Les Bêtes du gévaudan

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  • 8/10 Un épisode parmi les plus tragiques. C'est bien écrit, on se laisse vite happer par la quête de vérité menée par Le Poulpe. S'il rencontre quelques personnes sympathiques, il croise surtout une bande de dangereux ruraux qui ont le cerveau aussi enclavé que leur territoire cévenol. Ça picole plus que de raison, ça chasse n’importe quand, ça rigole gras ... tout pour plaire. Et comme ils sont étroitement mêlés à l'affaire qui occupe Le Poulpe, l'amabilité n'est pas de mise. Soumis à un petit baron local, le village et ses villageois vivent presque à l'écart des lois, ce qui conduit à des dérapages sévères. Les alliés sont rares mais fiables ce qui redonne au Poulpe un peu d'espoir, il y a un peu de lumière dans toute cette noirceur. Peu d'humour, beaucoup de choses plausibles, de la violence physique et psychologique, des lâchetés, cet épisode très réussi est singulier dans la collection.

    19/12/2024 à 16:45 Surcouf (418 votes, 7.3/10 de moyenne) 1

  • 8/10 Gabriel Lecouvreur, au lendemain d’une cuite d’anthologie, apprend qu’une jeune femme a été tuée dans le Gard. Comble du sordide, l’enfant qu’elle portait alors qu’elle se rendait à la maternité d’Alès, a disparu. Ni une ni deux, le Poulpe se rend sur place pour tirer ça au clair.

    Quatre-vingt-troisième enquête du Poulpe signée de la main d’Hervé Korian, cet opus se distingue par sa noirceur. Partant, comme à l’accoutumée, d’un simple fait divers, ce dernier se caractérise par son ignominie et l’abjection qu’elle suscite en Gabriel, le célèbre enquêteur libertaire, au point de le rendre encore plus amer quant à la société que d’habitude. Au gré de son investigation, Gabriel va se frotter à des individus qui constituent la lie humaine, si stupides qu’ils en deviennent dangereux, et capables des pires infamies et lâchetés pour couvrir leurs méfaits. Et c’est un Poulpe d’une rare aigreur que l’on découvre ici, puisque jamais indifférent au sort de ses compatriotes et constamment surpris par l’étendue des obscénités dont se rendent coupables ses congénères. Heureusement, pour contrebalancer cette cruauté probablement pas si fictionnelle que cela, Gabriel va croiser la route d’un compagnon passionné de littérature ainsi que d’une femme méprisée par son époux et avec laquelle il va se régaler de joutes à fortes teneur érotique sans jamais passer à l’acte.

    Ce roman d’Hervé Korian se spécifie donc par sa férocité et sa cruauté. Une enquête d’autant plus marquante que les journaux sont constamment émaillés de ce genre de faits divers.

    26/01/2014 à 12:13 El Marco (3471 votes, 7.2/10 de moyenne) 2