xavier

853 votes

  • L'été qui ne s'achève jamais

    Peter Robinson

    9/10 L’inspecteur Alan Banks si humain, si réel, on pourrait croire qu’il se trouve avec nous en train de nous raconter les péripéties de son métier. Entre bière et whisky, dans le Yorkshire, Banks se bat sur deux fronts, les sphères privée et professionnelle ; son flair et sa lucidité lui permettent de mieux s’en tirer dans son commissariat. A la maison, les virages sont plus serrés et le dérapage mène à l’accident avec beaucoup de mouvements. Les journées de ce mélomane sont rythmées autour des tubes rock aux noms parfois enfouis dans les mémoires comme les Shadows ou alors davantage en vogue comme U2. Le calme se conjugue davantage avec Beethoven ou un air de jazz chez Banks. Une douce libido, les frôlements des corps sans grande retenue, une fragilité derrière la carapace du flic l’exposent à des errements avant d’avoir retrouvé un phare.
    Annie Cabot, la collègue, l’”ex et éventuelle future”, au passé tourmenté, hésite, balance et ne sait plus où aller. On a même envie de la secouer pour la faire avancer. Même si elle a pu être mutée dans un autre commissariat, les enquêtes d’Alan et d’Annie tendent à se croiser et à agiter les relations entre les deux êtres qui errent.
    L’écrivain ne se contente pas de deux personnages bien fouillés, les personnages secondaires sont bien campés, certains avec un caractère bien trempé, d’autres, moins en couleur, tiennent la rampe avec bonheur.

    29/05/2009 à 05:12 1

  • Haka

    Caryl Férey

    8/10 Vous aimez :
    Un roman qui secoue.
    La découverte de terres lointaines, la Nouvelle-Zélande, et de ses populations indigènes, comme les Maoris.
    Les ressorts du suspense habilement employés.
    Une histoire bien structurée.
    La montée de la pression.
    Un récit noir de noir.
    Des rebondissements savamment dosés.
    Tourner les pages avec empressement pour connaître la fin de l’histoire.

    Vous n’aimez pas :
    La sempiternelle happy end.
    Un style mou, tout de phrases alambiquées.
    Les habituel thrillers avec pour cadre habituel les Etats-Unis.
    Des personnages sans relief.
    Connaître la fin de l’histoire dès les 100 premières pages.

    Alors, lisez ce roman

    29/05/2009 à 05:07 1

  • Utu

    Caryl Férey

    8/10 Caryle Ferey nous replonge dans une Nouvelle-Zélande loin des clichés avec “Utu”, suite de “Haka”, qui peut se lire indépendamment. Ecrivain engagé, il met le doigt de nouveau sur les questions sociales et culturelles en montrant les difficultés d’une société multi-ethnique et les plaies de l’ancien colonialisme. L’histoire touche les problèmes des réparations et de la vengeance, Utu, des Maoris face à la duplicité criminelle des faiseurs d’argent. A l’accoutumée, Ferey montre une véritable maîtrise du sujet; en général, il travaille en profondeur sa documentation tout en la confrontant à des recherches sur le terrain. Son dernier thriller, Zulu, brillait par qualité de la pénétration en Afrique du Sud.
    Le récit s’articule autour d’Osborne, un flic déjanté qui pourrit près des plages de Bondi à Sydney. Le chef de la police criminelle lui demandera de revenir pour faire profiter de sa connaissance du milieu maori à ses services, qui sortent d’un carnage encore non résolu (voir Haka). Le retour s’inscrit dans une descente aux enfers où manipulations diverses, quête personnelle et obstacles périlleux rythment un roman noir et désespéré. Le cynisme d’Osborne et la cruauté de ses adversaires transforment le roman en un champ de ruine explosif.
    L’auteur fait preuve d’une imagination fertile autant au niveau de l’intrigue que dans les interactions entre les personnages. Parfois, le lecteur peut avoir l’impression qu’il va un peu trop loin au risque de perdre une certaine crédibilité que ce soit au niveau des scènes violentes ou encore dans les combats dont l’inspecteur parvient à réchapper en super héros. Les pistes qui s’entremêlent dans un nœud opaque peuvent embrouiller le fil de la lecture.Un roman noir et tonnant, qui ne peut laisser indifférent.
    J’ai préféré Haka et surtout Zulu .

