1867 votes
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Cat 215
6/10 Récit moite dans la touffeur de la forêt amazonienne, où Marc replonge dans un monde interlope qu'il connaît pourtant, plein de violence larvée, zone de non-droit sur fond d'orpaillage clandestin.
C'est assez prenant, ça tourne vite au duel en huis clos mais le hic c'est, à mon humble avis, la fin. Comme si l'auteur, à l'image de Marc et sa Caterpillar réparée, nous disait : "voilà, moi j'ai fait le taf, maintenant démerdez-vous"... dommage car le reste est vraiment réussi, dans un format novella.20/09/2018 à 22:07 7
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Une plaie ouverte
8/10 La Commune de Paris, épisode mêlant utopie et tragédie (la Semaine sanglante), aux balbutiements d'une IIIe République tenue par des monarchistes (Thiers...), après la défaite face à la Prusse, est une page de notre histoire trop méconnue (et qui me passionne personnellement) et peu abordée au rayon polar.
Que Patrick Pécherot soit donc remercié d'avoir pris ce sujet à bras le corps, avec une plume élégante mais un texte parfois difficile à suivre.
Le plus intéressant est finalement l'immersion dans le Paris des années 1870-71, entre la contre-offensive prussienne, le siège d'un Paris affamé et l'utopie qui naît des canons de Montmartre. C'est véritablement un très beau texte, où l'on côtoie de près Jules Vallès, Paul Verlaine, Arthur Rimbaud, le caricaturiste André Gill où encore l'institutrice révolutionnaire Louise Michel, mais aussi Buffalo Bill et Calamity Jane.
On termine le roman à la toute fin du XIXe s., toujours imprégné par la très bonne documentation de l'auteur, avec les inventions de l'époque et la conclusion de "l'enquête".
Quelques frustrations pour ma part : l'absence de bibliographie en fin d'ouvrage, tout comme j'aurais voulu en savoir plus sur La Réunion de Considérant au Texas (même si ce n'est pas le propos du roman). Et pour les moins "aguerris" sur la période, quelques notes de bas de page n'auraient pas été de trop.08/09/2018 à 10:04 6
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La fuite de monsieur Monde
7/10 Norbert Monde, 48 ans, grand bourgeois, travailleur, qui porte sur ses épaules l'entreprise familiale, est méprisé par sa seconde femme (après avoir été abandonné par la première), négligé par sa fille, oublié par son fils... Il décide de tout quitter, sur un coup de tête, direction le Sud.
Sans trop savoir où aller, M. Monde échoue à Marseille, puis à Nice où il change d'identité.
Cet éloignement volontaire mais soudain et sans préméditation lui permet d'ouvrir les yeux sur son immense solitude et nous ouvre les yeux sur sa bonté, dans un univers familial bouffé par l'individualisme.
Encore un bon Simenon !06/09/2018 à 11:34 4
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Le Cheptel
9/10 Une 4e de couv' intrigante, un titre qui inspire effroi et dégoût... mais que se cache t-il derrière ce beau pavé (650 pages en grand format) ?
L'envie de savoir est trop grande, je profite du salon Lire à Limoges pour me le prendre, dédicace et échange sympa avec l'auteure en sus.
Et bien mes amis, bien m'en a pris ! Car quel thriller ! Ma-chia-vé-lique !
Alors il est difficile pour moi de parler de l'intrigue sans en dire trop. Disons pour faire simple, qu'il s'agit d'un cas de manipulation mentale à une échelle juste vertigineuse mais tellement crédible dans le même temps. Le tout sur fond de Seconde Guerre mondiale (aïe, en ai-je déjà trop dit ?), mais c'est vraiment un truc de dingue que nous a pondu là Céline Denjean !
Et quand, en plus, l'auteure a le souci de trouver le mot juste, de travailler son écriture en plus de son intrigue à la construction pertinente, je dis "chapeau" Mme Denjean !
Je ne suis plus fan des thrillers, mais des comme ça, j'en redemande !
