El Marco Modérateur

3708 votes

  • La Révélation

    Serge Le Tendre, Christian Rossi

    7/10 Désormais Thya puisque transformé en femme, Tirésias va de nouveau croiser la route de Calypto et de Glaucon. Une existence pour le moins tourmentée pour cette évocation réussie de la mythologie grecque à travers une BD dont le dessin a néanmoins vieilli.

    11/01/2025 à 15:24 2

  • Le Neuvième Livre

    Alexandre Murat

    6/10 Alex Merri et Mary Garza ont repris leurs activités, lui comme enseignant à l’université et elle comme responsable d’une agence de sécurité privée. Malheureusement pour eux, le passé n’a pas fini de les prendre en chasse : le journaliste Dashward vient trouver l’enseignant pour l’interroger sur la société secrète des Neuf Inconnus. Et voilà nos deux protagonistes contraints de se mêler à une quête bien particulière : un mystérieux livre recélant bien des mystères et que les nazis traquaient déjà.

    Après La Légende de l'Empereur, Alexandre Murat revient avec ses héros fétiches pour une nouvelle épopée. L’histoire va brasser nombre de thèmes connus, de la religion à la cabale nazie en passant par le transhumanisme et l’occultisme, et beaucoup de lecteurs verront là une nette connexion avec ce qu’ont déjà exploré des auteurs illustres comme Dan Brown (le fait qu’Alex soit claustrophobe comme Robert Langdon n’est probablement pas un simple hasard), Steve Berry ou James Rollins. La plume est agréable, le tempo cadencé, et les amateurs du genre apprécieront, entre ésotérisme et scènes d’un spectacle très spectaculaire façon blockbuster hollywoodien. Alexandre Murat a eu le bon goût de préparer son récit et de le sceller sur une documentation solide, ce qui n’empêche malencontreusement pas son roman d’inclure les écueils presque inhérents à ce genre de littérature. Ainsi, certains personnages manquent clairement de nuance psychologique et tombent dans la caricature, tandis que de nombreux passages, à force de chercher à tout prix la pyrotechnie ou l’esthétique cinématographique, sont tout bonnement invraisemblables pour ne pas dire risibles (notamment ce final incendiaire dans le désert de Gobi où les héros affrontent un adversaire qui n’est qu’une blafarde copie d’Ironman). Même si, encore une fois, les aficionados aimeront cet ouvrage, on en vient presque à se demander si, en 2024, il est encore d’actualité d’évoquer le « soleil noir » du Troisième Reich, l’implication d’Heinrich Himmler ou le rôle de l’Ahnenerbe tant ces sujets ont maintes fois été abordés voire épuisés. Peut-être serait-il tout simplement bon de passer à autre chose, de chercher des thématiques moins banales, bref, de se montrer plus original.

    Un livre purement distractif, qui pèche par manque de singularité et par excès de connivence avec les clichés du genre.

    10/01/2025 à 06:42 3

  • La Secte de Nazareth

    Fred Duval, Igor Kordey

    8/10 Une habile relecture de la vie de Jésus et de la Bible, où le Christ a été amnistié par Ponce Pilate, où les chrétiens (devenus ici les « Poissons ») multiplient les attentats (cf. la scène de l’amphore enflammée pour tuer le sénateur romain) en attendant l’Apocalypse. Le sujet était méchamment casse-gueule mais le scénario est bien troussé, le graphisme bien particulier, et le final, effectivement apocalyptique (je ne dis pas ce que c’est pour ne rien divulgâcher, mais c’est habile), vient clore avec intelligence le récit.

    08/01/2025 à 20:25 3

  • Les Frontières interdites

    Christophe Bec, Stéphane Betbeder

    8/10 7000 mètres d’altitude : une poignée de soldats avancent au pas cadencé et luttent pour ne pas mourir tandis que dans la montagne, une horde de personnages d’allure préhistorique s’affaire.
    Un premier tome très intéressant et esthétiquement réussi (avec quelques clins d’œil, comme ce personnage qui ressemble bigrement à Robert Duval), avec l’ombre inquiétante de ce bunker 47. Une ambiance très martiale tandis que les premières créatures apparaissent à la fin de la BD.

