jackbauer

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  • Replay

    Ken Grimwood

    9/10 Et si tout était possible ?? Les erreurs, les échecs, apprendre, comprendre, connaître, recommencer, essayer, vivre quoi... Mais pas UNE vie, étriquée ou magnifique, non, pouvoir en vivre plusieurs, à chaque fois la même, et pourtant tellement différente: c'est à cette expérience enivrante que nous convie Ken Grimwood. A la fois fable d'anticipation et formidable histoire d'amour, une histoire simple, qui nous pousse à l'introspection, et à nous interroger sur les choix que nous faisons tous les jours, mais aussi, et surtout, sur ceux que nous ne faisons pas...

    23/02/2015 à 17:00 11

  • Seules les bêtes

    Colin Niel

    9/10 Une histoire de gens qui caussent... Il y a ceux qui caussent pour deux, ceux qui ne caussent plus, ceux qui caussent pour rien dire, ceux qui caussent trop... Colin Niel causse en lieu et place de tous ces gens-là, dans son roman choral, et le fait plutôt très bien...
    Il se glisse dans la peau, et la tête, d'une multitude de personnages, différents en genre et en ombres : de faux méchant(e)s en vrais gentil(hommes) , tous et toutes victimes d'illusions déçues, il donne à lire des parcelles d'une vérité que tout le monde croit détenir, mais qui vous file, à chaque coup, entre les doigts... Une vérité sur nous-mêmes et notre époque, promptes à juger et condamner sur des apparences souvent trompeuses, une vérité si Énorme qu'elle aboutira à cette version dramatique de l'amour est dans le presque...

    09/09/2018 à 20:42 11

  • Territoires

    Olivier Norek

    8/10 Peut-être un poil moins sophistiqué au niveau intrigue que Code 93, plus brut de décoffrage, un polar qui, une fois encore, transpire un réalisme qui fait froid dans le dos... Olivier Norek connaît son sujet: il brouille les frontières entre fiction et actualité, et nous restitue l'ambiance de poudrière qui peut régner dans certaines banlieues, sans passer sous silence les combines et autres magouilles politiciennes...

    09/06/2015 à 07:47 11

  • Toute la violence des hommes

    Paul Colize

    9/10 Rien d'étonnant à ce que le principal protagoniste du dernier roman de Paul Colize se serve de l'art pictural pour exprimer ses sentiments, quand on parcourt les pages de celui-ci...
    En effet, l'auteur esquisse son intrigue comme un peintre sa toile, par petites touches, révélant toute l'étendue de l'incroyable destinée de son héros, étape après étape...
    Avec une simplicité et un effacement devant l'horreur, d'une humilité poignante, il nous fait partager tant d'émotions, nous soumet à tant de chagrins, nous place devant tant de nos contradictions, qu'on ne peut refermer ce livre sans s'interroger vraiment sur la nature de ce que nous sommes prêts à accepter sans jamais réagir...
    En évoquant l'épisode méconnu de la bataille de Vukovar, point de départ d'un drame humain qui l'est beaucoup moins, la guerre en ex-Yougoslavie, il met le doigt sur toute la violence des hommes...
    Qui, plus que lors des exactions commises par les milices serbes à l'époque, d'une ignominie crasse, ne se manifeste jamais aussi abominablement que dans la passivité et cette non-assistance à personnes en danger dont a fait preuve la majorité de la communauté internationale vis-à-vis du peuple croate...
    Et qui, quand on pense au sort réservé à la ville d'Alep, perdure encore...

    27/04/2020 à 17:51 11

  • À mains nues

    Paola Barbato

    7/10 Pourquoi à mains nues ? Parce que Paola Barbato ne prend pas de gants pour nous plonger au cœur de la mêlée, et nous en mettre plein la gueule... Le plus glaçant dans cette histoire, ce n'est pas tant l'explicite, que l'implicite, le hors champ, la violence suggérée... C'est l'irrationnelité de la situation dans laquelle se retrouve plongé Davide/Batiza, c'est le dressage imposé par ce père de substitution, ce syndrome de Stockholm presque partagé... Une fois encore, les personnages de Barbato sont tour à tour victimes et coupables, dans cette posture du survivant, sur le fil d'une morale mal dégrossie...
    Son talon d'Achille, c'est ce rythme induit par un schéma narratif longtemps binaire ( phase de combat/phase de repos), qui le rend rébarbatif et redondant...
    Pas loin de jeter l'éponge, j'ai dû me faire violence pour rester sur le ring; bien m'en a pris, car la lecture des 40 dernières pages, avec sa succession d'uppercuts, m'a fait baisser la garde, et laissé sonner pour le compte...
    Plutôt qu'un gros K. O. technique, une détonante victoire aux poings...