Pour moi, le meilleur thriller lu en 2018, un possible candidat au prix PP.02/09/2018 à 20:51 15
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Jusqu'à la bête
7/10 En quelques 150 pages, Thimothée Demeillers nous amène dans un monde que l'on connaît finalement peu, sauf à y travailler et qui pourtant nous sert quotidiennement, sauf à être végétarien/végan etc, celui des abattoirs. Ici, nous sommes dans la banlieue d'Angers. Erwan, ancien employé d'un abattoir près d'Angers, est en prison. On ne sait pas pourquoi, mais l'on pressent qu'il a commis quelque chose de très grave pour écoper d'un peine de 18 ans.
Alors, à travers un récit à la première personne, on retrace avec lui son parcours, enfant de la banlieue pavillonnaire, fils d'un père autoritaire, d'une mère soumise, peu concerné à l'école, il échoue aux abattoirs où, très vite, la violence et la monotonie des gestes comme du lieu vont le transformer en... bête. Chaque heure qui passe affecte les cinq sens : l'odeur de la mort, que l'on ne sent même plus à force d'habitude au bout de quelques semaines, la vue de ce sang noir qui jaillit des bêtes égorgées et des néons qui brûlent les yeux, le bruit incessant des clacs de la chaîne, le goût de fer qui émane du sang et qui peut couper l'appétit, et le toucher, rendu parfois douloureux par le froid omniprésent (Erwan travaille aux frigos).
Très documenté, l'auteur nous immerge dans ce décor sanglant et glacial, où l'on tue par dizaines des bœufs, des vaches et des veaux et ce à chaque heure de la journée, 24h/24. L'aspect répétitif du récit que l'on peut reprocher à l'auteur nous permet cependant de se mettre dans la peau de Erwan et de subir avec lui.
Peu de lumière, sauf cet amour estival, Laétitia, rencontré aux abattoirs lors d'un job d'été, trop vite partie vers d'autres cieux plus cléments, moins rouge sang.
C'est pesant mais juste, et l'auteur nous amène à réfléchir à la fois sur la condition des employés dans ces abattoirs mais aussi le rapport du monde "moderne" à l'animal (attention, ce texte n'est pas non plus un plaidoyer pour le véganisme !).
De par l'originalité du lieu choisi et son traitement, Thimothée Demeillers atteint son but, celui de questionner nos pratiques, nos habitudes et le cadre libéral qui l'englobe. Une réussite.28/08/2018 à 17:10 5
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La Bande mouchetée
8/10 Un recueil de nouvelles publiées en 1891-1892 fort plaisantes à lire.
Dans le détail, j'ai préféré L'Association des Hommes roux que j'ai trouvée très originale ! Vient ensuite L'Escarboucle bleue, ou comment Holmes arrive à retracer le fil d'une intrigue mêlant chapeau melon, oie morte et diamant, très réussie. Les deux autres nouvelles sont également réussies mais je les ai trouvées moins prenantes. : Les Cinq pépins d'orange aborde le Ku Klux Klan tandis que La Bande mouchetée traite d'un mystère en chambre close mais rien de bien transcendant à mon humble avis.
L'ensemble demeure vraiment agréable à lire, avec un style suranné fort appréciable. . Je ne connais pas beaucoup l'oeuvre d'Arthur Conan Doyle mais ces 4 textes m'ont donné l'envie de me replonger prochainement dans d'autres enquêtes de Sherlock Holmes.22/08/2018 à 18:19 3
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La Route sanglante
8/10 Triste je suis, après avoir lu le dernier polar de Pierre Fossard. L'auteur, parti bien trop tôt, n'aura eu le temps que d'écrire 5 livres (dont trois comportant des nouvelles).
Dans ce recueil de 4 nouvelles, Pierre Fossard reprend ses ingrédients favoris : un homme seul, désespéré. Une (ou des) femme(s) fatale(s). Et la route, comme lieu de rencontre(s) tragique(s). Le tout dans le même cadre, le Limousin (et souvent Limoges).
Les 2 premières nouvelles ("Mathilde", "Alex") sont déjà présentes dans le recueil "Les Hasards de la route", que j'ai chroniqué ici : https://polars.pourpres.net/polar-18535-votes.
