El Marco Modérateur

3225 votes

  • The One

    Dan Chartier

    8/10 La jeune Lisa rejoint son compagon Steve, chanteur de country, dans leur chalet au pied des Rocheuses, mais elle le découvre décapité, et Lisa n'échappe que de peu à la violence du tueur. Barth Malloy, brillant informaticien et frère de la victime, va se lancer sur la piste de cet assassin et plonger dans l'étrange existence de son chanteur de frère...

    Voilà un roman très original. L'intrigue est vraiment intéressante, Barth Malloy ira de surprise en surprise. Des sommes folles sur le compte de son frère, un étrange lien avec The One, le chanteur au succès faramineux, un groupuscule de religieux intégristes, un fabricant vénitien de masques renommés... Dan Chartier a su développer dans ce roman des éléments qui semblent décousus avant de reconstituer l'ensemble avec une belle maîtrise. L'écriture est bonne, les personnages suffisamment détaillés, et l'ensemble tient bien la route. Au gré des voyages du héros, les changements de décor sont nombreux, avec une petite préférence pour la ville de Venise, magnifiquement décrite par l'auteur.

    Chanson, nouvelles technologies, religiosité... Le cocktail est sacrément intéressant et trouvera une partie de sa résolution sur un magnifique bâteau où la vérité explosera.

    Un bon roman, très bien construit et — c'en est vraiment l'immense point fort — très original. A cet égard, on pardonne facilement à Dan Chartier quelques clichés chez les personnages et une écriture parfois trop descriptive ainsi qu'un léger manque de noirceur qui auraient à coup sûr servi le roman.

    25/04/2006 à 20:30

  • Tigre ! Tigre ! Tigre !

    Jean-Hugues Oppel

    8/10 Un opus très proche de « Nuit rouge » pour la structure avec l’alternance des deux points de vue. Une écriture nerveuse pour ce récit qui tangue entre suspense et livre-catastrophe. Une réussite pleine et entière qui plaira probablement aux jeunes lecteurs avides de sensations fortes.

    12/03/2014 à 18:16

  • Tirez pas sur le scarabée !

    Paul Shipton

    7/10 Réjouissant, divertissant, avec quelques pensées sous-jacentes de bon aloi, voilà un roman à la fois court et amusant qui, à défaut de révolutionner le genre, offre une approche atypique et plaisante de la littérature policière. La suite des enquêtes de Bug Maldoon est à suivre dans Un privé chez les insectes.

    26/08/2012 à 10:46

  • Tokyo des ténèbres

    Viviane Moore

    8/10 Un bon roman policier, court, bien documenté et très original.

    23/05/2006 à 09:21

  • Tokyo Ghoul tome 1

    Sui Ishida

    7/10 Une histoire originale et prenante, avec violence et cannibalisme à la clef. Un récit mené de manière experte et percutante, où la cruauté de certains dessins fait écho à cette intrigue sombre.

    15/02/2017 à 08:12

  • Tokyo Summer Of The Dead tome 1

    Schiichi Kugura

    5/10 Je n’ai pas été franchement emballé par ce premier opus, même si je me laisserai, à l’avenir, volontiers tenter par d’autres ouvrage de la série. Le thème des zombies envahissant soudainement la ville, avec son cortège de massacres, de bêtes bêlantes et de paniques incontrôlées n’a rien d’original, et ni le scénario ni le dessin ne m’ont transporté au-delà de ce à quoi je m’attendais. Quant aux derniers chapitres, je le concède, ils constituent une sorte de pont vers les aventures suivantes, mais l’ensemble m’a paru un peu décousu, et surtout, manquant cruellement de personnalité et d’allant.

    03/07/2017 à 18:10

  • Tornade

    Charles Lewis Grant

    7/10 Une bonne histoire, avec un savant mélange de suspense et d’ambiance magique. Récompense supplémentaire pour les lecteurs : il s’agit d’un scénario inédit.

    11/05/2014 à 19:00

  • Totale angoisse

    Brigitte Aubert

    8/10 Un passeur de clandestins qui a des états d'âme. Un enfant à l'ouïe bien pendue qui découvre un assassin. Un jardinier qui cache ses penchants meurtriers. Un asile, dans un pays en guerre, peuplé de personnages interlopes. Au total, dix nouvelles où les ombres, l'incompréhensible et le sang se mêlent pour mieux terrifier. Des terres d'angoisse.