    08/01/2025 à 20:24 3

  • Douve

    Victor Guilbert

    9/10 L’inspecteur Hugo Boloren découvre un journal près de chez lui qui lui apprend que Douve vient de connaître un assassinat. Celui que l’on surnommait Dédé a été tué à coups de marteau. Il se trouve que les parents d’Hugo – sa mère en tant que journaliste et écrivaine, et son père qui était policier – avaient enquêté dans ce village complètement perdu sur le cas d’un Islandais, Andrès Drengursson, qui avait tué sa femme et leurs deux enfants en les empoisonnant. Il est en outre persuadé que son père n’est pas son véritable géniteur, aussi décide-t-il, presque sur un coup de tête, de se rendre sur place. Mais le passé n’a pas fini d’essayer de dissimuler de lourds secrets.

    Ce roman de Victor Guilbert est un pur enchantement. Dès les premiers paragraphes, l’auteur nous séduit par sa langue si particulière et ses personnages croustillants. Hugo Boloren compose d’ailleurs un protagoniste sacrément atypique : il a renoncé à fumer et substitué la dégustation d’un carré de chocolat à chaque fois qu’il est tenté par une cigarette. Son calme et son apparente fragilité côtoient un système de déduction très spécifique, ce qu’il appelle « la bille », où ses raisonnements s’accomplissent jusqu’à ce que cette sphère fictive vienne percuter une vérité trop longtemps recherchée. Son paternel lui a un jour indiqué qu’il « a Douve dans les veines », et puisqu’il n’a jamais véritablement compris cette formule, d’autant que son père est mort depuis et que sa mère est victime de la maladie d’Alzheimer, c’est au cœur de Douve qu’il va tâcher de comprendre le sens de cette sentence. D’ailleurs, Douve est en soi un individu : cerné de forêts et de marécages, reclus comme un animal apeuré, situé au bout d’une impasse, le patelin tient de l’authentique village fantôme, dont les habitants ne sont pas décidés à parler aussi facilement. Victor Guilbert nous ensorcelle avec un rythme volontairement apaisé, sans pyrotechnie ni scène dantesque, et les moments de tension – comme la longue chasse à l’homme dans les bois – n’en paraissent que d’autant plus explosifs. Le récit est habilement entrecoupé d’extraits de L’Evadé, le livre écrit par la mère d’Hugo, et ces alternances entre le présent et le passé sont de purs bijoux de narration. Et ce beau plaisir de littérature est amplifié par le dénouement, en plusieurs temps, très habile et crédible, avec une vérité insoupçonnée apparaissant aussi sur un quai d’embarquement.

    Un subtil mélange d’ambiance poisseuse et de polar rural, sublimé par une écriture magnifique. Victor Guilbert frappe fort, et l’on se tournera avec convoitise vers les autres romans de la série consacrée à Hugo Boloren.

