Lucas 2.0

456 votes

  • Latinos Requiem

    Michel Koeniguer

    8/10 Ultra classique, ultra efficace.
    "Sergent Reyes ! Lieutenant Kotchenko !!! J'aimerais vous parler...".
    Nos deux flics trainent depuis trop longtemps dans les quartiers les plus misérables de Brooklyn. du coup, ils se sont un peu laissés aller, niveau corruption. Une affaire interne sur les bras, la toute nouvelle capitaine qui les alpague dès la première heure... Et en plus il va falloir faire le job, rapport à un dealer qui leur a demandé d'enquêter sur la disparition d'une de ses copine. Sale période...
    Une couverture qui ne paye pas de mine, des séquences vues et revues des centaines de fois au travers des dernières décennies, et pourtant…
    On a là une petite trouvaille très sympa, je ne me lasse jamais de ce type d'histoires, de flics pas clean serpentant dans les bas-fonds des mégalopoles, mais qui ont quand même quelques principes. C'est plaisant, c'est maitrisé, un petit artisan de la BD, le sieur Koeniguer, du genre qui me plait bien.

    08/12/2020 à 06:20

  • Black & white

    Igor Kordey, Darko Macan

    8/10 Poussière, gangsters, sang et tripailles à l'air.
    Bass vient d'être engagé par le colonel Helena, pour infiltrer et mettre fin aux actions criminelles d'un gang, sous l'identité de Bill Derby. Curieux, qu'on choisisse un homme de couleur... Pas tant que çà en fait, lorsqu'on apprend qu'il s'agit de bandits exclusivement noirs...
    Un western dans le pur style Italien des années 60 / 70, bien sanglant. L'histoire est très prenante, même si certaines actions nous font tiquer, quelque peu incohérentes. Et les dessins sont un peu trop "riches", trop fournis, avec un côté légèrement caricatural, qui m'a surpris au départ.
    Cela tranche en comparaison des couvertures, superbes.
    Mais le gros atout de cet album, cela reste les traits d'esprit dont font preuve Bass, le colonel ou ses ennemis, les répliques apportent un vrai plus au récit.
    J'espère que la suite est dans la même veine...

    08/12/2020 à 06:19 1

  • Le Chasseur de rats & Sous l'eau, les morts

    Mike Mignola, Patric Reynolds

    8/10 Classique et efficace (avec du surnaturel dedans).
    17 avril 1965, acte de naissance de Joe Golem. Dans un New-York alternatif, submergé par les eaux, un peu à l'image de Venise, les phénomènes étranges sont légion. En cette fin d'été, plusieurs enfants ont disparu. Notre détective va proposer ses services au foyer qui les accueillait.
    Soutenu par son mentor, Simon Church, les réponses se trouveront au plus profond de la cité engloutie...
    Un esprit polar américain des années 50 pas déplaisant. Une enquête passionnante, des flashback intrigants, des dessins dans le ton, du tout bon pour cette première partie.
    La seconde est de bonne facture aussi. C'est fluide, l'histoire, bien que fantastique n'est pas triturée dans tous les sens, on sent derrière tout cela une construction de récit intelligente. En découle des situations qui attisent notre curiosité, aussi bien dans ce présent surnaturel, qu'en Croatie, 500 ans auparavant.
    Et finalement, çà se lit beaucoup trop vite...
    Un album maîtrisé qui nous donne envie de connaître la suite, j'aurai préféré en avoir plusieurs sous la main pour dévorer l'histoire complète...

