El Marco Modérateur

3233 votes

  • Les Âmes tigrées

    Bruno Gazzotti, Fabien Vehlmann

    7/10 Ce treizième tome commence avec Dodji qui combat le Maître-Fou et lui vole une clef qui lui permet d’accéder à un lieu où se trouve… une tête vivante, dans un coffret. Un opus bien plus réussi que les précédents (subjectivement, ça n’était guère difficile…), avec un tyrannosaure, les retrouvailles entre nos héros, cette tête coupée et assez bavarde qui livre pas mal de révélations (presque trop, je trouve, ou alors ai-je encore en tête la pauvreté des précédents opus…). Voilà donc un tome bien supérieur aux autres et qui me redonnera probablement envie de poursuivre cette série quand d’autres tomes sortiront.

    03/10/2022 à 18:29

  • Les Anges de la nuit

    John Connolly

    9/10 Partenaire du détective privé Charlie Parker, Louis et son compagnon Angel sont confrontés à une menace imprévue et terrifiante : l'organisation de tueurs à laquelle appartenait Louis, les Faucheurs, semble décidée à le faire disparaître. Pour contrer ce risque, à l'épicentre duquel semble se trouver le père d'une de ses anciennes victimes, Louis accepte de renouer avec la violence pour éliminer ce mystérieux commanditaire. Mais c'est sans compter sur les trahisons et la réapparition d'un tueur à gages effrayant, Bliss, qui a bien des comptes à régler avec Louis.

    Personnage secondaire des romans de John Connolly, Louis apparaît ici comme le principal protagoniste, ce qui permet au lecteur d'en découvrir bien plus sur ce tueur atypique, au travers de la genèse de sa violence et de son passé parmi les Faucheurs. La langue de l'auteur est toujours aussi exceptionnelle et typique : des descriptions patientes, des personnages qui ne sont jamais ébauchés mais toujours creusés, un sens du visuel indéniable, et des dialogues qui font mouche. Même si l'intrigue ne réserve en soi que peu de surprises, l'intérêt est ailleurs : John Connolly offre à ses fans un nouvel opus nerveux, alternant les extraordinaires scènes de chasse à l'homme et les flash-back saisissants quant au trauma originel de Louis.

    Les anges de la nuit est donc assurément une nouvelle réussite de John Connolly, et qui offre une porte d'entrée alternative vers son univers littéraire si abouti.

    15/03/2009 à 22:11 2

  • Les Arbres en hiver

    Patrick Eris

    8/10 Les montagnes jurassiennes, durant un long et sinistre hiver. Un tueur en série s’en prend à des familles entières, dans des maisons isolées, au hasard de ses pulsions. Pour confondre et arrêter le monstre, une équipe de trois gendarmes, de simples individus pas habitués à un tel déchaînement de violence. Et leur chef, un adjudant qui a noué une étrange relation avec la forêt. Une forêt qui semble également être désespérée par une telle sauvagerie…

    Ce roman de Patrick Eris arrive sur la pointe des pieds, avec beaucoup de modestie, qui plus est chez un éditeur qui n’a pas véritablement la faveur des médias. Est-ce pour autant un ouvrage anodin ou ne méritant pas que l’on s’intéresse à lui ? Que nenni. Car il porte en lui de nombreuses qualités, tant littéraires qu’humaines. Avec une belle économie de moyens, l’auteur nous livre un récit à la fois glacé et glaçant. Contrairement à beaucoup de ses compatriotes, il ne cherche nullement à épouser la mode ou plagier les automatismes américains. Avec une langue belle et poétique (les premiers paragraphes de ce livre ressemblent à s’y méprendre à des passages de Et au milieu coule une rivière), Patrick Eris décline une histoire sombre et prenante, de la première à la dernière page. L’intrigue est solide et efficace, avec de beaux retournements de situations et des personnages intelligemment croqués, qu’ils soient sympathiques ou sur le fil du rasoir. L’écrivain prend également le contrepied de ce que l’on peut souvent lire dans ce type de livres, avec un simple trio d’enquêteurs, pas particulièrement exercé au combat, à la résolution d’énigmes, ou prémuni contre la panique engendrée par une fusillade ou une agression. Des militaires certes motivés, mais ayant perdu toute foi en leur mission, dépassés par la barbarie du tueur, en proie aux plus profondes désillusions, et dont les tâches les plus ordinaires sont contrariées par le manque endémique de moyens. Seule note d’espoir sur cette portée désenchantée : le rapport si étrange et pourtant vivifiant du narrateur avec la nature, lorsqu’âgé de sept ans, il s’est perdu dans les bois. Un exil momentané et involontaire qui a nourri son âme, l’a emplie de préceptes déontologiques puissants, et a définitivement marqué son esprit de galopin devenu adulte, puisqu’il s’accorde désormais de salvatrices pauses dans ces univers végétaux et minéraux, sans le chaos, la toxicité et la nocivité du monde extérieur.

