JohnSteed

631 votes

  • Châtiment

    Céline Denjean

    9/10 Qu’il est difficile de rédiger un avis différent de ceux issus de mes précédentes lectures de l’autrice, Céline Denjean enchaînant les sans-fautes. On rentre, encore une fois, en totale immersion dans cette double enquête où l’on découvre chaque détail, se joint à chaque procédure, suit tous les interrogatoires,…

    Double enquête, donc : celle menée par la gendarme Louise Caumont sur Marie-France Bellegarde, une quadragénaire, mère de famille très catholique. Elle doit rouvrir l’enquête car le meurtre avait trop vite été attribué à un tueur en série, le thanatopracteur.
    Parallèlement, Philippe Georgel, détective privé, enquête sur la disparition inquiétante de Roseline Blanc, une retraitée qui s’investit dans une association caritative à destination des personnes sans ressources.

    L’autrice a su encore une fois me mener par le bout du nez. Bien évidemment, et de manière statistique, le conjoint est le suspect idéal. Suivant son instinct, Louise Caumont va orienter son enquête sur cette famille catholique à l’éducation stricte et aux mœurs étranges. Mais Kléber Bellegarde possède tous les alibis et preuves montrant son innocence… Alors qui s’est inspiré du thanatopracteur ? Une enquête déroutante jusqu’à la fin.

    Céline Denjean a su, encore plus que pour ces précédents livres, harponner le lecteur grâce à ses deux enquêtes passionnantes mais aussi grâce à ses personnages attachants : Louise Caumont se démène à trouver la vérité, et ce détective privé, qui n’a pu intégrer la police, faute à quelques centimètres manquants, souhaite prouver ses talents. Vivement les autres enquêtes de Louise Cumont et pourquoi pas avec ce talentueux Philippe Georgel ?

    12/08/2024 à 14:06 6

  • RIP tome 6 : Eugène, toutes les bonnes choses ont une fin

    Gaet's, Julien Monier

    9/10 Eugène, c’est le balèze tout en muscle et en gueule de cette bande de fossoyeurs. Eugène, c’est le mec qui était au mauvais endroit au mauvais moment. Le fils qui vit avec sa « môman », le gentil qui a dû construire sa forte personnalité pour survivre. Et la vie ne lui a pas fait de cadeaux. Mais Eugène aura sa vengeance et la lumière sera faite sur toute cette histoire.

    RIP est une série de BD rondement bien ficelé et dessinée, avec des personnages remarquables et une histoire-intrigue captivante.

    08/08/2024 à 15:04 4

  • RIP, tome 5 : Fanette - Mal dans la peau des autres

    Gaet's, Julien Monier

    9/10 Fanette est la seule des protagonistes faisant l’objet d’un tome qui n’appartient à cette boîte de fossoyeurs des biens des « morts solitaires ». Non, Fanette est barmaid du troquet où se réfugient et déblatèrent la fameuse bande de cette étrange et lugubre entreprise.

    Fanette apparaît comme le personnage le plus touchant et courageux. On découvre les raisons de sa présence dans ce bar miteux. A l’image de cette série, où chaque tome dévoile une partie de mystère et apporte son lot de trouble dans cette histoire. La toile prend forme, Fanette reprend le flambeau d’Ahmed, Albert, sous ses allures juvéniles, est un être épouvantable. Et Eugène est appelé à la rescousse.

    Vivement le tome 6 pour connaître le dénouement de cette histoire décidément aussi prenante que remarquable.

    08/08/2024 à 14:22 3

  • Jeremiah Johnson tome 4

    Jack Jadson, Jean-Pierre Pécau

    8/10 Jeremiah Johnson « s’assagit » avec l’âge et décide faire la paix avec les Crew. Mais, les guerres avec les indiens continuent. Ces derniers décident de s’unir. Ainsi, les combats font rage. Jeremiah est rejoint par plusieurs trappeurs-chasseurs afin de combattre les Sioux et leurs alliés.
    Ce « mangeur de foie » est décidément un héros hors pair dans ce Ouest américain encore « sauvage ».