Les deux suivantes ("Fabien", "Le Truc") sont dans la même veine, avec cette proximité entre le narrateur et le héros, peut-être due à l'emploi de la première personne, sûrement due à l'écriture immersive de Pierre Fossard.
C'est toujours sombre, souvent désespéré, même si l'auteur parsème ses récits de quelques lueurs d'espoir...
Oui vraiment triste de devoir refermer le dernier de ses 5 polars édités. Me reste plus... qu'à les relire.
19/08/2018 à 10:53 3
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Pig Island
8/10 Assez mal noté sur Polars Pourpres (5.9/10 après 30 votes), j'ai longtemps repoussé la lecture de ce roman de Mo Hayder. Et puis le pitch était trop alléchant, je l'ai donc finalement ouvert, commençant là mon premier Hayder.
Et bien m'en a pris, car quelle bonne surprise ! Il faut d'ores et déjà préciser que l'intrigue ne se déroule qu'en partie sur Pig Island et que le côté horrifique ne prend finalement que peu de place dans le roman (même si certaines scènes restent bien en mémoire !).
J'ai trouvé ce roman touchant, intelligent et qui amène une réflexion sur la différence. La conclusion peut en revanche désarçonner car elle semble aller à l'encontre de ce que l'auteure semble défendre (je dois avouer avec le sourire que j'avais quand même vu le truc venir !).
En bref, un premier contact avec les écrits de l'auteure très concluant, je garde et garderai de très bons souvenirs de ce petit pavé (presque 500 pages en poche) qui se lit en plus relativement facilement.19/08/2018 à 10:41 4
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La Cavale des petits poucets
6/10 Dans ce polar jeunesse, Marc Villard tisse une intrigue assez simple dans les sous-sols des Halles, basée sur l'amitié d'une jeune fille pour son ami disparu.
Certaines scènes de tension feront peut-être frémir les plus jeunes lecteurs mais rien de bien transcendant dans ce court roman qui a un peu vieilli (publié il y a 23 ans).
Le personnage de Lozane en revanche, flic noir veuf qui élève seul sa fille, aurait mérité d'être exploité dans d'autres romans.19/08/2018 à 10:36 2
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Le Pèlerin de la haine
7/10 Il est très plaisant de retrouver frère Cadfael dans ce 10e opus de la série. Beaucoup de références aux tomes précédents (notamment Trafics de reliques, le 1er de la série) m'ont un peu gêné au début de ma lecture. Mais on se plonge assez vite dans cette nouvelle aventure, avec la préparation du pèlerinage au sein de l'abbaye de Shrewsbury afin de vénérer les reliques de sainte Winnifred. En parallèle on suit la guerre que se mènent Etienne de Blois et Mathilde l'Emperesse (en juin 1141, date à laquelle se déroulent les faits de ce 10e tome, la situation a basculé, provisoirement, en faveur de cette dernière), guerre civile anglaise qui joue un rôle certain dans le dénouement des différents fils de l'intrigue.
Bien agréable à lire, je pense qu'il est cependant plus pertinent de lire les romans dans l'ordre chronologique, ce que je vais tâcher de faire à l'avenir.17/08/2018 à 11:59 4
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Fantômette et le mystère de la tour
6/10 Il est souvent intéressant de comparer ses souvenirs de jeunesse avec la relecture, adulte, de certains titres qui nous ont plu. Je ne me souviens plus quels sont les titres de Fantômette que j'ai lus mais j'appréciais à l'époque (j'avais la dizaine grand max) ses aventures, puis la série TV.
Bon, force est de constater que l'adulte que je suis a eu de mal à s'enthousiasmer à la lecture de cet opus qui repose sur une seule idée, celle du balcon démontable.
Par contre j'ai trouvé drôle et original le musée imaginé par Ficelle pour la fête de fin d'année.
