Hoel Modérateur

1164 votes

  • Couleur pivoine

    Christian Schünemann, Jelena Volić

    7/10 Au final, Couleur pivoine est un roman à suspense plaisant et intelligent de surcroît qui apprendra sans doute quelques rudiments de géopolitique balkanique à la majorité de ses lecteurs, et même, pourquoi pas, leur donnera envie de se rendre à Belgrade, joliment donnée à voir au détour de ces pages.

    06/01/2019 à 12:59 4

  • Lux

    Maud Mayeras

    7/10 Avec Lux, Maud Mayeras signe un thriller de bonne facture, très efficace dans son côté page-turner mais auquel il manque un petit quelque chose pour en faire un texte mémorable.

    03/01/2019 à 12:13 3

  • Le Verdict

    Nick Stone

    8/10 Passionnant du début à la fin, Le Verdict est un procédural comme on en fait peu. Nick Stone y mêle avec talent un côté « whodunit » à l'ancienne et les codes du thriller : chapitres courts se terminant bien souvent par des révélations, rythme trépidant... Une véritable réussite, dans un registre différent de ses premiers romans. Nombreux devraient être les curieux à se demander ce que nous réservera Nick Stone la prochaine fois.

    30/12/2018 à 13:04 11

  • L'Éternité n'est pas pour nous

    Patrick Delperdange

    7/10 L'Éternité n'est pas pour nous ne plaira sans doute pas à tous les amateurs de romans à énigme ou de thrillers. Aux lecteurs qui ne sont pas contre un peu de noir rural, en revanche, le texte devrait plaire car il est efficace et joliment écrit. De plus, ce type de littérature étant essentiellement étasunien, il n'est pas inintéressant de voir que les « rednecks » peuvent aussi être européens.

    28/12/2018 à 19:19 3

  • Les Amours noires

    Max Obione

    7/10 Faire bombance de vocabulaire tout en lisant un intéressant polar, ce n'est pas donné tous les jours. Saluons alors ce court roman sans prétention qui parvient néanmoins à faire passer un excellent moment de lecture... et à nous apprendre quelques mots au passage.

    20/12/2018 à 13:15 2

  • Sur le mont Gourougou

    Juan Tomás Avila Laurel

    6/10 Un peu difficile d'accès de par sa construction atypique pour un Occidental, Sur le mont Gourougou est une plongée plus vraie que nature dans les réalités de la migration africaine vers l'Europe. Juan Tomás Ávila Laurel, grâce à ses nombreux petits récits, montre diverses facettes de la souffrance mais aussi de l'espoir, parfois un brin naïf, d'une vie meilleure dans cet Eldorado que serait l'Europe. Le tout incarné par des personnages crédibles – et sans doute inspirés par de vraies personnes – aux destinées variées.

    16/12/2018 à 22:06 5

  • Que le diable soit avec nous

    Ania Ahlborn

    8/10 Redoutable d'efficacité et effrayant, Que le diable soit avec nous est un de ces romans d'horreur qu'on peut difficilement lâcher en cours de lecture... surtout avant d'éteindre sa lampe de chevet.

    14/12/2018 à 17:45 7

  • 20 manières de se débarrasser des limaces

    Jan Thirion

    7/10 Bien que lent au démarrage, 20 manières de se débarrasser des limaces est un roman finalement réussi et souvent drôle qui donne envie de se pencher plus avant sur l’œuvre de Jan Thirion. D'autant plus que les nombreuses références disséminées çà et là par l'auteur ne sont pas déplaisantes.

    12/12/2018 à 12:42 4

  • Le Discours

    Fabrice Caro

    9/10 En ouvrant Le Discours, je dois confesser que j’avais peur d’être déçu. Peur que ça n’ait rien à voir avec tout ce que j’aime beaucoup chez Fabcaro, à commencer par son humour fait de situations de la vie de tous les jours revues d’un point de vue décalé, avec un espèce de redoutable « nonsense », genre qui est en général plutôt l’apanage des Brittaniques mais qu’il manie à la perfection. Grâce à ce procédé, Fabrice Caro, sans avoir l’air d’y toucher, nous fait prendre du recul et conscience de l’absurdité de nombre de nos agissements, en particulier dans notre vie sociale.