    29/05/2009 à 05:05 2

  • Froid comme la tombe

    Peter Robinson

    8/10 « Froid comme la tombe » a encore montré toutes les qualités de l’écrivain, peinture de personnage, sens du récit, maîtrise du suspense et intrigue composée avec brio. Robinson ne m’a pas encore déçu en une douzaine de romans. Son inspecteur Alan Banks doit retrouver la fille de son directeur honni. Les interactions et rapports ambigus sont encore décrits avec subtilité et finesse et tiennent le lecteur au roman.

    29/05/2009 à 04:56 2

  • Mort avec retour

    Brad Meltzer

    5/10 Un manque d'invraisemblance dans certains passage m'ont fait décrocher

    29/05/2009 à 04:53

  • Une âme de trop

    Brigitte Aubert

    9/10 Brigitte Aubert joue sur registre de personnages atypiques, souvent entre vie et perdition. Elvira, infirmière, mal foutue, tente de reconstruire sa personne à travers ses échanges sur Internet, ses DVD, son téléphone et son corps qu’elle soigne au mieux. Elle croise une tribu de gens glauques, un flic bouché, un macho raté, une collègue lourdingue, un proprio-fils à sa maman avant d’être à la merci d’un tueur qui supprime des filles qui lui ressemblent. Son tour approche ? Le style tout teinté d’humour prend par la main le lecteur pour le faire entrer dans une histoire au final décapant.

    29/05/2009 à 04:35 3

  • Anaisthêsia

    Antoine Chainas

    9/10 Antoine Chainas porte les personnages et les situations de ses romans au paroxysme pour mieux peindre les enjeux sociaux qu’on oublie trop souvent. Embrumé par une société du spectacle, l’individu modèle aime davantage se rassasier de l’apparence des médicaments bien emballés par les atours de l’illusion de la consommation.
    « Les nomenclatures et les marques sont les dernières choses auxquelles ceux qui ne croient plus se raccrochent ». Le premier message que nous lance sa dernière composition, « Anaisthêsia », pourrait se comprendre en ces termes.

    Désiré Saint-Pierre est le premier flic noir du groupe et il permet à la police de montrer que le racisme n’a pas lieu dans sa cour ; ainsi elle tirera profit de la société du spectacle pour faire sa publicité. Mais celui qui n’est pas au fond désiré dans son commissariat ne l’est guère plus dans sa cité natale qu’il refuse de quitter. Il est même considéré comme un traître.

    A la suite d’un accident, Saint-Pierre a perdu toute sensation de douleur, sa propre douleur et celle des autres. Ce nouveau statut lui fait porter un regard sans humanité sur son entourage. A côté, on retrouve un monde qui ne souffre plus, un monde qu’on essaie de nous refiler à tout bout de publicité et de marketing politique et commercial. Les descriptions de l’anesthésie qu’il subit nous font plonger dans son cerveau qu’on décrit et examine comme cette société de publicité qui dissèque l’homme pour mieux lui mettre les bons produits à l’intérieur, « On incise ton abdomen en Y. Du coup au pubis. Une lame de 26 fera l’affaire. La main gantée d’un Surgegrip GO47 en nitril vert découpe ton gril costal à la cisaille de Liston en s’aidant si adhérences, d’une rugine courbe pour racler les os. On insère un écarteur autostatique de type Weitlaner On prélève tes organes à l’aide d’une pince de dissection… »
    Chainas semble reprendre aussi un thème qui lui est cher, la corruption des êtres, ces personnages sont plus qu’à la marge, ils sont de l’autre côté de la bande jaune pour faire contraste avec les règlements acceptés ou tacites. Désiré, sans scrupule, va même jusqu’à prendre un kilo de cocaïne pour dealer. Au milieu de l’atmosphère glaciale du roman, une liaison, qui aurait pu être forte avec Rachel devenue droguée grâce à la montagne de poudre du flic, n’apporte pas de soulagement à la tension tranchante du récit.
    Les parties fines - ou plutôt dures - organisées sur un yacht rappellent que l’homme peut redevenir esclave à part entière dans une société qui esquive les principes martelés devant les néons de la bienséance. Ou même animal avec l’animal.
    Le style plus tempéré – quand je compare avec « Versus » - sur des constructions simples redouble d’efficacité pour brosser un tableau noir teinté d’humour d’une société qui peine à s’élever, « Désormais, les couleurs, sombres ou claires, sont uniformisées par la pluie et la boue. Elles ne signifient plus rien ».
    L’intrigue autour de la Tueuse aux Bagues n’est qu’un ingrédient pour servir le tableau du romancier qui livre un roman noir sans être vraiment policier.

