El Marco Modérateur

3576 votes

  • Incident

    Terry Moore

    4/10 Julie Martin prend des photos de la nature quand une explosion au-dessus d’elle interrompt son activité : de minuscules billes tombent du ciel et s’abattent, se collant à elle, finissant par tapisser sa poitrine. Pendant ce temps, les inventeurs de la combinaison à « deux milliards et demi de dollars » cherchent cette femme.
    Un premier tome que j’ai trouvé assez quelconque, au graphisme plutôt épuré (que du noir et blanc, et des dessins agréables mais sans plus), avec une histoire sans réel entrain. Les citations d’Albert Einstein qui émaillent le récit n’apportent malheureusement rien et le final à deux sur une moto est insipide. Je pense que je vais m’arrêter là.

    28/08/2024 à 17:58 2

  • Farmhand tome 1

    Rob Guillory

    5/10 Une histoire complètement folle, où Jed Jenkins a construit un centre – aux allures de parc d’attraction ou de centre confiné, c’est selon – où la bioingénierie permet de reconstruire des organes ou morceaux de corps humains à partir de… végétaux. Son fils, écrivain, vient lui rendre visite, et c’est le début des problèmes.
    Je pense que je vais m’arrêter là avec cette série : elle est complètement loufoque, son scénario est sacrément atypique, mais je n’ai pas adhéré plus que ça à l’ingérence – souvent soûlante à mon goût – d’un humour qui n’est pas trop le mien.

    28/08/2024 à 17:37 1

  • Zaroff

    François Miville-Deschênes, Sylvain Runberg

    8/10 21 avril 1932, sur une île proche du Brésil : le comte Zaroff a organisé avec ses sbires une chasse à l’homme avec des chiens et des pièges. Le chasseur Sanger Rainsford est parvenu à échapper à ses griffes, et Fiona Flanagan a également des comptes personnels à régler avec ce monstre.
    Un récit très brutal, servi par une esthétique irréprochable (malgré quelques visages, certes remarquables, mais un peu interchangeables), où les chasseurs originels deviennent des proies, qui plus est en famille. A noter que le final, ouvert, laisse imaginer un second tome (au titre déjà évocateur) au moins aussi furieux.

    26/08/2024 à 22:13 3

  • Le Visage de la mort

    Blake Pierce

    6/10 L’agent spécial du FBI Zoe Prime, au choix, bénéficie d’un don ou subit une malédiction : elle est atteinte de synesthésie, avec une pluie de chiffres et de nombres encombrant sa perception. Avec sa collègue Shelley Rose, elles vont devoir enquêter sur un tueur en série sévissant dans le Midwest et s’en prenant exclusivement à des femmes en les égorgeant au moyen d’un fil de fer.
    Je retrouve la plume de Blake Pierce pour ce roman à suspense assez réussi. Ecriture maîtrisée qui va à l’essentiel, récit plutôt concis, histoire ménageant ce qu’il faut de suspense, et protagoniste centrale assez réussie. On est clairement là dans le récit distractif, sans méchante originalité ni envolée lyrique, mais taillé pour procurer son lot de distraction et de sueurs froides. Zoe Prime compose un personnage plutôt crédible et original (même si, je pense, cette synesthésie aurait pu être davantage creusée et exploitée), notamment avec sa manière si spécifique de concevoir son environnement, décoder les faits et pensées du prédateur, et tâcher de se libérer des démons de son enfance (cf. sa mère ultrareligieuse voyant sa fille comme un être diabolique). L’ensemble est bien construit et, malgré quelques manques de souffle dans le dernier tiers (avec l’épisode du train), le fait que Shelley Rose soit nettement sous-utilisée au point d’en devenir un personnage très secondaire et un titre tapageur mais sans réel rapport avec le contenu de l’opus, le lecteur a amplement de quoi être satisfait. Bref, du pur roman de gare (pour moi, ça n’est pas un blâme, juste un qualificatif pour caractériser un ouvrage simple et conçu pour faire passer un bon moment), honnête et efficace.

    23/08/2024 à 07:33 1

  • Pumpkin Night tome 5

    Masaya Hokazono, Taniguchi Seima

    6/10 Le « Pumpkin King » fait preuve d’originalité pour se battre contre les yakuzas, et sa compagne de vengeance n’est pas en reste point de vue violence durant cette castagne. Rien de vraiment très original dans ce cinquième tome, se contentant de jouer sur les codes traditionnels du slasher pur jus, mais ça se laisse lire et, quand on apprécie un peu le genre, c’est divertissant.

