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L'Étoile jaune de l'inspecteur Sadorski
9/10 J’ai terminé, il y a deux jours, ce deuxième volet des « aventures » de Léon Sadorski. Le moins que l’on puisse dire c’est que cet ignoble individu, collabo de première, coureur de jupons, à la libido débridée et peu sélective malgré son aversion pour le peuple juif, sans scrupules, ne s’est pas arrangé. On ne peut pas non plus lui reprocher d’être un remarquable enquêteur pas assez reconnu par sa hiérarchie. C’est vrai aux vues du peu de talent et de flair de ces camarades, mis à part pour la torture.
Parfois, en lisant, je me pose la question de savoir quel côté de la barrière, j’aurai franchi à l’époque. Peut-être ni l’un ni l’autre. Sado est convaincu que son choix est le bon.
Difficile de ne pas accrocher et de lâcher ce roman et l’IPA, J’y ai lu les plus belles pages de l’histoire de la Rafle. Très dures et émouvantes. J’ai eu du mal à passer à autre chose. Alors, pour faire passer toute ce trop-plein d’émotions, je me suis dit : « Lis donc un truc sympa, plein d’espoir… ». J’ai pris dans ma PAL, un Ito Ogawa (que j’adore). Mal m’en a pris, c’était pire !!!24/08/2023 à 14:17 3
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Blood & Sugar
10/10 Que dire de ce roman ?
Qu’il est juste formidablement bon. Que l’écriture est juste.
Que les personnages même les plus odieux ne sont pas forcément complètement détestables, qu’ils sont tous dans leur dure et violente époque, dans leur grandeur ou misère, qu’ils sont mus par leur instinct de survie, que le « quoiqu’il en coûte » est leur credo pour remplir la colonne « profits » du livre de compte et que la colonne « pertes » reste la plus vierge possible.
Que le héros en est un véritable ainsi que son défunt ami, qu’il est droit, honnête, pugnace, qu’il est sans failles devant la tâche surhumaine dont il a hérité.
Que si Miss Sheperd-Robinson avait été Française, ce roman aurait certainement pu avoir comme décor le port français de Nantes, des navires négriers français et les Antilles françaises.
Ce roman est aussi un terrible miroir, il nous met face à nos contradictions, nos arrangements avec la moral, nos compromissions… ! Et oui, sommes-nous si différents de ces hommes d’un autre siècle qui pour des plaisir sucrés, pour un café bien noir, un rhum ambré, un chocolat bien brun et de leurs prix négociés, très loin de la vieille Europe, au plus bas, étaient prêts à tout ?
Que les drames et les horreurs qui défilent tout au long des pages pourraient très bien se jouer de nos jours, dans un autre roman.
19/08/2023 à 19:51 9
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Celui qui n'était pas un meurtrier
Michael Hjorth, Hans Rosenfeldt
8/10 Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’aucun des personnages n’est sympathique. Ils ont tous quelque chose de désagréable, de psychorigide, sûrs d’être le ou la meilleure ou complètement tourmentés… sauf peut-être Torkel, le chef, et encore. La palme revient à Sebastian Bergman, le protagoniste ! Ce type est une horreur ! Mais j’ai retrouvé l’ambiance de la série « Bron » que j’adore avec la drôle de Saga. Je me dis qu’après tout, on n’est pas obligés d’apprécier les héros pour rentrer dans l’intrigue bien ficelée et pour ne pas laisser ce polar au coin de la table. On ne le lâche pas.
Pour terminer à propos de Bergman, je me suis juste dit à la fin, à la dernière page : « Bienfait pour ta gueule ! On verra comment tu vas t’en sortir ! » J’aurais presque ri. J’entendais presque la petite musique des « Tontons flingueurs »… Ravie de ma lecture !18/08/2023 à 15:07 8
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La Mauvaise Herbe
9/10 Ça fait bientôt un an que j’ai lu ce roman très très noir. Difficile de rédiger une appréciation, après tout ce temps mais je sais que je l’ai aimé. L’histoire, l’ambiance, l’impression sont quelque part au fond de mon subconscient, elles sont nichées dans ma mémoire, ineffaçables. C’est suffocant, écrasant de soleil, aride. C’est l’Andalousie écrasée de chaleur, violente, inerte. Voilà ce qu’il me reste.
14/08/2023 à 11:49 3
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La République des faibles
7/10 Quel plaisir de plonger et de découvrir le Lyon de fin de XIXème siècle dans ces quartiers crasseux de prolétaires et miséreux, dans ce monde underground bien pourri à travers ce polar !
