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Les Disparues de Juárez
8/10 Je ressors de la lecture de ce livre bouleversé, marqué. Il n'y a pourtant aucun pathos; au contraire c'est direct, brutal et très noir, mais aussi avec une grande humanité pour ses personnages en quête de rédemption.
Une atmosphère de plus en plus lourde qui distille son venin au fur et à mesure que l'on plonge dans ces bas-fonds mexicains, tout en sachant qui tout cela implique avant tout.
Une réalité malheureusement totalement occultée par le trafic des narcotrafiquants, moi-même j'ignorais totalement que ce phénomènes des femmes disparues et mortes de Juárez ait autant d'ampleur, avec des ramifications nombreuses (il y a évidemment les narcos et les mafieux qui trempent dans ce trafic) aussi fortes. Une lecture salutaire. Et Sam Hawken est un vrai nouveau talent du polar noir, il y a du Goodis, du Jim Thompson dans sa plume.
Je vais me précipiter vers son second roman, Guet-apens, qui vient de paraître chez Belfond.07/09/2013 à 18:37 3
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Polarama
8/10 Ne vous fiez pas au comnentaire de l'éditeur en 4 de couverture : ce roman n'est pas "d'un goût douteux", c'est au contraire un bel hommage au genre, et aux "mauvais genres" en général (SF, bit-lit, polars, western, romans de gare, etc) avec une mise en abîme de l'auteur particulièrement intéressante. Les personnages sonnent juste, en particulier notre anti-héros Harry Bloch, que j'espère avoir l'occasion de retrouver si l'auteur a la bonne idée de le remettre en scène dans ses prochains romans.
C'est en tout cas une très belle découverte, une vraie bouffée d'air frais et un polar qui sort des sentiers battus et se joue des clichés qui lui sont accolés. Et puis, il ne faut pas oublier l'intrigue, maline à souhait, et qui nous accroche littéralement à l'aide d'un suspense redoutable.
Un polar qui se dévore d'une traite et qui, en plus d'offrir une critique pertinente sur les "milieux littéraires" branchés, donne aussi à réfléchir sur l'utilité et le caractère salutaire de la "littérature de genre". Mais tout ceci entre deux battements de coeur, ce qui n'est pas un mince exploit tant celui-ci est emballé par le rythme que prend l'enquête et ses nombreux rebondissements !
J'en redemande !26/08/2013 à 04:38 5
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Chaleur blanche
7/10 Original et dépaysant, un polar arctique surprenant et intéressant, plongé en pleine communauté inuite.
Une belle découverte, qui sort des sentiers battus du polar !
Avec pour décor, mais aussi pour personnage à part entière, les paysages rudes et magnifiques de l'Extrême-Arctique, notamment ceux de l'île de Craig, ce polar a tout pour offrir un véritable moment d'évasion, sans pour autant oublier une intrigue beaucoup moins simpliste qu'elle n'en a l'air de prime abord.
C'est aussi la découverte d'un beau personnage principal, Eddie Kiglatuk, jeune femme mi-inuite mi-canadienne, qui essaie de joindre les deux bouts en prenant, en plus de son mi-temps d'enseignante, la responsabilité de guider les touristes venus se confronter avec les conditions extrêmes du cercle arctique.
Deux expéditions virent au drame et Eddie se retrouve alors seule à vouloir éclaircir des coïncidences bien mystérieuses que tous les autres s'empressent de vouloir enterrer.
Comme si le lecteur embarquait lui aussi pour ces contrées lointaines, on s'acclimate d'abord à un rythme un peu plus lent, mais très vite l'enquête aux ramifications insoupçonnées et aux rebondissements bien agencés installent un suspense qui ne nous lâche plus.
En plus, MJ McGrath, en fine connaisseuse de la culture et du peuple inuites auxquels elle a déjà consacré plusieurs documentaires, n'hésite pas à pointer du doigt, mais sans trop appuyer ni donner de leçons, les enjeux actuels de cette communauté où l'alcool fait des ravages et dont certaines terres sont la proie de multinationales peu scrupuleuses.
Ses personnages sont tous d'une grande crédibilité et la communauté qu'elle dépeint est d'une grande justesse, sans aucun manichéisme.
Un beau et bon polar qui allie divertissement et découverte du monde, je vais d'ailleurs me ruer sur le second roman de M. J. McGrath qui vient de paraître cette année : "Le garçon dans la neige".09/08/2013 à 10:53 1
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On the Brinks
8/10 Entre révélation littéraire et témoignage explosif, le stupéfiant récit autobiographique de l'Irlandais Sam Millar est à couper le souffle. Une lecture indispensable, qui marque le lecteur au fer rouge. Rarement la réalité aura autant dépassé la fiction...
