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La Firme
7/10 Un thriller sympathique, dont j'attendais cependant plus compte tenu de sa réputation. Peut-être que je connais trop bien le film, ou que le thème n'est plus aussi original qu'à l'époque de sa sortie...
22/01/2023 à 08:47 2
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Malpertuis
7/10 L'idée de départ de Malpertuis (que je ne peux évidemment pas dévoiler) est géniale ! La structure du livre, par contre, est très complexe, et elle en rend la lecture parfois pénible. Comme pgrosjean, je préfère les nouvelles de Jean Ray à ses romans, mais Malpertuis est reconnu quasi unanimement comme son chef-d’œuvre. Il se lit très rapidement, donc je pense que ça vaut largement le coup de tenter l'aventure.
25/12/2022 à 09:49 3
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Dash : la vie de Dashiell Hammett
6/10 Malgré quelques longueurs, voilà une honnête biographie de Dashiell Hammett. Écrite au début des années 80, elle se lit facilement mais ne permet pas d'analyser la carrière de l'écrivain comme le fait "La Mort c'est pour les poires". C'est une bonne entrée en matière malgré tout, à trouver dans une bibliothèque par exemple. Pour les passionnés de la chasse aux sorcières, il faut souligner la retranscription intégrale de l'audition de Hammett en 1951 qui lui a voulu plusieurs mois de prison et l'aggravation de son état de santé.
05/10/2022 à 09:40 1
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Maman a tort
6/10 Même si on ne peut pas dire que je me suis laissé emporter par ce roman, j'en ai plutôt apprécié la lecture. C'est sans prise de tête, plus dynamique que d'autres livres de l'auteur, ça m'amuse de voir ma ville de naissance au cœur de l'intrigue... Bon, je ne suis sans doute pas le public cible mais je tenterai un autre Bussi un de ces jours !
30/08/2022 à 10:01
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Nymphéas noirs
5/10 J'ai tellement entendu parler de ce roman, souvent en bien, qu'un jour ou l'autre il fallait quand même que je le lise. Comme la note le reflète, je suis assez déçu. Le style n'est pas formidable et on ne peut pas dire que l'enquête ou les personnages soient particulièrement intéressants, mais ce n'est pas tant ce qui m'a posé problème que le fait que j'ai trouvé la réaction d'un personnage à un événement précis complètement incohérente par rapport à ce qu'on sait de lui jusque-là. Difficile d'entrer plus dans le détail sans divulgâcher, mais les personnes qui l'ont lu devineront sans doute à quel moment je fais allusion. Évidemment, après avoir tourné la dernière page, je comprends pourquoi l'auteur a choisi cette voie ; ne pouvant justifier cette réaction de manière convaincante, et comme il fallait aboutir à ce final-là, autant passer rapidement dessus... C'est franchement dommage, d'autant que l'idée autour de laquelle a été conçu le livre est vraiment originale et émouvante.
30/08/2022 à 09:46
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Warlock
8/10 J'ai mis plusieurs années à me lancer dans ce gros roman de 700 pages mais je ne regrette pas le voyage. Malgré quelques longueurs, et alors que je m'attendais à du classique (la 4ème de couverture mentionne Tombstone et les Earp), je me suis retrouvé devant un western finalement assez atypique. L'auteur prend systématiquement le contrepied des situations attendues et détourne les clichés du genre : par exemple, le chef du gang qui terrorise la ville regroupe ses troupes pour venir se venger, on se dit qu'une bonne fusillade ne va pas tarder à avoir lieu... et en fait non. Hall désamorce tout ce qu'il a mis des pages à lancer pour partir dans une autre direction, qui se tient tout autant mais qui est inattendue par rapport à ce qu'on a l'habitude de voir dans un western. Le récit est sombre, amer et désabusé, les personnages souffrent, physiquement mais surtout moralement. Bref, un excellent cru, à compléter par le visionnage de son adaptation cinéma, "L'Homme aux colts d'or" avec Henry Fonda, Richard Widmark et Anthony Quinn, très bonne adaptation mais qui simplifie beaucoup l'intrigue et qui est bien plus optimiste.
