El Marco Modérateur

3233 votes

  • Le Train du Diable

    Mark Sumner

    10/10 Encore une fois, un régal offert par Mark Sumner. Western, magie, action, descriptions, scénario, humour, violence...Un cocktail surprenant et royal !

    07/03/2006 à 06:49

  • Le Train fantôme

    Agnès Laroche

    7/10 Alors qu’il pénètre dans Wonderland, une grande fête foraine, avec cinq de ses amis, Mortimer doit museler ses peurs et affronter diverses attractions. Mais il se pourrait que Wonderland soit plus dangereuse que prévu, avec la disparition de l’un de ses camarades.

    Cet opus issu des livres consacrés à Mortimer Mort-de-peur et écrit par Agnès Laroche continue d’alimenter intelligemment le feu de cette série. Le récit est rapide et espiègle, au même titre que son héros. Environ quatre-vingts pages, vite avalées, où défilent les animations typiques d’une fête foraine. C’est avec un plaisir évident et total que le lecteur, assurément jeune, va partager les émotions mêlées vécues par les gamins, depuis un train fantôme jusqu’à une inquiétante voyante en passant par un élévateur ultrarapide. Des moments qui ne pourront que parler au lectorat, et l’entraîner dans des frayeurs légitimes. L’aspect policier n’arrive qu’assez tard dans le récit, et l’écrivaine emploie cette carte avec beaucoup de retenue et de crédibilité, avec la disparition inexpliquée de l’un des mômes.

    Un agréable roman pour la jeunesse, vif et entraînant, avec de justes illustrations signées par Julien Castanié. Autant de bonhommie et d’une louable candeur ne peuvent que réveiller en nous notre esprit d’enfant.

    07/02/2018 à 16:37 1

  • Le Traité des supplices

    Nicolas Bouchard

    9/10 Intercalé entre La Sibylle de la Révolution et La Sybille et le marquis, cet opus constitue une remarquable réussite. Un thriller historique venimeux autant qu’instruit.

    27/01/2013 à 12:40

  • Le Treizième Prophète

    Jean-François Di Giorgio, Frédéric Genêt

    7/10 Encore un opus fort efficace et prenant, où le samouraï Reiko (physiquement très proche du Predator), réapparaît, avec pas mal d’autres péripéties, comme l’enlèvement de la jeune femme, le tatouage que porte Reiko sur le dos, le seigneur Akuma qui part en croisade contre l’empereur, et une conclusion intrigante (et inachevée) autour de ce tatouage. Pas mal de bruit et de fureur dans cet opus, peut-être même davantage que dans les précédents.

    26/01/2022 à 20:39 2

  • Le Trésor de Victor

    Agnès Laroche

    8/10 Un nouveau voisin vient d’emménager en face de chez Anatole. Un type inconnu, costaud, à l’allure patibulaire, et qui se me à creuser une série de trous dans son jardin. Qui est-il et que cherche-t-il ? Anatole, aidé des sœurs Nina et Agathe, enquêtent.

    Ce tome de la série consacrée aux apprentis détectives séduit immédiatement. Cette histoire commence pourtant de manière fort classique : un voisin d’allure peu recommandable, un comportement étrange, une aura de mystère, etc. Pourtant, sous la plume d’Agnès Laroche, tout prend rapidement une autre dimension. Le style, qui est à la fois direct et recélant pourtant des trésors d’humanité, captive aussitôt. L’ambiance assez anxiogène, laissant deviner des motifs criminels chez ce Victor Colmar, en vient à s’accroître dès que nos jeunes limiers apprennent qu’il a fait de la prison. L’histoire est très bien imaginée et menée, et les derniers rebondissements préservent un suspense de bon aloi et plein de tact, d’autant qu’il débouche sur une situation absolument imprévisible.

    Une nouvelle réussite pour Agnès Laroche, qui, avec sa vingtaine de polars destinés à la jeunesse, ne cesse de nous éblouir tout en sachant se renouveler.