    Après Scènes de crime, Brigitte Aubert revient avec ce nouveau recueil de nouvelles paru aux éditions Thierry Magnier. L'une des reines françaises du thriller tisse ainsi dix courts récits avant tout destinés à la jeunesse, mais pouvant sans mal être entrepris par un lectorat adulte. On y côtoie des tueurs en série, des inquiétudes d'enfants à la Stephen King, des êtres pour lesquels il faut attendre le dénouement du récit pour appréhender totalement leur nature horrifique. Grâce à un style épuré orchestrant savamment le suspense, l'auteure, entre autres, de La mort des bois et du Couturier de la mort, manipule le lecteur avec un savoir-faire éprouvé. Les sujets sont variés, les ambiances distinctes, et il est impossible de s'ennuyer puisque l'on en arrive rapidement à la chute de la nouvelle avant de passer à la suivante. Indéniablement, Brigitte Aubert connaît les ficelles du genre tout en sachant peindre des situations, des émotions et des intrigues prenantes. On peut juste trouver étonnante l'histoire intitulée « Planetarium », puisqu'elle n'offre aucune sueur froide ; il s'agit d'un récit proche du conte métaphysique à la Bernard Werber, sans rapport aucun avec le fil rouge du recueil.

    Inventif, attrayant, original : les qualificatifs quant à cette œuvre ne manquent pas. Cent-soixante-dix pages avidement avalées, offrant un excellent moment de détente, pour les jeunes comme pour les lecteurs plus avisés.

    17/12/2010 à 08:15

  • Totem

    David Morrell

    8/10 Dans les Rocheuses, le village de Potter’s Field est secoué par une série d’événements aberrants : une bien étrange épidémie détruit les animaux d’élevage. Bientôt, ce sont les êtres humains qui deviennent les victimes de ce mal inconnu. Le shérif Nathan Slaughter, ancien policier à Detroit, débute son enquête tandis qu’un journaliste alcoolique, Dunlap, arrive à Potter’s Field pour essayer de retrouver la trace d’une ancienne communauté hippie qui s’était établie dans les environs pendant les années 1970 et qui a disparu depuis. Existe-t-il un lien entre ces deux affaires ? Pour le savoir, c’est l’ensemble du village qui va basculer dans une violence inouïe.

    Auteur prolifique auquel on doit entre autres l’excellent Les conjurés de la pierre, David Morrell signe ici un très bon livre oscillant entre le roman d’action et le thriller. Malgré sa petite trentaine d’années, Totem n’a guère pris de rides. La langue de l’auteur est très agréable à lire, les personnages bien plus fouillés qu’il n’y paraît, et le récit est habilement découpé en courts chapitres, nerveux et alternant les situations. L’intrigue est originale, bien exploitée, et David Morrell a un talent indéniable de conteur, que ce soit pour distiller l’horreur au compte-gouttes, décrire les tourments de ses protagonistes, ou exposer des moments d’action explosifs qui sont pléthore vers la fin du roman. L’ensemble tient parfaitement la route et aurait pu constituer le scénario d’un film d’action très réussi tant les scènes données à lire sont « visuelles ».

    Ainsi, Totem est assurément un très bon thriller : atypique, nerveux, glaçant, il mérite amplement d’être découvert et redécouvert.

    07/07/2005 à 18:58

  • Traces

    François Boulay

    9/10 Elvire Valero voit sa vie basculer quand son mari, Lorenz, tue leur fillette en pleine campagne toscane. Elle est désormais seule avec leurs deux enfants, Angel et Alex, des jumeaux aux caractères bien distincts. Mais Elvire sent désormais la présence de son assassin de mari près de la maison familiale, telle une bête aux aguets. Dans le même temps, la journaliste Cynthia Grubner se met en tête de rassembler les preuves de la culpabilité de Lorenz pour une dizaine d'autres meurtres. Alors que l'ombre du prédateur se fait de plus en plus insistante, il n'y a pas d'autres moyens de contrer ce monstre que d'essayer de comprendre comment il a pu en arriver à un tel stade de démence, quitte à mettre à jour des secrets de famille bien ignobles, et quitte à faire imploser les traditionnels repères du Bien et du Mal.