    Patrick Eris nous livre ici un roman noir très intéressant et atypique, une délicieuse paire de parenthèses qui s’ouvre et se referme en à peine plus de deux-cents pages sur une histoire où désespérance et foi en l’être humain se confondent. Un bien joli mariage de maux, porté par une plume saine et inspirée. De tels instants de fraîcheur et de bonté dans un paysage littéraire policier parfois routinier, un si joli chemin de traverse où l’on se serait volontiers perdu pendant encore une salve de chapitres supplémentaires, une escapade auprès d’un protagoniste qui mêle avec autant de bonheur anonymat et singularité, on en redemande !

    19/11/2016 à 10:55 4

  • Les Arcanes du Chaos

    Maxime Chattam

    6/10 Un bon roman, mais alourdi par une morale lancinante et des informations déjà vues et lues ailleurs, un manque de profondeur dans les personnages, et au final un livre un peu trop orgueilleux : ce n'est pas le "monstre" annoncé par l'auteur. Je préfère nettement ses écrits précédents, plus angoissants et moins emphatiques.

    08/05/2006 à 21:50 1

  • Les Archers

    Grzegorz Rosinski, Jean Van Hamme

    6/10 Dans la nuit, deux silhouettes viennent de pénétrer dans la tour sacrée de Kerridwen, emportant avec elles la « pierre de sang ». La barque de Tjall-le-fougueux heurte celle de Thorgal, et, rescapés, ils s’orientent vers un concours de tir à l’arc. Une série d’épreuves pour divers archers, dont Thorgal bien évidemment, pour un opus plaisant mais sans plus, qui a tout de même le mérite d’introduire de nouveaux personnages qui, si j’en juge par le résumé de l’épisode suivant, vont continuer d’apparaître, ce qui apporte un peu de sang neuf à la série tout en offrant, dans le cas de cette BD, un agréable entracte.

    30/05/2021 à 15:15 2

  • Les Arènes

    Bruno Gazzotti, Fabien Vehlmann

    6/10 Un opus qui commence avec une esthétique que j’ai trouvée médiévale (mais certainement due aux décors, bien troussés), voire proche de celles de péplums (influencé que je suis par les costumes des maîtres des lieux) et réussie. Mais pour ce qui est du scénario, comme les autres lecteurs, j’ai trouvé ça un peu faible, quelque part entre du survivalisme face aux épreuves et du Fort Boyard. Finalement, ça me fait penser à un opus-entracte, comme on en trouve parfois dans certaines séries, soit de transition, soit pour que le scénariste et/ou le dessinateur puissent s’offrir une (légitime) pause entre deux tomes plus percutants. Bref, rien de dramatique non plus, pas un opus pour rien, mais avec ce goût de déjà-vu et de déjà-lu, ça ne m’a vraiment pas mis les poils.

    01/12/2019 à 17:25 2

  • Les Aveux

    John Wainwright

    9/10 Rogate-on-Sands, une ville balnéaire sans histoire de quatre cent mille âmes. Herbert Grantley y travaille comme pharmacien, mais s’il se rend au commissariat, c’est pour une tout autre raison : il vient avouer le meurtre par empoisonnement de son épouse, Norah, un an plus tôt. Tout y est clair, circonstancié, transparent : il a bel et bien tué sa femme. Cependant, sous le velours de cette confession trop propre et spontanée, l’inspecteur-chef Lyle comprend qu’il y a quelque chose qui cloche.

