80 votes
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High Sierra
7/10 Avec High Sierra, Burnett fait sortir les gangsters de Chicago. Portrait crédible et touchant d’un Roy Earle dur à cuir en décalage avec tout : l’espace, son enfance, son rêve de foyer...
14/01/2019 à 15:07 1
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Manhattan Love Song
5/10 C’est le premier roman noir de Irish à ma connaissance. De roman noir, il est surtout question dans la toute dernière partie. Le reste ressemble davantage à un mélodrame. Il faut donc savoir être patient. Si vous aimez le André Green de Leviathan, vous serez en revanche enchantés. Mais ce roman reste très intéressant quand on le rapproche de ce que le roman hard boiled produisait à la même époque. Il ouvre une autre voix particulièrement féconde.
21/02/2018 à 13:55 2
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Une jolie poupée
8/10 Portait d’un looser absolu qui du début jusqu’à la fin de sa vie subit, se trompe dans ses interprétations et fait les mauvais choix aux pires moments. On pourrait penser que trop c’est trop mais le profil psychologique du personnage hérité de son histoire familiale rend ce récit finalement parfaitement crédible.
21/02/2018 à 13:50 4
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Une femme d'enfer
10/10 J’en reste sans plume. Massacré comme tous les autres Thompson lors de leur première édition par Gallimard(*), ce roman noir est plus que parfait et se situe à la hauteur des autres chefs d’œuvres de Jim Thompson. Déjà emballant dans sa version caviardée (Des cliques et des cloaques), parfaitement transposé à l’écran par Corneau dans un contexte français, on ne se lasse pas une seconde de (re)lire ce roman dans sa version enfin intégrale.
(*) Le maintien au catalogue Gallimard des anciennes versions, plutôt mal traduites et surtout estropiées d’une partie de leur contenu à hauteur de 25% en moyenne, ne se justifie en aucune façon.
21/02/2018 à 13:12 6
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Pas de vieux os
8/10 Excellente surprise. Ce français, le premier édité à la Série noire, écrit un polar dans le plus pur style américain-hard boiled parce que c’était le cahier des charges à l’époque pour la Série noire. Résultat : une réussite totale. On ne s’ennuie pas et Il n’a rien à envier aux maitres du genre
21/02/2018 à 12:56 2
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Get Carter
6/10 L'intrigue n'a rien d'originale et sur la connaissance de l'humanité, ce roman ne fait pas avancer le schmilblick. Mais le récit est très bien construit, bien servi par une écriture nerveuse, sans fioriture, qui reste au plus près de l'action. Sur le plan du divertissement, ça fonctionne très bien.
15/02/2018 à 15:16 2
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Le Drakkar
5/10 Le livre commence bien avec une mise en abime intéressante qui pose la question de la crédibilité du récit à une période ou la grande littérature se pose la même question. Résultat : on ne sait plus trop si ce qu’on lit, c’est le récit de l’écrivain, celui du journaliste ou celui de Jean Amila. Malheureusement, la deuxième partie se transforme en roman de détection à la Agatha Christie qui ne convient pas du tout à Amila
12/02/2018 à 09:20 2
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Le Facteur sonne toujours deux fois
9/10 Classique parmi les classiques, ce roman noir dans la pure tradition béhavioriste ouvre cependant une nouvelle voie en accordant une part importante à la psychologie des deux principaux protagonistes, dont la relation passionnelle est plus complexe qu'il n'y parait. La lecture de ce livre impressionnera Camus au point de conditionner en partie l’écriture de L'Etranger, un des plus grand roman noir français (n'en déplaise à polar pourpre, mais heureusement pas à Claude Mesplede, Benoit Tadie et compagnie).
10/02/2018 à 06:52 4
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C'est l'histoire de la Série Noire (1945-2015)
Ouvrage collectif
9/10 L’ouvrage est vraiment très bon, à la fois sur le plan du contenu, qui restitue parfaitement l’histoire de cette aventure éditoriale avec de très nombreuses reproductions de documents d’archives liés à cette histoire (courrier, jaquettes, publicité, ) et sur le plan de l’iconographie également très riche. C’est aussi un bel objet même si la maquette n’est en revanche pas très originale. Si on est un fan absolu, on complétera avec « Les auteurs de la série noire » . Avec notamment des contributions des grands spécialistes que sont Claude Mesplede, Franck Lhommeau (Revue Temps noir) et Benoit Tadie
09/02/2018 à 12:58 6
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Á tombeau ouvert
7/10 On rapproche toujours A tombeau ouvert de la Moisson rouge de Hammett. C’est logique car la trame (un détective se charge de débarrasser une ville de ses gangs en les montant les uns contre les autres) et le style (de l’action, toujours de l’action) sont similaires. C’est le style Black mask de la première génération et Paul Cain le pousse encore plus loin que Hammett. Pas un moment de respiration. Tout se passe vraiment à tombeau ouvert. Un classique vraiment indispensable à lire, notamment pour comprendre pourquoi comment cette écriture a pu fasciner Manchette.