    Il est assez difficile de présenter l'intrigue de ce roman tant sa construction est complexe. Bien différente des habituelles enquêtes sur les tueurs en série et leurs motivations profondes, François Boulay a bâti ce livre selon une structure endiablée, entremêlant passé et présent, se jouant de la ponctuation, offrant quelques moments d'humour à froid dévastateurs et un récit aux allures chaotiques alors qu'il est en fait habilement charpenté. Sans scènes d'action, le roman s'illustre par sa noirceur totale et l'immersion proposée au lecteur, une redoutable plongée dans l'esprit d'un meurtrier implacable et calculateur issu de la chrysalide de son enfance et de ses atavismes. Par ailleurs, tous les personnages sont particulièrement saisissants de réalisme, tourmentés et malmenés par leurs angoisses. L'opus réserve des passages bien sentis sur les thèmes de l'enfance, de la religion et de la famille, avec cette plume à la fois élégante et terrifiante de François Boulay, ainsi que des rebondissements efficaces et une fin à tiroirs multiples très prenante.

    Traces est donc un excellent ouvrage, original et angoissant, même si le récit de prime abord confus risque de déstabiliser. Il a ainsi obtenu en 2007 un bien mérité Prix Quais du Polar et sa lecture ne pourra que donner envie de lire ses autres livres, parmi lesquels Les morceaux.

    05/08/2009 à 12:00

  • Trafic d'âmes

    Marc Koenig

    6/10 À n’en pas douter, Marc Koenig dispose de toutes les qualités requises pour faire parler de lui dans le domaine de la littérature policière ou fantastique, ou les deux. Il a de l’imagination, sait structurer un récit et le rendre fougueux. Il n’y a plus qu’à lui souhaiter de nous revenir vite, avec cette fois une plume ainsi qu’une trame scénaristique plus sobres.

    24/10/2012 à 17:30

  • Transparences

    Yal Ayerdhal

    8/10 Un ouvrage fort, parfois handicapé par certaines longueurs, mais indéniablement magnifié par un style dense et une écriture savante, avec par exemple ce premier chapitre, écho littéraire et meurtrier de la mécanique des fluides.

    27/05/2014 à 15:59

  • Triple meurtre à Hazebrouck

    Philippe Declerck

    8/10 Après L’Écorcheur des Flandres et Le Réseau Flandres, Philippe Declerck continue d’enchanter, avec ce double mérite qui caractérise souvent les grands écrivains : une patte reconnaissable et estimable, et des histoires qui, d’opus en opus, ne perdent pas de leur souffle.

    27/12/2011 à 18:16

  • Trois fêlés et un pendu

    Jean-Hugues Oppel

    7/10 Comme d’habitude avec Jean-Hugues Oppel, une histoire joliment écrite et bien troussée. Un savoureux moment de suspense et d’humour pour les plus jeunes.

    23/02/2015 à 23:05

  • Tu ne verras plus

    Pascal Dessaint

    8/10 Un taxidermiste est retrouvé assassiné dans son atelier. Détail choquant : ses yeux ont été remplacés par des billes de verre. Le capitaine de police Félix Dutrey se met à enquêter. Les pistes sont nombreuses, et il faudra, à lui et son équipe, bien du flegme pour venir à bout de cette investigation.

    Pascal Dessaint signait en 2008 ce roman d’une très grande classe. Le lecteur est immédiatement happé par le style de l’auteur, si personnel, où se mêlent avec une sensibilité éclatante un réel talent de narrateur et une maîtrise totale de l’intrigue. Félix Dutrey, en policier broyé par la vie et proche du suicide, ainsi que chacun de ses collègues, constituent des individus si humains, si touchants, qu’ils crèvent littéralement le papier où se couchent leurs existences. Oscillant entre l’humour parfois grivois de certaines répliques ou situations et une profonde noirceur où se noient nombre de protagonistes, cet ouvrage éclatant aurait pu sombrer dans le guignolesque, voire le bancal. Il n’en est rien. Pascal Dessaint restitue avec panache les attitudes, sentiments et psychologies de ses êtres d’encre. Les suspects et motivations du meurtrier se multiplient au gré des pages, entre rivalités amoureuses, trafics d’animaux et défense acharnée de l’écologie, mais on finirait presque par s’en désintéresser, même si l’axe policier de ce roman est à la fois subtil et efficace. Ce qui séduit, à la manière d’un chanteur qui nous roucoulerait à l’oreille des paroles d’une rare fadaise, c’est la voix si particulière de l’écrivain : dense, gracieuse, tantôt débonnaire, tantôt acide.