    06/08/2024 à 12:24 1

  • Jeremiah Johnson chapitre 3

    Jack Jadson, Jean-Pierre Pécau

    8/10 La capture de Jeremiah Johnson par les Crew a fait le tour des trappeurs de l’Ouest sauvage. Ainsi, une quarantaine d’entre eux vont se regrouper et, avec le « mangeur de foie » qui a pu prendre la fuite, vont venger cet affront.
    Jeremiah Johnson poursuit son chemin et décide de rejoindre les rangs de l’Armée de l’Union, juste le temps de se rendre compte que les montagnes lui manquent…

    Suite des aventures et de la vie de cette légende de l’Ouest. Une série captivante et bien mise en valeur qui permet d’en apprendre plus sur Jeremiah Johnson.

    06/08/2024 à 12:24 1

  • Jeremiah Johnson chapitre 2

    Fred Duval, Jack Jadson, Jean-Pierre Pécau

    8/10 Jeremiah Johnson poursuit sa vengeance et devient le « mangeur de foie », surnom provenant de la façon dont il tue les Crows, cette tribu ayant massacré sa femme.
    Ce tome consacre cette poursuite sanguinaire par un homme dont ces Indiens ont éteint tout espoir et qui n’est animé que par ce seul châtiment ultime : la mort par la pire des façons.
    Beaucoup d’horreurs et de haine dans ce tome 2.

    06/08/2024 à 12:23 1

  • Jeremiah Johnson chapitre 1

    Fred Duval, Jack Jadson, Jean-Pierre Pécau

    8/10 Jeremiah Johnson fait partie de mes films préférés. Mais Jeremiah Johnson n’est pas qu’un film. Il est un personnage qui a réellement existé. J’avais donc hâte de lire l’adaptation en BD de la vie de cette légende de l’Ouest.
    En 1843, Jeremiah Johnson débarque dans le Colorado. Sa rencontre avec Old Joe Hatcher s’avère décisive dans sa quête de devenir un véritable trappeur-chasseur. Il s’installe par la suite dans le Montana où il prendra pour femme, Cygne, la plus belle des Flateheads, tribu indienne avec laquelle Jeremiah Johnson réussira à se faire accepter.

    C’est le massacre de sa femme enceinte par les Crow et la vengeance qui fera de cet homme une légende. Un très beau premier volume, qui même s’il ne diffère pas du film de Sydney Pollack, permet de rentrer dans la vie de cet homme au parcours extraordinaire.

    05/08/2024 à 17:06 1

  • Personne ne meurt à Longyearbyen

    Morgan Audic

    7/10 Norvège, pays aussi froid que fascinant. Ses archipels, le cercle polaire, ses aurores boréales, sa faune exceptionnelle, qu’on en oublierait presque que des populations y vivent… et y meurent. Dans des conditions suspectes, parfois.

    Tout d’abord, dans l’archipel du Svalbard, près de Longyearbyen, le corps d’Agneta Sorensen, étudiante en biologie arctique, est découvert dévoré a priori par un ours.
    Ensuite, plus loin dans les îles Lofoten, c’est Åsa Hagen, ex-journaliste ayant couvert les plus récents conflits mondiaux, dont le corps est retrouvé sur une plage. Verdict : suicide.

    Mais deux personnes vont contester ces premières déductions : pour Nils Madsen, journaliste et ancien collègue et compagnon d’Åsa, la thèse du suicide ne tient pas ; pour Lottie Sandvik, enquêtrice au service de la police, il s’avère peu probable que l’étudiante ait été dévorée par un ours.
    Deux enquêtes parallèles ayant pour thème les enjeux environnementaux de notre XXIème siècle.

    Si l’intrigue ne m’a pas subjugué, la faute peut-être à des personnages peu attachants, ou à des enquêtes somme toutes banales, ou à des longueurs, ce sont le cadre écologique et le contexte politique (la présence russe sur ces territoires) qui m’ont le plus intéressés. Il faut dire que Morgan Audic a fait un travail de recherche et de documentation d’une précision remarquable. Et quand on sait que cette histoire s’inspire de faits réels. Glaçants.

