Dodger

516 votes

  • Am stram gram

    M. J. Arlidge

    7/10 Ce thriller m'a irrésistiblement fait penser à "Comme une tombe" de Peter James : une idée de départ diabolique (ici, deux personnes sont kidnappées et enfermées dans un lieu clos, avec un flingue chargé et un ultimatum : celui qui tuera l'autre sera libéré), une mécanique de suspense implacable, un tempo d'enfer (chapitres courts, style efficace) qui oblige à tourner les pages, encore et encore, pour rallier la fin au plus vite... et en plus, l'héroïne porte le même nom de famille, Grace, que le flic emblématique de Peter James ! Si ce n'est pas un signe... ;-)
    Plus sérieusement, je mets 7 pour toutes les raisons évoquées ci-dessous, parce que pour le reste, ce premier roman n'apporte rien de neuf, et présente même quelques défauts : personnages taillés à la serpe, psychologie parfois facile, deux ou trois rebondissements téléphonés... Mais le plaisir de dévorer ce polar reste plus fort que tout au final. Un bon moment donc !

    01/05/2015 à 15:05 7

  • Nous rêvions juste de liberté

    Henri Loevenbruck

    9/10 De prime abord, c'est un Loevenbruck très surprenant. D'abord parce que ce n'est pas un thriller, ensuite et surtout par son style, volontairement naïf, approximatif, à l'image de son héros narrateur, très éloigné en tout cas de la fluidité habituelle du romancier. Puis, passées ces premières pages déconcertantes, on tombe peu à peu amoureux : de ces personnages écorchés vifs, de cette quête furieuse de liberté, de cette ode flamboyante (et parfois cruelle) à l'amitié, et de la manière dont Henri raconte la route, une forme d'Amérique fantasmée, et bien sûr la moto, au cœur de ce périple.
    Et vient le final, déjà, qui m'a mis par terre d'émotion, et qui plante ce bouquin et ses héros pour un bon bout de temps dans la mémoire. Une belle réussite, fragile et inattendue, d'autant plus précieuse.

    30/04/2015 à 08:50 14

  • Le Monde caché d'Axton House

    Edgar Cantero

    9/10 Bien au chaud dans la ligne éditoriale sans filet des éditions Super 8, le premier roman de l’Espagnol Edgar Cantero est un joyeux ramassis délirant qui convoque un paquet de références plus ou moins geeks – en vrac, X-Files bien sûr, mais aussi Shining (le film de Kubrick avec son labyrinthe), Paranormal Activity, Stephen King, La Chute de la Maison Usher d’Edgar Poe (entre Edgar, on se comprend)…
    Références toutes plus vaines les unes que les autres, parce qu’à l’arrivée, ce bouquin ne ressemble à rien d’autre qu’à lui-même, et c’est ce qui en fait un objet littéraire unique en son genre, c’est-à-dire jouissif – pour peu qu’on soit réceptif à la littérature de genre ludique, tendance briseuse de frontières. C'est drôle, effrayant, inventif, malicieux, impeccablement construit, et porté par un duo de héros irrésistibles.
    Un roman inclassable, donc hautement recommandable !

    25/04/2015 à 20:12 5

  • Leçons d'un tueur

    Saul Black

    6/10 Dommage que l'auteur se perde si souvent dans des digressions inutiles, car l'intrigue de ce thriller ne manque pas d'efficacité (à défaut d'originalité, c'est plutôt calibré) et réserve de bons moments de traque et de suspense. A l'arrivée, cela reste néanmoins un polar assez quelconque pour moi.

    24/04/2015 à 22:45 2

  • Du sang sur la glace

    Jo Nesbo

    6/10 Hyper efficace, doté d’un vrai ton, "Du sang sur la glace" se dévore d’une traite, ce qui ne m’empêche pas de le considérer comme un aimable passe-temps dans l’œuvre du romancier norvégien, beaucoup moins fort dans le même genre que "Chasseurs de têtes", sa précédente escapade hors des sentiers battus de son héros récurrent Harry Hole.
    Pour le dire autrement, un Nesbo un peu paresseux, en dépit de sa tentative de changement. Oubliable, donc.

    20/04/2015 à 20:37 2

  • Pike

    Benjamin Whitmer

    7/10 Du noir c'est noir il n'y a plus d'espoir dans la plus pure tradition américaine, où même l'humour (oui, il y en a... un tout petit peu !) se fait rude et cruel, et où compte surtout de sonder l'âme sombre de héros en quête de rédemptions impossibles.
    Oui, c'est du noir à 95%, amer et intense, dégueu et étouffant, qui claque des images durables dans la mémoire, du genre qu'on ne lit pas à tout bout de champ et qui ne laisse pas indemne.