    Pascal Dessaint n’en finit pas de nous séduire. Une plume immédiatement reconnaissable, une narration atypique, et des personnages qui continuent de vivre et d’évoluer dans l’esprit du lecteur bien après que la dernière page du livre est tournée.

    08/12/2013 à 08:48

  • Tu seras toujours à moi

    Patricia Lyfoung

    4/10 Préparatifs du mariage et actions justicières pour nos deux héros masqués. Badinages, bavardages et autres « Je t’aime, moi non plus » jusqu’à la quarantième planche environ, ce qui fait que le temps m’a paru extrêmement long. Seul le final, où Maud est seule au pied de l’autel, pourra éventuellement me marquer, mais à mes yeux, c’est un tome très mou et sans grande inspiration où l’auteure/dessinatrice semble s’essouffler.

    28/11/2022 à 16:54

  • Tu vas payer

    Agnès Laroche

    8/10 Un bien bon roman policier, aussi prenant qu’instructif, où les pages sont émaillées de reproductions d’affiches et de documents de l’époque.

    15/01/2014 à 13:48

  • Tueur nain

    Bénédicte Boullet-Bocquet

    7/10 Catastrophe : la classe du jeune Alexandre a été attaquée ! Le crime ? Vol de téléphones et consoles de tous les élèves. Et le bandit n’a pas dit son dernier mot : il exige des enfants des dessins en échange de la restitution des biens. Ce « Nain masqué » aura fort à faire, car Alexandre et ses amis ne comptent pas se laisser faire : ils montent une équipe de détectives.

    Bénédicte Boullet s’était déjà illustrée chez Ravet-Anceau avec Dans les brumes de Saint-Omer ou Saint-Omer paranoïa, et la revoici, toujours dans le domaine policier, mais pour un ouvrage à destination des plus jeunes. La transition est d’ailleurs excellente : le ton demeure alerte, l’énigme est bien orchestrée, et l’ensemble se lit vite et avec délectation. On prend un réel plaisir aux côtés d’Alexandre et de ses limiers improvisés pour cette investigation originale. Ce qui séduit également, c’est le ton : là où des livres pour la jeunesse s’interdisent les écarts de langage et les propos égrillards, Bénédicte Boullet ose. Ça n’est jamais franchement grossier ou vulgaire, mais simplement à hauteur de gosse, avec des mots qu’ils comprennent et emploient, dans la spontanéité de leur jeunesse et de leur innocence.

    Un ouvrage assurément réussi, prenant et humoristique, sachant tirer le meilleur parti d’une histoire volontairement cocasse et d’un ton décalé. On en redemande !

    14/04/2014 à 18:40

  • Tuez-moi d'abord

    Kate Morgenroth

    7/10 Sarah Shepherd devient l'otage de Merec, un psychopathe bien atypique après une tuerie dans une maison de retraite, car Sarah a été la seule à accepter de sacrifier sa vie contre la survie de ses camarades. La suite ne se raconte pas, le lecteur la découvrira avec délectation.

    Le pari était osé : centrer un récit entier et plus de 400 pages de tension sur les relations entre Sarah Shepherd, cinquantenaire, et Merec, psychopathe au comportement mortel. Et Kate Morgenroth a réussi un joli tour de force. L'idée de départ est intelligente, assez bien exploitée, et ce jusqu'aux dernières pages. Les divers personnages manquent parfois de relief, mais ils n'en sont pas moins intéressants, menés avec talent par un jeune auteur qui a su bâtir une intrigue qui alterne les divers points de vue entre les protagonistes, quelques scènes d'action, suspense, et introspections.

    On regrette d'autant plus les quelques temps morts qui émaillent le récit, certains caractères purement décrits sans véritablement avoir été fouillés, et donc cette impression que les relations Sarah/Shepherd auraient mérité d'être plus denses, soutenues. En fait, il s'agit là d'un bon roman policier, une agréable lecture, mais auquel il manque une petite dose de noirceur et de tension pour en faire un livre remarquable, dont le titre, sans vouloir trop en dévoiler, est d'une incroyable richesse et très bien choisi.

    19/06/2007 à 20:46

  • Un Crime presque parfait

    Elizabeth Barféty, Pierre Uong

    5/10 Une bande dessinée agréable à lire, mais je n’ai pas été transporté. Les dessins restent à mon goût assez quelconques, et surtout, je trouve les ficelles de l’intrigue un peu faiblardes, avec une résolution – qui devait constituer le feu d’artifice final – sans grand panache.

    12/02/2016 à 08:43