JohnSteed

553 votes

  • Une Patiente

    Graeme Macrae Burnet

    6/10 Cela fait un an, à peine, que j’ai découvert l’écrivain écossais et que je me régale de ses œuvres et de son style si unique. Car Graeme Macrae Burnet sait harponner son lecteur par ses histoires uniques, son humour so scottish, et surtout, ce qui le différencie des autres auteurs contemporains, l’origine de ses livres : des œuvres exhumées de caisses par des héritiers, des affaires de familles… Bref, Graeme Macrae Burnet se prône comme un passeur, un collecteur de documents, un intermédiaire des livres qu’il rédige sous sa plume. Derrière ce détachement, se cache un vrai talent….

    Une patiente n’échappe pas à cette règle. En 2019, l’Ecossais nous informe d’un mail reçu d’un amateur lui apportant matière à un livre : les cahiers rédigés par sa cousine sur l’enquête concernant le suicide de sa sœur qui suivait une thérapie auprès du troublant psychothérapeute oublié des années 1960. Et l’Ecossais nous offre la lecture de la vie de Collins Braithwaite, des cahiers de Rebecca Smyth.

    Si ce livre est attachant et la lecture est prenante, j’ai trouvé que Graeme Macrae Burnet était en petite forme. Le cadre du Londres des sixties aurait pu être plus exploité, et les attentes aux interrogations du lecteur se font encore attendre…. Un roman secondaire dans l’œuvre de l’Ecossais qui était jusqu’ici irréprochable.

    08/05/2022 à 18:58 6

  • Une Petite société

    Noëlle Renaude

    7/10 Deuxième plongée dans l’univers du noir pour Noëlle Renaude. Après Les abattus qui ne m’avait pas laissé insensible, Une petite société m’a déstabilisé, tant ce roman est étonnant.

    Tout d’abord par son approche de l’histoire singulière et déroutante. On découvre par Louise, l’histoire de Tom, handicapé mental, et le drame familial dans cette maison bourgeoise qu’elle observe, épie même, de la fenêtre de son bureau. Louise, employée comptable dans une usine de brioche à la cannelle, rapporte à son collègue, complétement étanche à cette intrigue, ses explications hypothétiques des faits et gestes des membres de cette maisonnée : femme enceinte, disparue, homme stylé anglais et son chauffeur qui disparaît, re-femme enceinte, et cet enfant qui enlève sa petite voisine… Un drame domestique que Louise dissèque avec délectation, une manière à elle de vivre par procuration.

    Au bout de 50 pages (des 350 que compte le livre), l’histoire présentée par Louise me semblait avoir atteint le dénouement final. Et puis, s’enchaine un tableau de personnages que Noëlle Renaude tisse comme une toile d’araignée. Chaque protagoniste ayant un lien avec un autre, etc… dans cette petite histoire. Chacun apporte son lot de mystère et épaissit l’intrigue. Une originalité appréciable mais cette multitude de personnages peut noyer le lecteur voire le perdre ou le trouver coincé dans cette toile d’araignée.

    Pour couronner cette affaire, l’auteure offre un style d’écriture où les paroles et les descriptions s’enchainent sans distinction ou séparation. Si cela crée du rythme et pousse le lecteur à tourner les pages plus rapidement, cela l’incite surtout à encore plus de concentration.

    Je reste ainsi mitigé entre l’originalité du procédé, l’atmosphère sombre et attachante et une lecture assez éprouvante.

    16/02/2023 à 15:29 3

  • Une Promesse

    Sorj Chalandon

    7/10 Je n’ai pas trop envie de dévoiler la trame de ce livre, car Sorj Chalandon a tissé son roman, comme une toile d’araignée : délicatement et avec patience. L’auteur peint l’ambiance, présente ses personnages, ces amis qui rendent visite à Fauvette et Etienne dans cette demeure de Ker Ael.

    Il faut attendre les trois quarts du livre pour que le lecteur découvre cette promesse, ce lien d’amitié pure et solennelle. Un livre écrit tout en retenu, où l’important se lit entre les lignes. Un livre intime et introspectif.

    12/09/2022 à 09:12 3

  • Une putain d'histoire

    Bernard Minier

    7/10 J’ai découvert cet auteur très récemment avec son premier livre, Glacé. Un livre que j’ai trouvé plaisant sans pour autant être tombé sur une histoire détonante. C’est donc avec une curiosité certaine et une attirance pour ce titre racoleur que j’ai lu cette « Putain d’histoire ».

    Si Bernard Minier intègre tous les ingrédients d’un page-turner efficace, les ficelles de l’intrigue sont trop grosses voire trop faciles pour avoir succombé aux charmes du livre. Car malgré tout, il n’en manque pas. Cette bande de jeunes, style Club des Cinq, ayant prêté serment de découvrir ensemble la vérité, cette bourgade de l’Etat de Washington avec ses îles, ses phares, ses orques… Oui, l’atmosphère, l’ambiance, et le meurtre sordide d’une jeune fille et l’accusation du jeune héros… Tout était bien en place pour tourner les pages le plus vite et connaître le dénouement.