    20/04/2015 à 20:33 4

  • Une disparition inquiétante

    Dror Mishani

    7/10 Un premier roman israélien qui tient tout entier sur ses personnages et sur les évocations humaines et sociales qu'ils suscitent. A la manière de Mankell, Mishani prend son temps pour creuser derrière la banalité des gens et en révéler les erreurs et mensonges.
    Loin de nos clichés sur la société israélienne ou les problèmes politiques du pays, un polar sensible et minutieux, tout à fait surprenant.

    20/04/2015 à 20:25 3

  • La violence en embuscade

    Dror Mishani

    7/10 Le deuxième roman de Dror Mishani confirme tout le bien qu'on pensait de lui après le premier, en reprenant le personnage de Avraham pour le pousser dans d'autres directions, à la lumière de ses malheureuses expériences précédentes...
    Toujours aussi précis et psychologique, Mishani réaffirme sa voix singulière et continue à éclairer les réalités quotidiennes de la société israélienne.

    20/04/2015 à 20:25 4

  • Missing : New York

    Don Winslow

    5/10 Un Winslow efficace mais un rien paresseux par son intrigue peu originale, ses personnages et son style, lapidaire (pour ne pas dire expéditif). Une sorte d'épisode de "FBI : portés disparus" revu et corrigé sans trop se fouler, avec des passages caricaturaux, des bons sentiments et une fin énervante. Facile à lire, aussi facile à oublier. Une déception.

    20/04/2015 à 20:23 4

  • Un Mensonge explosif

    Christophe Reydi-Gramond

    8/10 Encore une belle découverte polar des éditions Liana Levi ! Coup d’essai, coup de maître pour ce romancier bordelais, qui mêle réalité et fiction avec une aisance de vieux grognard du crime de papier, exploite une documentation volumineuse sans jamais nous étouffer, s’amuse avec les théories du complot avec la distance nécessaire pour ne pas donner l’impression de tomber dans le panneau, lance des pistes et jette des ponts entre les continents, de la France à l’Amérique du Sud en passant par la Russie, comme dans les meilleurs polars inspirés par la mondialisation économique et politique, et ses conséquences interminables.
    Un premier polar efficace et intelligent, bien construit, aux personnages solides : on en redemande !

    20/04/2015 à 20:18 3

  • L'Enfer de Church Street

    Jake Hinkson

    9/10 Drôle et noir, drôlement noir, noirement drôle, ce premier roman de Jake Hinkson est de ces petites merveilles qu'on ne peut reposer une fois qu'on a mis le nez dedans. C'est tout simplement irrésistible ! L'auteur pratique l’art du rebondissement inattendu avec une facilité d’autant plus réjouissante qu’il n’en rajoute jamais ; le récit prend des virages serrés sans jamais crisser des pneus, comme si tout y était parfaitement naturel (ce qui n’est pas souvent le cas).
    Un petit bijou (superbement traduit par Sophie Aslanides), cruel et réjouissant, qui se dévore sans trêve. A ne pas manquer !

    20/04/2015 à 20:15 12

  • Temps glaciaires

    Fred Vargas

    7/10 Rouillée, Fred Vargas ? On pourrait le penser, vu que Temps glaciaires met une petite centaine de pages à démarrer. Même ses héros habituels, à commencer par l’inévitable commissaire Adamsberg, tardent à retrouver leurs aises, non parce que la romancière les bouscule, mais parce qu’elle semble avoir quelque peu oublié leur voix et leur caractère.
    Néanmoins, une fois les éléments en place, Vargas relance enfin la machine, et l’on retrouve ce que ses fans adorent dans ses livres (et ce que ses détracteurs détestent), à commencer, donc, par ses personnages ; mais aussi une double intrigue particulièrement tordue, mélangeant superstitions islandaises et histoire de la Révolution française...
    Pour moi, un Vargas un peu mineur, qui ne se renouvelle guère, mais toujours aussi plaisant à lire pour peu qu'on adhère à son style et à son univers si singulier.

    20/04/2015 à 20:11 6

  • La Revalorisation des déchets

    Sébastien Gendron

    9/10 Si son héros est un tueur à gages "low cost" (brillante idée de départ), le nouveau roman de Sébastien Gendron est tout sauf un polar au rabais ! Drôle, inventif en diable, débridé, bourré de personnages totalement allumés, capable aussi de réflexions plus graves et de moments poignants, il ne ressemble à rien de connu, sinon à du Gendron. Ce qui est déjà en soi un compliment.
    Rien que pour ça, mais aussi et surtout parce qu'il est excellent, le coup d'oeil est presque impératif !