    05/12/2020 à 17:49 1

  • Corps et âme

    Jef, Matz

    8/10 Différent(e), encore que…
    Frank Kitchen est tueur à gage. Et efficace avec çà. Quelqu'un qui a de la gueule, des flingues et des c…
    Ah ben non, en fait. Je rectifie. C'était quelqu'un qui avait des c…, ...mais se les est fait zigouiller.
    Suite à son dernier contrat qui n'a pas plu à tout le monde, on lui a refait le portrait. Mais vraiment en totalité. Pas en mal, notez bien, c'est une femme à 100% dorénavant. Mais çà va légèrement le perturber, alors pour penser à autre chose, autant se donner à fond dans une petite vendetta.
    Juste pour le plaisir, et pour remettre les points sur les i...
    Après avoir rapidement assimilé l'idée directrice, un homme transformé en femme, on se rend compte que Matz, scénariste du "tueur", nous raconte une histoire... de tueur. Donc pas grand chose de bien nouveau sous le soleil. C'est bien fait, les dessins sont propres, une bonne BD.
    Ce qui me gêne un peu plus, c'est l'idée de base.
    C'est si horrible que çà, de se retrouver femme ? Perturbant peut-être, je dis pas, mais on sent un album plutôt écrit par et pour des hommes derrières ces bulles, notamment dans certaines réflexions ou ébats amoureux. Á notre époque, çà m'a un peu titillé, pas de quoi crier au scandale non plus.

    05/12/2020 à 17:47 1

  • Horrora borealis

    Nicolas Feuz

    8/10 Un peu de brutalité, dans ce monde de douceur.
    Suisse, de nos jours. Une prise d'otage est en-cours, au Festi'Neuch. Sur la grande scène, un cadavre. Celui du chanteur. Au mauvais endroit, au mauvais moment. Deux hommes sont encore présents. L'un tient un flingue, l'autre est à ses pieds.
    Mais c'est pas normal, aucun des deux n'aurait imaginé se retrouver dans une situation d'une telle folie. Que leur est-il arrivé, ce soir, pourquoi ce bain de sang ? La réponse se trouve en Laponie, à des milliers de kilomètres de là...
    Pour être honnête, ce n'est pas le genre de scénario qui m'attire au premier abord. Et là miracle, un peu comme avec "la mort selon Turner" en début d'année, c'est une agréable surprise. Un peu gore, il est vrai. L'auteur nous balade aussi quelque peu à certains moments, en jouant avec nos intuitions.
    Mais ce n'est pas si déplaisant, ces effets provoquant des réactions de notre part, ces surprises sont plutôt réussies.
    Alors maintenant, "la" grande question. La Laponie, avant cette lecture, j'y étais plutôt indifférent. Certains passages sur cette nature sauvage sont très plaisants, et m'ont fait envie de la découvrir. Pour de vrai. Sauf qu'après les pseudo-vacances qu'ont vécu les Walker, il faut probablement être un peu fêlé pour avoir envie de séjourner là-bas... Alors, j'irai ou j'irai jamais ? Lisez-le, et dites-moi si mes doutes sont légitimes, ou si j'en fais un peu trop...

    29/11/2020 à 19:34 8

  • Au revoir là-haut

    Christian De Metter, Pierre Lemaitre

    7/10 Grande guerre, sale guerre.
    1918 marque la fin du conflit, mais aussi un retour au foyer peu reluisant, pour ces soldats qui y ont perdu leur âme... ou beaucoup plus.
    On suit les destins croisés de trois d'entre eux, Maillard, Péricourt et Pradelle, dans leur vie d'après guerre, pas des plus jolie.
    Un petit air du "bon, la brute, et surtout le truand" changeants d'époque (mais de caractères, aussi). Une histoire triste et prenante, des dessins qui vont avec le thème, mais qui ne sont pas ceux que j'apprécie le plus.
    Du pour et du contre, donc, une lecture d'intérêt mais pas parmi mes préférées, à privilégier le livre à la BD, de mon point de vue.