Bref, si je comprends ce qui plaît tant aux jeunes lecteurs (que je fus), je pense que ce n'est pas le meilleur opus et qu'il doit sûrement exister meilleure entrée en la matière.14/08/2018 à 20:02 3
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L'Ombre qui tue
7/10 Une entrée en la matière réussie sur les traces d'un mystérieux tueur en série utilisant des flèches empoisonnées pour tuer dans Paris. On fait la connaissance de ce jeune détective en herbe qu'est Jérôme K. Jérôme Bloche et qui nous est tout de suite sympathique. Une BD très plaisante à suivre.
14/08/2018 à 19:52 3
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Nid de vipères
4/10 Je me suis davantage ennuyé dans ce 2nd opus faisant suite à Un salaud au salon. L'intrigue n'est qu'un prétexte à l'auteur pour mettre en avant ses idées politiques (certes tout à fait respectables) et développer sa gouaille avec moults calembours et autres jeux de mots... qui finissent par lasser. Les lieux décrits (Saint-Laurent-sur-Gorre en Haute-Vienne, Limoges, la campagne limousine) ne rattrapent pas le tout.
Franchement je suis un peu déçu. Pas sûr de lire le 3e opus, surtout si l'intrigue est aussi peu développée...20/07/2018 à 10:23 3
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La Fenêtre des Rouet
9/10 Un remarquable roman d'atmosphère autour de la solitude d'une "vieille fille" dont la vie se résume à regarder les autres vivre par sa fenêtre, notamment les bourgeois d'en face. Le spectacle tourne au drame et l'on assiste à la déchéance de cette pauvre femme tourmentée par ce qu'elle a vu.
Je garde, des mois après, des images très très précises de ce roman qui m'a donc vraiment marqué.
Absolument remarquable, encore une fois Simenon prouve qu'il est un grand.19/07/2018 à 12:48 7
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Derrière les panneaux il y a des hommes
8/10 Original par son décor, plus courant par ses thèmes (la vengeance d'un père, la psychopathie...), Derrière les panneaux, il y a des hommes est un roman très noir qui bouscule.
Le décor ? Les aires d'autoroute, ici vases clos paradoxaux en marge des flux continus, pauses salutaires ou meurtrières, à l'ambiance étouffante dans la moiteur des habitacles surchauffés. L'intrigue ? Des destins qui se télescopent, ou quand le dangereux chauffard croise la route de l'automobiliste lambda, carambolage aux séquelles nombreuses et indélébiles.
Le tout servi par une belle écriture, tellement belle que l'on a parfois (souvent) envie de prendre le stylo et de recopier des passages pour les garder comme des citations précieuses, faisant sens. Le ton, les mots heurtent. Le texte est très violent, cruel et désespérément lucide (ne pas le lire déprimé !).
Roman réussi chaudement recommandé par Michaël Mention (j'ai d'ailleurs trouvé des similitudes entre son écriture et celle d'Incardona, phrases courtes, syncopées, presque télégraphiques), je n'en regrette pas sa lecture franchement marquante.27/06/2018 à 14:33 10
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Cannibale
7/10 Même s'il ne s'agit pas, à mon sens, du texte le plus abouti de D. Daeninckx, il a eu le mérite de lever le voile sur un épisode peu glorieux de l'histoire coloniale française, l'exhibition de Kanaks à Paris en marge de l'exposition coloniale de 1931, tels des animaux, d'ailleurs présentés aux visiteurs comme des "cannibales" d'où le titre de ce court roman.
Le récit de Daeninckx et son écho ont permis un prise de conscience certaine quant à l'ignominie de certains hommes imprégnés d'une idéologie raciste considérant l'homme blanc comme civilisé et l'indigène comme intrinsèquement sauvage et qu'il faudrait au mieux civiliser (le "devoir de civilisation" cher à Jules Ferry dans son discours à l'Assemblée nationale le 28 juillet 1885), au pire exploiter à des fins mercantiles, rabaisser à l'état de bêtes parquées, exhibées, presque entièrement dénudées (le sauvage est forcément nu) et à qui on n'hésite pas à jeter des cacahuètes, ramenant l'indigène à ses pseudo-racines simiesques dont il n'est, aux yeux des racistes, pas si éloigné.