    20/04/2015 à 20:07 3

  • Mauvais sang ne saurait mentir

    Walter Kirn

    7/10 Une réflexion passionnante sur la naïveté et la crédulité dont n'importe qui peut faire preuve dès lors qu'il est manipulé, mais aussi le récit véridique d'une amitié flouée, autant qu'une tentative de portrait psychologique d'un faussaire et menteur de génie. Le style de Walter Kirn, journalistique et plutôt plat, n'est pas tout à fait à la hauteur du personnage, mais mais l'histoire est vertigineuse et mérite le détour.

    20/04/2015 à 20:03 2

  • Les Impliqués

    Zygmunt Miloszewski

    7/10 Un polar polonais est déjà en soi une curiosité. Celui-ci permet en outre de plonger dans les zones d'ombre de l'histoire de la Pologne, tout en s'intéressant à un modèle de psychothérapie de groupe, la constellation familiale, qui donne quelques scènes fortes au roman. Un petit côté Mankell dans le rythme, la banalité des personnages et la caractérisation du héros, englué dans une quarantaine qu'il a du mal à passer. Un bon polar, dépaysant et plutôt malin dans sa construction.

    20/04/2015 à 19:59 9

  • Sous Emprises

    Sharon Bolton

    6/10 Autant j'ai beaucoup aimé le précédent de Sharon Bolton, "Ecrit en lettres de sang" (une variation contemporaine solide sur les meurtres de Jack l'Eventreur), autant j'ai un peu peiné sur celui-ci, dont j'ai trouvé le suspense un peu trop délayé pour tenir la distance. Les personnages restent forts et attachants, "à l'anglaise", l'intrigue et intéressante et certains passages angoissants à souhait. Pour amateurs de suspense psychologique qui prend son temps !

    20/04/2015 à 19:53 2

  • L'Archange du chaos

    Dominique Sylvain

    8/10 Les personnages ont toujours été le point fort de Dominique Sylvain. On ne change pas une méthode gagnante, c’est encore le cas ici. Tandis que le récit file à un rythme soutenu, porté par un style asséché, puissant et rugueux, la romancière plante ses héros en quelques traits vifs, qu’elle arrondit de zones d’ombre judicieusement dévoilées au fil des pages. Un thriller plus sombre et violent que les romans précédents de la romancière, maîtrisé et efficace.

    20/04/2015 à 19:49 2

  • Les Initiés

    Thomas Bronnec

    7/10 Fin connaisseur du fonctionnement ultra complexe du Ministère de l'Economie, Thomas Bronnec signe un polar financier qui guide son lecteur dans les arcanes de Bercy. Un voyage sombre et peu glorieux, qui vaut surtout pour ce qu'il révèle de l'incapacité des politiques à lutter contre un système bancaire en vase clos, pieuvre monstrueuse qui se nourrit de ses propres fautes jusqu'à en tirer des bénéfices, au mépris de l'humain et des gens normaux pour lesquels il est censé travailler.
    L'aspect policier sert un peu de prétexte à cette plongée, dont certains développements économiques sont un peu trapus à suivre. Mais ces "Initiés", pour l'originalité et l'intérêt de leur sujet, valent clairement le coup d'oeil.

    24/03/2015 à 08:54 3

  • L'Équation de plein été

    Keigo Higashino

    6/10 Toujours le même problème avec Higashino : il est difficile de s'y retrouver parmi les nombreux personnages qui peuplent ce roman, souvent réduits à une simple fonction (au mieux) et à un nom ; les patronymes japonais se ressemblant beaucoup à mes yeux de lecteur occidental peu exercé, j'ai tendance à m'y perdre, d'autant que le romancier ne se donne pas trop la peine de les caractériser en profondeur, à l'exception des protagonistes principaux.
    Cela dit, une fois le rythme pris, on finit par se plaire dans l'étrange atmosphère balnéaire de ce polar à l'intrigue tortueuse. Un livre au charme un peu suranné, totalement japonais par son cadre et ses valeurs (on s'y engueule souvent, mais toujours avec politesse), et étonnamment partagé entre naïveté, noirceur et mélancolie. Un croisement improbable entre Agatha Christie et "L'été de Kikujiro" !

    17/03/2015 à 08:51 3

  • La Faux soyeuse

    Eric Maravélias

    5/10 Bon, rien à faire, pour ma part je suis resté à la porte de ce roman, relativement insensible à son style - en dépit de sa rage manifeste - et surtout rétif à son propos. Cela reste très personnel, je crois juste que c'est le genre d'histoire extrêmement dure et réaliste que je n'ai pas envie de lire, malgré son intérêt. Difficile à noter donc, mais je ne peux faire mieux que la moyenne.

    09/03/2015 à 08:18 3