    22/08/2024 à 08:14 2

  • Eva

    Thilde Barboni, Emmanuel Murzeau

    7/10 Zone 51 dans le Nevada : un corps assez particulier est en train d’être étudié et il présente des anomalies. Dans le même temps, deux spéléologues s’aventurent dans une crevasse dans la faille de San Andreas et font d’étranges découvertes, avec notamment une jeune femme qui va donner son prénom au titre de cette BD.
    Une atmosphère réussie, oscillant entre techno-thriller, aventures et SF, pour un résultat concluant autant que prenant. On a envie de connaître la suite et fin (c’est un diptyque), ce que je vais faire de ce pas.

    20/08/2024 à 07:51 2

  • Les Ardennes - Lâchez les fauves

    Dobbs, Fabrizio Fiorentino

    8/10 Un autre tome solide et documenté. La fureur des combats est parfaitement rendue par les excellents dessins de Fabrizio Fiorentino, et le scénario, au-delà du côté historique, revêt de nombreux éléments symboliques avec cette meute finale de loups. Vraiment très bon.

    20/08/2024 à 07:50 2

  • Alan Smith

    Philippe Buchet, Daniel Pecqueur

    6/10 Alan Smith avait vingt-trois ans lorsqu’il est mort au combat durant la guerre du Vietnam… officiellement. En réalité, il a été fait prisonnier après une tentative de sauvetage avant d’être la victime d’une sacrée série de péripéties. D’ailleurs, si ce tome ne manque vraiment pas d’action (fusillades, courses-poursuites, évasions, exfiltrations, etc.), tout cela est tellement dense que l’ensemble perd graduellement toute crédibilité : à force de vouloir en faire trop, Daniel Pecqueur m’a un peu perdu en route, au point que j’ai fini par trouver cette BD certes très divertissante mais hautement invraisemblable.

    16/08/2024 à 08:18 2

  • Juste moi

    Blake Pierce

    6/10 Cami Lark est une hackeuse de vingt-et-un ans, et son dernier forfait est d’avoir piraté le site Internet du FBI. Il faut dire qu’elle en veut au Bureau : elle le juge coupable de ne pas avoir fait le maximum pour retrouver sa sœur Jenna six ans plus tôt. Elle se fait pincer et est mise devant un choix improbable : vingt ans de réclusion ou aider ses agents. Actuellement, ces derniers ont un dossier brûlant sur les bras : un tueur en série, Styx, traque et tue des femmes ayant participé à un jeu vidéo en ligne, Bordercross. Cami accepte le deal et va devoir chasser ce prédateur aux côtés de Connor, un agent avec lequel elle n’a pas le moindre atome crochu.
    Qui connaît un peu l’œuvre de Blake Pierce ne sera ici pas surpris outre mesure : écriture simple mais plutôt efficace, héroïne jeune au passé martyrisé, récit court, tueur en série, alternance course-poursuite/interrogatoire/fausses pistes/confrontation finale. Le cahier des charges est donc rempli pour une histoire plutôt réussie, sans véritable frisson vertigineux ni pic d’adrénaline monstrueux, mais l’ensemble remplit les besoins du lectorat et offre quelques heures d’une lecture assez efficace. Pour ma part, moi qui ai lu pas mal de romans de Blake Pierce/Ava Strong/Molly Black, je dois bien reconnaître qu’à défaut d’être passionnants et mémorables, ça se laisse lire aisément tout en offrant la distraction recherchée. Au-delà des quelques poncifs du genre, deux écueils à mes yeux : le job de hacker de Cami et ses techniques ne sont que survolés, et les motivations de l’assassin ne sont guère originales. Néanmoins, je le répète, c’est globalement prenant et satisfaisant et quelques idées intéressantes viennent hisser cette intrigue au-delà de la banale ligne de flottaison attendue (cf. ce pitch concernant le jeu immersif ou le final dans le véhicule électrique).

    15/08/2024 à 08:16 3

  • Njinga, la lionne de Matamba 1/2

    Alessia De vincenzi, Jean-Pierre Pécau

    7/10 Une première entrevue avec Njinga qui montre que cette reine est d’un sacré caractère et douée pour la diplomatie, au point de proposer une alliance un peu contre-nature pour lutter contre les terribles Imbangala.
    Un premier tome vraiment bon, mêlant juste reconstitution historique, aventures et cruauté. En plus de cela, c’est un portrait de femme très marquant, d’autant que Njinga a véritablement existé.

