El Marco Modérateur

3577 votes

  • La Mort en direct : Snuff movies

    Sarah Finger

    9/10 Un livre vraiment effrayant, car toutes les perversités possibles et imaginables sont exploitées et étudiées. Historique des Snuff et des supercheries, étude et analyse approfondie du phénomène, et exploitation des divers films qui ont fleuri depuis des années sur le sujet. Un réel travail documenté qui cerne du mieux qu'il peut le sujet, mais laissant en suspens la question fatidique : les Snuff existent-ils vraiment ou est-ce une sorte de légende urbaine de plus ? Tout le mérite de Sarah Finger est d'éviter les clichés du genre et de laisser une large part à l'esprit critique. Mais on ne peut que frémir en imaginant les pires esprits laisser cours à leurs fantasmes malsains... En bref, un ouvrage pertinent et indispensable sur le sujet, en n'oubliant pas de mettre en garde les âmes sensibles car de nombreux passages sont vraiment pénibles dans les descriptions.

    20/09/2009 à 21:48

  • Martiens, Go Home !

    Fredric Brown

    8/10 Celui-ci, je l'ai lu il y a un sacré bail, mais j'en avais gardé un bien bon souvenir, avec notamment une fin pouvant être interprêtée de plusieurs façons. C'était décalé, loufoque, parfois parodique.

    19/09/2009 à 21:40

  • Le Chien des Baskerville

    Arthur Conan Doyle

    9/10 Un remarquable instant de lecture : court, très distractif et prenant. Une ambiance lourde et funèbre, aussi inquiétante que la lande qui lui sert de décor. Une oeuvre que l'on ne présente plus : intemporelle et pourtant toujours aussi surprenante.

    19/09/2009 à 19:17 6

  • Procédure d'évacuation immédiate des musées fantômes

    Serge Brussolo

    7/10 Un opus toujours typique de Serge Brussolo : féroce, très bien écrit et à l'imagination à peine croyable. Quand les énergies des morts fournissent de quoi vivre aux vivants, avec les problèmes que cela pose (éthiques, religieux...). Un postulat très intéressant et original qui permet à Brussolo de dépeindre une société plongée dans le chaos. Ce n'est certainement pas l'oeuvre la plus accessible en raison de l'idée de base tonitruante et des pistes fantastiques - au propre comme au figuré - mais pour les amateurs de cet écrivain unique, ce sera un jouissif moment de lecture.

    19/09/2009 à 19:12 1

  • Vendredi Saint

    Boris Starling

    8/10 J'en ai gardé un très bon souvenir. Histoire haletante et personnages intéressants. Une lecture que je conseille vivement !

    19/09/2009 à 16:12 1

  • Service des affaires inclassables

    John Dickson Carr

    8/10 Un assassin qui commet son méfait tout en étant protégé par la loi. Un vieillard qui affirme avoir vu un meurtre se commettre par des mains sans corps. Un butin qui disparaît comme par enchantement du bureau fermé d'un avocat. Un homicide dans un appartement introuvable. Les traces laissées par un soulier sur la neige recouvrant une haie qui ne pourrait supporter le poids d'un chat. Un homme poignardé dans une chambre verrouillée, sans qu'on puisse retrouver ni le criminel ni le couteau. Telles sont quelques-uns des onze cas hautement improbables consignés dans ce livre et qui, pourtant, vont être résolus.

    Auteur fondateur des meurtres en chambre close, John Dickson Carr nous émerveille une fois de plus avec ces courtes histoires où viennent se mêler mystère, tragédie, suspense ainsi que quelques récits de revenants. Malgré la concision de ces récits, les sujets sont brillamment traités, offrant à chaque fois la densité d'une histoire maîtrisée et aboutie. Le génial créateur de Trois cercueils se refermeront et La chambre ardente réussit à chaque fois à faire croire au lecteur que l'énigme est impossible à résoudre, et parvient néanmoins à le faire grâce à son esprit logique et cartésien. Si certaines de ces nouvelles demeurent moins convaincantes que d'autres – ce qui reste fréquemment le cas dans les recueils - le lecteur conservera un excellent souvenir de cet ouvrage qui démontre, une fois de plus, l'étendue du talent de John Dickson Carr, offrant également ce délicieux plaisir de retrouver à de nombreuses reprises le colonel March, responsable du bureau D-3 de Scotland Yard, le Département des Causes Bizarres, des Affaires Anormales.

    Quelque part entre les écrits de Arthur Conan Doyle et la série X-Files, voilà un ouvrage très prisé des amateurs d'énigmes et d'étrangetés, qui permettra également à un lectorat nouveau de s'intéresser à ce genre policier qui aura inspiré, entre autres, Paul Halter.