    29/11/2020 à 19:20 2

  • Les dents du tigre

    Maurice Leblanc

    8/10 Irrésistible gouailleur (malgré ses défauts).
    Tout part d'un héritage exceptionnel. Celui de Mornington, personnage et aventurier haut en couleur. Qui dans son testament un tantinet excentrique, laisse le soin à Don Luis Perenna, camarade et ami à la légion, de retrouver son ou ses légataires.
    Un héroïque personnage, qu'on comparait volontiers à Arsène Lupin, décédé dans un incendie quelques années auparavant. Doué d'un superbe esprit de déduction, il va devoir s'en servir plus souvent qu'à son tour, les héritiers tombant comme des mouches, dès l'évocation de l'héritage...
    Arsène 1er, empereur de Mauritanie... rien que çà ! Je ne savais pas que notre bon Lupin avait conquis les colonies et la moitié de l'Afrique. Puis il rend le tout à la France, pour les beaux yeux d'une jolie fille. Bien chevaleresque, dites-moi...
    Bon, c'est le passage du roman où Leblanc est bien parti en cacahouète dans les pérégrinations de son héros.
    Une intrigue à tiroirs, où à chaque fois l'ingéniosité de l'auteur nous permet de découvrir le ou les vrais coupables... Avant de démonter son raisonnement, et de nous en offrir d'autres. C'est bien trouvé, mais cela offre quelques limites, la première partie du livre s'avérant plus intéressante.
    Un peu comme cet impayable Lupin. Il en fait toujours un peu trop. Mais comment lui en vouloir au final, c'est là tout son charme...

    28/11/2020 à 07:49 3

  • Chiens de prairie

    Philippe Berthet, Philippe Foerster

    8/10 Magistral, et malheureusement unique.
    "Salut. Moi c'est Jane. Calamity Jane. Et je vais te narrer c'te colossale histoire de J.B. Bone, en la triste année 1876, qu'a pas été ben formidable pour moi, en vérité.
    Et J.B., tu vois, y sera pas tout seul. Déjà y va être accompagné d'son pote Ben Donnigan, qu'est plus trop vivant, rapport à l'attaque de banque qu'ils ont foiré, ces deux idiots. En plus il a mon p'tit gars sourd-muet dans les pattes, Moïse, pour lui apprendre c'que c'est que l'humanité. Vu qu'il l'a perdu de vue depuis un bon moment, dans c'te vaste prairie.
    Ceux qui l'ont pas oublié en revanche, c'est tous ces rapaces de chasseurs de prime. Et çà risquait ben d'faire du vilain. Mais commençons..."
    Un superbe western, bien illustré par Berthet, son seul album dans ce registre.
    On était plutôt habitué à son excellente série centrée sur "Poison Ivy", basée dans les années 40-50, et il faut curieusement plusieurs pages pour se familiariser avec l'idée que l'on a basculé d'époque. Accompagné d'un Foerster impérial à la baguette, l'odyssée du vieux Bone, pleine d'imprévus, en devient mythique.
    Plus que dommage que l'on aie droit qu'à un "one shot", j'aurai tellement aimé lire une suite...

    28/11/2020 à 07:43 2

  • Maigret et l'Homme du banc

    Georges Simenon

    7/10 Faut pas être pressé...
    "Vous avez connu Louis Thouret ? Je crois bien que j'ai connu M. Louis ! Qu'est-il devenu au fait ? ... Il est mort." oups ! boulette…
    "Un homme si bien portant ! Qu'est-ce qu'il a eu ? Le cœur, je parie, comme mon mari... Il a été tué d'un coup de couteau, hier après-midi, pas loin d'ici."
    Re-boulette. Il y a de fois, vaut mieux pas s'enfoncer.
    Bon, on lui en veut pas à notre aimable concierge de la rue de Bondy, parce qu'elle l'aimait bien et qu'elle l'avait plutôt bien cerné, notre homme du banc. Un peu comme toutes les personnes qui le connaissait, d'ailleurs...
    Mais alors, si c'était un homme plutôt gai et plutôt gentil, qui a bien pu faire le coup, et pourquoi ?
    Visiblement, le rôle d'enquêteur à la PJ ne comporte pas que des bons côté. Á l'image qu'on s'en fait de planques qui s'éternisent par exemple, cet opus va vous apprendre... la patience. Comment dire. L'enquête ne va pas décoller tout de suite.
    Voire même pas du tout, pendant la majeure partie de cette lecture. Dommage, car les révélations que nous offrent la fin du roman sont plutôt intéressantes. Mais ce démarrage d'enquête... trop longues, les descriptions et investigations sur la vie de notre bonhomme... vraiment trop longues...