    03/09/2020 à 12:43 1

  • Le Troisième secret

    Steve Berry

    8/10 En 2005, le pape envoie monseigneur Colin Michener, son homme de confiance, communiquer un message en Roumanie à un vieux prêtre, le père Tibor. Ce dernier est en fait celui qui avait traduit l’un des mystérieux messages transmis par la Vierge en 1917 à Fatima, petite bourgade portugaise. Inquiet de cette manœuvre, Alberto Valandrea, secrétaire d’Etat du Vatican, va faire suivre Michener et tenter de lui bloquer la route, quitte à user des pires moyens. Car le secret qui est en jeu pourrait bien éclater au grand jour et bouleverser les fondements de l’Eglise.

    Steve Berry signe avec Le troisième secret un ouvrage réussi dans le domaine du thriller religieux. L’auteur a particulièrement travaillé la documentation préalable, et l’ensemble de son récit sonne juste, depuis les psychologies de ses personnages jusqu’aux cérémonies en passant par l’histoire du Vatican. Son style est direct, sans la moindre fioriture, et l’on suit avec plaisir les aventures de Michener accompagné de son ancienne maîtresse à travers de nombreux pays. Même si certains protagonistes souffrent parfois de quelques stéréotypes, le roman se lit avec facilité, notamment en raison de l’alternance entre les points de vue des divers individus. Il est presque intégralement exempt de scènes d’action ; l’intrigue joue davantage sur les codes du roman d’espionnage, avec ses alliances, ses manipulations, ses faux-semblants et autres coups tordus. Par ailleurs, la clef de voûte du roman – la nature exacte de ce troisième secret jamais divulgué aux catholiques – pourra marquer les esprits car elle est très bien introduite et fait écho à de nombreux passages du roman, tout en restant parfaitement plausible et non téléphonée ; là où de multiples écrivains jouant sur le succès du Da Vinci Code ont opté pour des intrigues abracadabrantes et cherchant à tout prix le sensationnel, Steve Berry a choisi la sobriété, ce qui sert ses propos.

    Au final, Le troisième secret est un opus très plaisant quoiqu’avant tout réservé aux inconditionnels du genre, mais qui satisfera néanmoins les autres lecteurs, ceux que l’explosion de romans sur l’ésotérique et le religieux aura fini par lasser.

    18/11/2008 à 06:53 1

  • Le Trou bleu tome 1

    Yukinobu Hoshino

    7/10 A la recherche du mystérieux et préhistorique poisson qu’est le cœlacanthe, des scientifiques découvrent des poissons encore plus gros, énigmatiques et… dangereux. Persuadé qu’ils vivent dans un étrange « trou bleu », ils partent vers cette fosse lointaine et découvrent de féroces animaux, des dinosaures, ayant survécu à l’extinction de leurs semblables. Un graphisme qui a nécessairement vieilli (l’ouvrage date de 1992), mais l’ensemble est très agréable et distrayant, quelque part entre « Abyss », « Les Dents de la mer », « En eaux troubles », « Jurassic Park » version marine, sous-marine, terrestre mais aussi aérienne, récits à la Jules Verne et consorts. C’est esthétiquement très manga et divertissant. Soyons honnêtes, c’est bien davantage distractif que crédible ou même scientifiquement viable, mais ça permet de passer un chouette moment d’une lecture décomplexée qui s’achève sur une intrigante pluie d’étoiles filantes.

    27/03/2022 à 16:46 1

  • Le Trou bleu tome 2

    Yukinobu Hoshino

    7/10 Une esthétique et un scénario dans la droite ligne du précédent tome de cette série de mangas. Où l’on retrouve notre héroïne et ses camarades face aux dinosaures après ce voyage temporel et géographique hallucinant, mais l’accumulation de péripéties et autres confrontations avec les animaux préhistoriques, à défait d’amoindrir une quelconque crédibilité qui de toute façon n’existe pas, finit un peu par lasser, d’autan que le grand nombre de pages (près de 300, un poil plus que le précédent qui était déjà bien copieux) contrarie toute concision. Je regrette également la fin un peu naïve, trop ingénue, ce qui ne m’empêche pas de bouder mon plaisir global.

