L'Ecrivain public

(The Letter Writer)

5 votes

  • 7/10 De l'art de maîtriser les situations téléphonées…
    L'inspecteur Caine, fraichement muté à Big Apple durant la seconde guerre mondiale, doit s'occuper d'un meurtre lambda, qui va finalement l'éclairer sur des forces en présence et des luttes de pouvoirs insoupçonnées en ces temps troublés...

    Pas un mauvais roman, plutôt plaisant à lire, mais que de choses à redire.
    - Une pléthore de détails n'ayant aucun rapport avec l'enquête (heureusement çà s'estompe au fur et à mesure, agaçant quand çà revient néanmoins); on sent bien la recherche documentaire d'époque, mais on a bien du mal à se fondre dans ce décor.
    - On oubliera pas de punaiser une carte de New-York près de soi, parce qu'entre la 7th street, le 14th district, et tout le reste, bonjour pour se repérer...
    - On va aisément croiser tout le gratin New-Yorkais de l'époque, ce via de purs hasards bien pratiques.
    - Ceci associé au fait que les (peu de) connaissances de Woodrow permettront de débloquer toutes les situations plus que facilement. Il y aura des obstacles bien sûr, mais on sent à chaque fois que notre inspecteur n'est jamais trop mis en difficulté. Pa suffisamment selon moi, en tout cas.

    Roman correct néanmoins, plus appréciable pour son côté historique que pour son intrigue.
    Pour la partie mafia de l'époque, malgré les dessins je préfère me replonger dans les BD "ce qui est à nous" de Chauvel (ou de vieux Historia introuvables...), plus explicites. Pour l'incendie du Normandie et la peur des espions Allemands à l'époque, un des premiers Hitchcock, "la cinquième colonne", est parfait pour se mettre dans le bain.

    18/02/2023 à 22:48 Lucas 2.0 (456 votes, 7.7/10 de moyenne) 3

  • 7/10 Une histoire intéressante, un sujet qui accroche mais des personnages peut-être pas assez réalistes, d'autres qu'on aurait aimé connaître plus, des situations invraisemblables...
    Malgré tout ma lecture n'a pas été désagréable, c'est dire si le sujet est intéressant... si la promesse n'est pas tenue cela reste un bon roman qui nous emmène au moment de convergence entre les autorités et la mafia sur fond de guerre mondiale, dans les pas d'un flic tout juste arrivé à New York de son sud profond.

    05/07/2021 à 21:03 Camlot (97 votes, 7.4/10 de moyenne) 4

  • 7/10 Un roman atypique et original, avec un contexte historique que j'ai peu trouvé dans mes lectures à ce jour, une récit intéressant qui mélange des faits réels et une intrigue principale totalement imaginaire, des personnages passionnants car certains sont réels (j'ai passé pas mal de temps après la lecture à faire quelques recherches pour approfondir leur histoire). Le cocktail réunit donc beaucoup d'ingrédients prometteurs, et je ne sais pas vraiment dire pourquoi, mais la saveur du résultat ne m'a pas soulevé du fauteuil. Difficile pour moi de dire ce qui a manqué, dommage.

    10/07/2020 à 22:07 gamille67 (2418 votes, 7.3/10 de moyenne) 4

  • 9/10 Paru outre-Atlantique en 2016, The Letter Writer a connu un beau succès d’estime et même été élu meilleur roman policier de l’année par le New York Times. Premier roman de Dan Fesperman a paraître au Cherche Midi, L’écrivain public devrait ravir les amateurs de polars historiques. À la lecture, on ne peut s’empêcher de penser assez vite aux romans de feu Philip Kerr. De par le contexte bien sûr : la Seconde Guerre mondiale bat son plein en Europe et on commence à trouver curieux que des familles entières soient envoyées voyager en train on ne sait où. Outre-Atlantique, certains « patriotes » n’hésitent pas à soutenir financièrement le régime nazi depuis les États-Unis. Mais aussi de par le caractère bien trempé de Woodrow Cain. Comme Bernie Gunther, il a quelques difficultés à obéir à sa hiérarchie, surtout quand celle-ci lui semble prendre des décisions quelque peu suspectes. Plus opiniâtre qu’une mule, rien ne peut l’empêcher de mener à bien une mission, surtout si on essaye de l’en dissuader.