    Non seulement je n’ai absolument pas été déçu mais j’ai fait durer le plaisir – le roman fait tout juste deux cents pages – en lisant quelques courts chapitres tous les soirs. Rien de tel pour décompresser. Si certains thèmes ont déjà été abordés par ailleurs, en particulier dans les bandes dessinées où il se met lui-même en scène, on ne se lasse pas de (re)vivre ce pensum qu’est le repas de famille revu par l’auteur. Des sujets aussi rebattus que la vie de couple prennent ici une dimension aussi comique qu’émouvante que j’affectionne beaucoup. Peut-être parce que je me retrouve assez dans ces personnages – assurément proches de l’auteur également – de losers sympas en grande partie inadaptés à la sauvagerie du monde d’aujourd’hui et à la difficultés des codes – parfois absurdes si l’on y réfléchit – régissant notre quotidien et en particulier nos interactions sociales.

    Le Discours, s’il est difficile à résumer tant l’auteur (à travers les réflexions intimes d’Adrien) part dans tous les sens, est un régal de lecture qu’il n’est pas difficile de conseiller.
    Commencez par ce roman ou par ses bandes dessinées, peu importe, mais si j’ai un tant soi peu éveillé votre curiosité, sautez le pas, lisez cet auteur !

    09/12/2018 à 22:40 4

  • L'été Diabolik

    Alexandre Clérisse, Thierry Smolderen

    8/10 A la fois récit d'espionnage et initiatique - le narrateur revient sur son adolescence, ses premiers émois amoureux, etc. - L'été Diabolik est un hommage au personnage de Diabolik, connus des amateurs de "fumetti", ces comics italiens populaires, ainsi qu'aux bandes dessinées et à l'univers graphique des années 1960. Alexandre Clérisse a travaillé son style pour proposer un univers tout en couleurs vives. Quelques planches, plus ambitieuses que les autres, sont un régal pour bédéphile. La BD aurait pu valoir pour son seul intérêt visuel. Mais c'était sans compter sur l'intrigue proposée par Thierry Smolderen, assez ambitieuse également, et qui prend peu à peu corps, jusqu'à un dénouement totalement imprévisible et très bien vu. Une belle découverte.

    06/12/2018 à 13:57 3

  • Blanc sur noir

    Kristine Kathryn Rusch

    8/10 Après leurs (més)aventures à Memphis et la mort de Martin Luther King, Smokey et le jeune Jimmy tentent de refaire leur vie à Chicago donc.
    Mais ici comme ailleurs aux Etats-Unis dans les années 1960, lorsqu'on a le malheur d'être né avec une peau un peu trop pigmentée, la vie n'est pas de tout repos. À travers le regard de Smokey et des autres personnages, Kris Nelscott nous donne à voir l'horrible réalité de la ségrégation encore à l'oeuvre. On ne peut louer ou acheter dans certains quartiers ; on ne peut faire ses courses dans tous les magasins ; on ne peut prendre tous les transports en commun. Et donc, on peut être un dentiste de bonne réputation et mourir assassiné dans un parc sans que ça n'émeuve plus que ça les forces de l'ordre. Même si quelques Afro-Américains commencent, à la marge et sans grand pouvoir, à travailler dans la police.
    Le contexte est très bien rendu et intéressera de nombreux lecteurs. L'intrigue – ou plutôt les intrigues, car l'histoire comporte plusieurs ramifications – concoctée par Kris Nelscott n'est pas en reste. Sur fond de racisme, cette histoire passionnante du début à la fin connaît plusieurs rebondissements dramatiques. Le roman, très épais au format poche avec ses quelque six cent cinquante pages, se lit finalement très rapidement tant l'histoire est prenante et les personnages attachants.

    Les éditions de l'Aube font bien de republier en poche cette série, initialement parue à partir de 2005. Se déroulant au sein de la communauté noire aux Etats-Unis à l'époque du mouvement des droits civiques, ces titres sont visiblement de qualité et méritent d'être lus.

    06/12/2018 à 13:48 4

  • Intempérie

    Jésus Carrasco Jaramillo

    9/10 Difficile de croire qu'il s'agisse là d'un premier roman tant cet Intempérie est écrit avec une grande finesse et maîtrisé du début à la fin. La tension est toujours palpable et la destinée des protagonistes, cruelle mais passionnante, en fait un texte puissant.

    04/12/2018 à 08:45 4

  • L'Année du lion

    Deon Meyer

    9/10 L'Année du lion est un excellent roman post-apocalyptique contenant néanmoins une intrigue criminelle – on ne se refait pas. Véritable page-turner, sa lecture est d'une fluidité totale et le dénouement, à la hauteur, nous permet de mieux saisir les motivations profondes qui ont poussé Deon Meyer à ressentir la nécessité d'écrire un tel texte. À lire sans aucun doute !

