Les Bêtes du gévaudan

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  • 8/10 Gabriel Lecouvreur, au lendemain d’une cuite d’anthologie, apprend qu’une jeune femme a été tuée dans le Gard. Comble du sordide, l’enfant qu’elle portait alors qu’elle se rendait à la maternité d’Alès, a disparu. Ni une ni deux, le Poulpe se rend sur place pour tirer ça au clair.

    Quatre-vingt-troisième enquête du Poulpe signée de la main d’Hervé Korian, cet opus se distingue par sa noirceur. Partant, comme à l’accoutumée, d’un simple fait divers, ce dernier se caractérise par son ignominie et l’abjection qu’elle suscite en Gabriel, le célèbre enquêteur libertaire, au point de le rendre encore plus amer quant à la société que d’habitude. Au gré de son investigation, Gabriel va se frotter à des individus qui constituent la lie humaine, si stupides qu’ils en deviennent dangereux, et capables des pires infamies et lâchetés pour couvrir leurs méfaits. Et c’est un Poulpe d’une rare aigreur que l’on découvre ici, puisque jamais indifférent au sort de ses compatriotes et constamment surpris par l’étendue des obscénités dont se rendent coupables ses congénères. Heureusement, pour contrebalancer cette cruauté probablement pas si fictionnelle que cela, Gabriel va croiser la route d’un compagnon passionné de littérature ainsi que d’une femme méprisée par son époux et avec laquelle il va se régaler de joutes à fortes teneur érotique sans jamais passer à l’acte.

    Ce roman d’Hervé Korian se spécifie donc par sa férocité et sa cruauté. Une enquête d’autant plus marquante que les journaux sont constamment émaillés de ce genre de faits divers.

    26/01/2014 à 12:13 El Marco (3434 votes, 7.2/10 de moyenne) 1