06/08/2013 à 15:09 4
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Trois cercueils blancs
6/10 Roman noir atypique et exigeant, qui demande au lecteur un certain temps d'acclimatation à la voix si particulière et décalée de son faux héros... mais vrai sosie de l'unique candidat présidentiel d'opposition dans cette "République du Miranda", lequel vient d'être assassiné. Comédie de la terreur et dénonciation puissante des régimes corrompus de l'Amérique du Sud qui tend également un miroir à ses lecteurs, un récit puissant qui emporte son lecteur vers des contrées inattendues...
06/08/2013 à 15:05 2
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La Maison d'à côté
7/10 Un très bon suspense psychologique, efficace et aux personnages bien dessinés, qui vire au page-turner et se dévore sans pour autant tomber dans la superficialité d'un Coben.
La construction polyphonique du roman achève de perdre le lecteur parmi les différents coupables potentiels qui, au contraire, sortent des sentiers battus et prennent vite une consistance et une crédibilité rares. Un suspense ultra-efficace et intelligent qui ravira les amateurs. Lisa Gardner : à suivre !30/07/2013 à 05:47 2
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Unter Blechkoller
8/10 Lu en 2 heures (à peu près), sans m'arrêter. J'en aurais d'ailleurs voulu 500 pages !
Un huis-clos cauchemardesque parmi 12 survivants de l'équipage d'un sous-marin qui s'est échoué sur une barrière rocheuse. De la première page, pas une seule seconde de répit, vous êtes saisi par l'effroi, qui grandit face à l'inconnu, la mort imminente, les réactions inattendues des passagers, les phénomènes surnaturels, l'hypothermie qui vous colle les doigts aux parois métalliques, la panique générale - même quand tous sont aux aguets, doivent se taire, pour tenter eux aussi de comprendre.
Des images d'horreur, une narration aussi visuelle, mentale que sonore, quelques croquis ou encadrés complètent l'excellente mise en page de ce que j'aimerais tant pouvoir revivre en film. Et en plus loooong !!!
Encore un coup de coeur pour ce roman unique, à emporter avec vous à la plage, en vacances, pour vous coucher le soir (héhé), bref... partout !
Ne le manquez pas !29/06/2013 à 05:15 7
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Tu es le mal
9/10 Un grand thriller passionnant, remarquablement construit en deux partie. 500 pages de suspense intense qui ne vous lâche pas, et d'une visité guidée de l'Italie - des années 1980, puis de nos jours - avec un commissaire au parcours aussi atypique qu'il est attachant.
Meurtres en série,corruption, personnage bien dessinés, les dessous du Vatican, du monde du football ou de la politique n'empêchent pas l'auteur de réussir un roman noir tout à fait moderne, fouillé, loin des clichés, et de bâtir cette intrigue haletante et qui réserve son lot de rebondissements et surprises jusqu'aux dernières pages, en vrai (nouveau) maître du genre.
Même les amateurs de Dario Argento, par exemple, retrouveront dans Tu es le mal cet esprit giallo particulièrement savoureux !...
C'est un gros coup de coeur, et j'espère vraiment pouvoir lire prochainement les autres enquêtes du commissaire Balistreri !29/06/2013 à 04:48 5
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Mort-en-direct.com
8/10 Beaucoup plus qu'un "simple" monument de suspense psychologique, John Katzenbach nous a livré là un incroyable roman noir aussi glaçant que visionnaire, et même précurseur, de par le portrait unique qu'il brosse d'un jeune couple de tueurs en série qui n'ont même pas vraiment conscience de l'être, tant ils sont focalisés sur leur "création artistique". Voilà ce qui arrive, ou peut arriver, quand deux êtres dotés de talents mais aussi d'une part de ténèbres qui les habite depuis toujours se rencontrent. Heureusement, Katzenbach dresse un roman tout en nuances, et aborde bien d'autres thèmes brûlants d'actualité : l'absurdité des guerres impérialistes des Etats-Unis, que ce soit le Vietnam ou l'Irak, les maladies dégénératives du cerveau et leurs symptômes dévastateurs sur les malades, leur mémoire qui se dégrade avant de s'éteindre totalement, les dérives d'une société où non seulement chacun veut son quart d'heure de gloire, mais ne voit plus - pour ne pas dire : ne vit plus - qu'à travers un écran vidéo, le flux continu des images déversées autant par les chaînes d'info dédiée, internet et tous ses réseaux pseudo-sociaux, sans oublier les dérives de la télé-réalité. Et bien d'autres choses encore...