    26/11/2020 à 16:47 3

  • Retour à la terre

    Kurt Busiek, Ben Dewey

    8/10 Une montagne aux surprenants secrets.
    Où l'on quitte dès le départ nos magiciens, empêtrés dans leur guéguerre interne. Learoyd, le Grand Champion humain, et Dunstan, notre apprenti magicien à tête et corps de terrier sont entrainés par les flots déchainés, vers les montagnes.
    Un nouveau monde les attend, ainsi que de biens curieuses rencontres.
    Habile, ce changement de décor dans les premières pages. Des héros qui s'émancipent et satisfont grandement notre désir de curiosité. Des rencontres aussi, adieu bisons et magiciens de tous types, bonjour moutons, chèvres, et... créatures humanoïdes.
    Habituellement peu emballé par des histoires un peu trop fantastiques, cette série s'avère attirante par bien des aspects. Son originalité, cette dualité humain bestial dans ce monde animal civilisé, le plaisir de tourner les pages ne se dément pas du premier au dernier chapitre.

    26/11/2020 à 16:41 1

  • De griffes et de crocs

    Kurt Busiek, Ben Dewey

    8/10 Dur réveil sur terre, pour ces Mages dans les nuages.
    Elles sont 17. 17 cités flottantes, qui imposent leurs vues au reste de cette contrée, Autumnlands, tel un reflet de nos pays développés.
    Ce qui les tient en l'air? La magie… Sauf qu'à l'image de nos énergies fossiles, les sources de magie se tarissent, et présagent de lendemains qui déchantent. En particulier si les peuples qu'ils ont peut-être un poil trop exploités, décident de les accueillir à grands coups de massues.
    Sous l'égide de Gharta, avec les maigres ressources qu'ils leurs restent, une équipe va tenter de faire revenir la légende pour les guider, celui par qui toute leur puissance a vu le jour, le "Grand Héros"...
    Tous ces sacrifices, pour... çà. C'est çà le champion ? Ils idéalisaient un charismatique félin à crinière, Herculéen, et ils se retrouvent avec... c'te chose. Un humain. Mais pas n'importe lequel. Ils attendaient un guerrier, ils l'ont eu. Et un bien vicelard, eux qui espéraient du chevaleresque.
    Finalement, c'est ce qui leur fallait. Une bonne surprise que cette série, bien dessinée, même si le choix d'un jeune héros "terrier" surprend un peu au départ.
    Du suspense, une histoire maîtrisée, un côté fantastique, couplé à ces cités dans les cieux, qui me fait un peu penser aux œuvres de Miyazaki. En plus "bestial"...

    26/11/2020 à 16:32 1

  • La pâle figure

    Philip Kerr

    9/10 Au royaume des cinglés en tous genres, les malades mentaux sont rois (et légions).
    Bernie Gunther est appelé à la rescousse, pour une sombre histoire de chantage envers un homosexuel. Pas bon, en cette Allemagne nazie de 1938.
    Mais une autre affaire, des plus importantes, inquiète les instances au sommet du IIIe Reich. Est tenu secret le meurtre en série de jeunes adolescentes Allemandes, archétypes de l'Aryenne modèle. Rien moins qu'Heydrich et Nebe estiment que Gunther est l'homme de la situation, et planifient sa réintégration au sein de la Kripo (la police criminelle), pour tirer cette affaire au clair...
    Quand on approche d'un peu trop près d'Himmler, Heydrich et consorts on sent que cela ne va pas être une partie de plaisir pour notre fraichement promu Kommissar. Coups fourrés, coups foireux, persécutions, meurtres en tous sens, tout est possible dans l'Allemagne de l'époque.
    Et l'auteur s'en donne à cœur joie, pour pimenter l'existence de Bernie. Comme s'il avait besoin de çà, le pauvre. Lui qui a déjà bien du mal à se faire à l'idée que son pays part en sucette depuis un bon moment déjà...
    Dans la lignée du premier opus, J'ai aussi trouvé que les répliques étaient plus percutantes, et le rythme plus soutenu.
    Mais le plus hallucinant dans cette lecture, c'est qu'on sait que c'est de la fiction. Et pourtant, on se demande vraiment ou s'arrête la réalité, et quelle part de délire nous est contée ici.
    Des atrocités plus vraies que nature donc, un roman qui nous tient en haleine du début à la fin, du grand art de la part de Kerr.

