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La Guerre des Vanités
9/10 « Modus Operandi » nous plongeait dans Grenoble, « Cette ville qui pue la mort », « La Guerre des vanités » embarque le lecteur à Tournon dans la vallée du Rhône, qui sourd d’ennui, de mensonge et de lâcheté. Le lieutenant Alexandre Korvine est envoyé sur place pour faire la lumière sur une série de suicide d’adolescents. Sur un rythme d’enfer, l’auteur nous emmène dans les tréfonds boueux d’une enquête sensible où petites gens et grosses légumes peuvent trembler face à la réalité et ses compromissions. Il ne nous laisse pas souffler; malgré les séquelles d’un décalage horaire tenace, j’ai dévoré en 24H les 400 pages de l’intrigue sous les ténèbres pékinoises. Par ailleurs, le dénouement nous emmène à une destination assez inattendue.
Avec le style nerveux et un enchaînement qui ne laisse pas de répit, j’ai également apprécié la peinture du personnage principal, Korvine, tout en finesse. Ledun ne tombe dans la facilité, dont abonde la littérature policière avec des flics présentant toujours les mêmes travers. Tout est en touches, au fil des pages, et on pourra même être frustré de ne pas connaître la gravité de l’éventuelle maladie de l’enquêteur. Au final, l’atmosphère pesante, entre sordide et angoisse, peut rappeler certains films de Chabrol. Un excellent roman.25/03/2010 à 09:41 3
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Nos fantastiques années fric
9/10 Quand la fiction rejoint la réalité avec la plume de Dominique Manotti, un très bon roman est garanti, dynamique et sans concession sur la benne à ordures qui entoure le pouvoir.
22/03/2010 à 07:26 5
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Ténèbres, prenez-moi la main
9/10 Encore un Lehane aussi dense que noir avec des personnages qui gagnent de l'épaisseur et un final endiablé.
21/03/2010 à 06:48 1
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Cinq bières, deux rhums
8/10 Un Pouy, en d'autres termes, un excellent roman et en plus un Poulpe. Une combinaison gagnante avec une histoire bien calibrée et l'écriture fine et précise.
19/03/2010 à 17:57 1
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Arrêtez le carrelage
9/10 Gabriel Lecouvreur, dans cet opus, se retrouve plonger dans une affaire bretonne où corruption, gros sous, et meurtres tentent de faire des fortunes sur le dos des habitants d’un petit village qui se meurt. Notre anarchiste, ravi de se lancer dans un nouveau combat, peut-il être de taille ? Surtout quand un ministre cauteleux est du mauvais bord, « Emerveillé, il se rendit compte que le Poulpe avait la chance de participer à un combat vraiment désespéré, une authentique lutte d’arrière-garde dont toute la noblesse résidait dans son absolue inutilité. C’était un peu comme si on lui confiait la mission de soulager un peu l’agonie de l’humanité » (P.103)
La plume de Patrick Raynal sied avec bonheur aux pérégrinations du Poulpe, elle alterne entre nervosité et court répit avec précision sans superflu pour le bonheur du lecteur. L'un des meilleurs Poulpe.17/03/2010 à 02:38 2
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Compartiment Tueurs
9/10 Une intrigue très bien construite avec une écriture qui transporte.
17/03/2010 à 02:37
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Une mort sans nom
7/10 Un peu trop aseptisé à mon goût, manque de relief. Un bon roman malgré mes réserves.
17/03/2010 à 02:35
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Le Très corruptible mandarin
9/10 « Le très corruptible mandarin » de Qiu Xiaolong doit être le quatrième roman de l’auteur sino-américain que je lis. Je n’ai jamais vraiment accroché à ses histoires, peut-être que les séquelles de la Révolution culturelle omniprésentes me fatiguaient un peu. J’ai par le passé beaucoup lu sur cette période et je suis devenu allergique à cette partie sinistre et criminelle de l’histoire chinoise. Cet ouvrage m’a en revanche plutôt emballé, le discours politique n’écrase pas le récit, l’intrigue est davantage travaillée – même si un épisode dans le temple bouddhiste est très risqué - et les personnages principaux et secondaires prennent de l’épaisseur. L’inspecteur Chen doit trouver un fil d’Ariane dans une affaire de corruption impliquant un haut fonctionnaire et en filigrane de très grosses légumes. Investi de tous les pouvoirs, il tentera d’éclairer les méandres sinistres des affairistes et des rats rouges (« Red Rats, A case of Two Cities » est le titre anglais) entre Shanghai et Los Angeles en passant par la Louisiane et le Fujian. Vite, on lui rappellera à mots couverts que l’intérêt du Parti prime sur la vérité ; au final, il s’apercevra qu’il a été astucieusement manipulé. Bien entendu, on ne peut que rapprocher cette fiction à de vraies affaires très similaires quand on suit l’actualité.