    13/08/2024 à 07:56 2

  • Fortress of Apocalypse tome 5

    Kazu Inabe, Yuu Kuraishi

    7/10 Un cinquième tome qui commence fort, avec une fusillade et le « pont de monstres » qui s’est effondré. Le scénario n’a toujours rien de très original, mais le graphisme réussi, le dynamisme de l’ensemble ainsi que certaines créatures assez singulières par leur conformation relèvent l’ensemble. L’espoir de libération et de guérison pour les infectés en fin d’ouvrage va tourner court, et le virage mystique qui intervient est inattendu et secoue habilement la série.

    13/08/2024 à 07:51 2

  • De mes doigts morts...

    Cullen Bunn, Brian Hurtt

    7/10 Un premier tome très curieux, mélangeant les codes classiques du western et ceux du surnaturel voire de l’horrifique : des tueurs impitoyables, un revolver maudit, des apparitions, des moines prêts à prendre les armes, des morts-vivants, des créatures cauchemardesques, etc. Beaucoup d’action (fusillades, confrontations, explosions et incendies) et l’attaque presque finale du fortin est dantesque. Ça n’est pas nécessairement de mon goût mais c’est très enlevé.

    11/08/2024 à 08:20 2

  • Dossiers Anti

    André-Paul Duchâteau, Daniel Hulet

    4/10 La perspective d’une arme apocalyptique entre les mains de l’ennemi ainsi que la possibilité de détruire une fois pour toutes un ennemi récurrent, voilà pour l’amorce de ce cinquième tome. Poursuites automobiles, nyctalopie, torture avec la fraise d’un dentiste, etc. Ces courtes histoires ne m’ont vraiment pas emballé, trop attendues et décousues, et les tentatives d’humour des auteurs avec les blagues en bas de page ont été sans effet sur moi.

    11/08/2024 à 08:18 2

  • Zelda

    Fred Duval, Thierry Gioux

    8/10 Un premier tome sacrément échevelé : un univers steampunk au Yucatan en mai 1864, des machines à vapeur très élaborées, des soldats masqués, un sacrifice en cours, un voleur sur un bateau à Rouen qui s’échappe grâce à un zeppelin, une conférence riche en informations dans la maison de Victor Hugo, un legs d’Hernan Cortés, une tueuse robotique, etc.
    Un scénario osé et prenant, un graphisme impeccable, beaucoup d’inventivité, et un sympathique tour de passe-passe final. C’est enlevé, gentiment déjanté, et méchamment distractif !

    10/08/2024 à 08:00 3

  • Sans laisser de traces

    Blake Pierce

    6/10 Des femmes sont retrouvées assassinées, étranglées. Détail étrange : des yeux remplacés par des lentilles, de la vaseline appliquée sur les cadavres pour les rendre luisants, des perruques. Pour l’agent Riley Paige, l’évidence s’impose assez rapidement : le tueur en série veut que ses victimes ressemblent à des poupées. Et quand c’est la fille du sénateur Mitch Newbrough qui est retrouvée morte, l’affaire prend une tournure encore plus épineuse pour le FBI.
    Nouvelle incursion de ma part dans la bibliographie de Blake Pierce, avec un cahier des charges dûment rempli : héroïne tourmentée (la mort de sa mère, sa séquestration par ce dingue de Peterson et le fait qu’elle ait fait exploser la maison où il se trouvait, son divorce, son alcoolisme, ses relations agitées avec son ado de fille April), récit court, écriture simple mais efficace, fausses pistes, interrogatoires, et un sadique que l’on a envie d’étriper. Rien de bien exceptionnel, convenons-en, mais le roman est à la fois classique et plutôt efficace, avec certes son lot d’éléments attendus (parfois trop : Riley Paige est chargée à ras bord de clichés comme une péniche peut l’être de marchandises à convoyer) comme de trouvailles appréciables (le tueur en série friand de poupées n’est pas un modèle du genre mais sa personnalité et son œuvre de destruction répondent aux attentes des lecteurs de ce type de littérature). Bref, certainement pas un ouvrage exemplaire, mais certainement pas non plus de mauvaise qualité : il se contente d’offrir quelques agréables heures d’une lecture policière satisfaisante, ce qui est déjà pas mal du tout.