Eloquent, effarant, ce texte permet aussi de saisir la douleur, la souffrance de ces Kanaks face à cette indignité : Christian Karembeu, le footballeur champion du monde avec l'équipe de France en 1998 , dont l'arrière-grand-père Willy Karembeu fut du sinistre voyage, parvient ainsi à comprendre pourquoi son ancêtre était si aigri, méchant après son retour...
Merci donc à Didier Daeninckx, d'avoir permis, une fois de plus, de révéler au grand public un pan peu glorieux de notre histoire.27/06/2018 à 11:33 5
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L'Étrange Cas du docteur Jekyll et de Mr Hyde
8/10 J'ai enfin lu ce classique de la littérature, à mi-chemin entre l'enquête policière (sans policier, mais avec un notaire "enquêteur") et le fantastique/surnaturel.
Un texte court mais immersif, au charme un peu suranné, dans lequel Stevenson nous entraîne et nous questionne, sur notre part sombre, sur une forme de duplicité présente en chacun de nous et qui va ici s'exprimer de façon sanglante.
La construction du récit, le suspense croissant, les scènes d'épouvante (dans le contexte de l'époque s'entend) jusqu'à la lettre finale expliquant tous les ressorts de la métamorphose, voilà un classique incontournable maintes fois adapté et qui est même entré dans le langage courant pour désigner une personne respectable en apparence mais qui cache en lui un monstre (expression utilisée par exemple par les journalistes pour désigner un tueur en série dont on ne soupçonnait pas les agissements en raison même de sa place dans la société, sa sociabilité apparente etc...).
A découvrir ou redécouvrir donc !27/06/2018 à 11:16 4
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Romulus et Rémus, les fils de la louve
7/10 Un chouette roman de 150 pages destiné aux enfants/jeunes adolescents (texte étudié en 6e notamment) d'Evelyne Brisou-Pellen.
L'auteure s'appuie sur les différentes sources antiques (Tite-Live principalement) pour retracer l'histoire mythique de la naissance de Rome, de l'abandon des jumeaux Romulus et Remus à la disparition de Romulus en passant par le fratricide et l'enlèvement des Sabines. Le texte est accompagné d'un plan du site de Rome et d'un petit lexique.
Un bon moment de lecture.20/06/2018 à 11:27 3
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1280 âmes
7/10 On imagine le plaisir jubilatoire qu'a pris Jean-Bernard Pouy à penser et écrire ce court roman, bel hommage à l’œuvre de Jim Thompson et à la Série Noire, avec moults calembours mais peu de camemberts (voyage aux States pendant la moitié du bouquin oblige).
Quant à ce Pierre de Gondol, qui a la tête bien pleine (normal pour un Gondol) et bien faite (comme un camembert moulé à la louche), il n'est pas sans rappeler un certain Gabriel Lecouvreur, autre "création" du trucu-lent Pouy, pourtant rapide à la détente lorsqu'il s'agit de créer des intrigues foutraques, loufoques mais sérieuses à la fois.
Un bon petit plaisir de lecture !10/06/2018 à 14:10 4
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Iceberg Ltd
8/10 Premier contact avec l'écriture de Serge Brussolo et c'est concluant. L'auteur a le souci de se montrer très précis dans le vocabulaire utilisé (sur le monde arctique, sur les bateaux etc...) sans être lourd et nous plonge avec réussite dans une intrigue glaciale au cœur de l'Arctique.
L'atmosphère à bord du cargo est oppressante, on se demande quand est-ce que tout va exploser avec ce capitaine à moitié fou entouré de fantômes (sa femme et son fils), un équipage peu sûr, un cuistot chamane angoissant, sans parler de ces intrusions, la nuit, de "l'homme-phoque".
L'immersion dans ce paysage blanc est totale, presque comme dans un huis clos au cœur d'un espace qui semble pourtant infini, sorte de dédale de glaciers immaculés mais ô combien dangereux.
On se demande qui aura raison de cette folle expédition, l'homme ou la nature ?
Pas mal de rebondissements dans la deuxième partie du roman qui se lit bien. La fin est un peu convenue je trouve mais ne plombe pas un roman que j'ai apprécié.
7.5.09/06/2018 à 19:13 3