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9/10 S’immerger dans un roman au point d’oublier ma réalité est mon rêve de lecteur, ou encore « Que l’histoire de l’auteur devienne la réalité et nous happe dans les secousses du récit ». Quand je rencontre des lignes qui parviennent à ce but, je suis comblé. Les premières pages d’Amin’s Blues de Max Obione (Editions Krakoen, 2007) m’ont vite absorbé. Le maestro montre un véritable talent pour nous insérer dans le décor et dans le récit, le texte début ainsi : « [… Il regardait fixement les crachats sanguinolents qui frappaient au fond du seau. Il aurait voulu dire rire – sinon sourire – du mauvais tour qu’il venait de jouer, mais la coupure de sa lèvre inférieure l’en dissuada. » Une première phrase qui nous guide vite vert le destin de ce looser première catégorie, le boxeur noir Amin Lodge, qui va jouer un dernier tour avant d’emprunter le chemin de la descente infernale entre drogue et meurtre avec un sort résistant à tout bonheur. Divers effets habilement utilisés sans excès collent la trame à l’actualité ; des reproductions d’articles de journaux, de mails et d’extraits de rapports rendent encore le roman davantage « vrai ». L’avertissement nous avait prévenu : « L’histoire est vraie. Au cours de son enquête, l’auteur a recueilli… »
Par ailleurs, Max Obione a à l’évidence travaillé de près les mots et les phrases qui servent, par le rythme donné et les images infligées, admirablement l’histoire en fouettant le récit aux tours et détours des péripéties.
Je pourrais écrire des pages sur ce menu romande 153 pages format poche, il faudrait évoquer tout l’arrière plan de l’ambiance de la boxe et du blues qui secouent le roman et s’intègrent parfaitement dans la teinte noire, très noire de cette épopée tragique qui file du sud profond des Etats-Unis aux eaux californiennes du Pacifique.13/02/2010 à 09:16 xavier (853 votes, 7.8/10 de moyenne)