Son roman s'articule comme un grand film de cinéma. Contrairement à beaucoup de fabricants de best-sellers, il ne cherche pas forcément l'ultime rebondissement toutes les cinq pages. Il préfère user de son écriture précise et fluide pour enrôler son lecteur au fur et à mesure que les paragraphes puis les chapitres se succèdent, chacun fonctionnant plutôt exactement comme un mécanisme d'horlogerie magistralement conçu, et dont chaque cran actionné resserre un peu plus l'étau du suspense. Sans même s'en rendre compte, le lecteur, pour peu qu'il prenne le temps de lire ce beau bébé de 500 pages confortablement, sans forcément le faire d'une traite pour pouvoir mieux en savourer toutes les subtilités, se retrouve très vite pris à la gorge.
La nouvelle et formidable machinerie de suspense et d'effroi de John Katzenbach dépasse de très loin nombre de polars à succès, adaptés ou pas à l'écran, suédois ou pas. C'est d'ailleurs bien dommage qu'en France il ne soit pas plus connu. J'ai toujours eu un faible pour les auteurs de noir qui ne cédaient pas forcément à la "facilité" de créer une série. Comme pour Greg Iles par exemple, il préfère n'écrire qu'un roman que tous deux ou trois ans, et changer totalement de personnages et d'univers.
Comme L'Analyste, ce Mort-en-direct.com vous agrippe dès le début tel un python qui vous enroulerait peu à peu de ses anneaux terrifiants pour mieux les resserrer à chaque fois un peu plus fort, jusqu'à l'ultime attaque, l'implacable crispation qui vous terrasse et vous broie tout entier. À ne surtout pas manquer !21/04/2013 à 20:59 4
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Infiltrée
3/10 Qu'est-il arrivé à Taylor Stevens pour s'être plantée à ce point pour son second roman ?
Alors que j'avais été particulièrement emballé et agréablement surpris par son premier thriller " Dernière piste ", à la fois dépaysant, sauvage et totalement captivant, voilà que cette seconde aventure de son héroïne Vanessa Munroe, en mission d'infiltration en Argentine dans la secte des "Elus" connue pour faire du trafic d'enfants (en réalité les "Enfants de Dieu", au sein de laquelle a réellement grandi l'auteur jusqu'à s'échapper de l'emprise de ses parents missionnaires au début de l'adolescence, comme on l'avait compris dans le précédent volume) est un véritable flop.
Après le gros succès américain de "The Informationnist" (titre VO de "Dernière piste"), dont les droits d'adaptation à l'écran ont été achetés par James Cameron, l'auteur a visiblement dû écrire une suite en moins d'un an, ce qui, pour une débutante qui ne devait pas s'y attendre, a certainement été trop court.
Résultat : des dialogues ratés, des rebondissements superficiels qui font se traîner en longueur une histoire qui aurait pourtant pu être aussi passionnante que celle du premier roman, des personnages qui n'évoluent pas et ne servent au final pas à grand chose... "Infiltrée" fait malheureusement penser à un manuscrit qui aurait dû être retravaillé et approfondi avant d'être publié !
Mais, avec les exigences du monde l'édition actuel, l'auteur en a-t-elle seulement eu le temps ?... Visiblement non, et c'est un beau gâchis !
Au final, le livre se lit sans entrain, et s'oublie aussitôt : dommage, quand on connaît les capacités de son auteur, son vécu et sa tentative d'écrire un polar qui soit aussi un livre à charge contre cette secte tristement célèbre. À éviter.24/03/2013 à 09:12 1
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Une semaine en enfer
8/10 Tel un petit diamant brut et noir resté enfoui durant 17 ans, ce premier roman foudroyant de Matthew F. Jones balance une claque monumentale au lecteur qui ose s'y plonger. L'auteur nous offre une inoubliable parabole, d'une cruauté d'autant plus terrible qu'elle est parfaitement réaliste, sur la condition humaine de certains prétendus "losers" qui, au final, n'en ont que les apparences et se révèlent être avant tout des hommes, avec de vraies valeurs. Une sombre tragédie, mais d'une beauté à couper le souffle.
24/03/2013 à 09:02 1
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Les Visages écrasés
8/10 Pour dépasser le minimum de mots nécessaires, et ainsi livrer malgré tout le seul mot qui me vient à l'esprit pour ce roman : "Forcément".