    05/08/2024 à 15:41 7

  • Corruptions

    Colin Harrison

    8/10 Jack Whitman est l’archétype du golden boy. Au sein de la Corporation, la plus grosse société américaine en matière de communication, il est en charge d’effectuer une fusion avec une société allemande, qui assoira la puissance mondiale de Corporation. Et la réussite de ce projet de développement semble en bonne voie : les négociations avec les Allemands vont commencer. Cette nouvelle réussite professionnelle lui permettra de bénéficier d’une belle et généreuse augmentation.
    Si la vie professionnelle de Jack Whitman semble se dérouler avec facilité, il n’en va pas de même de sa vie personnelle. A peine 30 ans, et il est déjà veuf, ayant perdu sa femme enceinte et de la fille qu’elle portait, victimes collatérales d’une fusillade entre gangs.

    Un soir, rentrant en métro, il est subjugué par une jeune femme et sa petite fille, à qui il va proposer son aide. Dolores Salcines, c’est son nom, est belle et séduisante. Désespérée, elle va saisir cette opportunité. Or, à partir de ce moment, la vie de Jack Whitman va prendre un nouveau virage. Complétement obsédé par cette femme troublante, Jack Whitman va devoir conjuguer avec la vie tourmentée et insaisissable de Dolores et les discussions stratégiques pour la fusion. Or dans ce milieu des affaires, les frontières sont perméables. On peut être prêt à tout pour arriver à ses fins.

    Première œuvre de Colin Harrison qui, même si elle semble datée, montre déjà les qualités de l’auteur américain à proposer une histoire où machinations, manipulations, secrets,… servent d’ingrédients à la chute d’un homme « simple et ordinaire ». La fin m’a paru en dessous de ce que l’auteur proposera dans les livres suivants (Havana Room) mais malgré tout, j’ai vraiment aimé les coulisses du pouvoir et les stratégies déployées. Et c’est sans parler des péripéties de ce couple improbable. Pas un instant, je ne me suis ennuyé tant cette histoire est prenante. L’amour rend aveugle et ne semble pas faire bon ménage avec l’exigence de clairvoyance du monde cruel des affaires.

    01/08/2024 à 15:32 4

  • Et chaque fois, mourir un peu

    Karine Giebel

    8/10 Infirmier humanitaire, Grégory essaie de sauver des vies. Une ambition humaniste et dangereuse. Il parcourt le globe où un conflit menace les populations civiles, premières cibles et premières victimes. Et ce sont principalement les femmes et les enfants qui souffrent de ces conflits générés par et pour les hommes.
    Sauver des vies, c’est plus qu’un métier pour Grégory : c’est sa raison d’être, l’essence même de sa vie. Mais les horreurs qu’il côtoie, il va aussi les vivre dans sa propre vie familiale, avec les morts accidentelles de sa femme, Séverine, et de sa fille, Charlène.

    Il arrivera à surmonter ce malheur en se réfugiant dans son métier : sauver les autres, c’est redonner un peu d’espoir à cette et sa vie. Et c’est d’ailleurs lors d’une mission en Tchétchénie qu’il rencontrera ceux qui deviendront sa nouvelle femme, Zina, et son nouveau fils adoptif, Anton. Mais sa nouvelle vie familiale ne sera pas dénuée de malheurs : si sa précédente femme est toujours à ses côtés à le guider dans ses réflexions, Anton restera muré dans un mutisme post-traumatique, et Zina cachera ses sentiments. Les traumatismes des uns et des autres sont des bombes à retardement.