    01/05/2018 à 23:42 10

  • Assassins d'avant

    Élisa Vix

    8/10 Assassins d'avant, coupables passés, victimes de toujours...
    La rencontre de deux êtres, meurtris dans leur chair, l'un dont la mère décédée n'a jamais été aussi vivante, l'autre dont le frère, vivant, est aux portes de la mort, l'union contre nature, la rédemption ou le pardon...
    Malgré les thèmes abordés, la narration confortable d'Elisa Vix procure un ravissement de lecture, à la limite de l'euphorie, l'envie féroce de connaître le fin mot de l'histoire, heureux ou malheureux, l'essentiel étant qu'il n'arrive pas trop tôt...
    La fluidité du style, l'étude des caractères qui témoigne d'un intérêt sincère pour ses personnages, qu'elle sait nous rendre empathiques, participent au charme vénéneux de l'ouvrage...
    Le final, qui claque comme un coup de revolver, achève de rendre l'ensemble particulièrement séduisant...

    27/11/2017 à 18:25 10

  • L'Homme aux Murmures

    Steve Mosby

    9/10 Indépendemment d'une intrigue odieusement bien composée, c'est l'accablement d'un passé traumatique, qui préside à la constitution de ses personnages, et le talent de l'auteur, de savoir nous les rendre d'une proximité si empathique, qui est pour beaucoup dans le plaisir incommensurable que j'ai pris à lire ce livre...
    Il m'a rappelé, quand la résignation l'emporte sur toute forme de résilience, L'homme-craie, de C. J. Thorne, un autre formidable thriller lu récemment, qui partage avec celui-ci d'autres points communs...
    Une amertume pouvant confiner à une sorte de nostalgie, le sentiment d'un échec répété, chacun des protagonistes, quelle que soit son rôle, évolue sur le fil ténu d'une existence passée dans les pas d'un autre...
    Comme sa consœur britannique, Alex North réussit la performance d'ébranler le lecteur en profondeur, en humanisant de façon si touchante, une histoire si macabre...
    Indubitablement, comme l'a dit terror77, l'un des ( le ? ) meilleurs thrillers de ce début d'année...

    13/04/2020 à 12:25 10

  • L'Inciseur

    Sebastian Fitzek, Michael Tsokos

    3/10 Un thriller qui, après autopsie, débouche sur un fiasco complet, sans rémission aucune: trop d'insuffisances jalonnent ce jeu de piste un tantinet trop machiavélique pour moi...
    Le coeur de l'histoire, dont les palpitations ne sont assurées que par des rebondissements plutôt invraisemblables, est proche d'une fibrillation précoce, la faute à un rythme défaillant, et le corps de l'intrigue accrédite la thèse du déjà-vu...
    Le crime était presque parfait, au vu de la quatrième de couverture... La réalisation beaucoup moins...

    04/09/2016 à 23:11 5

  • L'Outsider

    Stephen King

    7/10 Il est l'un des rares auteurs encore aujourd'hui à pouvoir provoquer chez moi la même réaction que celle qu'ont les enfants, la veille de Noël...
    L'envie de croire, comme celle que l'un de ses personnages principaux tente d'inculquer à un autre, la volonté d'abolir la frontière entre le réel et le fantasmagorique, l'extraordinaire...
    Celle qui vous fait tourner les pages de ses livres, et d'autres aussi, lui, qui, le premier, a déclenché ce phénomène aussi grisant qu'irrépressible, qui rend la fiction maîtresse du temps et de nos émotions...
    La façon unique qu'a Stephen King de vous faire chavirer, et vos certitudes avec, sans que vous ne vous en rendiez compte, cette déchirure pratiquée dans la trame de la réalité, qui, chez certains, ressemblent à un rapiéçage laborieux, lui sait, mieux que quiconque, la provoquer, et l'entretenir...
    Ici encore, les peurs les plus primitives ( de l'obscurité, du croque-mitaine, de l'inconnu) conservent leur acuité et leur mordant, sous une plume qui craque le vernis recouvrant les couches d'une certaine normalité...
    Un récit policier qui bifurque vers l'horreur, sans avoir l'air d'y toucher, tout en ayant le souci de rendre hommage aux glorieux anciens...
    Alors, oui, parfois, au fil des pages, et il le reconnaît lui-même, il use et abuse de ce pouvoir logorrhéique, et ce dernier opus n'échappe pas à la règle...
    Mais s'acquitter d'un roman de ce calibre, son énième, en faisant preuve une fois encore d'une telle maîtrise, et d'un tel engouement, témoigne d'une considération jamais démentie vis à vis de ses lecteurs, et d'un talent intact...