    De John Wainwright, on a déjà beaucoup aimé, entre autres, les excellents Bois de justice et Une Confession. L’auteur, expert des dialogues qui claquent, des atmosphères chargées de suspicion et de textes à la fois forts et minimalistes, nous offre un roman du même acabit. Ses mots sont simples, accessibles, sans véritables envolées littéraires, mais le charme opère, un peu à la manière de ce qu’écrivait Georges Simenon : sa plume a beau être élémentaire, elle recèle un puissant venin. On apprend lentement à connaître ce brave Herbert, si calme, si posé, amateur de musique classique et de littérature, jouissant de son temps libre dans un petit bureau dont il refuse l’accès à son épouse. Dans le même temps, il dévoile la lente désagrégation de son couple dont il rend en partie responsable Norah. Cette femme, aimée trop vite et trop tôt, fréquente des milieux féministes, n’apprécie que la musique futile, s’avère être une mère sans instinct protecteur, se montre trop liée à ses parents, a des appétits de rupture sans avoir le courage d’aller au bout de ses velléités. Trop heureux de pouvoir vivre seul dans son petit confort égoïste et débonnaire après ce mariage qui n’a été qu’une erreur, Herbert a mûri l’idée de se débarrasser de sa conjointe en optant pour l’aconit. Mais tout ceci est-il aussi authentique qu’il ne le dit ? D’une manière particulièrement fine et crédible, John Wainwright lève le voile sur une terrible mystification. Deux cent vingt pages seulement, mais quel régal ! Des réparties remarquables de vraisemblance, un récit en apparence commun mais qui va révéler une duperie assourdissante, et un excellent rebondissement qui vient pimenter un texte d’une magnifique tenue. On se souviendra longtemps de ces échanges et de cette ambiance qui rappelleront nécessairement le film Garde à vue (normal, il s’agit d’une adaptation d’A table ! du même auteur), ainsi que de la virtuosité de l’ensemble.

    Un roman exceptionnel de maestria, où les apparences peuvent dissimuler de terribles artifices.

    10/05/2023 à 06:57 7

  • Les bagnoles ne tombent pas du ciel

    Lucienne Cluytens

    7/10 Un époux, pharmacien respecté. Une épouse éprise de religion. Une belle étudiante désargentée, jalouse et vindicative. Un trio explosif. Quand la conjointe est découverte morte d'une balle dans la tête, le mari est rapidement suspecté. Fin de l'histoire, le crime est presque trop évident. Sauf pour une jeune pédicure, amie du pharmacien, qui engage Marc Flahaut, reconverti en détective privé le temps que sa mise à pied prenne fin. Le flic accepte, sans se rendre compte à quel point les apparences peuvent être trompeuses.

    Après Lille-Québec aller simple, Lucienne Cluytens reprend le personnage de Marc Flahaut pour cette enquête, dépouillée et crédible. La langue de l'auteur est très agréable, et l'on plonge avec délectation dans le milieu empesé de la bourgeoisie provinciale, marquée par le conformisme et la tutelle de la religion. Les personnages sont savamment campés, sans cliché, avec suffisamment d'épaisseur et de zones d'ombre pour les rendre à la fois plausibles et douteux. Le récit, court, ne comporte aucun temps mort et l'on en arrive rapidement à l'épilogue, assez surprenant, même s'il aurait peut-être gagné à être développé ou explicité. Ce qui est particulièrement frappant dans cet épisode de la série consacrée à Marc Flahaut, c'est sa sobriété. Aucun mot de trop, pas de scène d'action échevelée ni de surenchère dans le sang ou le morbide : il s'agit d'une histoire simple et vraisemblable, où l'adultère côtoie la vengeance, la suspicion de meurtre la crédulité naïve.

    L'auteur de La grosse, Le petit assassin et des Peupliers noirs poursuit donc le sillon qu'elle trace au gré de ses romans : celui d'une bibliographie sereine et de belle tenue, à la fois ingénieuse et élégante.

    26/01/2011 à 19:47

  • Les Bêtes du gévaudan

    Hervé Korian

    8/10 Gabriel Lecouvreur, au lendemain d’une cuite d’anthologie, apprend qu’une jeune femme a été tuée dans le Gard. Comble du sordide, l’enfant qu’elle portait alors qu’elle se rendait à la maternité d’Alès, a disparu. Ni une ni deux, le Poulpe se rend sur place pour tirer ça au clair.

    Quatre-vingt-troisième enquête du Poulpe signée de la main d’Hervé Korian, cet opus se distingue par sa noirceur. Partant, comme à l’accoutumée, d’un simple fait divers, ce dernier se caractérise par son ignominie et l’abjection qu’elle suscite en Gabriel, le célèbre enquêteur libertaire, au point de le rendre encore plus amer quant à la société que d’habitude. Au gré de son investigation, Gabriel va se frotter à des individus qui constituent la lie humaine, si stupides qu’ils en deviennent dangereux, et capables des pires infamies et lâchetés pour couvrir leurs méfaits. Et c’est un Poulpe d’une rare aigreur que l’on découvre ici, puisque jamais indifférent au sort de ses compatriotes et constamment surpris par l’étendue des obscénités dont se rendent coupables ses congénères. Heureusement, pour contrebalancer cette cruauté probablement pas si fictionnelle que cela, Gabriel va croiser la route d’un compagnon passionné de littérature ainsi que d’une femme méprisée par son époux et avec laquelle il va se régaler de joutes à fortes teneur érotique sans jamais passer à l’acte.