30/08/2022 à 09:16 3
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La Montagne morte de la vie
6/10 Ce curieux roman bénéficie d'une réputation flatteuse qui ne se dément pas au fil des ans, mais je suis pourtant resté dubitatif à sa lecture. Bernanos sait écrire, et certains passages haletants restent longtemps en mémoire, d'autant plus que toute cette aventure est suffisamment vague pour que chacun s'imagine son propre cauchemar. D'un autre côté, si on met de côté ces moments marquants, le style de l'auteur est relativement plat ; on pourrait même se demander si le roman n'a pas été écrit uniquement pour retranscrire ces visions... Rien ne sera véritablement expliqué, un choix qui se défend d'autant mieux qu'on suit l'aventure à hauteur d'homme, mais en contrepartie le lecteur n'en tirera également que peu de choses : il s'agit avant tout d'une expérience sensitive, viscérale, voire primale. On rattache souvent ce roman à Poe (le lien avec Les Aventures d'Arthur Gordon Pym est évident), mais pour ma part je lui trouve des faux airs de Jean Ray : les touches d'humour pince-sans-rire ainsi que le vertige qui nous saisit devant l'abîme monstrueux m'ont fait penser aux histoires de marins de l'irrésistible Belge.
01/05/2022 à 10:50 1
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Atout coeur à Tokyo
5/10 Sentant le bon filon, Archipoche ressort les vieux OSS 117 des cartons ! Pour notre plus grand plaisir ? Difficile de répondre à cette question... Si c'est pour lire une bonne histoire, alors clairement non. L'enquête (enfin, si on peut utiliser ce terme...) est insipide, le lecteur devinant rapidement, bien plus rapidement d'ailleurs que Hubert Bonisseur de la Bath, qui est derrière toute cette affaire. Les rebondissements (enfin, si on peut ut... oui, bon, vous avez deviné ce que je m'apprêtais à écrire) sont téléphonés et inintéressants, les personnages vides, le style (hum...) factuel au possible. Bref, ce n'est pas bon, et on peut se demander pourquoi s'infliger ça, alors que notre temps est limité et que d'excellents romans policiers existent, et qu'il en existait déjà depuis des décennies lorsque ce roman est sorti en 1958. Pour les lecteurs qui apprécient le second degré la réponse est toute trouvée : c'est souvent drôle ! Et à la lecture, j'ai d'ailleurs du mal à croire que ce ne soit pas voulu. Autant lorsque j'ai lu un vieux James Bond il y a quelques années je n'y ai trouvé aucune ironie, Ian Fleming écrivant visiblement au premier degré, autant là il me semble clair que Jean Bruce s'amuse avec des personnages idiots et des situations improbables (le combat entre OSS et le lutteur de sumo, le cadavre dans le tapis...), saupoudrant son récit de bons mots et de répliques qui devaient déjà sembler bien ringardes à l'époque. Les descriptions des états d'âme d'OSS 117 sont particulièrement succulentes ! Tout ça passerait sans aucun changement dans un film avec Dujardin, d'ailleurs j'avais ses expressions faciales en tête tout du long ! En résumé, si vous aimez les films et que vous savez que vous pourrez vous faire votre propre cinéma perso alors allez-y, sinon passez votre tour sans regret !
13/08/2021 à 10:08 5
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Et tournent les chevaux de bois
9/10 Le pitch de ce roman ne m'emballait pas plus que ça, mais tout ce que j'ai lu de Dorothy Belle Hughues jusqu'alors m'ayant au minimum intéressé, voire scotché dans le cas d'Un Homme dans la brume, me voilà lancé ! Et j'ai bien fait, car ce roman sorti en 1946 est impressionnant... à sa manière. On retrouve le grand point fort de l'auteure, à savoir sa capacité à nous enfermer dans la tête de son personnage principal, ce qui donne certes un récit décousu, maltraité à coup de phrases lapidaires et d'impressions jetées comme elles viennent, mais cette technique nous immerge aussi complètement dans les pensées, les peurs et les vices de Sailor, homme peu sympathique au premier abord, venu se faire payer ce qu'on lui doit. Et là on a donc droit à une véritable descente aux enfers, puisque la Fiesta au Nouveau-Mexique vue à travers les tourments et les quasi-hallucinations de Sailor est effrayante, elle prend aux tripes, elle donne la nausée, au point que certaines descriptions sont pratiquement des scènes d'horreur. Il ne se passe pas grand-chose, voire rien, on revient tout le temps aux même endroits et on croise tout le temps les mêmes personnages, à la manière d'un supplice mythologique, chacun luttant en vain contre son destin ou l'acceptant au contraire avec résignation. C'est beau et triste, c'est lancinant, ça sonne juste. Comme on ne connaît que ce que pense le personnage principal, et qu'il se ment aussi beaucoup à lui-même, énormément de points resteront dans l'ombre, mais quelle importance ? En parlant d'ombre, le ton du roman est noir, très noir, à la manière du hardboiled d'alors mais dégraissé d'une bonne partie de ses clichés, Hughues se permettant même de jouer avec celui de la femme fatale chère au genre. Bref, on est entre du Dashiell Hammett pour l'intrigue et du Jim Thompson / James Ellroy pour les personnages ambivalents et le côté poisseux, impitoyable et amer. Il y a pires comme comparaisons, et après ce livre je me demande encore pourquoi les romans de Dorothy B. Hughes restent toujours assez confidentiels, tant les quelques romans que j'ai pu lire d'elle me donnent la certitude qu'il s'agit d'une très grande écrivaine de Noir.