    22/11/2020 à 15:09 9

  • Buffalo Runner

    Tiburce Oger

    8/10 La dure loi de l'Ouest.
    Après une attaque de pionniers, Ed Fisher, leur providentiel sauveur arrive un peu tard. Barricadé avec Mary, seule rescapée du massacre, et dans l'attente du reste de la bande d'affreux, le vieux pionner nous raconte son histoire...
    Une passionnante et triste aventure, que celle de notre cowboy solitaire. Á la manière du film "Little Big Man" avec Dustin Hoffman, auquel ce One Shot me fait beaucoup penser, cet Ouest sauvage va être démystifié.
    Dans ce style triste et attachant qui est un peu la marque de fabrique des auteurs, et dans lequel ils excellent.

    22/11/2020 à 15:03 1

  • Black Program

    Philippe Aymond, Laurent-Frédéric Bollée

    6/10 Come-back manqué.
    Bruno Brazil, agent secret, a vécu des moments difficile. D'où les séances de psy. D'où les nombreuses et frustrantes références à d'anciens albums aussi.
    Il décide de reformer son équipe de choc, le commando caïman.
    Et pour commencer, ils vont se heurter à un bien mystérieux et dangereux adversaire, qu'il va tout d'abord falloir identifier...
    Quand on reprend une icône de la BD, c'est plutôt pout la dépoussiérer. Or là, curieusement, on a l'impression qu'on a gardé un maximum de mauvais ingrédients de la série de base. Avancées technologiques connues de nos jours, mais insérées pour donner l'impression qu'on était au top des investigations secrètes dans ces années 70. Un peu facile. Dialogues assommants, Cases rigides, des sentiments (vie familiale de Bruno), réactions, ou scènes d'action, auxquelles on ne croit pas trop . Pas terrible.
    Après, l'histoire est recherchée, c'est le gros point fort. Mais soit il aurait fallu la fluidifier, soit faire deux tomes. Du coup, on s'ennuie un peu, avec cette lecture...

    22/11/2020 à 14:57 1

  • Wayne Redlake - 500 fusils

    Fred Duval, Fabrice Lamy

    9/10 Quand çà veut pas, çà veut pas. Et çà énerve...
    Wayne Redlake est tout guilleret. Après de dures années de labeur, notre cowboy va rejoindre son pote de toujours, Dude, avec qui il s'est arrangé pour racheter "una Cantina", pour une bouchée de pain. Adieu la poussière, et à lui la belle vie, le soleil, si possible en courtisant de sympathiques Mexicaines.

    Mais quand il arrive...
    - Il est où Dudley Barnes ? "Va donc voir du côté du cimetière"...
    - Eh Padre, qu'est-ce qui s'est passé ? "Vade retro Gringo, si tu pouvais brûler en enfer, çà m'arrangerait" (ToDoList : coller une baigne au Padre, un de ces jours...)
    - Et vous belle plante, qu'est-ce que vous faites dans ces parages un poil désertiques ? "Oh, gentil cowboy, au beau milieu de cette révolution Mexicaine, j'ai décidé d'interviewer El Guzano, le plus sanguinaire des généraux de Juarez. Vous pourriez pas un tout petit peu m'aider ?"
    - Bon, elle ressemble à quoi cette Cantina, on va p't'être se poser un peu... "Salut, moi c'est Cortapicos. Dis-donc, avant que je ne te bute, j'ai été un peu trop rapide avant d'envoyer 6 pieds sous terre ton pote Barnes. T'aurais pas entendu parler de 500 fusils qui nous permettraient de corriger ces malditos Franceses ? Tiens, au fait, ils sont pas mal ton flingue et ton cheval."
    - ...La cantina tient debout, c'est déjà çà... < Boum >...