06/02/2018 à 12:37 3
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Underworld USA
9/10 Difficile de juger Underworld USA indépendamment de la trilogie dans laquelle il s’insère. Je le mets donc au même niveau que les deux autres, soit très haut. Lire cette trilogie, c’est vraiment une expérience de lecture et de regard sur le monde. James Ellroy nous restitue ce dernier dans toute sa fragmentation grâce à un style que désormais on identifie clairement et qui a fait des émules. On est très loin du point de vue unique, assez rassurant, qui nous explique le monde. Ici, pas grand-chose n’est expliqué finalement. C’est le monde dans toute sa complexité, sa confusion et sa violence qui nous est montré. On s’y perd beaucoup, comme on est perdu quand il s’agit de trouver une explication au monde. James Ellroy prend ainsi le contre-pied de la plupart des polars même si à la fin l’intrigue principale se dénoue. Mais l’essentiel n’est pas là. Si c’est ce qu’on recherche dans le polar, notamment, c’est parfait. Sinon, c’est illisible.
06/02/2018 à 12:31 4
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Polar, le grand panorama de la littérature noire
Mikael Demets, Clémentine Thiebault
4/10 La maquette est superbe, de même que l’iconographie. Rien à dire sur la qualité du livre avec un papier qui accroche très bien choisi. En revanche je trouve le contenu très (trop) léger. Si on est un néophyte dans l’histoire du polar, ça peut se défendre car ce bel objet qui restitue plutôt bien graphiquement l’univers du polar peut donner envie d’en lire encore davantage, et cela même si l’histoire est moins bien traité que les thèmes du polar. Mais si on a déjà ses repères, c’est assez décevant.
31/01/2018 à 14:01 2
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Front criminel : Une histoire du Polar américain de 1919 à nos jours
10/10 J'ai lu les deux livres de Tadié, ils sont vraiment excellents si on est intéressé par l’histoire de ce genre littéraire (et de la mentalité américaine aussi), le pourquoi et le comment de son existence. Ils se complètent parfaitement. On a ainsi près de 500 pages sur le roman noir américain de 1919 à nos jours, avec rien d'autre d’équivalent sur le marché. C'est à la fois savant et bien écrit pour être lisible par tous. Ils donnent envie de reprendre tous les classiques cités les uns après les autres pour revivre cette formidable aventure de lecture qu'est le roman noir.
En plus, il parle très bien de ses livres ( à écouter en podcast dans l'émission Mauvais genre de France culture)
Il faudrait que quelqu'un puisse faire la même chose avec le roman noir français...31/01/2018 à 13:48 6
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Les Arnaqueurs
9/10 A cause du hasard, à cause d'un mauvais choix, ou que sais-je encore, les personnages de Thompson s'engagent un jour dans une voie qu'ils vont suivre jusqu'au bout parce qu’ils ne veulent plus, ou ne peuvent plus, avoir le choix d'en changer, et quitte à y perdre tous ce que le commun des mortels mettrait au dessus de tout.
31/01/2018 à 13:22 5
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Moisson rouge
10/10 Dans la catégorie "on a marché sur la lune", on met nécessairement 10 à celui qui a posé le pied en premier
24/01/2018 à 13:16 4
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Sans espoir de retour
5/10 On entre bien dans le bouquin mis les événements s’enchaînent de façon un peu artificielle je trouve.
16/01/2018 à 10:38
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Le Polar américain, la modernité et le mal (1920-1960)
10/10 Ce livre est vraiment excellent. Je n’en connais pas d’autre qui couvre cette période clés de la naissance et de l’épanouissement du roman noir américain (et donc du roman noir tout court) avec autant de pertinence. L’effort de synthèse est remarquable et replace la naissance de ce genre dans le cadre plus large de la civilisation etats-unienne en traitant avec une égale réussite l’approche thématique et l’approche esthétique. Travail exigeant mais qui reste abordable par n’importe quel lecteur cherchant à aller au-delà de la simple lecture pour comprendre ce qui se trame dans la suite des chefs d’œuvres que le roman noir américain nous a produit.
16/01/2018 à 10:34 4
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Sang mêlé
7/10 Ce n'est pas mon Thompson préféré même si on retrouve son univers et l'essentiel de ses qualités. Est-ce que c'est parce que c'est un de ses derniers livres ? En tous cas, c'est ce lui où certaines scènes sont assez difficiles à lire quand on est une petite nature...
16/01/2018 à 10:27 2
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J'étais Dora Suarez
7/10 Pas si noir que ça. Le flic et le tueur manquent un peu de crédibilité de par leurs excès, tout comme certains dialogues entre les flics et les truands. Si bien que le livre se trouve pour moi plutôt du côté du roman à serial killer qui permet un peu tout et n’importa quoi, là où le roman noir ne fait que dévoiler la part sombre de l’humanité. Cela dit, le roman marche fort bien. On ne s’ennuie pas une minute même si la résolution de l’énigme est un peu bâclée à mon gôut.
10/01/2018 à 12:55 5
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Un Nid de crotales
8/10 Comme dans tous les romans de Jim Thompson, les personnages prennent le dessus sur l’intrigue même si celle-ci n’en est pas pour autant négligée. Il est difficile de mettre ce livre en avant plutôt qu’un autre. J’aborde les romans de Thompson comme un ensemble dessinant une nouvelle version de la comédie humaine dans un autre cadre, une autre époque, et pour une anthropologie différente.
08/01/2018 à 14:11 4