    15/04/2022 à 08:33 1

  • Le Truck infernal

    Alain Henriet, Daniel Pecqueur

    4/10 Dernier tome de la série. Mille concurrents au départ de la course, il n’y en a plus que deux cents. Je retrouve ici les mêmes défauts, presque récurrents, des précédents tomes : un net manque de dynamisme (les scènes d’exfiltration du début sont plus que mollassonnes, la suite avec la fusillade sur l’autoroute l’est également), un scénario façon patchwork sans grand intérêt, des moments déjà vus ou lus ailleurs des centaines de fois, et un final particulièrement décevant, sans âme ni bouquet final. C’est d’ailleurs peut-être, à mes yeux, le plus mauvais des six tomes.

    07/09/2022 à 18:46 1

  • Le Tueur

    Colin Wilson

    9/10 Le docteur Samuel Kahn s'intéresse un peu par hasard à Arthur Lingard, un détenu de la prison de Rose Hill. L'homme paraît inoffensif, passe pour être d'une intelligence quelconque, et fait plus penser à un petit animal peureux qu'à un véritable criminel. Progressivement, le psychologue va s'approcher du réel Arthur Lingard et l'amener à se confesser. C'est le début d'une longue descente vers l'enfance du prisonnier, un passé qui a conditionné son psychisme. Et si Lingard était en fait un véritable psychopathe ?

    Colin Wilson fait partie de ces nombreux auteurs de romans policiers que la postérité a oubliés. Bien à tort, car ce livre, publié pour la première fois en 1970, est en la matière un petit bijou. Par paliers successifs, comme on pénètrerait à l'aveuglette dans une cave mal éclairée, le lecteur s'approprie l'esprit tourmenté du captif. C'est un univers glauque et terriblement déstabilisant, perclus de traumatismes odieux, de fantasmes inassouvis, de cauchemars vécus éveillés. De ses premières amours pour sa sœur jusqu'aux désirs d'inceste, d'attouchements sous hypnose à la fréquentation de pédophiles honteux, du fétichisme pour les culottes aux viols, ce sont des arpents de ténèbres qui se dévoilent lentement, au gré d'une confession chaotique et terriblement obscène. La chrysalide de l'enfant déstructuré s'est ouverte pour donner naissance à un individu aussi pathétique que dérangeant. Certains passages sont décrits d'une manière très directe, presque naturaliste, à la manière d'un entomologiste observant et narrant l'activité d'un insecte nuisible. Colin Wilson ne s'érige pas en juge : il raconte, explore, mais ne tranche quasiment jamais. Le lecteur pourra d'ailleurs trouver bien des scènes écœurantes, sans ce filtre du moralisme, mais l'écrivain s'est contenté de livrer une vérité humaine brute, sans jalons ni tamis, ce qu'il explique d'ailleurs dans sa postface. À certains égards, on en vient même à se demander si le psychologue, Samuel Kahn, n'est pas un peu insipide face à un être aussi pervers, mais ce choix narratif est amplement compréhensible : la lumière obscure projetée par Lingard ne pouvait s'encombrer de paravent, et se devait d'exposer sa noirceur sans contrepoint.

    Derrière ce titre assez banal se dissimule un roman psychologique fort et haletant. Les scènes à faire trembler le lecteur sont bien rares, et ce n'était d'ailleurs pas l'objectif de Colin Wilson. Il s'agissait de mettre en relief la genèse d'un monstre, depuis son enfance brisée jusqu'aux premières effusions de morbidité. Un récit d'autant plus effroyable qu'il est parfaitement crédible, et a certainement influencé des auteurs comme James Ellroy, Thomas Harris ou Keith Ablow.

    08/11/2011 à 16:08

  • Le Tueur d'écume

    Michel Honaker

    9/10 A bord de leur voilier, Cliff et Bryan se font éperonner en pleine mer par un navire monstrueux. Peu de temps après, une jeune Indienne, Amber, est recrutée par un mystérieux commanditaire car un étrange don la rend capable de suivre le sillage des bateaux. Avec deux mercenaires, le fondé de pouvoir de cet énigmatique mécène, un capitaine acariâtre et son aide, ainsi que Cliff miraculeusement rescapé, Amber va se lancer à la recherche de ce vaisseau aussi imposant que dérangeant.

