Renegade Boxing Club

3 votes

  • 6/10 6.5, roman noir à la qualité d'écriture evidente, la tension est présente, le souffle, le coeur, on y apercoit même les âmes, il ne manque que le KO annoncé, je suis peut être passé à coté...

    28/04/2009 à 08:51 holden (280 votes, 7.9/10 de moyenne)

  • 6/10 Certains sujets abordés (traduction, boxe) et l’écriture de Marignac m’ont bien plu mais je n’ai pas trouvé l’intrigue et les personnages à la hauteur de mes espérances. Dommage, car il y a vraiment du potentiel dans ce roman, qui m’a laissé sur ma faim.

    05/04/2009 à 17:46 Hoel (1141 votes, 7.6/10 de moyenne)

  • 9/10 Peut-être, pour reprendre une proposition d’Antoine Chainas , le côté atypique du livre m’a captivé. Dessaignes, traducteur, après avoir flirté avec la bande jaune en Russie, est viré de la Croix-Rouge pour se retrouver à New York avec un futur certain devenu incertain. Avec cette incertitude, la plume – le clavier plutôt – de TM effleure puis crée une tension narrative en pointillé qui se conjugue parfois dans un suggéré ou un non-dit assez subtil – Philippe Claudel dans « Les âmes grises » ou « Le rapport Broedeck » m’embarquait parfois dans cette atmosphère opaque où les actions peinent à donner des actes décisifs.
    Le travail sur l’écriture donne un rythme qui sied à merveille à cette tension ; la phrase, sans être longue, supporte plusieurs enchâssements qui font écho à ce temps de l’incertain, « Le corps avait sa façon à lui d’être émotif, en quelques semaines, on entretenait une intimité étrange avec des gens qu’on connaissait à peine, à qui on avait parlé une ou deux fois.» La ponctuation, toute de virgules, est utilisée avec mesure sans peser sur la fluidité du texte.
    Thierry Marignac met en scène un anti-héros qui frôle le néant et la mort tout en gardant son humanité, loin d’un cynisme. Le salut semble vouloir passer par un club de boxe composé d’anciens et futurs délinquants dans un quartier où on croise des balles en marchant. « La fleur du destin que représentait cette amitié tombée du ciel – le traducteur dans la débine et le boxeur sonné – attachait Dessaignes à la Ville Noire, plus encore que Denis et ses oraisons tonitruantes. Ce soir-là, Big Steve le contemplait d’un air soucieux à la minute de repos, comme s’il ressentait la peur palpable que le Français martelait à tour de bras sur les sacs de frappe – son besoin de défense et, peut-être, de protection. » (p.95)
    Une intrigue, durant plusieurs chapitres, se dessine pour s’estomper, le schéma habituel est cassé pour un dénouement à la « En attendant Godot » éventuellement. L’auteur a pris de gros risques surtout à ce niveau et il a réussi sans l’ombre d’un infime doute. Presque inclassable, le roman reste aux confins des divers sous-genres du polar, l’histoire aurait pu tomber du côté du roman policier avant d’osciller vers la sphère de l’espionnage pour se centrer davantage dans le roman noir. Ou alors tout simplement elle est « Renegade Boxing Club » au titre intrigant, porteur d’un message non révélé même si le recours à Essenine donne quelques clés.


    « La vie est une tromperie d’une tristesse envoûtante
    Et que d’une main brutale
    Elle rédige des lettres fatales
    C’est ce qui la rend si puissante » (p.176)

    05/04/2009 à 04:54 xavier (853 votes, 7.8/10 de moyenne) 1