    Un roman fantastique, qui me donne envie de lire la suite. C’est pour quand Antoine ?

    29/05/2009 à 04:31 1

  • Le Verdict du plomb

    Michael Connelly

    8/10 Connelly rembauche Mickey Haller, l’avocat de « La défense Lincoln », qui reprend les affaires d’un confrère assassiné avec en prime un client, producteur à Hollywood, accusé des meurtres de sa femme et de son amant (on pense à OJ Simpson) que tout semble accuser. L’assurance de l’accusé rimera avec piège et complication et même risque fatal. Haller s’en sortira-t-il ? Les rouages du suspense sont habilement maîtrisés avec le maître américain du thriller. Cerise sur le gâteau, le mythique Harry Bosch du LAPD viendra en filigrane d’abord secouer l’avocat avant de ne pas le lâcher et de finir sur une révélation fracassante. Bosch est toujours aussi tordu, tenace et insupportable et prêt à franchir la ligne jaune, tout comme Haller d’ailleurs. Un crossover qui rappelle une rencontre célèbre entre l’inspecteur de Los Angeles et un autre personnage grandiose de Connelly, Mac Caleb.
    Si ce dernier récit n’atteint pas les sommets de « Los Angeles River » ou « Le poète », il montre une réelle efficacité et emmène le lecteur dans une histoire très prenante qui peut faire frissonner et qui laisse le lecteur cynique : « Tout le monde ment. Les flics. Les avocats. Les témoins. Les victimes. »

    29/05/2009 à 04:29 1

  • La nuit de Géronimo

    Dominique Sylvain

    9/10 « La nuit de Géronimo » appartient à cette catégorie de polar qui capte l’attention du lecteur dès les premières pages grâce à cette art de nous faire vite pénétrer dans l’histoire et son décor. Les craintes de l’orpheline Philippine gagnent vite par contagion notre cerveau. Un email mystérieux vient réveiller la mort de son père survenue 22 ans auparavant, « GERONIMO N’A TUE PERSONNE, MAIS QUI A TUE GERONIMO ? »



    L’auteur reprend un de ses personnages récurrents, Louise Morvan, détective davantage spécialisée dans la filature pour malversation ou adultère. Opiniâtre, elle ne lâchera pas le morceau pour dénouer l’écheveau et mettre à jour les complexes relations familiales mâtinées d’enjeux financiers colossaux. Elle devra faire fi des préventions et des accusations de ses amis du commissariat et traverser un monde où se croisent anciens du KGB, mafias russes et cartels colombiens. Le récit est admirablement structuré sans superflu tout en restant dans le vraisemblable pour nous faire mieux vivre la réalité de l’enquête. Le dénouement ou plutôt les dénouements arrivent comme un bon bouquet final. Dominique Sylvain, sans tomber dans la dénonciation écologique, nous alerte sur les dangers des OGM (comme tout bon livre, il me donne envie de commencer un autre livre, “La guerre secrète des OGM” de Kempf qui est dans ma valise).
    La romancière excelle dans la peinture de ses personnages, on vit, peine ou craint le pire avec eux . Les interactions sont bien orchestrées. Un bon roman qui donne envie de découvrir davantage la plume prolifique de cette Française qui a élu domicile à Tokyo