    Auteur connu et reconnu de la littérature jeunesse, Michel Honaker nous revient avec cet ouvrage dense et prenant. Avec un style efficace et une plume aguerrie, l’écrivain embarque littéralement son lecteur de bout en bout au gré de cette formidable battue au navire tueur. Il se dégage de ces pages un véritable trouble, un envoûtement. Michel Honaker aurait amplement pu prendre le parti de décrire la traque maritime, réduisant ce chimiquier au rang d’embarcation uniquement monumentale de par sa taille. Mais il a su lui conférer une aura dantesque, presque illuminée, qui apparaît dès le prologue. Par la suite, les descriptions qu’il en donne, la puissante atmosphère venimeuse voire diabolique qui accompagne chacune de ses apparitions, ainsi que le dernier chapitre où s’expose ce monstre marin, sont autant de scènes prodigieuses proches de l’hallucination. Et si certains passages sont un peu téléphonés et l’épilogue assez attendu, tout le monde s’en moque éperdument. Le jeune lecteur auquel s’adresse Michel Honaker aura amplement eu sa dose de frissons et de sueurs.

    L’auteur a eu l’intelligence de jouer avec les codes du vaisseau fantôme, sans tenter d’apporter des réponses qui ne tiendraient pas la route ou d’en dénaturer le propos. Il signe un roman d’aventures mâtiné de fantastique avec un jugement rare, habile réinterprétation du film Les Dents de la mer et du mythique Moby Dick. Un ouvrage que ne bouderait certainement pas le Serge Brussol de la grande époque de la stupeur et des tremblements littéraires. A noter un clin d’œil amusant – et amusé – à ses fans avec plusieurs références au Naitaka, monstre étant au cœur du Totem du peuple sans ombre.

    27/05/2016 à 17:30 1

  • Le tueur de Rouen se dévoile

    Aude Lhôtelais

    7/10 Dans la proche périphérie de Rouen, le cadavre d’une jeune femme est découvert. La malheureuse a été victime d’un nombre effrayant de coupures, et son cerveau a été prélevé. C’est le commissaire Hyacinthe Téodovna, fraîchement promue en Seine-Maritime, qui est chargée de l’affaire. Grâce à son équipe de policiers et au médecin légiste, elle va affronter un terrible tueur en série qui n’a vraiment pas envie de raccrocher le scalpel.

    Premier ouvrage d’Aude Lhôtelais, ce thriller constitue un très agréable moment de lecture. Le style de l’auteur est frais et savoureux, et c’est toujours un véritable plaisir que de voir éclore une nouvelle fleur dans le domaine littéraire. Rapidement, le lecteur est pris par l’intrigue et ne la lâche plus. Hyacinthe Téodovna, comme personnage principal, est attachante, perspicace et persévérante. Au cours de ce roman, on en apprend un peu de son enfance, et il y a fort à parier que d’autres opus mettant en scène cette jeune femme viendront. Le scénario est également très bien imaginé ; si les premiers jalons de l’enquête semblent un peu convenus, la suite des événements vient contredire cette impression. Le modus operandi de l’assassin est assez effrayant, ses motivations sont atypiques, et de très nombreux rebondissements en fin de roman vraiment palpitants, et ce jusque dans l’ultime page. Par ailleurs, même si on sent nettement l’influence d’autres auteurs anglo-saxons dans l’élaboration de l’histoire, Aude Lhôtelais démontre son talent grâce à une plume très personnelle et surtout, grâce à une vraie maîtrise des rouages du thriller. Les protagonistes sonnent de manière crédible et l’enquête est suffisamment longue et tortueuse pour paraître véridique.

    Même si le titre de ce roman peut sembler assez banal, son contenu est une réussite. Il est toujours émouvant, un peu comme lorsqu’on assiste à une naissance, de voir apparaître un nouvel auteur, et ce d’autant plus lorsque cet écrivain est talentueux. Assurément, Aude Lhôtelais mérite bien des encouragements ainsi que des félicitations.