    Ce roman d’Hervé Korian se spécifie donc par sa férocité et sa cruauté. Une enquête d’autant plus marquante que les journaux sont constamment émaillés de ce genre de faits divers.

    26/01/2014 à 12:13 1

  • Les Bizarres

    Valérie Sigward

    5/10 Un peu déçu par ce roman. S’il est bien construit et écrit, l’histoire demeure un peu pauvre, et les promesses de situations – nerveuses, cocasses ou autres – ne sont pas vraiment tenues. Et la disparition de ce caniche géant abricot semble sous-exploitée, et la métaphore à laquelle il est lié me paraît trop alambiquée pour être immédiatement compréhensible par les jeunes lecteurs auxquels ce livre s’adresse.

    11/05/2014 à 18:54

  • Les Brigades vertes

    Alain Grousset, Paco Porter

    7/10 J'ai bien aimé. Le sujet est très original, et les questions idéologiques revenues sur le devant de la scène politique depuis quelques années le prouvent aisément. L'écriture est agréable : concise, enlevée, sans temps mort. Les divers personnages sont bien campés, depuis ces jeunes perclus de bonnes intentions et dépassés par les enjeux qu'ils voulaient défendre, jusqu'au cénacle de politiciens véreux. Les idées avancées dans le roman évitent la plupart du temps les facilités et confèrent à cet opus écrit il y a une dizaine d'années une lucidité et une clairvoyance étonnantes. Au-delà du message, Les Brigades Vertes constitue également le douloureux récit de destins croisés, portés par des idéaux généreux et louables, mais pervertis par leur désir de bien faire et l'incapacité de la classe dirigeante. Les quelques poncifs sont vite oubliés grâce à la qualité du texte et du scénario.

    Pour résumer, Les Brigades Vertes constituent un bon livre, à la fois visionnaire, instructif et divertissant.

    20/03/2013 à 17:06

  • Les Brûlures de la ville

    Thomas O'Malley, Douglas Graham Purdy

    9/10 Juin 1954. Boston croule sous la canicule. Un homme est retrouvé près des docks. Abattu d’une balle dans la tête, le corps recouvert de goudron et de plumes. L’inspecteur en charge de l’enquête, Owen, guettait l’arrivée d’un bateau, le Midir, censé contenir des armes. Parce qu’il est son cousin, Owen demande de l’aide à Cal O’Brien, ancien policier recyclé dans la surveillance, et à son ami Dante Cooper. Une investigation éprouvante les attend tous les trois, avec du sang et des larmes, et au bout de laquelle s’impatiente l’ombre terrible de l’IRA.

    Après l’excellent Les Morsures du froid, on ne pouvait qu’attendre de pied ferme Thomas O’Malley et Douglas Graham Purdy pour ce deuxième opus extrait de la saga consacrée à Boston. On retrouve immédiatement le style si puissant des deux auteurs, qui met en valeur avec une rare maestria la capitale du Massachussetts. On s’y balade avec une joie immense, avec deux remarquables guides pour mener la visite, entremêlant informations politiques, géographiques et historiques, mais également musicales. Dans le même temps, Cal et Dante continuent de survivre au gré d’existences unies par le malheur et la désespérance : Cal retrouvera une forme de respiration grâce à la boxe (certaines descriptions de matches sont remarquables) tandis que Dante ne cesse d’éconduire ses vieux démons de l’addiction, parfois au contact d’un simple piano. L’intrigue est également très prenante : partant de ce qui ressemble à un simple fait divers, l’affaire ne va cesser de rebondir, combinant trafic d’armes, manœuvres géopolitiques, vengeances et commerces interlopes. Difficile de ne pas en dire plus sans spoiler certains éléments, mais Thomas O’Malley et Douglas Graham Purdy ont bâti un scénario frappant et mémorable. C’est aussi l’occasion de créer et mettre en valeur des personnages sombres et inquiétants, saturés de forces contradictoires et malveillantes, comme le Pionnier ou Butler : une marquante brochette d’individus forts, aptes à marquer durablement l’esprit des lecteurs, comme sait si bien le faire John Connolly. Et puis il y cet épilogue. Non : ces épilogues. Une salve de scènes époustouflantes, qu’elles appellent un troisième tome de cette saga avec une puissante riposte émanant de l’Irlande, nous fassent assister à une exécution poignante dans l’Arizona, ou nous montrent à quel point la rédemption n’a rien d’acquis.