    Y'a des jours comme çà, on aurait mieux fait de pas se lever. On a plutôt un poil envie de se foutre en pétard. Et un Vic Torugo < son nouveau surnom >, il vaut mieux pas le croiser sur sa route dans ces moments là...
    "… Finalement je vais poser ce cavalier sur la toile… je sens qu'il va animer la composition". Tu m'étonnes ! Un peu qu'il va l'animer ! Et çà nous entraine dans d'impériales situations, avec de l'action en veux-tu en voilà, des dessins magnifiques, une superbe aventure.
    Du grand art, ce western, presqu'aussi bon qu'"Adios Palomita". Mais là, vraiment, je chipote. Je voudrais surtout pas vexer Wayne...

    21/11/2020 à 19:18 1

  • Rennes-le-Château

    Jérôme Felix, Paul Gastine

    6/10 Complexe allégeance à Lucifer.
    "Dieu tout puissant"… non, ce sermon là, c'est fini. Le vrai pouvoir, c'est le diable. Pas dieu.
    Dans cette idée, le bras armé des nazis, la séduisante actrice Emma Calvé, est à la recherche des mystères se cachant derrière le "tableau de Poussin", clé vers ce pouvoir. Ainsi que des écrits d'anciens papes, qui permettront au IIIe Reich de faire chanter les plus hautes instances de la chrétienté.
    Sa route va croiser celle de notre héros, Constant, qui la connaît peut-être, lui, la clé de l'énigme.
    C'est en croisant le chemin d'une habile aventurière, que tout ce beau monde va mener ces investigations parallèles...
    Bon. Vous ne l'avez peut-être pas remarqué, mais j'ai eu un peu de mal à la résumer, cette affaire.
    Pas très simple, cette histoire de "puissance inimaginable de Belzébuth". Beaucoup de morts et de souffrances pour un bien hypothétique pactole.
    Sinon, le dessin est correct, fluide, mais au final, l'ensemble ne va probablement pas rester bien longtemps dans ma mémoire...

    21/11/2020 à 19:16 1

  • Goliat

    Mehdy Brunet

    8/10 Action, angoisse, violence. Un petit air de polar "à sensation" d'antan.
    San Francisco, Californie. Le couple Corvin bat de l'aile. Suite à la décision d'Abigaël d'effectuer des recherches en microbiologies sur une plateforme pétrolière, endroit ô combien isolé, David, ancien agent du FBI, va l'accompagner en espérant pouvoir recoller les morceaux...
    Pas si loin d'eux, les agents spéciaux Diaz et Munny sont à la poursuite d'un serial killer. Probablement un ancien des forces spéciales. Et ils nagent complètement depuis plusieurs mois dans leur enquête...
    Bon, déjà, on va dire que tout n'est pas parfait. Avec quelques raccourcis un peu faciles, ainsi qu'un nombre important de répliques et situations clichés.
    Heureusement, cela cache un intrigue fluide, plutôt bien construite, avec une histoire ayant différentes temporalités qui vont adroitement se rejoindre sur le final.
    Mettant aussi en avant des thèmes qui sortent un peu des sentiers battus, dons d'organes, extraction pétrolière, voire biotechnologies.
    Quelques défauts donc, mais lecture plaisante.
    Ah oui... en France, la loi bioéthique instaure un consentement présumé au don d'organes à sa mort. On se dit que c'est probablement une bien bonne idée, histoire d'éviter de faire naitre des envies de meurtre...

