Mo Hayder

1962 — 27/07/2021

Pseudonyme utilisé : Theo Clare

Née en 1962 à Londres, Mo Hayder quitte l'école à l'âge de 15 ans et vit alors de petits boulots (serveuse, garde de sécurité, ...). Après dix années d'errance londonienne, elle achète un aller simple pour le Japon, où elle veut devenir geisha, puis s'installe à Los Angeles deux ans plus tard afin d'y entreprendre des études de cinéma. Marquée à vie par les expériences traumatisantes dont ont été victimes plusieurs de ses amies, elle reconnait volontiers sa fascination pour le morbide qui hante ses livres.
Dès Birdman (Presses de la Cité, 2000), son premier roman, Mo Hayder a terrifié ses lecteurs. Cette histoire de tueur en série sur laquelle enquêtait Jack Caffery, un inspecteur hanté par le drame de son enfance - la disparition de son frère peut-être enlevé par leur voisin pédophile -, brillait par son habileté et sa noirceur. Dans L'Homme du soir (2002), elle confrontait encore son personnage à une affaire atroce.
Puis il y a eu un joyau noir, Tokyo (2005), pour lequel elle a puisé dans les souvenirs de son séjour dans la capitale japonaise. Ce livre, autour du massacre par les troupes nipponnes de la population de Nankin, en 1937, flirtait déjà avec le fantastique, sillon qu'elle a ensuite creusé dans Pig Island (2007). Elle revient à Caffery avec Rituel (2008), dans lequel elle introduit le personnage de Flea Marley, une autre policière bien particulière, qui enquêtera désormais aux côtés de son inspecteur fétiche, ou parfois séparément et de manière totalement indépendante. Toutefois, dès ce cinquième roman une intrigue parallèle tissera un fil rouge entre Jack et Flea, et évoluera au cours des romans qui suivront, Skin (2009), puis Proies (2010), avant de se conclure dans Fétiches (2013), thriller dérangeant et rythmé construit à la manière d'un huis clos, où Mo Hayder brosse une série de tableaux, plus inquiétants les uns que les autres, qui semblent donner vie à nos pires cauchemars. Ces enquêtes de Jack Caffery et Flea Marley ne s'interrompront que le temps d'un nouveau roman indépendant - un «one shot» : Les Lames (2011), autre thriller captivant, parsemé de visions d'horreur, et qui vient d'être adapté au cinéma par Hans Herbots - avant de revenir dans Viscères (2015), le dixième roman de la Britannique.
Si Mo Hayder manie l'horreur avec talent, on ne peut limiter son oeuvre à cette dimension. En effet, ses personnages principaux vivent avec le poids d'un passé très lourd, victimes ou témoins de tragédies. Leur propre douleur leur permet d'affronter le Mal, mais leurs tourments sont réveillés par chaque affaire. Derrière des intrigues efficaces perce une émotion qui donne à ses romans un écho troublant.
Tous ses livres sont publiés par les Presses de la Cité, puis repris au format poche par Pocket.
Mo Hayder s'est éteinte le 27 juillet 2021 à l'âge de 59 ans, après avoir lutté contre une maladie neurodégénérative.

http://www.mohayder.net |

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