    L’intrigue, fortement inspirée par des faits réels, est passionnante du début à la fin et les rebondissements nous surprennent plus d’une fois. Les personnages sont bons. On pense à Cain bien sûr : charismatique, cynique parfois, à la fois rude et fragile – suite aux soucis de santé de son ex-femme, il prend son rôle de père très à cœur. Le personnage de Danziger, inspiré d’un personnage réel, est l’un des plus intéressants croisés dans un polar ces dernières années. Maîtrisant plusieurs langues à la perfection, il écrit des courriers pour des personnes fraîchement arrivées sur le sol américain et/ou illettrées. Confident d’une multitude de gens, de fait, il a accès à un nombre d’informations inestimables ce qui en font un allié de choc, mais aussi quelqu’un de dangereux pour des personnes qui ne voudraient pas que certaines choses s’ébruitent.

    Les lecteurs les plus férus d’histoire américaine ou connaisseurs de l’âge d’or du gangstérisme américain reconnaîtront sans peine quelques noms. En effet, une grande partie des bandits croisés dans ce récit ont vraiment existé, et il en va de même des personnalités politiques ou de la police. Même certains événements décrits au cours de l’histoire ont eu lieu en réalité.

    Journaliste de métier – il a longtemps été reporter de guerre – Dan Fesperman signe avec L’écrivain public un passionnant polar historique, solidement documenté sans jamais être rasoir. Ses 450 pages sont un régal et si l’auteur a d’autres romans de cette qualité sous la pédale, on ne peut que les attendre avec une certaine impatience.

    25/05/2020 à 22:43 Hoel (1163 votes, 7.6/10 de moyenne) 6

  • 9/10 Février 1942. Le policier Woodrow Cain, fraîchement muté à New York, se voit confier une affaire criminelle : le cadavre d’un Allemand vient d’être découvert sur les docks. Le limier noue rapidement contact avec Danziger, écrivain public, qui avait eu la victime comme client. Rapidement, les deux hommes en viennent à collaborer alors que les fantômes nazis sont de plus en plus présents de ce côté de l’Atlantique.

    Ce roman de Dan Fesperman est une pépite. Sa plume est un pur régal, sachant aussi bien décrire la ville new-yorkaise que les enjeux géopolitiques de l’époque, sans compter les âmes humaines. Cain, en policier usé, est en soi un modèle du genre : il a dû quitter son précédent poste suite à une arrestation qui a mal tourné, l’a laissé boiteux, et a engendré la mort de son collègue, Robert Vance, qui n’était autre que l’amant de son épouse. Il doit à présent, en plus de son métier, s’occuper de sa fille Olivia, et sans cesse se méfier de son beau-père, Harris Euston, un être qui a le bras long et cherche à lui nuire. Parallèlement, Danziger est également un protagoniste mémorable et mystérieux : érudit, au passé et à l’identité troubles, son physique, prématurément vieilli, n’en recèle pas moins des trésors d’énergie et de perspicacité. L’intrigue est également remarquable, et l’on comprend, avec les notes finales de l’auteur, que la plus grande partie des événements cités sont réels. Un entrelacs d’histoires où se mêlent gangsters, militants pronazis, mafieux prêts à conclure n’importe quelle alliance, et hommes politiques. Et l’on tourne la dernière page, rassasié de tant de connaissances de la part de Dan Fesperman, et repu d’un récit aussi dédaléen que brillant.

    Un petit bijou de roman, quelque part entre le noir, le thriller et l’espionnage.

    27/01/2020 à 17:40 El Marco (3430 votes, 7.2/10 de moyenne) 5