    25/05/2012 à 17:58

  • Le Tueur des tornades

    Alice Blanchard

    6/10 En Oklahoma, une tempête s’est abattue sur la ville gérée par le shérif Charlie Grover, et c’est toute la famille Pepper qui est retrouvée morte sous les décombres de leur maison. Cependant, Grover s’aperçoit que les corps ont été transpercés par des débris bien trop aiguisés pour que ce soit purement accidentel. Par ailleurs, il découvre dans la bouche des victimes qu’une dent a à chaque fois été arrachée pour être remplacée par une autre, issue d'on ne sait quel corps. Pour le shérif, ce sera le premier jalon de la traque d’un tueur en série sans scrupule.

    Alice Blanchard signe ici un roman divertissant, exploitant intelligemment l’univers des tornades et des scientifiques qui les étudient, reprenant de nombreux éléments du film Twister. Et si cette trame de base – un assassin agissant au beau milieu des cyclones – est inédite, le reste du livre l’est beaucoup moins. Les personnages manquent de relief – mis à part Charlie Grover et son père – et sont souvent alourdis par des poncifs. Par ailleurs, les relations sentimentales de Grover et, parallèlement, de sa fille Sophie, passent parfois au premier plan, reléguant l’intrigue policière à une simple toile de fond. Cependant, le récit ménage suffisamment de rebondissements pour maintenir l’attention du lecteur, et les révélations finales sur les motivations de l’assassin sont les bienvenues.

    Le tueur des tornades est donc un opus bénéficiant d’une histoire se démarquant de celles des autres thrillers, mais manquant d’un peu de nerf et d’originalité dans la narration.

    06/09/2008 à 10:03

  • Le Vampire de Belgrade

    Jean-Luc Bizien

    8/10 Qui pourrait apprécier ce personnage central, raciste, homophobe, prêt à tuer de malheureux civils, et ne présentant aucun trait de caractère sympathique ? De même, qui oserait dire que le sujet est novateur ? Des vampires ? Un mercenaire en proie à ces sales bestioles ? Une ambiance crépusculaire et des scènes d’action que l’on se plairait à regarder, d’un œil mi-clos, dans une mauvaise série B ? L’absence totale de vraisemblance ? Et que dire de Jean-Luc Bizien qui ne daigne même pas signer ce roman de son propre nom, au point que l’on en vient à se demander s’il n’a pas honte de son engeance littéraire ?
    Et puis, curieusement, le charme opère. On se prend de passion pour la quête de Vuk Kovasevic. Énergique, volontairement débarrassée de tout bon sentiment, suant la testostérone par toutes les pages, l’écriture happe, garrote, étrangle, et ne libère le lecteur qu’aux ultimes pages. Certes, les éléments sont connus et l’histoire peu originale, mais la moelle de l’œuvre est ailleurs. Dans sa nervosité. Dans la jouissance que l’on ressent à voir ces goules se faire massacrer. Et, finalement, dans ce plaisir presque coupable de goûter à l’allégresse avec un texte si loin de nos préoccupations quotidiennes et de toute crédibilité que l’on fuit la routine. Rien que pour ça, merci monsieur Bizien !

    27/05/2014 à 16:05

  • Le Vampire du stade Bollaert

    Jean-Christophe Macquet

    6/10 Un roman très agréable à lire et prenant, mais qui manque dans sa forme d'un soupçon de folie et/ou de noirceur, donc d'un peu de piment.

    01/12/2008 à 20:02

  • Le Verdict

    Nick Stone

    9/10 Elle s’appelait Evelyn Bates. On a retrouvé son cadavre dans la chambre d’hôtel occupée par Vernon James, homme d’affaires riche à millions et récemment élu « personnalité éthique de l’année ». Tout l’accuse. Sa défense sera assurée par le cabinet KPR (entendez Kopf-Randall-Purdom). Dans l’équipe, Terry Flynt, greffier et ami d’enfance, vingt ans plus tôt, de Vernon, jusqu’à ce qu’une histoire de vol de journal intime brise définitivement leur attachement réciproque. Terry va alors être pris dans une série de sentiments contradictoires : doit-il aider Vernon, comme n’importe quel client ? Doit-il tout faire pour se venger de lui ? Et, finalement, ce magnat est-il coupable ou innocent ?