    08/01/2025 à 06:55 7

  • Les Limbes

    Olivier Bal

    5/10 14 mai 1970, au sud-ouest du Vietnam. Le soldat James Hawkins prend une balle en pleine tête et se croit mort avant de comprendre que c’est faux. Meurtri par cette expérience, revenu à la vie civile, il est la proie de cauchemars et vivote en travaillant dans une scierie. Mais son ancien état-major se rappelle à son bon souvenir et le contraint, sous la menace du chantage, à intégrer la secrète et mystérieuse station K27, en Alaska, pour participer à des expérimentations très spéciales dans le domaine des rêves. Pour James, c’est en réalité le début d’un cauchemar.
    Je ne connaissais pas Olivier Bal, et c’est via ce roman que je découvre cet auteur, sa plume et son univers littéraire, et je n’ai pas été particulièrement séduit. Au niveau des points positifs, indéniablement, l’écrivain a inventé un pitch intéressant qui m’a intrigué au point que je me suis procuré ce livre. Le style y est simple, allant à l’essentiel de l’action et des descriptions, qu’elles soient psychologiques, géographiques ou autres. C’est un livre typiquement américain à mes yeux, au sens où il sillonne ce qu’Hollywood et des auteurs anglo-saxons auraient pu tracer voire avoir déjà arpenté, quelque part entre du Stephen King et je ne sais quels autres réalisateurs. Bref, un pur opus de distraction, un page-turner à faire passer un bon moment sans pour autant être crédible. En revanche, il y a pas mal de points qui m’ont fait tiquer, voire m’ont agacé. Le style, puisque j’en parlais, à force de le dire « simple », m’est vite apparu comme « simpliste » : aucune envolée de mots, pas de passages à relire tant ils sont beaux. La langue est finalement fade, très pauvre, la syntaxe parfois incertaine, pas mal de dialogues creux, et je ne parle même pas du protagoniste qui, s’il traverse des péripéties hallucinantes, tient de l’individu sans réelle profondeur ni caractéristiques humaines. L’histoire, si elle commence bien, tourne vite au grand n’importe quoi. Autant j’ai apprécié ce scénario tournant autour des rêves et cauchemars, des manipulations, des prises de contrôles à distance, autant j’ai été désarçonné puis fort déçu par la structure du roman : un premier tiers qui intrigue, un autre où l’on bascule dans le cœur de ces expériences, mais le dernier ressemble à s’y méprendre à une énième relecture de « The Thing », à tel point que ça ressemblait selon moi à un pompage éhonté tant au niveau de l’action que de l’esprit du film. Et puis, on ne compte les lieux (« la Forêt des Âmes », « les Terres Mortes », « la Nef », « la Cité de Lumière », etc.) ou les personnages (« Les Elus », « Les Eveillés », « les Veilleurs ») qu’Olivier Bal multiplie à l’envi, comme s’il craignait de manquer d’éléments à exploiter, privilégiant la quantité plutôt que la qualité, parce que les allers-retours dans ces endroits éthérés, immatériels, m’ont laissé froid : je ne sais pas à quoi c’est dû, la langue si chiche, l’absence de densité littéraire, le caractère trop abstrait, mais jamais je n’ai vraiment cru en ces endroits qui auraient dû me dresser les poils, ce qui fait que, contrairement à nos protagonistes, je ne suis jamais vraiment rentré en ces lieux terrifiants. Au final, une belle déception pour moi que ce roman écrit à la première personne, qui m’a été en quelque sorte narré sans jamais que je ne me sente concerné.

    07/01/2025 à 06:04 3

  • L'Héritier de Da Vinci

    Michel Bussi, Fred Duval, Noë Monin

    7/10 Le cinq avril 1514, un nouveau-né porteur d'un collier est déposé au château du Clos Lucé. Recueilli et appelé "Avril", il grandit et de Vinci lui confie, peu avant de mourir, que de lui "dépend la vie de millions d'âmes sur cette Terre" et qu'il comprendra tout une fois qu'il aura dix-huit ans.
    Un premier tome dynamique et très attachant, aux dessins agréables typés pour la jeunesse, mêlant quête des origines, Inquisition, personnages portraités aux yeux mobiles, inventions du maître italien, combats à l'épée, etc. Une BD très fraîche et divertissante.

    06/01/2025 à 18:11 2

  • Les Maudits

    Tarn Richardson

    8/10 « Wölfe » : c’est ce qu’arrivent à balbutier des soldats allemands après un massacre dans leur tranchée en ce 12 octobre 1914 quand des militaires britanniques investissent les lieux. Des loups qui auraient massacré ces hommes ? Vraiment ? Dans le même temps, le père Andreas est assassiné dans la cathédrale d’Arras. Pour tirer cette sinistre histoire au clair, l’inquisiteur Poldek Tacit arrive sur place. Mais c’est à un véritable complot surgi des ténèbres qu’il s’apprête à combattre.