    19/05/2009 à 16:11

  • Citoyens clandestins

    DOA

    10/10 Dès les premiers chapitres de ce roman d’espionnage, mes réticences ont vite été balayées ; les deux derniers points deviennent des atouts grâce à la qualité de l’histoire. En effet, la construction du roman est maîtrisée et le foisonnement de personnages, les passages des uns aux autres, leurs différentes fonctions et actions élargissent les perspectives et l’horizon du récit qui ne restent pas centrés sur le personnage principal. Doa manie à merveille les interactions. La multiplicité des pistes envisageables apporte des palettes supplémentaires à l’édifice du suspense. On peut certainement reconnaître les qualités du scénariste, profession de l’auteur.
    L’histoire, qui débute avant le 11 septembre 2001 et termine en avril 2002, plonge dans le monde du terrorisme le plus sanglant et dans les sphères de l’espionnage, de la police et de leurs dérapages. Les coups bas entre les diverses services, les manipulations et les leurres ne manquent pas dans une intrigue bien ficelée sans être trop complexe. On peut saluer également les connaissances de l’auteur qui permettent de faire vivre le roman ; parfois, je me suis demandé si les lignes décrivaient la réalité ou si elles restaient dans la fiction.
    Un formidable roman qui m’incite à lire le dernier Doa, « Le serpent aux mille coupures » que j’ai commandé hier.

    05/04/2009 à 05:19 6

  • Delirium Tremens

    Ken Bruen

    7/10 « Delirium Tremens » est la première enquête du détective Jack Taylor. Après avoir été viré de la police, il avait boxé un politicien lors d’un contrôle routier :
    “Taylor :-Votre chauffeur conduisait comme un dingue.
    Il demanda :
    -Savez-vous à qui vous parlez ?
    -Oui. Au peigne-cul qui a niqué les infirmières….
    Le politicien était descendu de voiture et s’approchait de moi. Indigné au plus haut point, il braillait :
    -Je vous ferai foutre dehors, espèce de blanc-bec impudent. Vous savez ce qui va se passer ?
    Je répondis :
    -Je sais exactement ce qui va se passer.
    Et je lui écrasai mon poing sur la gueule. » (Fin du premier chapitre sur un rire).

    Une femme l’engage pour enquêter sur la mort de sa fille. Quand Taylor lui demande pour quelle raison elle le choisit lui, le perdu, elle rétorque : « On dit que vous êtes doué car vous n’avez rien d’autre dans votre vie.
    L’intrigue policière reste mince, elle cède la place à une prose pleine d’humour, incisive et percutante comme un poing en pleine figure avec des phrases courtes, rythmées et dynamiques.
    Le personnage, comme le titre le suggère, est imbibé d’alcool, il évolue dans un milieu de bras cassés que la vie n’a pas gâté. Avec une humanité, il montre parfois sur un ton poétique touchant la dureté de l’existence des moins favorisés.

    Un roman déjanté à lire.