    05/02/2019 à 17:02 10

  • Là où vivent les loups

    Laurent Guillaume

    9/10 Au milieu d'un troupeau de joyeux drilles et de tristes sires, Laurent Guillaume choisit comme mâle (pré)dominant un anti-héros gouailleur et misanthrope, que le caractère outrancier nous rend presque immédiatement attachant, un peu comme l'imbuvable Merlicht, né sous la plume de Nicolas Lebel... Dans les moments de la vie quotidienne, comme dans les scènes d'investigation, Laurent Guillaume trouve le mot juste, et nous narre, avec bonheur et humour, les mésaventures de ce drôle de spécimen...
    Plus que l'air régénérant des sommets alpins, c'est par la plume caustique et goguenarde de l'auteur, qui propose ici une alternative convaincante aux polars urbains, gavés de super-flics infaillibles, que passe ce courant de sympathie, qui vous rafraîchira tout du long de votre lecture...

    28/07/2018 à 19:26 10

  • Le Cheptel

    Céline Denjean

    7/10 Même si je serais moins dithyrambique que mes camarades, ce Cheptel parvient néanmoins à s'élever au-dessus du troupeau des nombreuses productions courantes de thrillers, par le biais d'une histoire qui, même si elle n'est pas exempte de consanguinité, a le mérite, sur sa fin, de ne pas rentrer dans le rang...
    L'auteure emprunte les codes de ces sagas en vogue il n'y a pas si longtemps, comme Le Labyrinthe, ou Hunger Games, récits SF d'enfermement et de manipulation à grande échelle, pour les coupler à une intrigue policière retorse et habile, mais dont le postulat n'est pas sans rappeler celui du film de Night Shyamalan, Le Village...
    J'ai bien aimé l'investigation menée par la cellule TEH, tout comme la recherche de parentèle du vieux notaire, un peu moins les aléas de la vie durcheptel, même si tout est inextricablement lié...
    Toutes ces pistes ouvertes d'un front commun ont eu pour effet, en ce qui me concerne, d'émousser mon intérêt, et d'allonger ma lecture...
    L'assaut final vient régénérer l'intrigue et nous fait regretter de ne pas savoir plus tôt ce qu'il va advenir de tous ces personnages...

    24/11/2018 à 10:11 10

  • Le Cri

    Nicolas Beuglet

    6/10 La lecture du roman de Nicolas Beuglet- le bien nommé- ne m'aura pas arraché de cri d'effroi, comme il ne m'aura pas laissé muet d'admiration; tout au plus lui accorderais-je un vague murmure d'approbation...
    Une histoire à l'intrigue un peu trop ambitieuse à mon goût, au vu du résultat, notamment dans sa volonté de traiter une multitude d'éléments à la foi(s), qui ont déjà été abordés dans d'autres ouvrages, en mieux- j'ai notamment pensé au Syndrome E de Franck Thilliez... Malheureusement, le traitement ne suit pas toujours...
    A de nombreuses reprises, j'ai eu l'impression que l'histoire prenait toute la mesure de son potentiel, notamment lors de l'apparition de Christopher, le personnage masculin principal, qui tranche avec le début du roman, et les évènements de l'hôpital psychiatrique, qui m'auront laissé de marbre... Las... Une hétérogénéité dans le tempo que l'on retrouve tout au long du récit, due tantôt au sentiment de redondance de certaines scènes, tantôt au caractère abusif de certaines situations, et qui porte préjudice au plaisir que l'on peut prendre à la lecture de ce roman... Quant à l'épilogue, il faut le voir pour y croire...