    15/09/2009 à 14:46

  • La Firme

    John Grisham

    9/10 Un sujet remarquablement traité, et aussi bien mené que le film auquel il a donné naissance. Selon moi, un des jalons de l'oeuvre du maître du thriller juridique.

    13/09/2009 à 20:23 1

  • L'Affaire Pélican

    John Grisham

    8/10 Un très bon roman alliant les milieux d'affaires et de la politique, avec l'écologie en toile de fond.

    13/09/2009 à 20:21

  • Les Marécages

    Joe R. Lansdale

    9/10 Dans les années 1930. Harry est le fils du constable – le représentant local de la loi – dans une petite bourgade où s'entrechoquent de bien tristes réalités, principalement le racisme ordinaire attisé par le Ku Klux Klan et la Grande Dépression économique. Un jour qu'il se promène dans les marécages limitrophes, Harry croise la route de l'Homme-Chèvre, un être légendaire qui rôde la nuit, et découvre le corps atrocement mutilé d'une femme noire, bâillonnée avec des fils barbelés. Qui est le meurtrier ? Un ancien soldat de la Première Guerre Mondiale n'ayant pas réussi à se reconvertir dans la vie civile ? Un "ambulant", c'est-à-dire un tueur en série sans que l'on sache à l'époque cerner les profils psychologiques de ce type de meurtriers ? Un hobo, un errant profitant en toute clandestinité des trains pour se déplacer ? Le crime ne suscite pas de véritable émoi chez la population en raison de la couleur de peau de la victime, mais l'enquête prend une toute autre envergure quand on découvre le cadavre d'une femme blanche…

    Auteur de romans noirs et de thrillers ainsi que d'un roman fantastique, Les enfants du rasoir, Joe R. Lansdale livre avec Les marécages une œuvre forte et prenante. L'ambiance des années 1930 est parfaitement rendue, les personnages sont nombreux et savoureux, et l'intrigue très bien menée. Alternant les moments d'investigation pure avec les ébauches du profilage, l'émotion avec la pure terreur, l'écrivain parvient à maintenir en haleine le lecteur et ce jusqu'aux dernières pages. Par ailleurs, au-delà du suspense savamment entretenu, ce qui retient l'attention demeure la dimension humaine des protagonistes, et plus particulièrement ceux de la famille d'Harry : cette quête fera entrer le garçonnet dans le monde brutal et cynique des adultes, quête dont il ne sortira pas indemne. C'est enfin une remarquable dénonciation du racisme, faite de manière intelligente et poignante, au point que certaines scènes ne pourront qu'émouvoir le lecteur.

    Au final, Les Marécages est un remarquable roman, à la fois barbare et touchant, qui marquera durablement les esprits.

    13/09/2009 à 18:04 5

  • Sous la peau

    Michel Faber

    9/10 Je suis encore sous le choc de ce roman ! Rarement il m'a été donné de lire un ouvrage aussi trouble et surpuissant ! Tout y est maléfique, ombres et suspense. Le style est poétique, l'intrigue dense et suffisamment bien menée pour tenir en haleine jusqu'à la dernière des 304 pages. Au fur et à mesure de la lecture, on ne cesse de s'interroger sur les raisons qui poussent Isserley à ainsi prendre vivants les divers autostoppeurs qu'elle croise. Et, sans rien vouloir dévoiler de la fin, sachez que vous ne cesserez pas de penser aux personnages appelés les vodsels, ainsi qu'à ce livre étonnant, mélange de polar, de thriller et de terreur.

    Croyez-moi, ce livre selon moi méconnu est l'un des plus impressionnants.

    06/09/2009 à 09:55

  • Sur ma peau

    Gillian Flynn

    8/10 J'ai beaucoup aimé ce livre. Très noir, avec un personnage principal torturé - au sens propre comme au sens figuré - et une galerie de personnages intéressante. L'intrigue ne constitue pas en soi l'axe fondamental du récit, mais elle reste très agréable à suivre, et ce jusqu'aux ultimes pages. J'ai hâte de lire d'autres livres de cet auteur !

    06/09/2009 à 09:51 1

  • Le Client

    John Grisham

    7/10 Un bon roman, intéressant et adapté de manière fidèle au cinéma.

    02/09/2009 à 18:54

  • La Danse macabre

    Jean-Luc Bizien

    8/10 Après les événements de La chambre mortuaire, la vie a du mal à reprendre dans la maison-pyramide où habitent l'aliéniste Bloomberg et sa servante, la délicate Sarah Englewood. Le docteur reste profondément marqué par la mort de sa femme et peine à retrouver un sens à son existence. Alors que l'Exposition Universelle bat son plein à Paris, on découvre une main momifiée de femme puis le corps amputé d'un voleur. La police se décide à renouer le contact avec Simon Bloomberg pour éclaircir cette affaire.