    Ce premier tome de la trilogie consacrée à la Main noire enchante dès les premiers chapitres. Tarn Richardson ancre son intrigue sur le terreau brûlé, sanglant et terrible de la Première Guerre mondiale. On y retrouve quelques traits caractéristiques des récits liés aux loups-garous mais l’auteur ne s’est pas contenté de nous jouer une partition attendue, ajoutant des éléments originaux et fort intéressants. Le lecteur a aussi le plaisir de découvrir un protagoniste atypique en la personne de l’inquisiteur Poldek Tacit : alcoolique, violent, désabusé, ce prêtre à la stature monumentale n’hésite pas à menacer un enfant d’une balle pour le faire parler, et ses dérives brutales cachent une genèse douloureuse. Devenu le jouet de l’Eglise, il va affronter de terribles créatures mais également ses propres donneurs d’ordres, puisqu’une conspiration inouïe va graduellement apparaître. Dans cet ouvrage fantastique – à tous les sens du terme –, on découvre aussi le très humain lieutenant Frost, le patibulaire officier Pewter, la troublante sœur Isabella ou encore Sandrine Prideux qui dissimule un incroyable secret. Tarn Richardson nous réserve des passages franchement sanglants ainsi que des scènes criantes de vérité quant à la monstruosité des combats, et le final appelle avec fracas les deux autres livres de la série.

    Un roman très réussi et percutant, jouant à la fois sur les codes du genre tout en se jouant d’eux. Une véritable prouesse littéraire, alors que l’on pensait le sujet déjà beaucoup trop souvent défriché pour espérer y dénicher un jour la moindre originalité.

    06/01/2025 à 06:52 6

  • L'Outrage

    Serge Le Tendre, Christian Rossi

    6/10 Dans la Grèce antique, Tirésias jouit de sa réputation de séducteur à qui personne ne résiste, et il peut même se permettre de remettre en doute les propos d’un guerrier revenu vainqueur des combats – Glaucon – et de répudier son amant – Calypto.
    Une évocation pas inintéressante de la mythologie, avec certes un graphisme qui a vieilli, entre combats de gladiateurs et transformation du héros en femme.

    05/01/2025 à 17:41 2

  • Les Roches bleues

    Def, Jean-Pierre Pécau

    7/10 Un univers futuriste assez accrocheur, avec un peu plus d’action et de violence que dans le précédent tome. Même si ça ne révolutionne absolument pas le genre, c’est distractif et très plaisant. Les passages dans le désert avec le camion sont très réussis à mon avis.

    05/01/2025 à 08:03 2

  • Gannibal tome 11

    Masaaki Ninomiya

    9/10 Le flashback se poursuit, avec les villageois qui comprennent que Gin est encore en vie dans la forêt. Famine, corps éventrés et pendus dans les bois, passages d’une rare violence : du très lourd, du très bon. Cela permet aussi de comprendre l’origine de « Lui ». Même si le coup de l’analepse ne surprend plus comme dans le précédent tome, ça n’en demeure pas moins un procédé judicieux et habile, apportant un sacré lot de révélations. Vite, plus que deux tomes, j’ai très hâte !

    02/01/2025 à 08:10 2

  • Des Ombres sur le sable

    André-Paul Duchâteau, Daniel Hulet

    5/10 Un sale cauchemar pour commencer ce sixième tome. Quand Pharaon parvient à défenestrer son clone venu le tuer dans sa chambre d’hôpital, c’est pour mieux prendre sa place et espérer annihiler le clan adverse après l’avoir noyauté.
    Un ouvrage un peu trop appuyé sur les hallucinations à répétition du héros, mais le côté James Bond au rabais s’est avéré ici un peu banal à mes yeux : c’est certes plein d’action – cf. les scènes avec le sable qui va jouer un rôle crucial – mais j’ai connu bien meilleur, autant ailleurs que dans cette même série.

    27/12/2024 à 07:32 2

  • Business Clan

    Clément Sauvé, Niko Tackian

    4/10 A la prison de Guantanamo, on amène un nouveau prisonnier. Son nom : Adrian Stolker. Huit jours plus tôt à Gaza, Stolker avait infiltré une discussion à propos d’une vente d’armes au terme de laquelle lui et ses camarades sont parvenus à soustraire vingt millions de dollars aux trafiquants.
    Une BD plutôt banale même si elle est graphiquement réussie, qui n’évite pas les clichés du genre, aux personnages stéréotypés, et dont le scénario n’est guère singulier. Je ne sais pas pourquoi ce premier tome, paru en 2007, n’a pas connu de suites (manque de succès public ?), mais à titre très personnel, au-delà de son côté purement divertissant, je ne garderai certainement pas de cette lecture un souvenir impérissable ni ne me lamenterai suite à l’arrêt de cette série.