20/07/2021 à 09:08 2
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Le Dernier Arbre
9/10 Ce "Dernier arbre" est un très beau roman qui sait poser les lieux, les personnages, les tensions et les sentiments. Nous sommes ici sur du temps long, avec des bouffées de violence perdues au milieu de la banalité du quotidien : la scierie qui débite sans faiblir les arbres majestueux qui l'entourent, mais aussi les ouvriers qui se battent parfois jusqu'à la mort et qui dépensent le peu qu'ils gagnent en boissons et en prostituées, le tout en pleine période de ségrégation et de prohibition. On meurt pour rien, parce qu'on a triché aux cartes ou qu'on prend une balle qui ne nous était pas destinée, mais la vie n'a de toute façon que peu d'importance ici. Le climat tient aussi une place primordiale, humide et étouffant, et la nature hostile n'est jamais loin, qu'elle prenne la forme de moustiques porteurs de maladies ou d'alligators qui emportent les hommes dans la nuit. Au milieu de tout ça, des hommes, meurtris, frustrés, tourmentés, et aussi quelques femmes qui n'ont rien à leur envier. La comparaison avec Ron Rash a déjà été faite, et je la trouve d'autant plus juste que, comme ce que j'ai lu de Rash, on a assez peu de surprise en lisant ce livre, tout semble normal et si quelque chose arrive, aussi tragique soit-il, c'est que ça devait arriver. L'écriture est belle mais aussi très fluide et surtout elle sait se faire oublier, Gautreaux n'étant jamais dans l'esbroufe. On n'est pas non plus dans un roman écologiste, puisque ce serait complètement anachronique compte tenu du milieu dans lequel se passe le récit (des gens qui partent quand il n'y a plus rien à gagner, en ne laissant que le vide derrière eux, avant d'aller dévaster un autre endroit) et de l'époque (les années 20), mais pourtant, de temps à autre, on voit bien que les personnages principaux sentent dans leurs tripes que ce qu'ils font est injuste et absurde, et qu'ils savent déjà que certains souvenirs les poursuivront à jamais.
16/04/2021 à 09:40 5
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Terreur apache
8/10 W.R. Burnett est plus connu, du moins en France, pour ses romans noirs tels Le Petit César, High Sierra, Quand la ville dort, ou en tant que scénariste de Scarface, que pour ses westerns. Pourtant, on retrouve dans ce Terreur apache toutes les qualités de ses romans noirs : les dialogues sont ciselés, le récit va à l'essentiel mais l'ambiance est pesante tout au long de cette traque, et la complexité des personnages est rendue en très peu de mots. La postface de Bertrand Tavernier, toujours pertinent, est très éclairante sur les qualité de l'auteur et de son œuvre.
11/04/2021 à 08:53 10
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Le Dernier des Mohicans
6/10 En me lançant dans cette lecture je m'attendais à la grande aventure, la tête remplie des images du film de Michael Mann. En réalité, le livre est très différent de l'idée qu'on s'en fait et qui provient surtout de l'imaginaire collectif et des films. L'intrigue est mal construite et surtout très répétitive, et la plupart des personnages sont inintéressants ou agaçants, à l'image des leçons édifiantes prodiguées par Oeil-de-Faucon et des remarques de l'auteur sur la religion, la pureté du sang ou la délicatesse du sexe faible. Bien sûr, il faut remettre le livre dans son contexte (1826 tout de même), mais si ça ne me pose aucun problème pour la plupart de mes lectures de "vieux" bouquins, ici j'ai eu beaucoup de mal à passer outre, la faute sans doute au fait que le sang pur de l'éclaireur, par exemple, est martelé toutes les trois pages. Étrangement, une fois la douche froide passée, j'ai pris tout de même du plaisir à lire cette histoire, au point sans doute de me pousser à me procurer les autres épisodes de la saga de Longue Carabine, parce que l'époque est fascinante, que la plume de l'auteur qui pèse parfois des tonnes arrive pourtant à magnifier la nature sauvage et que, si j'en crois la postface de François Guérif, la description des coutumes des indiens est plutôt respectueuse de la réalité.