    05/04/2009 à 05:15 4

  • Zulu

    Caryl Férey

    9/10 Le dernier Ferey, « Zulu » (été 2008), emporte telle une rafale. L’écrivain nous plonge dans une Afrique du Sud qui n’a pas encore soigné ses plaies des années noires de l’apartheid. La violence s’oppose ou compose avec le racisme, la misère trempe dans les trafics de tout genre et dans un Sida omniprésent. Cette fresque d’un pays qui tente de survivre effraie ; elle semble même irréelle tant les tensions vrillent les existences. Le sud-africain Deon Meyer nous offre une surface rugueuse mais moins cahoteuse et tumultueuse. Le Français propulse des typhons qui s’abattent sur une atmosphère déjà électrique. Le travail de documentation et de recherches de qualité transporte et immerge le lecteur dans cette terre de l’extrême Afrique, une réussite sur ce point.
    Ali Neuman, zoulou, chef de la police criminelle a gagné le droit à l’existence après les pires moments d’une ségrégation. Il a perdu son père dans la torture et gagné des cicatrices profondes malgré un changement symbolique de nom significatif (Neuman = nouvel homme). Ce personnage principal taillé dans un granit extérieur tout de fêlure est réussi tout comme ces êtres qui l’accompagnent fragilisés par les remous du passé et des excès.
    Le flic devra naviguer dans l’obscurité des manipulations, cynismes mercantiles des multinationales, gangs sanguinaires et anciens tortionnaires reconvertis dans les affaires lucratives. La tension narrative est menée de main de maître avec des scènes fortes. Ames sensibles, buvez un scotch avant !
    Une œuvre puissante, noire et tracée au scalpel qui marque et donne envie de lire les autres romans de Caryl Ferey, notamment « Utu » et « Haka

    05/04/2009 à 05:08 4

  • Renegade Boxing Club

    Thierry Marignac

    9/10 Peut-être, pour reprendre une proposition d’Antoine Chainas , le côté atypique du livre m’a captivé. Dessaignes, traducteur, après avoir flirté avec la bande jaune en Russie, est viré de la Croix-Rouge pour se retrouver à New York avec un futur certain devenu incertain. Avec cette incertitude, la plume – le clavier plutôt – de TM effleure puis crée une tension narrative en pointillé qui se conjugue parfois dans un suggéré ou un non-dit assez subtil – Philippe Claudel dans « Les âmes grises » ou « Le rapport Broedeck » m’embarquait parfois dans cette atmosphère opaque où les actions peinent à donner des actes décisifs.
    Le travail sur l’écriture donne un rythme qui sied à merveille à cette tension ; la phrase, sans être longue, supporte plusieurs enchâssements qui font écho à ce temps de l’incertain, « Le corps avait sa façon à lui d’être émotif, en quelques semaines, on entretenait une intimité étrange avec des gens qu’on connaissait à peine, à qui on avait parlé une ou deux fois.» La ponctuation, toute de virgules, est utilisée avec mesure sans peser sur la fluidité du texte.
    Thierry Marignac met en scène un anti-héros qui frôle le néant et la mort tout en gardant son humanité, loin d’un cynisme. Le salut semble vouloir passer par un club de boxe composé d’anciens et futurs délinquants dans un quartier où on croise des balles en marchant. « La fleur du destin que représentait cette amitié tombée du ciel – le traducteur dans la débine et le boxeur sonné – attachait Dessaignes à la Ville Noire, plus encore que Denis et ses oraisons tonitruantes. Ce soir-là, Big Steve le contemplait d’un air soucieux à la minute de repos, comme s’il ressentait la peur palpable que le Français martelait à tour de bras sur les sacs de frappe – son besoin de défense et, peut-être, de protection. » (p.95)
    Une intrigue, durant plusieurs chapitres, se dessine pour s’estomper, le schéma habituel est cassé pour un dénouement à la « En attendant Godot » éventuellement. L’auteur a pris de gros risques surtout à ce niveau et il a réussi sans l’ombre d’un infime doute. Presque inclassable, le roman reste aux confins des divers sous-genres du polar, l’histoire aurait pu tomber du côté du roman policier avant d’osciller vers la sphère de l’espionnage pour se centrer davantage dans le roman noir. Ou alors tout simplement elle est « Renegade Boxing Club » au titre intrigant, porteur d’un message non révélé même si le recours à Essenine donne quelques clés.


    « La vie est une tromperie d’une tristesse envoûtante
    Et que d’une main brutale
    Elle rédige des lettres fatales
    C’est ce qui la rend si puissante » (p.176)

    05/04/2009 à 04:54 1

  • Objectif Paris

    Robert Ludlum

    3/10 Invraisemblance des situations, personnages caricaturaux, personnage principal super héros, rebondissements à la noix,etc.