    28/11/2016 à 20:18 10

  • Le Signal

    Maxime Chattam

    5/10 Y a de la friture sur la ligne avec ce Signal, dernier opus de Maxime Chattam...
    Son hommage à un genre qui le fascine depuis toujours n'atteint pas les sommets escomptés, la faute à des références beaucoup trop prégnantes pour tirer le livre vers quelque chose de vraiment original, mais aussi, à un manque de subtilité patent...
    A la différence d'un Stephen King, qui suggère beaucoup plus qu'il ne montre, Chattam, lui, souligne grossièrement chaque passage horrifique de son histoire, et désamorce ainsi l'effet attendu...
    Chattam n'est pourtant pas avare d'efforts, pour nous impressionner : même si on ne peut pas nier que certaines séquences soient réussies, la connexion avec d'autres a du mal à passer, du fait de dialogues assez mal tournés, voire carrément ratés, ou à cause de tentatives d'explications foireuses, comme celle concernant les fameux Eco...
    Un Signal brouillon, brouillé, d'une transmission pas encore tout à fait réussie, entre le maître et l'élève...

    02/11/2018 à 19:13 10

  • Lontano

    Jean-Christophe Grangé

    8/10 Qui va piano...Va Lontano: une enquête au long cours pour ce nouvel opus de JC Grangé, qui prend le temps de mettre en place son histoire, et ses protagonistes, brossant le portrait de sa famille modèle façon Dallas: J.R., Sue Ellen, Lucy, Bobby...Quand on fraie avec JCG, on accepte de franchir les frontières de la vraisemblance; là encore, fort d'un salmigondis mystico-financio-judiciaire qui peut paraître indigeste, il nous livre une histoire dont il a le secret, et parvient, quand même, à nous tenir grave en haleine durant les quelques 700 pages du bouquin...Alors, bien sûr, on aurait pu se passer du final son et lumière, façon Fort Alamo, et du twist de fin, littéralement ahurissant, mais, quoi qu'on en pense, qu'on aime ou pas, force est de constater que pour ce genre d'histoire, Grangé reste le taulier, qui pourra me compter au rendez-vous des prochaines aventures du clan Morvan...

    08/12/2015 à 09:41 10

  • Population : 48

    Adam Sternbergh

    8/10 Se souvenir durablement d'un roman dont le thème principal est l'effacement mémoriel, voilà la gageure réussie par Adam Sternbergh, avec ce croisement improbable entre Secret Story, Cluedo et la série Le Prisonnier...
    Un pitch génial, qui accouche d'un sentiment de paranoïa tel, qu'il vous colle à la peau comme une seconde nature, qui égrène ses révélations comme un calendrier de l'Avent, qui rend les pires psychopathes que la Terre ait portée sinon sympathiques, du moins fréquentables... Et qui interroge sur ce qui est le plus dur à supporter, de la certitude ou du doute...
    Une réussite de plus, à mettre au crédit des éditions Super 8...

    06/01/2019 à 21:32 10

  • Power

    Michaël Mention

    9/10 Power, un poing, c'est Tout... 
    Une épopée hypnotique et didactique, qui vous laisse KO, abasourdi, les sens dévastés, le Sens de l'histoire galvanisé par ce mouvement tellurique populaire, dont les répliques se font encore sentir aujourd'hui...
    Du plan large, des débuts du Black Power, au focus, sur ces trois personnages-clés, comme autant de marqueurs humains d'un bouleversement des consciences, le style de Michael Mention témoigne à la fois de la fascination d'une époque, vecteur de tous les possibles, et d'un bouillonnement perpétuel, musical, ethnique, intellectuel et politique, propre à une nation engoncée dans ses contradictions...
    L'ADN de la violence traverse le corps du roman, comme il constitue le quotidien de ses protagonistes, et l'auteur restitue toute l'effervescence dramatique qui émane de ce combat disproportionné, en ne préservant aucune communauté...
    Un flot de fièvres et d'émeutes, dont la force et l'intensité n'ont d'égale que leur brièveté ; c'est à un condensé d'Histoire(s) que nous convie Michael Mention, et la résonance de ces actes perdure bien au-delà du simple battement de cœur...

