Tir à vue

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  • 7/10 Mon premier Q. Serge Quadruppani. ça vaut le coût, ou le coup, je ne sais plus. En tout cas c'est du bon, on se croirait à Ni.., cette ville du sud qui à érigé Big Brother en garant de la sécurité, avec des résultats bien piteux (le piteux Pitard... Parait que ça rassure les vieux). Un livre bien agréable avec une très bonne fin.

    15/10/2017 à 15:08 Grolandrouge (1580 votes, 6.6/10 de moyenne) 2

  • 10/10 Le lecteur est ravi par l’écriture concise, qui va à l’essentiel tout en maniant un humour en filigrane efficace, les premières lignes en témoignent : « La veille du jour où Aimé Domergues se suicida de trois balles dans la tête, les vert-et-or battirent Nantes. Une équipe qui n’avait rien à perdre face à une autre, trop sûre d’elle, qui jouait petit-bras. » Grâce à une trame bien orchestrée et une construction sans failles, je suis rentré vite dans l’histoire, happé sans pouvoir en ressortir avant le mot « Fin » à la page 172. L’inspecteur Dugay côtoie plusieurs affaires successives, un curieux suicide chez le maire en présence d’un ministre puis un hold up à la Banque de France, une overdose d’un ex-drogué et enfin l’assassinat du gendre du curieux suicidé. Le commissaire, sans écarter son sous-fifre, ne le met pas dans toutes les confidences tout en lui laissant une latitude « mesurée ». Que cache-t-il ? Dugay, assailli par une nymphomane perdue qui détient les clés du mystère, parviendra-t-il à trouver le fil d’Ariane ?
    Quadruppani a taillé des personnages qui accrochent, avec justesse, dans la réalité. Les flics, loin des clichés du looser alcoolique, divorcé et bagarreur – je ne vise personne – nous font partager leurs tourments et leurs perplexités avec toute la vie que leur insuffle l’auteur. Les canailles, les magouilleurs et les paumés tiennent aussi le choc.
    Bien entendu, au-delà du roman, Serge Quadrupanni envoie une charge à un système qui tolère une collusion douteuse pour des intérêts trop importants. Le promoteur immobilier pointe avec la maffia, les élus passent au guichet tout comme une police municipale qui paraît aimer le partage du festin. Ecrit en 1993, année économique difficile en France qui vit récession, changement de gouvernement et détérioration sociale, l’ouvrage semble dénoncer également la fonctionnarisation de la police.
    Un bijou tout en noir à ne pas manquer.

    27/02/2010 à 14:36 xavier (853 votes, 7.8/10 de moyenne) 1