    Karine Giebel innove dans ce nouveau roman. Fini les huis-clos, l’autrice nous fait parcourir le monde et les conflits internationaux avec ses désastres humanitaires, du Rwanda au Kosovo, de l’Afghanistan à la Bande de Gaza. Certes, Grégory reste le personnage principal mais ce sont ces barbaries humaines qui sont le sujet central. Un roman qui m’a surtout plu pour cette approche plus journalistique et ces focus sur les conflits mondiaux. Si les horreurs humaines et les malheurs du personnage principal restent bien présents dans l’œuvre de Karine Giebel, j’ai ressenti, bien que du plaisir à lire ce premier tome, un essoufflement dans le talent de l’autrice à torturer son lecteur. A moins que le deuxième tome, avec plaisir, me contredise.

    31/07/2024 à 14:45 4

  • RIP, tome 4 : Albert – Prière de rendre l'âme soeur

    Gaet's, Julien Monier

    8/10 Dans ce 4ème volume, on découvre le personnage le plus discret de la bande de fossoyeurs des biens des « morts solitaires ». Albert, s’il est le plus effacé, n’en demeure pas moins, pour moi, le plus odieux et horrible personnage de la bande.
    Ce psychopathe nous explique sa vie et son intégration dans cette « entreprise » de la mort. D’ailleurs, la mort lui va si bien…
    Si ce 4ème tome ne fait pas avancer grandement l’histoire, écrite sous forme de puzzle, il sert de transition en intégrant les personnages qui suivront, Fanette et Eugène, qui, on l’espère, apporteront un peu de lumière sur cette sombre, mais passionnante, histoire.

    30/07/2024 à 13:48 2

  • RIP, tome 3 : Ahmed – Au bon endroit au mauvais moment

    Gaet's, Julien Monier

    8/10 Les précédents tomes nous présentaient la terrible fin d’Ahmed tout en l’entourant d’un voile mystérieux.
    Avec ce volume, on apprend, outre sa vie, les raisons de la présence d’Ahmed dans cette bande de charognards, tout en évoquant un nouveau mystère : la disparition d’Eleanor Gray.
    Décidément, cette série, en plus de sa qualité graphique, sait tenir le lecteur en haleine.

    30/07/2024 à 13:38 1

  • La Route

    Manu Larcenet

    10/10 Qui mieux que Larcenet pouvait rendre un parfait hommage à l’œuvre de Cormac McCarthy ? Les planches de l’auteur de BD retranscrit l’angoisse d’un père pour son fils dans ce monde apocalyptique, où la terreur se conjugue avec le désespoir. Ici, la vision d’horreur de cet après-monde décrit dans le livre est sublimé par les traits en noir & blanc et par des personnages effrayés ou effroyables. La route, livre magistral, possède désormais son incontournable pendant illustré. Magnifique !

    29/07/2024 à 13:35 6

  • Petit Joueur

    Jason Starr

    8/10 Mickey n’a pas une vie facile. Ayant perdu sa mère, décédée dans un accident de voiture, il se retrouve à vivre avec son père atteint d’Alzheimer. Il a dû abandonner (momentanément) ses études, pour subvenir aux besoins de la famille, en travaillant dans une poissonnerie. Comptant chaque dollar pour réaliser son rêve d’intégrer l’Université, il voit d’un mauvais œil cet Angelo, ce mafieux, qui lui demande de placer des paris pour lui. Et bien évidemment, ces paris sont foireux et en plus cet Angelo ne le rembourse pas. Il doit ainsi une coquette somme à son bookmaker et ne sait comment payer sa dette. Et pour Mickey, c’est le début des embrouilles et des magouilles…

    Dans ce Brooklyn des années 80, on suit Mickey, ce pigeon, dont tout le monde se moque et abuse. Une peinture réussie d’une bande de petits branleurs qui galèrent à gagner quelques dollars avec en toile de fond une violence qui prend de plus en plus d’ampleur. Un beau moment de lecture grâce à un talentueux Jason Starr.