    10/11/2018 à 21:52 10

  • Rural noir

    Benoît Minville

    8/10 Si Tom Sawyer et Huckelberry Finn avaient vécu dans la France provinciale du début du XXIème siècle, sûr qu'ils auraient aimé faire les 400 coups avec le " gang " de Benoît Minville... A la fois roman d'apprentissage et roman social, un Péril jeune à la sauce Guy Ritchie, une histoire très référencée, sur un thème qui constitue en général l'apanage des auteurs anglo-saxons...
    Un auteur qui ne choisit pas la facilité, même s'il emprunte des chemins déjà balisés par d'autres avant lui; l'analyse psychologique des rapports familiaux et amicaux s'avère être la vraie valeur ajoutée du roman, bouleversés par l'infamie commise des années plus tôt...
    La nature humaine défrichée, ou comment les cicatrices de l'adolescence continuent de suppurer à l'âge adulte...

    24/05/2016 à 10:39 10

  • Sa Majesté des Ombres

    Ghislain Gilberti

    8/10 On ne peut que trouver "stupéfiant" l'aboutissement du dernier Ghislain Gilberti, qui pousse le thriller dans ses derniers retranchements, lui donnant une dimension sérielle digne des plus grosses productions de la petite lucarne, à la seule force de ses mo(r)ts...
    Une première partie qui se heurte aux limites du genre feuilletonesque : puisqu'il s'agit d'une épopée, d'une trilogie, il est presque malhonnête de juger ce recueil seul, car comme toute série, chaque épisode se mesure à à l'aune de l'ensemble, pour ce qu'il représente, et la façon dont il sert l'unité... C'est pourquoi il faut alors juger différemment, et faire fi des défauts inhérents à ce type de projet, comme la mise en place, beaucoup plus ambitieuse de cette intrigue, qui retarde forcément l'envol, pour se focaliser sur les tenants et les aboutissants d'une entrée en matière comme celle-ci... Des personnages tous plus borderline les uns que les autres, que Gilberti parvient à rendre crédibles néanmoins, sans verser dans l'outrance; un méta-univers policier, dans lequel la masse d'informations ne noie à aucun moment le lecteur, mais s'avère, plutôt, une bouée efficace pour nager avec les requins et le menu fretin qui peuplent ces fonds-là...
    En un mot, une fresque grandiose, dont les cent dernières pages posent les problématiques futures et donnent peut-être la véritable raison d'être de cette incroyable immersion dans le monde des ombres...

    12/08/2018 à 12:12 10

  • Sans pitié, ni remords

    Nicolas Lebel

    8/10 Humour caustique, le verbe haut, une gouaille affable et généreuse, Nicolas Lebel ne fait montre d'aucune pitié, ni d'aucun remords, quand il s'agit de placer son fidèle Merhlicht dans la ligne du pire d'un quarteron de mercenaires...
    Fiction de l'affliction, sur laquelle plane l'ombre de l'ami disparu, cette nouvelle affaire ravira les amateurs du capitaine à la face de batracien; le caractère foncièrement misanthrope du personnage principal accentue la démarche profondément humaniste du propos de l'auteur, qui peut se permettre de faire rimer Baudelaire avec Sig Sauer, et sait se ménager d'improbables moments de tendresse, sans paraître sentencieux...
    Mention particulière au capitaine Cuvier; en effet, ici, point de stagiaire pour essuyer les plâtres de l'humeur goguenarde du capitaine Google, mais ce phénoménal chef de groupe, dont les aphorismes feront le bonheur des aficionados d'un certain Jean-Claude Van Damme...

    16/06/2017 à 22:42 10

  • Sauf

    Hervé Commère

    7/10 Sur les ruines d'un passé consumé, Hervé Commère pousse son personnage principal vers l'acceptation d'une destinée tronquée, à la découverte de ses racines...
    Tout de suite, on est cueillis par l'estampille Commère, comme on pourrait parler d'un label, ou d'une AOC : auteur obligeamment charitable...
    Avec l'intime en abscisse, et l'affect en (dés)ordonnée, Hervé Commère envisage un nouvel algorithme humaniste : quand le point d'origine est faussé, peut-on s'imaginer que la trajectoire de nos existences soit réellement la bonne, l'unique ?
    Un récit profondément altruiste, hédoniste, une histoire de famille qui invite les grands gamins que nous sommes à lever le camp, affronter nos tempêtes ( intérieures), pour se détacher de ce que nous avons été, devenir un individu à part entière, et rejoindre la rive du monde des adultes... Sain et SAUF...

    05/04/2018 à 20:09 10