    De Nick Stone, on connaît sa trilogie consacrée à Max Mingus, une remarquable série, et c’est avec autant de surprise que d’appétit que l’on retrouve cet auteur dans un genre très différent, le thriller procédural, où le décor londonien se substitue à l’haïtien. Sept-cent-vingt pages en grand format, près de sept-cent-quatre-vingts en poche, doux euphémisme que de dire que l’ouvrage est consistant. Néanmoins, la plume de l’écrivain parvient sans le moindre mal à sabrer ces longueurs avec un style impeccable où viennent éclater à la surface de ce récit tendu quelques salutaires bulles d’humour. Nick Stone s’est particulièrement documenté sur les rouages de la justice anglaise, les techniques employées par les avocats, l’univers carcéral et la psychologie des jurés, sans jamais que ces fondements instructifs ne deviennent lourds ou inutiles. Avec ses mots, et grâce à la structure parfaite du roman, il réussit à tout rendre passionnant, même les plus infimes détails, comme l’usage et la détection du Rohypnol, ou encore cette histoire de montre Rolex soi-disant rarissime. Terry Flynt constitue un héros très agréable à suivre, jeune époux et père de deux enfants, ancien alcoolique dont les démons vont cependant vite le rattraper, simple greffier, et dont la trajectoire a été brisée net à l’université à cause de Vernon James. Ce dernier est également marquant en nabab, s’étant fait tout seul après l’assassinat particulièrement barbare de son père, et que le mariage avec la belle Melissa n’a pas éloigné des pratiques sexuelles brutales. Il y a d’autres protagonistes tout aussi mémorables, comme Andy Swayne, détective privé anciennement alcoolique, ayant purgé de la prison, parlant plusieurs langues et d’une redoutable sagacité, ou encore Christine Devereaux, avocate atteinte d’un cancer en phase terminale, et brillante dans son discernement et sa clairvoyance quant à la manière de mener les débats. L’intrigue est dense, forte, et, pour résumer, formidable d’un bout à l’autre, où jamais Nick Stone ne s’essouffle.

    Un thriller palpitant, rythmé et de très haute volée, qui, au-delà de sa force et de sa singularité sur un thème pourtant usé jusqu’à la corde, énonce à haute et intelligible voix le talent pluriel de son auteur.

    21/06/2021 à 07:09 7

  • Le Vertige de la peur

    Linwood Barclay

    9/10 New York connaît depuis quelque temps une série d’incidents inquiétants et singuliers : des ascenseurs tombent en panne et entraînent la mort de plusieurs personnes. Deux officiers de police, Lois Delgado et Jerry Bourque, se mettent à enquêter tandis que Barbara Matheson, une journaliste pugnace, ennemie farouche du maire Richard Wilson Headley, va bientôt les rejoindre dans leur investigation. Une course contre la montre s’amorce dans cette ville si verticale tandis que d’autres cabines provoquent des décès supplémentaires.

    On connaît très bien Linwood Barclay, son imagination fertile, son talent de conteur, l’originalité de ses intrigues et leur immense efficacité : ce Vertige de la peur, pour notre plus grand plaisir, ne déroge pas à la règle. Voici donc un thriller de premier ordre, original et retors à souhait. Les divers personnages que l’on y trouve sont très bien caractérisés. Bourque est un policier encore traumatisé par une récente bavure qui met à mal sa respiration en période de stress, obsédé qu’il est par une étrange pluie de gouttelettes de sang. Matheson est une journaliste sacrément têtue et maligne, qui doit aussi composer avec sa fille Arla, dont le tempérament est également solide et bouillonnant. Parallèlement, Linwood Barclay, en écrivain chevronné, a su dissiper les clichés du genre et dépeindre un maire bien plus complexe et dense qu’attendu, autrefois un parfait salopard, aujourd’hui capable de beaux élans du cœur et ayant des relations ambivalentes avec son fils Glover. Les chapitres, courts et intenses, alternent à merveille, le suspense est maintenu à un excellent niveau et sans le moindre temps mort, et de nombreux épisodes viennent s’ajouter à l’histoire, la rendant encore plus puissante et attractive, comme ces militants dénommés les « Flyovers » ou les agissements de la sécurité intérieure des Etats-Unis alarmés par la mort d’une scientifique lors de l’un de ces accidents d’ascenseur. En outre, le final réserve bien des surprises quant à l’identité du criminel ainsi qu’en ce qui concerne ses motivations, et c’est au terme d’une excellente tension dramatique, dans un building assiégé par un individu prêt à tout pour assouvir sa vengeance, que se bouclera ce roman mémorable.

