacrifices de sang pour instaurer un équilibre avec les péchés commis par leur communauté. Sauf que Norman a fini par prendre peur et a taillé la route pour rejoindre Los Angeles et laisser derrière lui ces deux fléaux. Mais ces derniers n’en ont pas fini avec lui, quitte à réclamer par la suite Johan, leur petit-fils.
    Entrer dans un ouvrage de Brussolo, c’est accepter de pénétrer une sorte d’univers parallèle complètement barré, aux codes littéraires éclatés, toujours sur le fil du rasoir, et ce roman ne déroge pas à la règle. En à peine plus de deux cents pages, on y retrouve la recette de cet écrivain que j’adore : personnages déments, explosivité de l’écriture, noria de rebondissements. C’est très compréhensible que certains lecteurs restent hermétiques à ce cocktail, mais moi, j’ai apprécié. En s’y penchant de plus près, on pourrait même retrouver des éléments déjà en germe ailleurs, et ici, c’est surtout la dynamique du récit qui saute aux yeux : on a parfois en quelques paragraphes ce que l’on aurait pu trouver dans plusieurs chapitres. Du condensé, en somme. Au programme, donc, et en vrac : une chasse au trésor dans cette « maison de la pieuvre », une mystérieuse suiveuse rousse, un acolyte amateur de boxe et de MMA, une femme actrice reconvertie dans le porno, des souterrains garnis de pièges mortels, un testament particulièrement surprenant, etc. Impossible à résumer : on est dans du Brussolo pur jus, c’est-à-dire halluciné, audacieux, et surtout sacrément divertissant, malgré un final, qui, comme très souvent, tire un peu en longueur.

    02/09/2025 à 19:30 3

  • Jouer avec le feu

    Sophie Rigal-Goulard

    8/10 Louisa-Misuki et son frère Paul-Hayato – surnommés respectivement Lou-Mi et PH – accompagnent leur père et sa compagne à Vareille-les-Maures, dans le Var, pour les vacances. Sur place, la beauté des paysages et la canicule cohabitent avec le traditionnel péril estival : les incendies. Lou-Mi fait la connaissance de Brunilde, une ado de son âge qui milite pour la défense des forêts et se bat contre un projet immobilier d’envergure. Qui est d’ailleurs à l’origine des récents brasiers qui tendent à se multiplier ?

    Sophie Rigal-Goulard invite son lectorat sur un territoire qu’elle connaît bien : la Provence, et plus précisément le Var. Ce roman destiné à la jeunesse se distingue par le talent de son écriture, la profondeur de ses personnages et la qualité de son intrigue. Lou-Mi constitue une protagoniste aussitôt sympathique, en conflit avec l’image que lui renvoie son corps, sujette à des crises d’asthme et meurtrie par le récent divorce de ses parents. Parallèlement, Brunilde est une adolescente particulièrement attachante, entièrement dévouée à sa cause militante écologique à tel point qu’on l’a surnommée « la Greta des forêts » et secrètement amoureuse du jeune sapeur-pompier Steven. Le suspense est consistant, l’inconnu qui rôde autour de l’emplacement du projet immobilier « Les Terrasses du soleil » est inquiétant à souhait, et Sophie Rigal-Goulard nous gratifie d’un dénouement intelligent, parce qu’efficace et surtout particulièrement vraisemblable.

    Un polar jeunesse de très grande qualité, avec une intrigue solide et des personnages convaincants. Le message écologique délivré à l’occasion n’a rien d’accessoire, surtout en cette période estivale qui risque, comme les précédentes, d’être marquée par de féroces incendies.