    Deuxième opus de la Cour des miracles, après La chambre mortuaire, La main de gloire repose sur la même recette qui a fait le succès mérité du précédent : une ambiance ténébreuse, des personnages très bien campés, une alternance des points de vue bien huilée, et une reconstitution historique saisissante du Paris de l'époque. Jean-Luc Bizien a imaginé une intrigue efficace et originale, amenant ses protagonistes à côtoyer les spectacles de l'Exposition Universelle, l'univers des crocheteurs, celui de la magie et du spiritisme. Par ailleurs, après ces deux romans réussis où le lecteur voit avec délectation les personnages évoluer voire unir leurs forces, on ne peut que souhaiter d'autres enquêtes de cette qualité.

    La main de gloire est donc une suite intéressante, un polar historique de premier plan, à la fois distractif et instructif. L'imagination de Jean-Luc Bizien fait encore une fois des merveilles, avec une mention particulière pour Simon Bloomberg, dont les traits d'esprit, la logique et les talents de criminologue sont dignes des romans de Arthur Conan Doyle et de Caleb Carr.

    02/09/2009 à 18:52 1

  • Modus operandi

    Marin Ledun

    8/10 Un roman noir, très bien construit et haletant, avec une fin intéressante, même si elle est un peu rapide à mon goût. On referme le livre avec une sacrée gueule de bois.

    28/08/2009 à 12:01 1

  • Le Violon d'Hitler

    Igal Shamir

    5/10 Un livre qui commence très bien (entraînant, bien écrit, mystérieux et ambitieux), mais dont la fin m'a beaucoup déçu : très banale quoique "réaliste" et plausible, mais bien en-deçà de ce que j'espérais.

    25/08/2009 à 11:59

  • Mortelle mélodie

    Jean Heller

    5/10 En Floride, un tueur en série sévit contre des femmes isolées. De prostituées, il est ensuite passé à des proies moins vulnérables. Eugène Rickey est cet assassin. Brisé pendant son enfance, il entretient une relation étrange avec son couteau – qu'il surnomme Opale – avec lequel il torture ses victimes avant de leur taillader le cœur. Depuis peu, le meurtrier devient de plus en plus entreprenant, cachant sous son identité d'homme à tout faire un esprit diabolique. Il vient d'ailleurs de commencer des travaux chez une gentille petite famille tandis qu'il se sent très attiré par Cynthia Diamond, journaliste sur Channel 7. La police peine à trouver des indices suffisants pour se mettre sur sa piste. Combien de femmes tuera-t-il encore ?

    Roman à suspense publié en 1995, Mortelle mélodie dispose de pas mal d'atouts. L'écriture est agréable, les chapitres habilement construits et le personnage d'Eugène Rickey est assez effrayant. Cependant, il ne parvient jamais totalement à convaincre. La plupart des personnages sont assez ternes – mis à part celui de la reporter pour lequel Jean Heller a su puiser dans son propre métier de journaliste suffisamment de crédibilité pour en faire un protagoniste intéressant. Le récit est très banal, avec un serial killer au portrait psychologique classique et des motivations déjà éprouvées dans un nombre abondant de thrillers, et qui n'est sauvé que dans les cinquante dernières pages du roman par une traque angoissante dans une tour déserte. Par ailleurs, le jeu de piste entre Rickey et la police se borne à des indices indigents et téléphonés, au point que le lecteur se dira à de nombreuses reprises que le tueur en série a décidément beaucoup de chance d'avoir pu échapper si longtemps aux policiers, et ces derniers de ne découvrir son identité que grâce à un hasard pour ainsi dire miraculeux.

    Mortelle mélodie constitue donc une déception partielle. Le livre ne démérite pas réellement, mais son manque d'originalité ainsi que la comparaison aux autres ouvrages du genre le desservent considérablement. Un suspense correct, sans fièvre ni frisson, qui a le mérite de se lire vite et de faire plaisamment passer le temps.

    21/08/2009 à 12:31

  • La Forêt de la peur

    Michelle Gagnon

    8/10 Dans la région des Appalaches, des ossements humains sont découverts par des randonneurs. L'agent du FBI Kelly Jones est envoyée sur place pour coordonner les diverses polices locales et permettre l'identification au plus vite des victimes et du tueur. Les morts s'avèrent être des homosexuels, torturés puis achevés. Mais de nouveaux cadavres d'homosexuels sont trouvés à proximité, et il faut alors rapidement se résoudre à une équation terrifiante : il n'y a pas un mais deux tueurs en série à l'œuvre sur place.