    Un roman noir de tout premier ordre, aussi saisissant que Les Morsures du froid, ce qui n’est pas peu dire.

    06/07/2019 à 11:11 3

  • Les cairns rouges

    Bruno Gazzotti, Fabien Vehlmann

    7/10 Yvan commence à recouvrer la mémoire tandis que le maître des couteaux réapparaît, et nos jeunes héros doivent essayer de récupérer un bébé abandonné aux mains de singes virulents. Pas mal d’action, une histoire que je ne m’imaginais pas trouver dans cet opus (mais peut-être est-ce aussi, malheureusement, parce que je ne parviens pas à trouver un fil directeur à l’histoire de cette série, mais plutôt une juxtaposition d’histoires sans réelle colonne vertébrale), et un final sacrément détonant, qui donne envie aussitôt de savoir ce qu’il en est réellement.

    17/08/2019 à 08:51 3

  • Les Calusari

    Garth Nix

    7/10 Pas mal du tout. Entre envoûtements, désenvoûtements et fantômes meurtriers, l’ambiance est prenante et les à peine plus de cent pages rapidement avalées.

    11/05/2014 à 19:44

  • Les Canyons de la mort

    Roger Martin, Nicolas Otéro

    7/10 Ce premier tome de la série Amerikkka est une bande dessinée originale par le sujet abordé, mais un peu moins dans son traitement. Cependant, sa lecture est très agréable et divertissante, en plus d'éclairer une surface peu reluisante du grand rêve américain.

    09/01/2015 à 18:33 2

  • Les Carottes sont cuites

    Tibet

    5/10 Bourre-pifs, Indiens (les Rabajoas), blagues potaches et humour gentillet, séance de rodéo, attaque de la diligence, des coffres pleins d’or : un deuxième tome qui joue autant sur les codes du western que sur les poncifs de celui-ci. C’est plaisant, mais vraiment à destination en priorité d’un lectorat jeune.

    05/11/2023 à 08:21

  • Les Cauchemars de Cassandre

    Béatrice Nicodème

    8/10 … ou la poignante existence de Cassandre, condamnée à voir l’avenir (et ses plus dramatiques événements) sans jamais être crue. Au gré de ce court ouvrage (environ 90 p.), c’est une habile lecture de son mythe à laquelle nous convie Béatrice Nicodème. Toute son histoire y est présente : ses premières visions et les doutes souvent sarcastiques de sa famille, la crainte d’être un enfant adopté alors qu’il s’agit en fait de Pâris qu’elle va rencontrer, ses frères si combattifs, la guerre entre Troie et les Grecs, les épisodes illustres du Cheval ou de la vengeance d’Achille sur Hector en raison de la mort de Patrocle, etc. C’est également une longue succession de tragédies, avec les conflits, les morts des frères de Cassandre, et ce long désespoir, comme un fil rouge, d’être capable de deviner le futur sans parvenir à convaincre les siens. L’écriture de Béatrice Nicodème, élégante et joliment surannée pour coller à l’époque, est délicieuse à suivre. Au-delà du « divertissement » que ce livre m’a procuré, cela a également constitué l’occasion pour moi de replonger dans l’univers sombre et densément noué de la mythologie grecque, avec ses dynasties aux sorts saisissants et aux connexions riches. Le dossier final permet également de se rafraîchir la mémoire, voire d’apprendre, des éléments intéressants sur le mythe de Cassandre, sa généalogie ainsi que quelques mots et patronymes utiles à la compréhension globale de cette fiction. Bref, un très bon moment de lecture savante, avec juste ce qu’il faut de concision et de synthèse pour convaincre les jeunes lecteurs auxquels se destine ce livre. Voilà qui me donne sérieusement envie de me ruer sur les autres opus de cette collection.