    Linwood Barclay nous enchante une fois de plus avec ce livre nerveux et haletant, au pitch alléchant, et qui se permet en plus de nous gratifier de réparties savoureuses, de beaux moments d’émotion et de ce qui manque parfois aux ouvrages du genre, à savoir une âme. Croyez-moi : vous ne pénètrerez jamais plus dans une cabine d’ascenseur sans un moment d’appréhension.

    14/12/2023 à 06:48 5

  • Le vieux canard et la mer

    Sokal

    8/10 Un dessin animé sort, mettant en scène Momo le Mérou, un délicieux petit mérou à pois. Aussitôt, le public prend la défense de cet animal, au point que, non loin des côtes africaines, l’île de Koudoulia risque de péricliter, elle qui fournissait au monde entier la chair de ce poisson. Quand l’épouse d’un nabab de l’immobilier du Belgambourg est enlevée par des pirates, Canardo est envoyé sur place, accompagné de son neveu. Et encore, les ennuis ne sont pas finis !

    Vingt-deuxième bande dessinée de la série consacrée à Canardo, cet opus ne déçoit pas, loin s’en faut. L’idée de départ, savoureuse, n’est que la première de tant d’autres. Au gré des saynètes, le lecteur bascule complètement dans l’univers de Sokal, où tous les personnages ont des visages d’animaux. Et c’est un régal burlesque de chaque instant : les pitreries de Marcel, qui va devenir le chantre de la lutte contre l’impérialisme, ses parents qui vont y voir un bon moyen de se faire de l’argent, le portrait acerbe de ce poisson qui ne correspond en rien à la vision édulcorée offerte par le dessin animé, les relations entre les États, les tirades finales de la Duchesse du Belgambourg, etc. Au-delà du saugrenu, passent de véritables messages, profonds mais dénués de toute pesanteur professorale, notamment à propos du racisme, du consumérisme et des relations géopolitiques.

    Voilà une bande dessinée détonante, aussi absurde en apparence que très sagace dans les idées qu’elle véhicule. Un exquis moment de lecture, où le rire côtoie la pertinence, à partir du moment où l’on réfléchit aux discours à peine déguisés de Sokal.

    12/02/2014 à 18:14

  • Le Vieux Pistolet

    Maurice Renard

    7/10 Le narrateur se souvient d’une affaire menée avec le commissaire Jérôme, ancienne, se déroulant un vendredi 13, où il est question de d'Hérouat, colonel de cavalerie en retraite, et du retour d’un dénommé Carlos. M. Fernandez, le contact des deux policiers, aurait-il entendu au téléphone un meurtre en direct ?
    Le dénouement, très plaisant, m’a beaucoup étonné et il étonnera certainement d’autres lecteurs, parce qu’il se fonde sur l’humour et la superstition davantage que sur de véritables ressorts policiers, classiques et attendus. J’aime être surpris, et quand en plus il s’agit d’une nouvelle dont je n’ai pas vu venir la chute, je ne peux être qu’être ravi.

    15/10/2023 à 18:47 2

  • Le Violon d'Hitler

    Igal Shamir

    5/10 Un livre qui commence très bien (entraînant, bien écrit, mystérieux et ambitieux), mais dont la fin m'a beaucoup déçu : très banale quoique "réaliste" et plausible, mais bien en-deçà de ce que j'espérais.

    25/08/2009 à 11:59