    02/09/2025 à 07:42

  • Aiguille

    Thomas Du Caju, Jean-Claude Van Rijckeghem

    5/10 Trois mois avant d’hésiter à avaler une pilule létale, on retrouve une jeune femme, Paulette Kincaid, suffisamment gonflée et solide pour forcer l’entrée d’un hôpital pour y emmener une femme sur le point d’accoucher. Repérée, elle est enrôlée pour des opérations sa sabotage. Celle que l’on va surnommer « Aiguille » va devoir suivre un entraînement martial.
    De beaux graphismes et un bon rythme, mais j’ai trouvé que le récit manquait de réalisme et finissait par ressembler à toutes les histoires liées à la Résistance. Du coup, celle-ci ne sort à mes yeux vraiment pas du lot.

    30/08/2025 à 18:28

  • Claudas des Terres Désertes

    Alexe, Jean-Luc Istin

    6/10 Alors que son château est assiégé, Ban de Benoïc ne s’en remet pas à la religion mais à Merlin qui ne viendra pas. Ban mourra enlisé et noyé, son fils unique qu’il aura eu avec Hélène sera recueilli par la Damme du lac. Débute alors un apprentissage pour celui que l’on nomme encore Galaad et que l’on appellera par la suite Lancelot.
    Une relecture agréable du mythe de la Table ronde : le récit est assez classique, le graphisme également, et même si je ne boude pas mon plaisir, je ne pense pas être au rendez-vous des tomes suivants, justement parce que cette série commence à mes yeux de manière un peu trop attendue.

    28/08/2025 à 18:32

  • Apparitions

    Leo, Rodolphe

    6/10 Au matin, les participants d’un safari découvrent de larges empreintes qui pourraient appartenir à un gorille et que celui-ci aurait dévoré l’un des membres de la tribu autochtone : c’est juste avant qu’ils ne tombent sur un animal tout droit sorti de la préhistoire.
    Un graphisme qui a vieilli (normal, d’un côté, ça date de 2001), avec un début qui intrigue (le coup de la soucoupe volante qui aurait incendié une autruche géante) et capte l’attention malgré de nettes longueurs à mon avis. Sympa, en somme.

    28/08/2025 à 18:31

  • Le Loup Gris

    Senad Mavric, Jean-Pierre Pécau

    5/10 Prusse-Orientale, 1947 : six chars soviétiques T-44 sont massacrés par un engin de guerre. Une survivante va indiquer qu’il s’agit d’un « loup gris », ce qui est impossible, puisque ce tank qu’on surnomme « la souris » n’existe officiellement pas. Dès lors, il va falloir tout mettre en œuvre pour le traquer et le détruire en exploitant un « Tortoise », un char d’origine anglaise.
    Une traque dans un cadre dystopique, mais qui perd justement un peu de son impact à mes yeux en raison justement de son manque d’historicité, puisque ce char n’a jamais été d’active. En outre, le final est, selon moi, précipité et décevant.

    27/08/2025 à 19:12 1

  • Papillon de nuit

    David Belo

    8/10 Tiffany Malcolm n’est plus que l’ombre d’elle-même : la photographe est devenue une junkie qui se scarifie après le kidnapping de sa fille Lily. Alors qu’elle lutte encore pour survivre, elle essaie une drogue nouvelle qui la catapulte dans cette ville d’Opatoma qu’elle continue d’arpenter, mais près de deux-cents ans plus tôt. C’est alors qu’elle découvre un sinistre personnage affublé d’un tricorne qui pourrait être le monstre qui a enlevé Lily. Mais est-ce seulement possible ?

    Après nous avoir enchantés avec Mon Ami Charly, David Belo nous revient avec ce thriller dont le pitch interpelle et allèche. Dès les premiers paragraphes, on trouve un rythme solide autour d’un récit qui sait se faire audacieux et sombre. Tiffany – dite Tiff – est une protagoniste prenante et l’on ne peut que nourrir des sentiments ambivalents à son égard, de l’empathie après la disparition de sa fille unique mais aussi une pointe de surprise quand on apprend les circonstances de la mort de celui qui était le père biologique de la gamine. La suite des événements est particulièrement échevelée : une mystérieuse maladie appelée la « Jouivénile », des voyages temporels, un étrange John MacDugall lié au passé de la ville, des Mohawks, un phare qui recèle bien des secrets, une vengeance venue de loin… L’auteur multiplie les fausses pistes autant que les pièces du puzzle et le dénouement, réussi, se nourrit de cette préalable multiplicité d’éléments – un dédale saturé de rideaux de fumée – pour proposer cette résolution singulièrement forte.