    23/12/2024 à 08:03 2

  • L'Être nécessaire

    Jacky Schwartzmann, Sylvain Vallée

    8/10 « Je m’appelle Lucien. Je suis un homme de main », indique d’entrée de jeu le protagoniste, tueur à gages devenu prêtre sous l’identité de père Philippe dans la commune de Saint-Claude, quelque part dans l’Isère. Une conversion ? Pas du tout : il essaie d’esquiver les emmerdements liés à son dernier contrat et à une défenestration inopportune. « Cette soutane, c’est mon gilet pare-balles », affirme-t-il : pas certain que ça soit exact…
    Un scénario culotté, des dessins excellents, de belles touches d’humour pour saupoudrer l’ensemble et des dialogues au cordeau. Certains passages sont certes un peu téléphonés ou patauds, mais j’ai beaucoup aimé cette BD, dont la scène finale de sexe résume bien le ton : c’est déluré et iconoclaste. J’attends la suite avec impatience.

    22/12/2024 à 07:59 8

  • La Poisse

    Stefano Martino, Olivier Peru

    7/10 « La poisse… Elle me colle tellement aux bottes que je la porte en surnom », explique ce gobelin qui s’approche d’une citadelle enneigée avec deux couteaux plantés dans le dos. C’est aussi un batailleur et il a un très sale caractère, alors, quand il va se frotter à la clique de Draek et de ses sbires, autant dire que le temps va vite tourner à l’orage.
    Graphisme très réussi, intrigue simple mais dynamique, humour noir à froid et punchlines bien senties façon « Hellboy », créatures adverses sacrément réussies, scènes assez cruelles (comme cette amputation de l’oreille puis l’énucléation) : c’est méchamment divertissant, j’en redemande.

    21/12/2024 à 08:18 2

  • Les Larmes du Wendigo

    Sacha Erbel

    7/10 Eugène Terredefeu, ancien pompiste, vient de quitter sa France natale pour rejoindre Plymouth, dans le Massachussetts. Il trouve un emploi à la librairie, mais rapidement, la ville connaît un événement tragique : on retrouve le corps d’une joggeuse enceinte dont le fœtus a été enlevé. Mise sur l’affaire, l’agent du FBI Lilly Anak, native des lieux, va s’attacher à comprendre qui est à l’œuvre, avec Eugène à ses côtés.

    Voilà un roman à suspense sympathique. Sacha Erbel nous invite dans son récit qui alterne autant les points de vue que les genres : on passe ainsi facilement du ton rigolard aux passages très durs, notamment avec des descriptions de mutilations et de violences sexuelles très crues. Le récit ne marque aucun temps mort et le rythme est agréable. On prend ainsi plaisir à sillonner cette histoire tantôt fantasque, tantôt âpre, aux côtés d’Eugène Terredefeu, gentil frenchie qui va s’avérer autant spectateur de l’intrigue que très actif à certains moments. Il va même se voir affublé du fantôme d’une adolescente insupportable, surnommée « Poison » par ses parents, décédée lors de son opération des amygdales. Cependant, certains écueils pénalisent ce livre. Certaines superficialités dans les analyses psychologiques apparaissent rapidement, soulignées par des ellipses et des clichés malencontreux, le tout au gré de points d’exclamation surnuméraires qui agacent. Parallèlement, l’autrice de la série consacrée à Talia Mejri ou de La mort est parfois préférable, séduisants et réussis, nous accable d’un final qui, certes, vient chambouler toute la lecture de son ouvrage, mais l’écrivaine aurait pu nous épargner ce rebondissement tant il est éculé.

    Un livre assez bon, plutôt prometteur et marquant quand il évoque la genèse de ce trio maléfique, mais alourdi par des poncifs et un ultime twist plus que flétri.