    Second roman faisant apparaître le personnage de Kelly Jones après Le Cercle de Sang, La forêt de la peur est un thriller efficace et intéressant. L'intrigue, quoique de prime abord assez classique, est habilement menée, les divers personnages sont relativement denses et évitent en partie les stéréotypes du genre, la langue de Michelle Gagnon est très agréable à lire, qu'il s'agisse des descriptions des décors naturels, des pensées des protagonistes ou des méthodes policières. Par ailleurs, l'idée du duo de tueurs en série, déjà exploitée dans la littérature comme avec Et tombent les filles de James Patterson, est ici utilisée avec beaucoup de nuances, et offre le portrait saisissant de deux monstres sanguinaires bien distincts, dont les relations passeront de l'admiration à la confrontation farouche.

    La forêt de la peur constitue donc un thriller efficace, oscillant parfois entre les univers d'illustres auteurs tels Jeffery Deaver et Patricia Cornwell, proposant son lot de rebondissements et de scènes de tension, avec toujours ce soupçon de romantisme qui est l'une des caractéristiques des éditions Harlequin. Un opus enthousiasmant qui mérite le détour, loin des projecteurs habituellement braqués sur les best-sellers du genre.

    15/08/2009 à 12:00

  • Shadowman

    Cody McFadyen

    8/10 J'ai eu un peu de mal à rentrer dans le roman car je ne le trouvais pas très original, puis je me suis laissé prendre. Le tueur est angoissant, les personnages attachants, et l'intrigue bien menée. Je suis curieux de savoir comment Cody McFadyen a pu continuer cette série consacrée à Smoky.

    10/08/2009 à 11:58

  • Train d'Enfer pour Ange Rouge

    Franck Thilliez

    9/10 Disons-le clairement : ce livre est une vraie bombe. Un aller-simple pour découvrir ce que l'âme humaine a de plus noir, un roman choc qui éclate au visage comme du vitriol. L'intrigue est torturée, complexe, multipliant les trappes vers des horreurs sans nom. Les personnages ont une densité étonnante, on les voit presque s'agiter sous nos yeux dans les nombreux pièges imaginés par Franck Thilliez. L'écriture est un véritable régal, alliant avec justesse la brutalité des scènes décrites à un style travaillé. L'intrigue est très bien bâtie, alternant introspections douloureuses, scènes d'action et rebondissements, le tout reposant sur une documentation sans faille.

    On referme ce livre avec un goût amer dans la bouche, celui d'avoir savouré des mots et des émotions sans pareils, durs et incisifs. L'univers créé par Franck Thilliez est tout bonnement hallucinant, décrivant avec maestria les milieux interlopes où il entraîne ses protagonistes dont aucun ne sortira indemne. Le lecteur non plus...

    07/08/2009 à 11:37 4

  • Les Caves de la Maison Blanche

    Lee Child

    6/10 Par le plus grand des hasards, Jack Reacher, ancien commando et actuellement videur dans une boîte de nuit à Chicago, aide la jeune et belle Holly Johnson à la sortie d'un pressing. Ce qu'il ignore, c'est qu'elle est également la fille d'un général d'état-major et la filleule du Président des Etats-Unis. C'est alors qu'ils sont tous les deux enlevés par les membres d'une milice dirigée par Beau Borken, chef souhaitant faire sécession d'une partie du Montana au nom d'une idéologie s'appuyant sur la violence armée. Pour les deux protagonistes, ce sera le début d'un long périple jalonné de cadavres.

    Auteur à succès de romans explosifs, Lee Child signe avec Les caves de la Maison Blanche son deuxième opus. Ici, tout est tourné vers l'action pure, avec son lot de violences et de scènes échevelées. A cet égard, le rythme imprimé au livre est très réussi, avec des chapitres courts, des phrases succinctes et sans sujet, claquant comme des rafales d'armes automatiques. Les rebondissements sont nombreux, on en prend plein les yeux, et ce jusqu'aux dernières pages, au point que l'on a parfois l'impression de lire la novellisation d'un blockbuster à l'américaine.
    Cependant, là où le livre marque le pas, c'est que cette action omniprésente finit par lasser, d'autant que le récit est émaillé des défauts inhérents à ce genre de romans : les personnages sont stéréotypés et lisses, des moments très téléphonés et aisément devinables, et des situations profondément invraisemblables, avec un héros indestructible.

    Pour conclure, Les caves de la Maison Blanche est donc un livre qui assume pleinement son objectif distractif, mais déçoit par ses poncifs et ses aspects convenus. A lire pour passer le temps, sans que cette lecture soit pour autant marquante.

    06/08/2009 à 19:31 2