    Dans ses remerciements finaux, David Belo qualifie cette ville fictive d’Opatoma de « terrain de jeu inépuisable et insatiable » : on se plaira donc à lire ses prochains ouvrages, en espérant sincèrement que leur originalité et leur fougue soient au moins égales à celles découvertes dans ce livre.

    19/08/2025 à 07:45 2

  • Qaanaaq

    Frédéric Mars

    8/10 Liang, Hawford et Ullianson : trois ouvriers retrouvés morts au Groenland, visiblement massacrés par un ours. Problème : il a fallu crocheter une serrure auparavant, et d’autres indices viennent contredire la piste animale : « absence de bave sur les plaies des victimes, la langue lavée post mortem ». Le policier Qaanaaq Adriensen vient aider la maréchaussée locale, lui qui vient de cette partie du monde, sans savoir qu’il va mettre les pieds dans un sacré guêpier.
    Mon premier Mo Malo, et ça ne sera probablement pas le dernier tant ce thriller m’a plu. Accro dès les premiers chapitres, malgré l’épaisseur relative de l’ouvrage (environ 550 pages), je n’ai jamais décroché. Une magnifique peinture des mœurs locales, avec une très solide documentation pour venir étayer un récit passionnant et hautement addictif, même si l’auteur enchaîne parfois des éléments scénaristiques déjà lus ou vus auparavant. Entre sordides histoires de famille et complots politiques, quête du pétrole et immersion dans l’histoire groenlandaise (la partie liée au projet Icesworm, par exemple, est remarquable), un magnifique puzzle où la plupart des chapitres s’amorcent avec une référence au travail photographique de Qaanaaq que j’aurai plaisir à retrouver plus tard. « En passe de devenir une véritable affaire d’Etat, aux ramifications dignes d’un thriller », est-il écrit vers la fin pour qualifier cette enquête : je ne peux qu’être d’accord.

    16/08/2025 à 07:55

  • Tirs à vue

    Christophe Arleston, Serge Carrère

    6/10 Match d’ouverture de la Coupe du monde de football : l’Ecosse affronte le Brésil. Ronaldo est proche de la cage adverse quand un pirate informatique indique qu’il coupera les prochaines transmissions télévisées si on n’accepte pas son chantage tarifé.
    Un douzième épisode aussi jubilatoire que les autres, avec ses caractéristiques si facilement identifiables : un humour incessant, de folles courses-poursuites devenues en quelque sorte la griffe de la série. Les amateurs de foot apprécieront de voir quelques-unes de leurs stars apparaître (et même botter le derrière d’un militant corse). L’intrigue n’est pas la plus phénoménale du lot (il y en a même une seconde dans le dernier tiers de la BD) mais c’est un joli clin d’œil que les fans de sport apprécieront. Sympa, mais pour moi qui ne suis pas un aficionado du ballon rond, c’est vraiment sans plus.

    14/08/2025 à 21:31

  • Le grand désordre de l'an 1

    Xavier Fourquemin, Régis Hautière

    6/10 Un deuxième tome aussi sympathique que le précédent, où nos si jeunes héros vont se rendre dans une ferme abandonnée se trouvant dans la carrière dite de Misery. Même si le scénario n’est factuellement pas révolutionnaire, le récit est gentiment mené, et cette petite histoire sympathiquement policière se mêle à la grande Histoire.