Chen bien entendu frappe le système et sa dictature sur la littérature durant l’ère Mao, tout comme le détournement et la prévarication des mandarins rouges actuels « Le socialisme est livré au chien. Ces chiens avides, sans scrupules que sont les cadres du Parti ! Ils mettent tout en pièces et rongent les os jusqu’à la moelle, déclara le courtaud avec indignation. Notre compagnie d’Etat est comme une énorme oie grasse, et chacun veut y planter ses dents, ou lui arracher quelques plumes. Tu sais quoi, le chef du Bureau municipal des exportations prend cinq pour cent en échange de son approbation des quotas d’exportation »
Un excellent roman au final.17/03/2010 à 02:34 1
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Gaufre Royale
9/10 Un excellent exercice de style d'un auteur à suivre
09/03/2010 à 02:13
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Chili incarné
9/10 Un excellentissime Poulpe dans les séquelles des horreurs de la dictature chilienne.
08/03/2010 à 12:30 1
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Razzia sur la paroisse
8/10 Humour grinçant, un peu de satire, rafraîchissant, prenant.
01/03/2010 à 07:34
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Tir à vue
10/10 Le lecteur est ravi par l’écriture concise, qui va à l’essentiel tout en maniant un humour en filigrane efficace, les premières lignes en témoignent : « La veille du jour où Aimé Domergues se suicida de trois balles dans la tête, les vert-et-or battirent Nantes. Une équipe qui n’avait rien à perdre face à une autre, trop sûre d’elle, qui jouait petit-bras. » Grâce à une trame bien orchestrée et une construction sans failles, je suis rentré vite dans l’histoire, happé sans pouvoir en ressortir avant le mot « Fin » à la page 172. L’inspecteur Dugay côtoie plusieurs affaires successives, un curieux suicide chez le maire en présence d’un ministre puis un hold up à la Banque de France, une overdose d’un ex-drogué et enfin l’assassinat du gendre du curieux suicidé. Le commissaire, sans écarter son sous-fifre, ne le met pas dans toutes les confidences tout en lui laissant une latitude « mesurée ». Que cache-t-il ? Dugay, assailli par une nymphomane perdue qui détient les clés du mystère, parviendra-t-il à trouver le fil d’Ariane ?
Quadruppani a taillé des personnages qui accrochent, avec justesse, dans la réalité. Les flics, loin des clichés du looser alcoolique, divorcé et bagarreur – je ne vise personne – nous font partager leurs tourments et leurs perplexités avec toute la vie que leur insuffle l’auteur. Les canailles, les magouilleurs et les paumés tiennent aussi le choc.
Bien entendu, au-delà du roman, Serge Quadrupanni envoie une charge à un système qui tolère une collusion douteuse pour des intérêts trop importants. Le promoteur immobilier pointe avec la maffia, les élus passent au guichet tout comme une police municipale qui paraît aimer le partage du festin. Ecrit en 1993, année économique difficile en France qui vit récession, changement de gouvernement et détérioration sociale, l’ouvrage semble dénoncer également la fonctionnarisation de la police.
Un bijou tout en noir à ne pas manquer.27/02/2010 à 14:36 1
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Le Corps noir
9/10 Les ouvrages sur la période de la collaboration placent plutôt les projecteurs du côté allemand, Dominique Manotti, dans « Le corps noir », retrace cette époque en donnant vie aux opportunistes français avides de pouvoir, d’argent, voire de sang. Les pires salops, criminels psychopathes ou gestapistes français côtoient les industriels dont le flirt avec les nazis et les officiers allemands se soldent par des fortunes. Toute cette complicité mène une danse infernale à la veille de la défaite. Le vent tourne et tous les coups sont permis pour sauver son butin et sa peau. L’auteure, historienne de profession, décrit avec une noirceur sans concession cette période trouble d’une violence et d’un cynisme implacables. Elle sculpte avec concision ses personnages, les policiers parisiens sous la férule allemande explosent de terreur. Avec finesse, Manotti montre que même les moins compromis évoluent dans les zones grises de la conscience où la meilleure attitude est en butte aux pires embûches. Un excellent roman noir et une fresque historique réussie.