    08/08/2024 à 08:07 2

  • Jeremiah Johnson chapitre 3

    Jack Jadson, Jean-Pierre Pécau

    7/10 Quarante solides cowboys se réunissent – les quelques gros plans effectués sur certains d’entre eux tiennent tout bonnement des fameuses affiches « Wanted » – afin de venger l’affront qu’avaient fait les Blackfoot en capturant Jeremiah Johnson, et le premier assaut contre un village indien est un véritable massacre.
    Le graphisme est toujours aussi délicieux et, par moments, furieux, et l’histoire demeure très prenante au gré de ce troisième tome de la série. Je regrette seulement que malgré de beaux épisodes et des moments marquants (comme l’inhumation finale d’un personnage que j’ai trouvé très intéressant), l’histoire manque d’un léger coup de fouet, d’une réelle nouveauté ou d’un virage davantage marqué.

    06/08/2024 à 07:54 2

  • De Cauchemar et de feu

    Nicolas Lebel

    8/10 Le 24 mars 2016, on découvre à Paris la dépouille d’un ressortissant nord-irlandais, John Murphy, assassiné de plusieurs balles. L’exécution autant que les tatouages sur le défunt amènent rapidement les enquêteurs à penser à la piste de l’IRA. Dès lors s’enclenche un compte à rebours pour empêcher l’assassin de continuer sa croisade vengeresse et tâcher de comprendre ses motivations.
    Je ne découvre que maintenant la prose et l’univers de Nicolas Lebel, et je dois dire que je me suis régalé. Un ouvrage solide (plus de 630 pages dans sa version poche), avec l’époque contemporaine répondant à celle des premières luttes irlandaises. Un récit dense et touffu, très sombre mais tempéré par l’humour gouailleur de notre « héros », le capitaine Mehrlicht à qui on vient de faire la proposition d’être promu commandant. A ses côtés, une stagiaire de 23 ans, Laura Reinier, souhaitant devenir profileuse et prolixe en citations et autres proverbes. J’ai vraiment adoré l’ensemble (son rythme, sa force de percussion, l’originalité de son scénario), le titre venant de la légende du Far Darrig. Je serai certainement au rendez-vous d’autres ouvrages de l’écrivain.

    03/08/2024 à 07:42 7

  • Long feu

    Luc Jacamon, Matz

    8/10 Le monologue d’un tueur à gage qui attend sa cible (un médecin et directeur fortuné d’une clinique), uniquement motivé par l’argent. Il est cynique, désabusé, grand fumeur, et son premier contrat, il l’a honoré avec une batte de baseball avant de pouvoir s’acheter un fusil. Il est doué pour le tir comme pour le combat à mains nues, il manie aussi le couteau mais il n’en est pas moins vulnérable. Sa cible tarde décidément à se montrer, ça va faire douze jours que le tueur l’attend.
    Le premier tome d’une série que je ne découvre que bien tard, et vraiment très réussi. Le graphisme est très approprié, et malgré l’absence de véritable action et cette fausse somnolence continue (sauf lors de l’épisode final), les planches et le récit sont prenants. Il me tarde déjà de savoir comment la suite va évoluer.

    01/08/2024 à 08:00 4

  • Soul Keeper tome 2

    Tsutomu Takahashi

    8/10 « Il est complètement différent d’hier », dit-on du premier ministre japonais, et il est vrai que son comportement a changé : avenant, enjoué, un brin provocant, Kasuga Souichirou n’est plus le même. Graphisme remarquable et aussitôt reconnaissable, scénario intelligent et nous épargnant les poncifs et autres pensées de surface, avec en outre l’arrivée de Kubo Kouji, « médium à haute précision », qui vient relever l’intérêt de la série : ça n’est habituellement pas mon type de manga préféré, et c’est peut-être justement pour ça que j’accroche bien, parce que ça me change, en plus d’être très réussi.

    29/07/2024 à 08:03 2

  • Les Rails de la honte

    Franck Dumanche, Nicolas Otéro

    5/10 Octobre 1942 : nos protagonistes continuent de lutter contre l’occupant nazi et ils sont cette fois décidé de s’en prendre aux trains qui permettent de faciliter les rafles des juifs.
    Malgré un joli graphisme et cette ode à la jeunesse, à l’engagement et à la résistance – quelle que soit sa forme – contre l’oppression – quelle qu’elle soit –, je reste dubitatif voire très embarrassé par ce récit qui écorne la vérité historique, violente la vraisemblance, fait jouer des scènes improbables à ces héros adolescents propulsés sur le devant de la scène sans rien avoir demandé, et maltraite dans les grandes largeurs une bien sinistre époque en injectant dans les cerveaux des jeunes lecteurs actuels l’idée que ça a réellement existé, ou du moins que tout cela aurait pu être possible.

    29/07/2024 à 07:57 1