    18/02/2009 à 04:34

  • Qui sème la violence...

    Peter Robinson

    10/10 Encore un admirable Robinson, sans Banks cette fois!
    Tout tient dans les qualités de l’écrivain à composer une intrigue admirablement construite, des personnages complexes peints avec finesse, des contradictions tirées au paroxysme mais qui restent vraisemblables et un final bien orchestré.
    Le roman part sur deux histoires de jeunes femmes narrées en parallèle. Rescapées avec fracas de l’agression d’un psychopathe, elles luttent pour survivre psychologiquement avec leur propre combat jusqu’au jour de la vengeance et d’événements cruels. Robinson, sans utiliser les vieilles ficelles vu et revues dans de nombreux thrillers, maintient une tension et des perspectives tout au long des 380 pages, je suis presque tombé dans la tentation de sauter des pages pour connaître la fin plus vite! Sacré roman!
    Le roman est teinté d’un féminisme qui frise la caricature, l’homme est plus décrit comme un animal qui ne réagit qu’à ses instincts; il a pour but de dominer ou de coucher presque toute femme qu’il rencontre. Est-ce une réaction de Robinson face à des événements qui l’ont touché cruellement?

    09/02/2009 à 07:52

  • Les ombres mortes

    Christian Roux

    9/10 Geoffroy a perdu son passé et il veut le retrouver mais le puzzle qu’il reconstituera ressemblera plus à des ombres funestes qu’à un jardin enchanteur. Ces personnages butent tous dans les pierres des difficultés de la vie. Bras cassés, loosers ou blessés, ils se battent et tentent de rester à la surface de l’eau. L’auteur nous montre, avec finesse, ces êtres surnageant sans voyeurisme ou apitoiement. Il ne porte pas au jugement, il donne à voir au lecteur. C. Roux sait les rendre attachants et j’avais parfois envie d’aider Geoffroy à sortir de sa galère.

    L’histoire sort du train-train régulier du quotidien pour confiner avec la folie, elle m’a vite happé pour me captiver du début à la fin.

    L’écriture dynamique va à l’essentiel, sait peindre les situations avec efficacité sans digressions et lourdeurs.

    La politique et une révolte sociale semblent former le lit du roman. Un cri contre la politique d’immigration, les pratiques policières, les politicards et l’Amérique de Bush en forçant parfois le trait, « Lui, comme des millions de gens, avaient eu peur que le cow-boy alcoolique, même repenti, ne déclenche une troisième guerre mondiale – ou une quatrième, si on considérait la précédente guerre du Golfe comme une guerre mondiale, ce qui était moins que certain, vu qu’aucune capitale blanche n’avait été touchée. »

    08/02/2009 à 08:22 1

  • Passage du désir

    Dominique Sylvain

    8/10 Une intrigue complexe et bien ficelée tient le lecteur en haleine tout au long du récit. Un duo d’enquêtrices peu classique campé par l’auteur avec finesse et brio mène la danse. La plume de la romancière réussit à composer un roman d’ambiance et une galerie de personnages fouillés au niveau psychologique qui se démène avec un passé opaque et des ombres menaçantes. Paris devient également un véritable personnage tout comme le passage du Désir dans le Xe arrondissement.

