Le vieux canard et la mer

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  • 7/10 Canardo a la charge de son neveu, sa soeur et son beau-frère étant partis sous les tropiques (madame se fait refaire les seins). Le neveu est un fan de Momo le Mérou, héros d'un dessin animé dont les produits dérivés se vendent comme des petits pains. Le succès du dessin animé entraîne un courant de sympathie tel que le mérou à pois rouges est désormais une espèce protégée. Las, les habitants du Koudouland, qui vivent de la pêche de ce poisson, ne l'entendent pas de cette oreille. La femme d'un promoteur immobilier du Belgambourg y est enlevée. Canardo est appelé par la Duchesse du Belgambourg pour enquêter au Koudouland, ancienne colonie du Belgambourg... L'occasion pour le neveu de Canardo d'aller voir de plus près ces fameux mérous à pois rouges... Et de vivre une aventure des plus extraordinaires.
    Un tome très emballant, qui s'amuse du succès du Monde de Némo pour faire une critique des relations métropole-ancienne colonie mais aussi, un peu, de l'écologie et du merchandising lié aux dessins animés à succès. Le tout saupoudré d'humour, marque de fabrique de cette série. Lecture très plaisante.

    13/11/2024 à 10:42 LeJugeW (1809 votes, 7.3/10 de moyenne) 1

  • 8/10 Un dessin animé sort, mettant en scène Momo le Mérou, un délicieux petit mérou à pois. Aussitôt, le public prend la défense de cet animal, au point que, non loin des côtes africaines, l’île de Koudoulia risque de péricliter, elle qui fournissait au monde entier la chair de ce poisson. Quand l’épouse d’un nabab de l’immobilier du Belgambourg est enlevée par des pirates, Canardo est envoyé sur place, accompagné de son neveu. Et encore, les ennuis ne sont pas finis !

    Vingt-deuxième bande dessinée de la série consacrée à Canardo, cet opus ne déçoit pas, loin s’en faut. L’idée de départ, savoureuse, n’est que la première de tant d’autres. Au gré des saynètes, le lecteur bascule complètement dans l’univers de Sokal, où tous les personnages ont des visages d’animaux. Et c’est un régal burlesque de chaque instant : les pitreries de Marcel, qui va devenir le chantre de la lutte contre l’impérialisme, ses parents qui vont y voir un bon moyen de se faire de l’argent, le portrait acerbe de ce poisson qui ne correspond en rien à la vision édulcorée offerte par le dessin animé, les relations entre les États, les tirades finales de la Duchesse du Belgambourg, etc. Au-delà du saugrenu, passent de véritables messages, profonds mais dénués de toute pesanteur professorale, notamment à propos du racisme, du consumérisme et des relations géopolitiques.

    Voilà une bande dessinée détonante, aussi absurde en apparence que très sagace dans les idées qu’elle véhicule. Un exquis moment de lecture, où le rire côtoie la pertinence, à partir du moment où l’on réfléchit aux discours à peine déguisés de Sokal.

    12/02/2014 à 18:14 El Marco (3430 votes, 7.2/10 de moyenne)