    16/11/2020 à 09:04 3

  • Red Dust

    Greg, Hermann

    8/10 L'icône de deux âges d'or. Ceux du Western, et de la BD franco-belge.
    Ce premier tome, Red dust, c'est d'abord une couverture d'anthologie. Puis, des dessins et une histoire qui transpirent les années 70. Et que c'est bon de retrouver cette ambiance.
    Celle des westerns Italiens, celle des magazines Spirou et Tintin, avec leurs séries qui m'ont marqué. On pourra dire ce que l'on veut, malgré la pléthore de titres actuels, cette période restera pour moi synonyme d'œuvres qui ont un supplément d'âme.
    On va donc suivre les aventures d'un nouveau cowboy solitaire. Qui se rapproche bien plus de l'homme à l'harmonica, que de Lucky Luke. Un "ours" qui va se découvrir une famille, au sein du ranch 666, grâce au petit monde gravitant autour de Comanche, la patronne.
    Et elle va devenir la notre, de famille. Durant 10 albums mythiques. Celle avec laquelle nous allons partager tant de joies, de peines, et surtout traquer du bandit à travers tout l'Ouest...
    Et pour commencer cette série, c'est pas les duels qui manquent ! Que du bonheur...

    16/11/2020 à 09:00 2

  • L'Attaque du Calcutta-Darjeeling

    Abir Mukherjee

    9/10 Un petit bijou de polar, ultra efficace.
    Au sortir de la grande guerre, le capitaine Sam Wyndham rejoint lord Taggart. Son ancien officier supérieur est dorénavant chef de la police de Calcutta. En Inde, bien sûr. Il a besoin d'un homme de confiance, au sein de ses rangs un brin gangrénés par la corruption.
    Pas le temps de s'installer, que MacAuley, l'homme à tout faire du vice-gouverneur des Indes est assassiné... De quoi ébranler le royaume.
    Et çà part direct sur une scène de crime. Pas de fioritures, çà c'est chouette.
    Notre ancien du "Yard" va faire très fort. Aidé il est vrai de ses deux acolytes. Digby, archétype de l'expat' à qui on a très souvent envie de foutre des baffes, et surtout son alter-ego Indien, Sat Banerjee. Qui fait plus que l'aider dans ses recherches.
    Selon un principe simple et efficace, plus on a de pistes, plus on a de chances de résoudre l'enquête. Sam côté dominants, Sat côté dominés.
    Un trio haut en couleur, une enquête à élucider extrêmement sensible, qui nous fait profiter d'une aventure aussi percutante qu'une Doum-Doum. Elle vous traverse le corps et transpose tout votre être au cœur des Indes. On y est, 'y a pas d'autre mot.
    La trouvaille, plus que l'intrigue, c'est de nous faire découvrir cette Inde en pleine mutation, au travers du regard neuf de Wyndham, fraichement débarqué de son Angleterre natale. Et on est fascinés par tous ces détails, tous ces mille et un joyaux qui lui sont révélés dans cette dépaysante contrée.
    Le gros plus, c'est les dialogues. Un festival de répliques percutantes. Si Mukherjee est aussi séduisant par la suite, je me précipite sur toutes ses parutions.
    Car c'est juste excellent...

    14/11/2020 à 19:56 11

  • Môth

    Christophe Bec, Xavier Dorison

    8/10 Bienvenue dans l'antre du démon.
    Bloqué à 1000m de profondeur, en attente d'une mort certaine ? Il suffit juste de renflouer ce sous-marin, et de trouver la sortie…
    Une créature mythologique plus effrayante que le diable est à vos trousses ? ... Là, je ne sais que dire...
    Le mieux est que vous lisiez cette excellente trilogie, qui nous distille un final des plus insolite, quand au sort de nos mariniers.
    Eux qui vont devoir faire des choix difficiles. Et nous conforter dans notre conviction que l'erreur est humaine, après tout...

    14/11/2020 à 19:54 1