28/03/2021 à 09:11 2
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Chute libre
7/10 Compte tenu de ce que j'avais déjà lu de Dorothy B. Hughes, je m'attendais à un roman noir (et bien noir) mais il s'avère que Chute libre est plutôt un roman d'espionnage. De fait, l'intrigue générale du roman, inutilement embrouillée, ne m'a pas plus convaincu que ça. Je me suis perdu dans les différents personnages, parfois assez proches les uns des autres ; par exemple, les trois femmes qui jouent un rôle important dans l'histoire sont toutes plus ou moins des "femmes fatales". J'ai eu d'autant plus de mal à raccrocher les wagons qu'on se retrouve plongé en permanence dans les pensées du personnage principal, et que celui-ci, revenu brisé de sa captivité et des tortures subies lors de la Guerre d'Espagne, ne sait pas à qui se fier et soupçonne tout le monde. C'est d'ailleurs la grande force du roman, de parvenir à faire ressentir la paranoïa et, de manière plus générale, l'espèce de fièvre qui dévore le "héros" qui oscille en permanence entre auto-persuasion, sentiment de culpabilité, doutes et angoisses. Le rythme même des phrases, sèches, saccadées et sautant parfois d'un sujet à un autre, contribue beaucoup à la sensation d'urgence et de tension. Quelques années avant Un homme dans la brume, Dorothy B. Hughes démontre déjà qu'elle a un talent incroyable pour nous faire ressentir toute la complexité des sentiments humains. Malgré ses défauts, cette Chute libre est donc une lecture étonnante !
27/01/2021 à 09:46 4
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Dashiell Hammett mon père
8/10 Ce petit livre est très éloigné du pavé que représente La Mort c'est pour les poires, mais l'intérêt est ailleurs. La fille de Hammett, Jo, y raconte son histoire familiale, simplement et sobrement, et certaines pages n'en sont que plus émouvantes. L'ouvrage comprend aussi de nombreuses photographies. Bref un achat intéressant pour les amateurs de l'auteur du Faucon maltais.
23/01/2021 à 10:04 4
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La Mort c'est pour les poires
7/10 Difficile de noter un livre comme celui-là... J'attendais des infos sur la manière d'écrire de Hammett, ses relations avec les éditeurs, avec les réalisateurs, etc., et de ce point de vue je n'ai rien eu ou presque. Hammett parle bien un peu de création littéraire dans ses lettres, mais cela concerne principalement le théâtre et en particulier les œuvres de Lillian Hellman, sa muse. D'un autre côté, même s'il reste mystérieux parce que toujours très pudique, la personnalité de Hammett transparaît dans ses courriers, dans ses prises de position politiques ou littéraires. Enfin, et je pense qu'il s'agit de la qualité principale de ce livre, cette correspondance est le reflet d'une époque : de ses souvenirs d'enquêteurs à la Pinkerton à la rédaction d'un journal destiné aux soldats alors qu'il est basé dans les îles Aléoutiennes, en Alaska, pendant la Seconde Guerre mondiale, de la guerre d'Espagne aux procès du maccarthysme, c'est 40 ans de la vie culturelle et politique du monde qui sont passés en revue. À réserver tout de même aux plus fanatiques des admirateurs de l'auteur du Faucon maltais ou de La Moisson rouge.
19/11/2020 à 18:09 3
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Le grand nocturne & Les cercles de l'épouvante
8/10 Pas de mauvaise surprise avec ce double recueil de nouvelles, Jean Ray étant l'un des tout meilleurs auteurs francophone de textes fantastiques. Si certains d'entre eux ont assez mal vieilli, à mon avis à cause d'une utilisation trop fréquente de termes abscons et de tournures désuètes qui en compliquent inutilement la lecture, il y a aussi quelques pépites. Les nouvelles des Cercles de l'épouvante en particulier, qui se basent sur un surnaturel peut-être plus classique, ont ma préférence, là où d'autres pencheront plus vers les textes hermétiques. Attention, le recueil paru chez Alma ne contient pas La Ruelle ténébreuse ! Celui-ci étant déjà au sommaire de La Croisière des ombres, l'éditeur a décidé de ne pas le reproduire ici. Si vous possédez déjà ce recueil ce n'est pas un problème, sinon vous passez à côté d'une des plus géniales nouvelles fantastiques jamais écrites...