    Mais voilà, je n’ai pas trouvé cette putain d’histoire crédible à cause de facilités dans l’explication et de incohérences dans l’intrigue (relisez le début après avoir lu la dernière ligne). Encore une fois, je tombe sur une histoire plaisante sans tomber sur une intrigue qui aurait mis en émoi tous mes sens littéraires.

    15/06/2022 à 16:12 4

  • Une saison pour les ombres

    R. J. Ellory

    7/10 Jack (ou plutôt Jacques) Deveraux est un enquêteur dans les assurances. Installé au Québec, il reçoit un appel de la police de Jasperville. Son frère, Calvis, qu’il a laissé il y a 26 ans dans ce coin reculé du Canada, où règnent le froid, la nuit et l’obscurité la majorité de l’année, a été incarcéré.

    Jack abandonne tout pour le rejoindre et comprendre ce qu’a fait Calvis pour se retrouver dans cette situation. Le retour dans ce village de 5 000 âmes le plonge dans l’histoire de sa famille, venue dans cette citée minière, où l’hiver dure quasiment 9 mois dans l’année, dans les années 70. Il repense aux drames survenus peu de temps après : les morts de ces jeunes filles, éventrées, lacérées, que l’on retrouvait sur plusieurs années. Pour certains, les plus rationnels, les responsables ne pouvaient être que les loups, voire des ours, en tous les cas des bêtes sauvages qui s’en prenaient à ces jeunes filles. Pour d’autres, comme le grand-père de Jack, ce ne pouvait être que le wendigo, le mauvais esprit issu des légendes et contes du peuple inuit.

    Si revenir sur ces terres est une terrible épreuve pour Jack, ce n’est pas seulement parce qu’il va retrouver le seul survivant de sa famille qu’il a lâchement quitté la veille de ses 11 ans, c’est surtout parce qu’il va se confronter à ce qu’il a abandonné : le malheur qui collait à la peau de sa famille.
    Pendant plus de 26 ans, l’enquête au gré des officiers de police qui se succédaient régulièrement tous les deux ans, n’aboutissait pas. Pas assez de personnel, pas assez de moyens et surtout pas envie de trouver la vérité. Mais comprendre la situation de Calvis, c’est nécessairement trouver la vérité pour Jack. Ça passera par l’obligation d’arrêter de fuir les autres et de se fuir.

    Atmosphère sombre et glaciale tout du long de Une saison pour les ombres. Je regrette toutefois que le livre peine à démarrer, car pendant la première moitié, RJ Ellory se cantonne à dépeindre l’ambiance des lieux (JespèreVille devenant DesespèreVille) et de la famille Deveraux alors que l’intérêt réside plus dans l’enquête sur ces meurtres atroces. Ce livre que les critiques rapprochent au chef d’œuvre Seul le silence est loin de bénéficier d’une telle reconnaissance pour ma part.

    27/06/2023 à 11:25 5

  • Une terre d'ombre

    Ron Rash

    9/10 Laurel et Hank Shelton vivent dans une terre d’ombre : un vallon maudit. Un lieu où les arbres périssent, où il faut travailler encore plus dur la terre pour (sur)vivre. Un lieu qui, depuis plusieurs années, n’a pas épargné la famille Shelton : les parents sont décédés laissant aux deux jeunes frère et sœur ce maudit héritage. Hank revenant des tranchées d’Europe avec une main en moins ; et Laurel considérée comme une sorcière, à cause de sa tache de naissance. Dans cette contrée où les préjugés vont bon train, on est près à tuer pour moins que ça. Ces deux êtres se fondent dans cette terre au funeste destin.

    En cette fin d’été 1918, Laurel sauve d’une mort certaine un joueur de flûte muet. C’est comme si un arc en ciel se présentait à elle. Walter doit retourner à New-York, quelques billets lui permettant de prendre ce précieux billet de train.

    Ces trois êtres déchirés que le destin et surtout cette sombre destinée a réunis vont savoir apporter de l’espoir dans cette contrée aride. Mais personne ne peut échapper au sort que la vie leur a réservé…

    Comment pourrais-je ne pas tarir d’éloges Ron Rash? Surtout si l’auteur/poète continue à nous offrir ces lectures de la qualité de Une terre d’ombre. Car même si ce livre présente une histoire des plus tristes et malheureuses, comme sait nous fournir la vie, il est écrit comme seul un maître de la poésie peut le faire. Car Ron Rash nous offre ici un roman noir où la lumière n’a pu, le temps de quelques pages, éblouir le lecteur d’un éphémère optimisme, mais où la beauté et le sublime transpirent chaque ligne d’une lecture mémorable…

    25/04/2021 à 20:56 3

  • Une terre si froide

    Adrian McKinty

    8/10 Après avoir lu et découvert Sean Duffy, avec le troisième tome de la série écrite par Adrian McKinty, je continue la découverte des enquêtes menées par ce policier avec ce premier livre de la série, Une terre si froide. Et cela ne m’a en rien gêné dans ma lecture.