    01/12/2018 à 18:36 11

  • Deux femmes

    Denis Soula

    8/10 Bien que très court – 110 pages en petit format – Deux femmes est une véritable réussite, et l'écriture de Denis Soula, qu'on lit avec grand plaisir, donne sacrément envie de s'intéresser aux précédents romans de l'auteur, parus là aussi chez Joëlle Losfeld. En attendant les suivants...

    29/11/2018 à 10:18 3

  • Les Féroces

    Jedidiah Ayres

    6/10 Aussi puissant que dérangeant, ce récit, intéressant mais très difficile à lire par moments, aurait peut-être gagné à suggérer davantage qu'à montrer, à l'instar du Requiem pour Miranda paru il y a peu dans la même collection. Faisant penser à une espèce de Machete littéraire, l'humour en moins, ces Féroces se méritent et l'on n'a pas spécialement envie de se replonger de sitôt dans un autre roman de Jedidiah Ayres si l'auteur persiste dans ce genre. Mais d'autres l'auront peut-être ?

    26/11/2018 à 11:32 3

  • Smile

    Roddy Doyle

    8/10 Joliment écrit et sonnant souvent juste, Smile est un roman empreint d'une certaine mélancolie. L'histoire, d'abord banale, bascule ensuite dans un suspense psychologique intense conduisant sans mal le lecteur à un final bouleversant à plus d'un titre. Une belle réussite qui donne envie de poursuivre la découverte de l’œuvre de Roddy Doyle.

    23/11/2018 à 16:28 6

  • Le Diable en personne

    Peter Farris

    8/10 Dans Dernier appel pour les vivants, premier roman de Peter Farris paru chez Gallmeister en 2015, il était question de braquage et de néonazis. Ici, le point de départ est on ne peut plus classique : une jeune fille fuit des hommes prêts à tout pour faire d'elle un cadavre. Pourtant rebattu, l'auteur rend le sujet passionnant, en grande partie grâce aux deux personnages principaux, tous deux attachants à leur manière. Il y a donc Maya, jeune fille un brin candide mais pas bête, pleine de ressources quand il s'agit de sauver sa peau. Et il y a Leonard. L'ancien vit comme un ermite dans sa cabane avec un mannequin à qui il parle et fait à manger et une bonne collection d'armes à feu. Lors de ses rares virées en ville, il est autant raillé que craint et l'on ne sait plus très bien séparer légende et réalité à son propos. La sombre histoire de corruption mouillant le maire d'une grande ville jamais citée – Atlanta sans doute – n'est pas détaillée et n'est clairement pas le centre du propos. Elle est surtout prétexte à amener les divers personnages dans la présente situation. S'ensuit cavales, y compris souterraines, fusillades et autres scènes d'action dans lesquelles l'auteur est on ne peut plus à son avantage. Mais aussi quelques moments plus intimes et émouvantes, notamment dans la relation entre ces deux êtres solitaires chacun à leur manière, comme ce passage mémorable où Leonard part en ville avec son mannequin pour lui acheter des serviettes hygiéniques, à moins que ce ne soit pour Maya...
    On sent que Peter Farris prend beaucoup de plaisir à jouer avec les codes du genre – méchants retors à souhait, dialogues bien sentis, etc. – et le lecteur n'est pas en reste.

    Sans révolutionner le genre, Peter Farris nous propose avec Le Diable en personne un très bon roman noir, plaisant et diablement efficace.

    21/11/2018 à 16:51 11

  • Mauvaises graines

    Lindsay Hunter

    7/10 Mettant en scène des personnages quelconques dans leur vie quelconque, Mauvaises graines est un intéressant roman sur la vacuité et l'absence de perspectives. Lent dans son rythme mais plutôt prenant malgré tout, il connaît quelques rebondissements, glissant peu à peu vers le drame.

    17/11/2018 à 17:51 3

  • Rade amère

    Ronan Gouézec

    8/10 Le suspense n'est pas le maître-mot de ce joli roman noir mais la tension est néanmoins présente et Ronan Gouézec nous offre quelques rebondissements amenant rapidement le lecteur vers un final inévitable et détonant. Un premier roman réussi et loin d'être bateau qui donne envie d'en lire d'autres.

    15/11/2018 à 13:57 4

  • La Fille-Hérisson

    Jonas T. Bengtsson

    7/10 Allant à l'essentiel, ce court roman est une vraie réussite malgré son scénario pour le moins concis. On ne voit pas passer les cent soixante-dix pages, très visuelles, qui pourraient sans aucun doute faire de ce texte efficace un bon film.

    13/11/2018 à 11:21 1