10/11/2020 à 14:12 3
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Coups de feu dans la nuit
8/10 Incroyable de lire ce recueil de nouvelles aujourd'hui, un siècle après leur écriture, tant elles tiennent encore bien la route. La galerie de personnages, le dynamisme de l'action, le côté impitoyable et sans fioriture des récits font encore mouche, tout comme la description des procédures employées par Sam Spade ou, surtout, par le Continental Op, premier "héros" récurrent de Hammett. On est presque déjà dans du police procedural à la Ed McBain. Évidemment, avec près de 1300 pages de nouvelles, toutes ne sont pas du même niveau, mais globalement ce recueil est d'excellente qualité, même en mettant de côté la place incontestable de Hammett à l'histoire du polar.
04/10/2020 à 08:51 4
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Le Cadran solaire
6/10 Ce roman est déconcertant, même quand on a lu les autres œuvres de Shirley Jackson, du moins celles qui ont connu la joie d'une édition française. On peut bien y voir les prémices de "Nous avons toujours vécu au château", avec cette mini-société qui vit autour des Halloran derrière les murs de leur propriété, loin des péquenauds du bourg voisin. Le côté étrange de "La Maison hantée" et de certains récits de "La Loterie" est là également (le fantôme du patriarche est-il vraiment venu révéler à sa fille que la fin du monde allait survenir ? Les manifestations physiques qui se produisent dans le manoir sont-elles réelles ?) Mais, alors qu'il y avait une trame narrative dans ces autres livres, même ténue, là il ne se passe pratiquement rien. En fait, tout le sel du livre est concentré dans l'étude de caractère des différents protagonistes, un peu comme dans un huis clos au théâtre. Et Shirley Jackson se montre d'une méchanceté folle avec ses personnages, multipliant les vacheries et les remarques acerbes avec une virtuosité et un entrain qui ne se tarissent jamais, au point que le livre mérite d'être lu rien que pour cette raison ! S'y ajoutent quelques moments incroyablement malsains où l'inquiétude explose, presque physiquement (la scène du taxi est glaçante...) Encore plus que d'habitude avec Shirley Jackson, parce que ce livre-ci est plus biscornu et moins attrayant que ses autres récits, ce "Cadran solaire" n'est à mon avis pas fait pour tout le monde. À réserver aux plus grands fans de l'auteur, et éventuellement à ceux qui veulent lire une sorte de jeu de massacre commis par une experte.
03/08/2020 à 17:58 3
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Front criminel : Une histoire du Polar américain de 1919 à nos jours
9/10 Tout comme "Le Polar américain, la modernité et le mal", le précédent livre de Benoît Tadié sur le sujet, ce "Front criminel" est une excellente source d'information sur la naissance du polar et son développement, d'abord dans les pulps, puis dans les livres de poche. Alors évidemment certains passages font doublons, mais au final pas tant que ça puisque les angles d'attaque sont différents. Au niveau chronologique, celui-ci est aussi plus étendu, les derniers (courts) chapitres étant consacrés à James Ellroy, Georges Vincent Higgins, Elmore Leonard ou Donald Westlake. Un must !
02/08/2020 à 09:19 3
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La Cité de l'indicible peur
6/10 Jean Ray s'amuse ici à jouer avec les clichés. Ingersham est un petit village anglais tout droit sorti d'un roman d'Agatha Christie ou, plus tardivement, d'un épisode de Barnaby, avec ses personnalités hautes en couleur, ses petits secrets et les morts qui s'y succèdent malgré l'enquête en cours. Nous avons droit également aux fantômes vengeurs, à la lande déserte battue par la pluie, aux bohémiens qui en savent plus qu'ils n'en disent, à un habitant qui meurt de peur... Dommage que Jean Ray termine son roman en mode "allez, passons à autre chose", ce qui vient gâcher en partie l'atmosphère étrange qu'il avait mise en place patiemment jusque-là.
31/07/2020 à 09:07 1