Mais, il y a des « mais »…
Je m’étonne qu’il n’y ait aucune allusion aux Canuts, les révoltés qui ont marqué l’histoire sociale de la capitale des Gaules. Pourtant, dans la trame, la lutte des classes, le conflit social sont bien là. Le contexte historique est bien présent et l’ambiance comme le décor sont bien plantés : la défaite de Sedan, la Commune, l’affaire Dreyfus… bien profondément installées dans la tête des Français. En même temps, c’est dans les manuels (en tout cas, les pas si anciens).
Et puis, j’aurais aimé que l’auteur creuse un peu plus sur les méthodes d’investigation de l’époque, on est dans la ville où enseignait Alexandre Lacassagne. On est dans les balbutiements de la police scientifique. Plus de détails sur la criminologie n’auraient pas gâché.
Enfin, j’aurais aimé une fin plus aboutie, moins bâclée. On laisse tous ces flics en plan. D’ailleurs, je les ai bien aimés, pas tous, bien sûr. J’ai bien apprécié leurs méthodes d’interrogatoire. J’espère ne choquer personne… Est-que certains ont pensé à Valentin Verne dans sa cage ?
Autre point mais ça, c’est pour l’éditeur : qu’est-ce que c’est que cette première de couverture ? On n’est pas à Lyon mais à Birmingham avec les Shelby brothers et leur casquette post 14-18.
Vous allez me dire : «Mais pourquoi est-ce qu’elle a mis 7/10 ? » Tout simplement parce que j’ai vraiment pris plaisir à lire ce polar très noir, parce que l’histoire m’a plu, parce que le style est fluide, parce que j’aimerais retrouver cette brigade dans d’autres aventures mais ce n’est pas ce que l’auteur a en perspective à moins que je me trompe.14/08/2023 à 11:18 6
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Avalanche hôtel
6/10 Ça se lit très vite mais avec une vague impression de déjà lu. Est-ce que Tackian s’en est rendu compte ? Est-ce que c’est fait exprès pour ce court roman ? Un hommage à ses confrères barbus ? Encore qu’André m’évoque carrément la créature du Dr Frankenstein. Normal, c’est le bon décor, le bon endroit… Bon, je sais, Mary Shelley n’était pas barbue ! J’avais vraiment l’impression de lire un pot-pourri. Pourtant, je l’ai quand même bien aimé, c’est pas faux !
11/08/2023 à 22:55 3
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La Veille de presque tout
8/10 Ce que j’adore chez Del Àrbol, c’est l’ambiance, l’atmosphère. C’est gris, toujours teinté de cette tâche du fascisme espagnol, de la dictature d’un pays latino ou pas qui colle, qui ne s’efface pas. Il y a toujours un personnage pour la rappeler. Encore là quelle histoire ! Ce roman est beau !
10/08/2023 à 17:40 8
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Ne me cherche pas demain
9/10 Bon, ben, je suis mauvaise juge parce que j’aime Sean Duffy malgré ses addictions. De ses sortes d’amour qu’on voue aux héros de roman à travers n’importe qu’elle siècle. J’aime traverser l’Ulster, ses paisibles campagnes loin de Belfast où tout semble si calme. J’aime le talent de l’auteur quand même ! Il est sympa, en plus, il répond sur Twitter (pardon X)…
10/08/2023 à 17:30 8
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Dans la rue j'entends les sirènes
9/10 Qu’est-ce que j’adore Sean Duffy et l’écriture de McKinty ! Qu’est-ce que j’adore l’ambiance froide et glauque de l’Irlande du Nord ! Bienvenue en Ulster où pourtant tourner la clé de contact de sa voiture tous les matins est un vrai concours de roulette russe. Sean boit, fume mais quel chouette gars et il aime George Best, l’inoubliable ! Il pleut, il caille, la bouffe est infecte. Je ne sais pas si je survivrais au régime Duffy…
10/08/2023 à 17:25 8
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Le Bureau des affaires occultes
7/10 Ça se lit vite, ça se lit bien mais il y a un « mais », un je ne sais quoi qui me laisse sur ma faim. Le bandeau était alléchant : Vidoc, Lecocq… et ce jeune Verne, il est attachant, sympathique, torturé. Pourtant, tout cela est un peu convenu. J’ai l’impression que l’auteur a picoré un peu partout même chez Hugo. C’est le premier de la série, je suis quand même tentée par la suite.
06/08/2023 à 21:46 5
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Les Sept Divinités du bonheur
8/10 Le revoilà, il n’est plus le nouveau et on s’y attache. Pourtant, il est spécial ce gars-là : Observateur, pointilleux, pugnace, jusqu’aux moindres détails, indices, que les faits, l’objectivité… J’avais lâché la lecture depuis trop longtemps, il m’a remis le pied à l’étrier. Ce Keigo, il est trop fort !