    17/07/2024 à 15:41 5

  • RIP, tome 2 : Maurice - Les mouches suivent toujours les charognes

    Gaet's, Julien Monier

    8/10 Les salariés de cette société de vente aux enchères de biens des personnes mortes dans l’indifférence cachent tous des petits ou lourds secrets. Après Derrick (tome 1), c’est au tour de Maurice, dont on apprend les raisons pour lesquelles il a intégré cette boîte.
    On retrouve le fil conducteur de cette série, le vol de la bague, et les autres personnages se dévoilent un peu plus via les yeux de ce nouveau personnage principal. L’intrigue s’épaissit et on a hâte de connaître la suite et le sort de chacun des personnages.

    Ce tome 2 ne déroge pas aux qualités que j’avais appréciés dans le précédent volume, tant du point de vue du scénario que des dessins. Une série vraiment prenante.

    16/07/2024 à 14:58 2

  • RIP, tome 1 : Derrick - Je ne survivrai pas à la mort

    Gaet's, Julien Monier

    8/10 Derrick et ses collègues travaillent pour une étrange société de vente aux enchères de biens des personnes mortes dans l’indifférence (seule, sans famille ou héritiers). Ils doivent ainsi, comme des charognards, faire ce sale boulot, ingrat et répugnant, sous la vigilance des supérieurs. Malgré cela, un bijou manque à l’appel. Cette intrigue sert peut-être de fil conducteur de cette série BD.

    Dans ce tome 1, Derrick, personnage bougon, est le narrateur qui nous fait découvrir sa vie merdique et son boulot encore plus dégradant. Doivent suivre d’autres personnages dans les tomes suivants, permettant d’avoir une vision et compréhension d’ensemble de cette intrigue.

    Je ne suis pas un adepte de BD, mais au vu des critiques assez élogieuses sur cette série, je voulais faire personnellement mon point de vue. Je ne suis pas déçu ayant été assez emballé par cette intrigue, les personnages et l’ambiance sombre qui se dégage de cet univers glauque. A côté de ce scénario aussi atypique qu’attrayant, les dessins sombres siéent et contribuent à l’atmosphère général de la BD.

    16/07/2024 à 14:55 3

  • Cinq mois de décembre

    James Kestrel

    9/10 Quand j’ai abordé la lecture de ce livre, je ne m’attendais pas à être aussi captivé par cette histoire.

    Tout démarre en ce mois de décembre 1941 par un crime sordide dans l’archipel d’Honolulu, dont le territoire n’est pas encore intégré aux Etats-Unis. L'inspecteur McGrady, un tout jeune policier, est sommé par son supérieur de résoudre ce double homicide, celui de Henry Kimmel Willard et d'une jeune femme japonaise. Si ces meurtres sont atroces, le mystère qui les entourent s’avère être un vrai sac de nœuds.

    Alors que l’effervescence bat son plein sur l’île en cette veille d’attaque de Pearl Harbor, l’enquête de McGrady va l’embarquer à Hong-Kong et à Tokyo. Et pendant 5 années, où les mois de décembre vont être cruciaux, alors que l’enquête aura été quasiment mise au rebut, il aura à cœur de faire la lumière sur cette affaire.

    Si l’intrigue à elle-seule est envoûtante, le contexte historique, merveilleusement abordé par l’auteur, est captivant. James Kestrel nous détaille de manière passionnante cette enquête et a su emmener le lecteur dans des contrées où il pose rarement ses yeux (Hong-Kong envahi par les Japonais, le Japon bombardé). Il a su ajouter subtilement une dose de passion, et exploiter un personnage très attachant.

    Je ne peux que vous conseiller ce livre et caresser l’espoir que James Kestrel nous offrira un autre livre très rapidement (et pourquoi pas retrouver McGrady qui ferait un parfait héro d’une série).

    15/07/2024 à 14:30 9

  • Sauve-toi !

    Kelly Braffet

    8/10 Les deux frangins Cusimano, Patrick et Mick, vivent dans la maison de leur père. Ce dernier, après avoir commis un accident mortel et été dénoncé par Patrick, purge sa peine de prison. Si la relation entre frères est tendue à cause de cette trahison, c’est leur situation précaire qui est au cœur de leurs échanges. Mick a rencontré Caro qui a besoin de vivre pleinement cette relation. Patrick, lui, vit d’un petit boulot de nuit dans une station-service. Renfermé, Patrick va être encore plus perturbée par sa rencontre avec Layla, cette jeune gothique en pleine révolte post-adolescence. D’autant que la copine de son frère ne le laisse indifférent non plus. Patrick est perdu dans ses sentiments et sa vie, qui elle, ne lui offre pas un avenir très rose.