    14/08/2025 à 21:29

  • Density tome 1

    Lewis Trondheim, Vince

    3/10 Chloé, son frère Gilles, sa sœur Gaëlle et une amie prénommée Amina passent leurs vacances aux Etats-Unis quand, en plein désert, ils tombent sur un extraterrestre qui électrocute Chloé. L’ADN de la jeune femme a ainsi été modifié, ce qui lui permettra, d’après ce gentil alien, de lutter contre une prochaine invasion de vilains extraterrestres.
    Dessins très moyens, scénario basique, récit plan-plan, rythme mollasson, absence de véritable humour, ensemble insipide et sans grand intérêt : une sacrée déception. Je pense que je vais m’arrêter là.

    14/08/2025 à 07:37 1

  • Obsédé par le meurtre

    Rylie Dark

    6/10 En Alaska, un pêcheur récupère le cadavre d’une jeune femme inuite dans un lac gelé. C’est aussi le moment où Sadie Price, agente du FBI, rejoint cet Etat dont elle est native, encore obnubilée qu’elle est par la mort mystérieuse de sa sœur il y a quinze ans de cela quand elle n’avait que dix-sept ans, également noyée dans un lac. Aidant le shérif local et son adjointe (qui est également la sœur de ce dernier), elle va tout mettre en œuvre pour arrêter ce tueur, potentiellement en série.
    Un ouvrage typique de Rylie Dark, caractérisé par les mêmes constitutifs que ses autres récits : protagoniste féminine rongée par un drame intime, écriture simple, pas mal d’éléments déjà lus ou vus ailleurs bien des fois, le tout au service d’une lecture distrayante, sans chichi, mais globalement efficace. On y retrouve son lot de fausses pistes, de la prostitution aux drogues en passant la culture inuite et par un prêtre farouchement opposé aux pratiques des autochtones et à leurs rites qualifiés de « païens ». L’ensemble est maîtrisé, le dernier tiers est même assez nerveux avec l’inévitable confrontation avec le tueur, et Sadie va apprendre des lèvres agonisantes de ce dernier que son propre père pourrait avoir un lien avec la mort de Jessica, sa sœur. Quand tombe l’identité de l’assassin, on n’est franchement ni surpris ni choqué, et c’est davantage la mécanique globale, plutôt réussie et efficace, qui retient l’attention. Bref, de la littérature policière suffisamment prenante pour nous embarquer du début à la fin, mais sans passage mémorable ni rebondissements fameux.

    13/08/2025 à 07:59

  • Friends Games tome 1

    Yuki Sato, Mikoto Yamaguchi

    6/10 Yûichi Katagiri est en deuxième année au lycée, et il est parvenu avec quatre de ses amis à réunir les deux millions de yens – un peu plus de douze mille euros – nécessaires à un voyage scolaire. Problème : le pactole a été volé. Réunis par de mystérieuses lettres, les cinq camarades tombent dans un traquenard, sont enlevés et séquestrés dans une pièce carrelée. Ils sont alors contraints de participer à une série de jeux au cours desquels leur amitié va être mise à rude épreuve.
    Un graphisme très plaisant et une tension psychologique constante, sans violence ni sang, qui joue plutôt habilement sur des codes déjà bien éprouvés. Cependant, je n’ai pas accroché plus que ça au scénario – peut-être justement à cause de ce manque d’originalité dans le fond comme dans la forme –, d’autant que je suis resté plutôt hermétique au calcul des dettes et à l’usage de ce jeu typiquement japonais qu’est le kokkuri. A voir si je poursuis la série, du coup.

    11/08/2025 à 07:59

  • Tonnerre à l'ouest

    Jean-Michel Charlier, Jean Giraud

    7/10 Un deuxième tome dans la droite ligne du précédent, aussi distractif que gentiment suranné, et même si certains passages semblent peu crédibles (le coup du tonneau d’explosif qui détonne pile au moment où la diligence est attaquée par les Indiens) et notre héros incroyablement dur au mal, l’ensemble demeure très plaisant en plus de ressusciter chez l’amateur de westerns anciens que je suis d’agréables souvenirs.