15/03/2013 à 02:12 4
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Dernière Piste
7/10 Envoûtant, sombre et nerveux, un bon premier thriller - signée d'un jeune Américaine d'autant plus prometteuse que son parcours personnel est fascinant - en cours d'adaptation par James Cameron, qui vous dépayse et rend parfaitement compte de l'effrayante réalité africaine de pays du tiers-monde rongés par la corruption mais qui font le bonheur des multinationales. On sent le vécu de l'auteur dans ces contrées, et c'est la grande force de ce roman. Inutile de dire que j'ai vraiment hâte de voir l'adaptation au cinéma.
06/03/2013 à 04:42
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Du son sur les murs
6/10 Toujours drôle et délicieusement ironique, il déroule une petite balade rock garage dans les décors somptueux des Landes, mais dont le parcours accidenté dévoile des personnages parfaitement croqués.
Les fréquentes références musicales qui rythment ce texte ne gênent en rien sa lecture. Les dialogues et surtout les propres réflexions de Jon font tout le sel de ce savoureux roman noir à la fois original et plutôt attachant. Et surtout il révèle un nouvel auteur français prometteur pour l'avenir, surtout s'il parvient à se renouveler après ce roman - et sa suite, déjà parue - qui semble annoncer une trilogie. Toujours est-il que pour une fois, et finalement, un éditeur a parlé vrai en rédigeant sa quatrième de couverture !
Inutile de dire que la suite des aventures d'Ayaramondi qui viennent de paraître en janvier chez le même éditeur, Elvis et la vertu, dont j'ai même pu lire ici ou là qu'elles seraient encore plus déjantées, promettent à nouveau un agréable plaisir de lecture, surtout s'il l'auteur, passé ce premier volume en guise d'introduction, aura su insuffler un rythme plus soutenu dans le(s) prochain(s) volet(s) de cette saga divertissante à souhait.04/03/2013 à 15:58
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L'Homme qui rêvait d'enterrer son passé
5/10 Voilà exactement le type de "pitch" que j'affectionne tout particulièrement et donc qui m'attire naturellement.
Même si on est loin d'atteindre, à mon avis, la puissance schizophrénique d'un "Mauvais karma" ou de "La ville piège" de Jason Starr, cette nouvelle variation sur le thème de « l'homme ordinaire pris dans une spirale infernale, dans une descente aux enfers » fonctionne malgré tout plutôt bien.
Le style simple, fluide et direct, sans fioriture, de Neil Cross aide le lecteur à plonger dès les premières pages avec Nathan, son personnage principal, et avec une forte empathie qui ira d'ailleurs crescendo au fur et à mesure que ce dernier fera les mauvais choix et se retrouvera empêtré dans un drame qui brisera net le cours jusque là tranquille de sa petite vie normale. Et qui le marquera au fer rouge, l'amenant quasiment aux frontières de la folie paranoïaque, entachant chacune de ses décisions, presque chacun de ses gestes.
Les réactions de Nathan et les décisions qu'il prendra dès lors seront d'ailleurs souvent surprenantes, presque incompréhensibles parfois, mais c'est justement cette façon de faire face à la culpabilité, d'y répondre et d'essayer de la soulager, sa tentative même de se racheter, qui fascinera aussi le lecteur et le tiendra en haleine. Mais se racheter aux yeux de qui ? Le peut-il seulement ? Et si oui, peut-il être sûr et certain que rien ne viendra à nouveau l'enfoncer et briser tous ses efforts ?
04/02/2013 à 06:29 1
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Las Vegas baby
7/10 Après le très prometteur "Jamais je ne reviendrai", Brian Freeman nous livre ici un polar plutôt classique mais réussi et bien construit. Son écriture a gagné en maturité et il maitrise parfaitement le déroulement de l'intrigue et de ses rebondissements. Ses personnages principaux, le lieutenant Jonathan Stride et sa compagne Serena Dial gagnent en profondeur et on ne peut que s'attacher à eux. Un nouveau grand nom du polar est né, même si l'on préfèrera tout de même ses autres romans, plus haletants, et cette nouvelle série addictive devrait ravir des fans de plus en plus nombreux.
20/02/2011 à 02:52
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Cette nuit-là
7/10 Un thriller familial de haute volée, digne d'un Coben (et même en mieux, selon moi). Le mystère s'épaissit petit à petit, les doutes et les soupçons s'immiscent sournoisement au sein de cette intrigue machiavélique, menée de main de maître et servie par des personnages convaincants et bien dessinés. Un très bon suspense psychologique qui tient en haleine jusqu'au bout et qui confirme Linwood Barclay comme l'un des nouveaux grands auteurs de thrillers à ne pas manquer.