    Layla joue quant à elle à l’effrontée, au grand dam de ses parents, fervents pratiquants (le père est pasteur). Et quand elle ne joue pas avec les sentiments de Patrick, c’est à sa sœur cadette Verna que Layla prêche la « sainte » parole du Mal, sexe, alcool, mensonges,…

    Sauve-toi ! est un roman social noir, dont le destin des personnages est profondément ancré à leur milieu social sans avenir, ou aux maigres espérances. Leur seul choix : se résigner, baisser la tête et vivre tant bien que mal. Et croiser les doigts que le malheur, qui leur colle aux bask’ comme un mauvais chewing-gum, ne s’acharne pas sur eux de la pire des manières. Un roman aussi beau que pesant, une lecture aussi addictive qu’éprouvante. Sauve-toi ! se doit d’être lu.

    12/07/2024 à 10:57 2

  • Il s'appelait Doll

    Jonathan Ames

    7/10 Romancier et scénariste, Jonathan Ames possède une certaine renommée aux States, son pays, notamment grâce à l’adaptation de son livre Tu n’as jamais été vraiment là.
    Avec Il s’appelait Doll, l’Américain se lance dans le polar classique des années 30, avec Happy Doll, ex-flic devenu détective privé qui officie dans le Los Angeles contemporain, tout en arrondissant ses fins de mois en étant gardien de nuit des salons de massage asiatique. Happy Doll est l’archétype du privé qui se fourre dans des situations improbables et que l’on suit avec délectations. Chapitres courts, dialogues prédominants, le côté scénarisé prend le pas chez l’écrivain. D’ailleurs une adaptation ciné ou en série ne serait pas une surprise.

    Concernant l’histoire, Happy Doll s’est proposé par son meilleur ami Lou Shelton de lui offrir un rein. Le temps de la réflexion et Lou meurt dans les bras de Doll, assassiné d’une balle dans le bide. Mais la présence sur le corps sans vie de son ami d’un diamant valant une petite fortune intrigue le privé. Et les cadavres vont se suivre et coller aux basques de Happy Doll.

    On ne s’ennuie pas une seule seconde dans ce sympathique petit polar avec ce personnage attachant. C’est donc avec plaisir que j’apprend que Jonathan Ames a déjà concocté une suite.

    09/07/2024 à 14:18 2

  • Âpre monde

    Franck Bouysse

    8/10 2ème volume du projet de trilogie consacrée à Elias Grennhill, Âpre monde se pose comme le roman de la transition. Même s’il développe une histoire mélancolique attachante, on sent que l’écrivain n’a pas voulu (pu ?) trop se dévoiler. Oui, on ressort frustré d’un livre avec seulement 220 pages au compteur d’un écrivain qui sait chiader ses histoires quand il le faut. On reste sur notre faim et va devoir attendre plusieurs mois avant d’avoir entre les mains le dernier volume pour connaître le (triste ?) sort d’Elias Greenhill.

    Malgré tout, il convient de reconnaître la qualité et la solidité de ce roman qui se focalise sur cette histoire d’amour avorté entre Elias et Elisa. S’étant quittés sur une promesse de jeunesse non tenue, à son retour de France, Elias se rencontre que les sentiments sont demeurés intacts. Elisa, mariée, souffre également de ces sentiments inavoués. Un drame quand cet amour s’avère aussi impossible que féroce.

    Histoire d’amour somme toute classique, Âpre monde prépare lentement l’ultime volume et son dénouement (drame ?) final et vaut surtout pour son écriture qui se rapproche beaucoup du nature writing des écrivains américains. Vivement la sortie du dernier tome de la trilogie !!

    08/07/2024 à 14:17 2