    05/02/2009 à 02:18 1

  • L'Homme qui voulait vivre sa vie

    Douglas Kennedy

    9/10 Le meilleur Kennedy que j'ai lu. Décliner sa vie sur le verbe le plus conjugué aux Etats-Unis, réussir, ou vivre sa vie et sa passion, courir derrière la réussite et l’argent ou prendre le risque de ramer financièrement avec sa passion. Tel est le thème principal de « L’homme qui voulait vivre sa vie » de Douglas Kennedy.radford, après des tergiversations et des errements, a suivi la voie tracée par son père en devenant un avocat associé qui gagne des centaines de milliers de dollars mais qui ne peut s’adonner à son éventuelle véritable vocation, la photographie jusqu’au jour où tout bascule avec une infidélité, un homicide, et un faux vrai décès.
    L’auteur, comme à l’accoutumée, ne laisse pas de répit au lecteur et l’emmène dans une histoire de plus en plus captivante au fil des pages même si certains épisodes tendent vers la frontière de l’invraisemblable. J’ai dû écourté ma nuit de deux heures pour lire les deux cents dernières pages tant j’étais pris par les péripéties de Ben Bradford car Kennedy excelle à faire vivre ses personnage, à faire rentrer le lecteur dans la peau du personnage, ses contradictions, ses fautes, ses décisions, ses risques et ses angoisses. Les personnages secondaires ne manquent pas de relief, notamment le journaliste ivrogne plein de cynisme et de rouerie, Gary, le raté prétentieux qui parvient à charmer la voisine et être à l’origine du cataclysme.
    L’american way of life en prend un coup avec sa consommation qui sert de thérapie et d’illusions, l’avoir efface l’être. La vie bien rangée en apparence des notables des beaux quartiers est secouée.

    Un livre de poche de 500 pages qui se dévore et convertit les réfractaires à la lecture.

    25/01/2009 à 13:29

  • Un Trader ne meurt jamais

    Marc Fiorentino

    7/10 Le journal d'un trader qui veut retrouver sa gloire passée, intéressant pour la plongée dans la vie d'un trader, ses angoisses et les risques. L'aspect thriller n'est pas assez exploité.

    25/01/2009 à 13:23

  • Le Pic du diable

    Deon Meyer

    9/10 Meyer excelle à fouiller ses personnages, à les révéler dans leurs ambiguïtés, leurs tâtonnements et leurs errances.
    Thobela est ancien agent du KGB, soldat de l’anti-apartheid et garde du corps d’un parrain de la drogue ; ce grand noir de deux mètres était devenu l’ennemi n°1 dans « L’âme du chasseur ». Après avoir décroché et s’être rangé, il élève son fils adoptif orphelin d’une mère qu’il a aimée. La vie déraille de nouveau quand sur le chemin de braqueurs, le petit est abattu d’une balle. Thobela part dans une lutte contre les tueurs d’enfants. L’auteur nous montre la face sombre de Thobela qui se prend pour un justicier.
    En face, un efficace inspecteur qui marche à l’instinct et à… l’alcool. Mis à la porte par sa femme qui craque après des années de beuverie, Griessel essaie de remonter la pente et renouer les liens avec ses enfants. Seuls ses performances d’enquêteur et le soutien de son supérieur Matt Joubert lui permettent de conserver son poste pour diriger des enquêtes où se mêlent tueurs de femmes et vengeurs.
    Au milieu, Christine a préféré l’argent facile en se prostituant. En voulant sauver son enfant, elle se retrouve impliqué dans le chassé-croisé Thobela-Griessel pour le pire, a-t-on peur. Après avoir fui les griffes d’un père devenu sectaire, elle a failli en croyant trouver son chemin. Son dialogue avec un pasteur, sans tomber dans les clichés mais en les rejetant, fait vivre avec profondeur les aléas des êtres.
    Au-delà du thriller, on sent que le thème parent-enfant tient à cœur l’auteur, père de quatre enfants.
    Les angoisses et les tourments des uns et des autres semblent refléter une part des douleurs de Deon Meyer qui se sert aussi de l’écriture pour dompter des peurs.
    Ces êtres, complexes, perdus et généreux transportent le lecteur dans une seconde partie fulgurante.
    Une histoire racontée sur un mode trois voix qui s’enchâssent pour monter le suspense et accélérer l’intrigue au fil des péripéties.

    L’histoire est remarquablement structurée. Elle démarre sur un mode assez modéré pour ne pas dire un tantinet lent, met du temps à poser le décor entier avant d’orchestrer une magistrale chasse à l’homme.

    19/01/2009 à 09:30 2