25/02/2010 à 15:41 3
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Lemmer, l'Invisible
8/10 Meyer dissèque l'Afrique du Sud et ses failles tout en construisant un récit prenant.
24/02/2010 à 09:12 2
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Affliction
10/10 Excellent roman noir par un grand auteur américain. Une histoire très bien tenue avec finesse, notamment dans les rapports psychologiques.
18/02/2010 à 13:24 1
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Le noeud gordien
7/10 Georg Polger, traducteur allemand, croira trouver un refuge en Provence et une nouvelle idylle mais de puissants intérêts ont réglé son sort en fonction de leurs objectifs. En butte à une manipulation mêlant services secrets communistes et occidentaux, il ne devra compter que sur lui-même pour dénouer un écheveau complexe partant de Varsovie à San Francisco en passant par Bruxelles et New York. Ce récit qui flirte avec le roman d’espionnage est assez prenant et crédible pour captiver le lecteur plus de 300 pages. Par ailleurs, Bernhard Schlink, avec son talent d’écrivain habituel, construit un récit très structuré avec un personnage qui nous fait vivre ses angoisses et ses égarements.
17/02/2010 à 02:34
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Amin's blues
9/10 S’immerger dans un roman au point d’oublier ma réalité est mon rêve de lecteur, ou encore « Que l’histoire de l’auteur devienne la réalité et nous happe dans les secousses du récit ». Quand je rencontre des lignes qui parviennent à ce but, je suis comblé. Les premières pages d’Amin’s Blues de Max Obione (Editions Krakoen, 2007) m’ont vite absorbé. Le maestro montre un véritable talent pour nous insérer dans le décor et dans le récit, le texte début ainsi : « [… Il regardait fixement les crachats sanguinolents qui frappaient au fond du seau. Il aurait voulu dire rire – sinon sourire – du mauvais tour qu’il venait de jouer, mais la coupure de sa lèvre inférieure l’en dissuada. » Une première phrase qui nous guide vite vert le destin de ce looser première catégorie, le boxeur noir Amin Lodge, qui va jouer un dernier tour avant d’emprunter le chemin de la descente infernale entre drogue et meurtre avec un sort résistant à tout bonheur. Divers effets habilement utilisés sans excès collent la trame à l’actualité ; des reproductions d’articles de journaux, de mails et d’extraits de rapports rendent encore le roman davantage « vrai ». L’avertissement nous avait prévenu : « L’histoire est vraie. Au cours de son enquête, l’auteur a recueilli… »
Par ailleurs, Max Obione a à l’évidence travaillé de près les mots et les phrases qui servent, par le rythme donné et les images infligées, admirablement l’histoire en fouettant le récit aux tours et détours des péripéties.
Je pourrais écrire des pages sur ce menu romande 153 pages format poche, il faudrait évoquer tout l’arrière plan de l’ambiance de la boxe et du blues qui secouent le roman et s’intègrent parfaitement dans la teinte noire, très noire de cette épopée tragique qui file du sud profond des Etats-Unis aux eaux californiennes du Pacifique.13/02/2010 à 09:16
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Le Convive du dernier soir
5/10 L'action n'est pas serrée d'assez près pour en faire un roman d'espionnage prenant. Lecture décevante!
12/02/2010 à 13:44
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Train perdu wagon mort
9/10 Un bijou de Pouy qui se lit avec délectation tant pour l'écriture, le récit, la finesse et une histoire qui vous happe progressivement.
10/02/2010 à 14:43 4
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Sueurs chaudes
5/10 J'ai été peut-être un peu largué par ce polar déjanté. Dommage, j'aime beaucoup d'habitude l'écriture, les récits et les situations de Sylvie Granotier.
09/02/2010 à 07:32 1