    09/08/2025 à 07:52 1

  • Reid Eckart

    Jean-Luc Istin, Erwan Seure-Le Bihan

    7/10 « Les nettoyeurs de l’espace » : voilà ce que sont en réalité ces Snipers, et l’un d’entre eux, Reid Eckart, décide de se rebeller contre sa hiérarchie, refusant de bousiller des autochtones qui ne méritent pas de l’être. Scénario intéressant, esthétique prenante, personnages « bad ass » (« Sparte, c’est nous ! ») : rien de franchement révolutionnaire pour le genre, mais suffisamment d’action pour rendre prenant et efficace.

    08/08/2025 à 06:51

  • La Femme parfaite

    Blake Pierce

    6/10 Jessie Hunt et son compagnon Kyle Voss viennent d’emménager dans le comté d’Orange, en Californie, fuyant Los Angeles pour un cadre plus agréable et coller au nouvel emploi de Kyle. Elle, étudiante en psychologie judiciaire, a suivi son homme plus qu’elle n’aspire à cet environnement de cancans, de femmes au foyer esseulées en journée par leurs époux respectifs. Mais elle comprend assez vite qu’ici, quelque chose ne tourne pas rond, et cela pourrait faire ressurgir les démons de personnalités tourmentées.
    Blake Pierce, je connais, et ce nouvel ouvrage vient souligner ce que j’en pense habituellement : c’est loin d’être extraordinaire mais c’est aussi loin d’être médiocre. Ici, on est davantage dans le « domestic suspense », sans grosse fièvre ni puissants frissons. Une ambiance d’abord très provinciale, avec la petite communauté des femmes locales, un club étrange autochtone (le « Club Deseo »), et il faut attendre l’entame du dernier tiers du récit pour qu’il y ait un meurtre. Blake Pierce mise donc tout sur l’ambiance, et à défaut d’être ensorcelant, c’est au moins correct. On retrouve les clichés du genre, avec Jessie se rendant dans cet hôpital psychiatrique où se trouve le taré Bolton Crutchfield qui en sait tant sur son passé, et les ultimes mots qui tombent des lèvres de notre héroïne sont tellement éculés qu’ils en sont presque risibles. Cependant, l’ensemble est plutôt sympa à suivre, sans tueur en série après lequel court notre jeune doctorante, et l’on a droit à un roman assez plaisant qui ne bouscule pas les genres ni ne renverse la table. Une lecture honnête, en somme.

    06/08/2025 à 08:02

  • Jour Z

    Jean-Luc Istin, Phil Vandaële

    8/10 Susann Cross : c’est la dernière victime en date d’Alice Matheson. Ce que fait cette dernière ? Elle tue ses patients avant de les ramener à la vie, sous la forme de zombis. Et les différentes personnages vont vite comprendre que la transmission de ce virus va être aussi rapide et brutale qu’une hémorragie.
    Un premier tome qui joue habilement sur le code des BD mettant en scène des morts-vivants. L’histoire peut sembler plutôt classique mais les dessins sont excellents, le scénariste a évité le poncif des inévitables bastons avec les créatures, l’ambiance dans l’hôpital est sacrément lourde, et les dernières planches où Alice se fait prendre la main dans le sac propulsent directement le lecteur vers le tome suivant.

    05/08/2025 à 07:56 1

  • L'Île

    Tomm Bulyne, Cee Cee Mia

    6/10 Adaline Parker, la fille d’un célèbre basketteur, est envoyée à l’hôpital après un banal accident, et ses deux parents décèdent. Elle manifeste d’étranges symptômes et on l’envoie sur une île dédiée aux orphelins. A priori, le lieu est paradisiaque, mais une menace zombie plane sur une frange de ces orphelins destinés à nourrir les autres.
    Rien de bien détonant pour ce premier tome, avec un graphisme agréable mais l’histoire est somme toute très banale : les expérimentations, la lutte pour la survie, le côté complotiste, un soupçon de romance avec Kareem, etc. Ça se laisse lire mais ça ne sort guère du lot.

    04/08/2025 à 08:07 1