16/02/2011 à 23:55 1
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La Onzième Plaie
3/10 Un thriller violent, glauque et très noir qui ne restera pourtant pas dans les annales. Mon avis est très mitigé sur ce 1er roman de Molas, qui s'avère être au final une vraie déception. Je n'ai accroché ni aux personnages, pas attachants, ni à l'intrigue qui n'arrive jamais à devenir vraiment captivante.
Et surtout, j'ai eu du mal avec le style de l'auteur : ce n'est pas que c'est mal écrit, mais je n'en peux plus de ces successions de phrases nominatives d'un ou deux mots pour décrire les sentiments ou les sensations d'un perso par exemple, censées être haletantes mais que je trouve indigestes.
De même que l'ambiance de guerre civile -pourtant assez bien rendue - finalement pas très prenante et surtout totalement vaine : à aucun moment nous est expliqué ce qui a déclenché ces émeutes, ni à ce à quoi elles aboutissent. Je sais que c'est un thriller donc je ne m'attendais pas à une critique sociale très poussée comme dans un roman noir, mais bon, quand même, au moins un minimum... Malheureusement, ici il n'y a aucun fond, ni même un quelconque aperçu concernant ces émeutes ou ce qui les a provoquées, elles ne sont là que pour tenter d'ajouter de la tension et de la noirceur superficielles supplémentaires à une histoire qui pourtant n'en manquait pas, d'où un effet de surenchère accru.
Même la fin est décevante. Je m'attendais à un dernier rebondissement final puisqu'on on devine l'identité d'au moins deux coupables assez tôt... C'est le cas de le dire : je suis resté sur ma faim !
Bref, un polar qui, sans être mauvais, manque singulièrement d'âme et d'épaisseur et qu'on oublie aussitôt la dernière page tournée.28/12/2010 à 23:41
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La Tête de Pancho Villa
6/10 La Tête de Pancho Villa est un polar hard-boiled bien troussé, divertissant et particulièrement original, un road-trip déjanté aux personnages hauts en couleur - notamment le personnage principal, l'écrivain Hector Lassiter, savoureux. De l'humour et des péripéties truculentes, sans oublier une fin surprenante, en font un cocktail frais et jubilatoire.
On retrouve Hector Lassiter et Hemingway dans les prochains romans de Craig McDonald, et donc dans son deuxième, Rhapsodie en noir, que je lirai avec plaisir !09/12/2010 à 19:37
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Les voisins d'à coté
8/10 Je viens juste de terminer Les voisins d'à côté et c'est vraiment un bon suspense psychologique, bien supérieur à ce que je m'imaginais.
J'ai dévoré ces 440 pages en deux jours, et c'est incontestablement une révélation pour moi, comme l'a été récemment "La mort dans les bois" / "Ecorces de sang" de Tana French - et même s'il reste un cran en dessous- notamment à cause d'une fin que j'ai deviné dans la dernière partie.
L'auteur procède par petites touches parfois à peine perceptibles pour faire avancer son intrigue.
Une intrigue qu'il rend passionnante autant par son style d'écriture, ses touches d'humour mais aussi et surtout ses personnages parfaitement portraiturés et sous lesquels tant de secrets enfouis trop longtemps vont, comme par avalanche, peu à peu voir le jour et déclencher ainsi toute une série d'évènements dramatiques et décisifs.
Linwood Barclay démontre un indéniable et finalement assez rare talent à construire des suspenses particulièrement denses, sans les habituels chapitres courts assénés à coup de gros cliffhangers systématiques qui finissent par n'impressionner plus personne tellement ils peuvent être superficiels.
Une histoire dont le pitch simplissime peut paraître banal, mais qui est si bien traité qu'il se révèle être en fait une formidable machine à suspense, une intrigue passionnante tout en subtils rebondissements, renforcée par des personnages auxquels on croit immédiatement et pour lesquels on vibre tout au long de cette éprouvante enquête.
En tout cas, je comprends parfaitement le Arthur Ellis Award récolté au Canada par ce roman ainsi que son statut de meilleur best-seller en Angleterre : effectivement, et si ses autres romans le confirment, Linwood Barclay va très vite s'imposer comme l'un des plus grands talents du thriller contemporain.
Les voisins d' à côté le prouve.
Un auteur, en tout cas, à découvrir absolument, et un superbe polar qui dépasse largement d'une tête tout le reste de la production actuelle !05/12/2010 à 01:24 1