    13/02/2019 à 08:46 3

  • Les Caves de la Maison Blanche

    Lee Child

    6/10 Par le plus grand des hasards, Jack Reacher, ancien commando et actuellement videur dans une boîte de nuit à Chicago, aide la jeune et belle Holly Johnson à la sortie d'un pressing. Ce qu'il ignore, c'est qu'elle est également la fille d'un général d'état-major et la filleule du Président des Etats-Unis. C'est alors qu'ils sont tous les deux enlevés par les membres d'une milice dirigée par Beau Borken, chef souhaitant faire sécession d'une partie du Montana au nom d'une idéologie s'appuyant sur la violence armée. Pour les deux protagonistes, ce sera le début d'un long périple jalonné de cadavres.

    Auteur à succès de romans explosifs, Lee Child signe avec Les caves de la Maison Blanche son deuxième opus. Ici, tout est tourné vers l'action pure, avec son lot de violences et de scènes échevelées. A cet égard, le rythme imprimé au livre est très réussi, avec des chapitres courts, des phrases succinctes et sans sujet, claquant comme des rafales d'armes automatiques. Les rebondissements sont nombreux, on en prend plein les yeux, et ce jusqu'aux dernières pages, au point que l'on a parfois l'impression de lire la novellisation d'un blockbuster à l'américaine.
    Cependant, là où le livre marque le pas, c'est que cette action omniprésente finit par lasser, d'autant que le récit est émaillé des défauts inhérents à ce genre de romans : les personnages sont stéréotypés et lisses, des moments très téléphonés et aisément devinables, et des situations profondément invraisemblables, avec un héros indestructible.

    Pour conclure, Les caves de la Maison Blanche est donc un livre qui assume pleinement son objectif distractif, mais déçoit par ses poncifs et ses aspects convenus. A lire pour passer le temps, sans que cette lecture soit pour autant marquante.

    06/08/2009 à 19:31 2

  • Les ch'tis commandements

    Noël Simsolo

    7/10 Un bon Poulpe, toujours aussi coloré et prenant, avec une sacrée galerie de personnages tordus. Peut-être quelques passages un peu "gras" sur la fin, mais je renie pas le plaisir que j'ai eu à le lire.

    29/10/2009 à 11:31 1

  • Les chambres closes du Dr Hawthorne

    Edward D. Hoch

    9/10 Une lettre qui disparaît au beau milieu d'individus dans un relais de poste. Un homme assassiné dans une ferme complètement verrouillée. Un cadavre avec une balle en plein cœur sans la moindre plaie apparente. Un pilote d'avion poignardé en plein ciel alors qu'il était seul dans son appareil. Quinze récits où le bon sens, de prime abord, ne peut l'emporter sur l'incompréhensible.

    Nombre d'auteurs policiers ont magnifié le genre des meurtres en chambre close, parmi lesquels John Dickson Carr, Paul Halter ou Paul Cummings. Si Edward D. Hoch n'est pas le plus illustre d'entre eux, il n'en demeure pas moins un de ses plus exemplaires interprètes. De 1974 à la fin des années 1990, il publia de multiples nouvelles, dont une partie est ici compilée. On découvre avec beaucoup de plaisir le docteur Hawthorne, un médecin aussi habile dans son métier qu'à dénouer les fils les plus inextricables d'assassinats en apparence impossibles. Comme souvent dans ce type de littérature, un méfait est commis dans un lieu clos, et les rares amorces de solutions tiennent le plus souvent de l'occulte ou de la magie. Néanmoins, Edward D. Hoch parvient toujours à résoudre l'intrigue de manière très cartésienne, grâce à son seul bon sens. Les personnages sont très crédibles, la langue agréable à lire, et la résolution des mystères très convaincante. Il y a en permanence un indice, ténu élément anodin qui le met sur la piste de la vérité, et le lecteur, tel un enfant, se sent souvent bien idiot de ne pas y avoir pensé plus tôt. L'ensemble de ces nouvelles ne présente aucun temps mort ni histoire moins réussie que la précédente ou la suivante : il s'agit d'un véritable florilège de récits ingénieux, prenants, où la complexité du postulat côtoie la simplicité de la résolution.

    Avec un flegme tout britannique, Edward D. Hoch se hisse au plus haut rang des auteurs de meurtres en chambre close. Un émerveillement à chaque épilogue, se jouant des codes du genre pour mieux glorifier l'entreprise de ce limier de premier ordre qu'est le docteur Hawthorne. C'est une véritable gageure que de convaincre à chaque conclusion, et d'émerveiller le lecteur. A n'en pas douter, cette anthologie est un jalon du genre.

    12/05/2013 à 20:00 3