06/08/2023 à 20:30 5
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Les Miracles du Bazar Namiya
10/10 Comme j’ai longtemps hésité à le lire, il m’attendait sur la pile. Je voyais bien cette jolie couverture mais regarder dessous, non ! Puis le déclic ! Après tout, tu es une vraie fanatique de ses polars, pourquoi serais-tu déçue ? Tu penses qu’il n’est pas capable d’exceller dans le fantastique, se lancer dans le bizarre (ce n’est pas de moi), Keigo ? J’aurai vraiment été complète stupide de le laisser prendre la poussière. Impossible à lâcher ! Que d’intrigues, de bonheur, de hasard, de réconciliations, de réponses… Un chef d’œuvre, tout simplement !
06/08/2023 à 20:22 7
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Le Nouveau
8/10 Et bien, moi, je l’aime bien le petit nouveau. Ce n’est pas encore le grand amour comme avec Kusanagi et Yukawa mais ça viendra, je le sens. Il est peut-être trop jeune encore. Il a besoin de mûrir encore. Par contre, quelle maestria pour résoudre cette affaire complexe. Ce n’est pas le meilleur de mon cher Higashino mais de peu…
06/08/2023 à 20:14 7
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Atmore Alabama
7/10 Un roman noir très court, peut-être trop à mon goût mais très bien écrit. Très joli style, agréable sans fioritures. J’aurais aimé en savoir plus l’histoire et les évènements qui ont bouleversé la vie du héros. Trop de questions en suspens mais après tout, l’imagination du lecteur est là pour boucher les pages blanches des interrogations.
06/08/2023 à 20:03 3
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Impact
10/10 Plus qu’un roman, c’est un plaidoyer pour un combat d’aujourd’hui. Le titre est terriblement bien choisi : impact sur le lecteur par la forces du discours, on ne peut sortir indemne de cette lecture, Impact subit par notre maison mère dont nous ne sommes que les locataires, Impact sur l’entre deux mondes dans lequel nous sommes, celui d’avant et celui d’après que nous laisserons. Et c’est vrai, elle s’en fout la nature, la Terre, puisque le Sapiens court son extinction, elle sera toujours là, elle, et la grande histoire de l’évolution continuera sans nous… On rêve d’un Solal ! Bravo Monsieur Norek !
30/04/2022 à 18:59 7
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Cold granite
7/10 Il était dans ma PAL, j’ai finalement bien fait de lui faire prendre l’air. Au début, j’y sentais mal parti, un peu surfait. Et bien non ! Au bout du compte, je ne me suis pas ennuyée du tout. Par contre, l’éditeur pourrait faire gaffe quand il met « traduit de l’anglais (Etats-Unis) », quelle bourde !
01/04/2022 à 16:16 2
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Le Serpent majuscule
8/10 Oh !!! Qu’est-ce que j’ai ri ! Ça m’a fait un bien fou que cette œuvre de jeunesse. On n’imagine même pas les ravages que peut provoquer Alzheimer au sein des familles. C’est terrible !
30/03/2022 à 15:31 7
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Le Bacille
10/10 Un petit délice ! Ça passe comme du petit lait. Un page-turner à l’ancienne. Je me suis régalée. Galopin va aux tréfonds du cerveau humain, au cœur de la cellule. Quelle érudition ! Une belle découverte au cœur de l’abondante littérature oubliée et populaire ! C’est bien dommage…
09/03/2022 à 18:03 4
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La Proie et l'Ombre
10/10 Un petit chef d'œuvre dans lequel Ranpo est là. Un vrai page-turner à l'ancienne entre polar et fantastique. On ne sait plus où donner de la tête. Manipulation, tromperie, amour, une pointe d'érotisme, de séduction, de raffinement, un vrai plaisir ! Savoureux comme un mochi pour ceux qui aime ça !
07/03/2022 à 19:35 2
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1794
5/10 Une déception ! Je crois que j'avais trop adoré 1793... J'attendais une suite à la hauteur sinon encore meilleure. Mais là, les bras m'en tombent. Il n'y a pas un chapitre voire une page sans beuverie, sans crasse. J'avais l'impression de sillonner Stockholm, de long en large et en travers, avec le Guide du saoulard en poche (en plus, ce ne sont pas les meilleures adresses). Ce n'est que beuveries de taverne en taverne, dans des bouges immondes comme les logements. Tout sent mauvais. On peut ajouter au tableau les femmes et les enfants maltraités, exploités, prostitués. Vient s'ajouter à tout ceci, les fous dont le sort n'est guère enviable. Les personnages que j'avais pourtant aimé m'ont laissée de glace mis à part les deux bouts de choux. Je me demande comment cette nation suédoise a pu survivre et arriver en si bonne forme au XXIème siècle sans être complétement dégénérée aprés tout ça ! Bon, c'est vrai qu'on n'est pas à Sandham. Quel dommage, surtout que ça démarrait plutôt bien ! Enfin, on souhaite à la nouvelle année 1795, joie, bonheur et santé !
07/03/2022 à 19:24 6