    20/12/2024 à 06:50 2

  • Pour nous

    Chris Loseus

    7/10 Matthew Brice a tout pour être satisfait : scénariste à succès, heureux dans son couple depuis sa rencontre avec Andrea, il vient également d’être papa. Mais alors, pourquoi s’est-il suicidé en sautant du quinzième étage de son appartement ? Ce geste désespéré et incompréhensible est-il en rapport avec la soudaine paranoïa de son ami et confrère Larry Simmons qui disait être tombé sur une information sulfureuse ?

    Chris Loseus a signé de nombreux romans sous ce pseudonyme, et ce Pour nous est le premier à l’être sous son véritable nom. On y retrouve donc Matthew Rice, scénariste de la série à succès Manhattan Corruption dont la vie est récemment devenue un conte de fée avant de basculer dans le pur cauchemar. Graduellement, à l’aide de flashbacks, l’auteur va nous expliquer les raisons de cette défenestration. Le camarade et coscénariste de Matthew, Larry, au cours de ses recherches, se serait aperçu d’un fait stupéfiant, et afin de se protéger, il a volontairement disparu. Des inconnus vont alors apparaître et faire pression sur Matt et son entourage pour mettre la main sur cet homme qui en savait trop. Le pitch est intéressant, le style limpide, et les quelque deux-cent-soixante-dix pages défilent à toute allure. Encensé par Laurent Scalese, cet ouvrage tient donc ses promesses et saura probablement trouver son public, à savoir celui amateur d’intrigues où s’enchevêtrent de belles histoires d’amour, des sentiments ingénus et des souffles d’espoir. Dans le même temps, malgré une indéniable maîtrise, on pourra reprocher à Chris Loseus quelques facilités au gré d’une écriture un peu lisse, des personnages manquant parfois de profondeur, ou encore une révélation finale – celle autour du secret découvert par Larry – qui n’est pas vraiment à la hauteur des espérances suscitées.

    Un roman à suspense imbibé d’eau de rose, qui ravira les fans du genre sans pour autant renouveler les codes de ce type de littérature.

    18/12/2024 à 06:58 1

  • Rat

    Nary, Rafally

    5/10 La France propose à Maka, en prison, d’intégrer un service de lutte contre la cybercriminalité. Dans le même temps, à Abidjan, des cybercriminels profitent de leurs connaissances techniques pour arnaquer de malheureux pigeons. Une intrigue sympathique mais sans grande envolée pour autant, qui nous emmène également à Port-Leucate, Marseille et Madagascar dans les ultimes planches. J’ai également été moyennement séduit par les dessins, un peu brouillons je trouve, et le scénario ne nous apprend malheureusement pas grand-chose de nouveau sur les pratiques des pirates informatiques. Reste un certain entrain et un phrasé typiquement africain (avec des termes bien particuliers) pour singulariser cette BD, mais ça fait un peu maigre, je trouve.

    16/12/2024 à 18:35 2

  • Clones en série

    Bachan, Jean-David Morvan

    5/10 Un homme subit une exécution. 23 ans plus tard, un vaisseau spatial est attaqué. J’ai eu du mal à me passionner pour cette histoire, même si le dessin, très typé comics, est agréable. Même si l’arrivée finale sur la planète NèVe-RiKoSSe semble éventuellement préparer un tome 2 intéressant, parce que ce genre de BD n’est que moyennement ma came, je ne serai pas de cet hypothétique second voyage.

    16/12/2024 à 18:33 2

  • Freesia tome 1

    Jirô Matsumoto

    3/10 Un étrange personnage que ce Hiroshi Kanô : un physique passable, un air lambda, mais derrière son jeune âge et ses lunettes se dissimule un individu secret, pas tout à fait équilibré, et capable de se battre. Au Japon, une loi sur la vengeance est en vigueur depuis deux ans, et il va intégrer le « bureau des exécuteurs suppléants », une sorte de justice supplétive à celle du pays.
    Un premier tome auquel je n’ai pas du tout accroché. Le dessin ne m’a pas enthousiasmé plus que ça, et le scénario n’aura été à mes yeux qu’un prétexte à des scènes de sexe et de violence qui n’ont jamais rien apporté au récit. En plus, ce dernier n’est guère réjouissant : peut-être que les tomes suivants sont plus originaux mais je ne suis vraiment pas certain d’être de l’aventure.

    15/12/2024 à 19:37 2