    Etre policier catholique au début des années 80 dans une Irlande où le catholicisme est plutôt dans le camp des « révolutionnaires », c’est une situation délicate pour Sean Duffy. De plus, il vit dans un quartier protestant. Ainsi, chaque matin, il vérifie si sa voiture n’est pas piégée, avant de se rendre au commissariat.
    Sean Duffy se voit confier avec ses collègues l’enquête sur le meurtre d’homosexuels mutilés. Une investigation difficile car l’homosexualité était un délit, et mis de côté par les médias qui préfèrent se focaliser sur les grévistes de la faim de l’IRA. Mais elle lui permettra de rencontrer la belle et catholique médecin légiste et de croiser une autre affaire, celle d’un suicide d’une femme d’un ex-martyr de la cause indépendantiste.

    Si ce premier opus est captivant, où Adrian McKinty raconte avec brio la tension de l’époque entre Anglais et Irlandais, j’ai trouvé le sarcasme et l’humour de Sean Duffy moins développés que dans Ne me cherche pas demain. Je poursuivrai cependant et avec plaisir la lecture des enquêtes de ce policier somme toute attachant.

    18/01/2022 à 17:07 9

  • Venge-Moi

    Patrick Cauvin

    9/10 Si j’ai eu du mal à rentrer dans le livre, c’est pour mieux rester scotché à la dernière page du livre. Car cette histoire est d’une tristesse addictive. Car la promesse faite par Simon à sa mère sur son lit de mort est tellement humaine que l’on est partagé entre compassion et horreur. Cette rescapée des camps de la mort a fait jurer à son fils de retrouver et de tuer la femme qui l’a dénoncée, celle par qui le malheur est arrivé, celle qui a détruit sa famille, sa vie… C’est grâce à une vieille photo que Simon va retrouver celle qui fut une amie de la famille…

    Mais l’histoire ne s’arrête pas là, ce n’est pas une « simple histoire » de vengeance. C’est un drame qui se profile. Mais c’est plus qu’un drame. C’est un véritable malheur que le lecteur découvre au fil des lignes, agrémenté de différents rebondissements. Que de surprises et de stupéfaction au fil de la lecture de Venge-moi. On en sort véritablement et profondément secoué.

    17/07/2021 à 15:07 5

  • Ville sans loi

    Jim Thompson

    8/10 David McKenna, surnommé Bugs, débarque un jour dans cette bourgade nommée Ragtown. Une demi-heure plus tard, il est derrière les barreaux. Mais ce n’est pas non plus une surprise. Bugs est un habitué des prisons du Texas. Ce qui est plus surprenant et inhabituel, c’est quand le shérif adjoint, Lou Ford, malgré son passé judiciaire, lui offre sur un plateau le poste de responsable de la sécurité de l’hôtel de la ville, l’hôtel Hanlon, du nom de son propriétaire. Le patron, devenu riche grâce au pétrole qui a été découvert il y a une dizaine d’années dans le coin, est vieux et immobilisé dans son fauteuil roulant. Mike Hanlon a besoin d’un détective dans son hôtel, non pas pour sécuriser les clients, mais plus pour lui : marié récemment avec Joyce, il craint pour sa vie.

    Logé, nourri, blanchi, Bugs prend à cœur de réaliser au mieux ses nouvelles fonctions. Pourtant l’affaire est délicate. Après que le gérant lui ait indiqué que le comptable a volé 5.000 $, ce dernier met fin à ses jours en sautant du 10ème étage devant les yeux du détective. Bugs, en habitué des sales situations, sent qu’il doit faire profil bas : ce ne serait pas étonnant qu’il puisse être accusé de ce suicide. Et en plus, il reçoit des lettres de chantage lui demandant les 5.000 $. Et tout le monde peut être derrière cette affaire : Joyce Hanlon, la jeune femme du patron, qui essaie de le séduire, Lou Ford, le flic corrompu, Rosie Vara, la femme de ménage au sang noir. Pas facile pour Bugs d’y voir clair surtout qu’Amy Standish, l’amoureuse du shérif, semble très attirée par le privé. Et il faut qu’il voit qui pourrait en vouloir à Mike Hanlon.

    Ville sans loi est un roman qui part merveilleusement dans tous les sens, aux personnages les plus subliment décalés, allant de femmes fatales aux personnages les plus étranges, sans parler de l’atmosphère les plus intrigantes : c’est du Jim Thompson, tout simplement. Le simple nom de cet auteur doit suffire à lire ce livre même si Ville sans loi ne fait pas partie des chefs d’œuvre du maître du polar américain. A noter que bien qu’écrit 3 ans après L’assassin qui est en moi, ce livre reprend les mêmes personnages mais les situe avant.

    23/06/2018 à 09:26 4

  • Wannsee, 1942

    Stéphane Perger, Tarek

    9/10 Marchand poursuit l'interrogatoire de Sir Arthur Benton, ce traître anglais qui a travaillé avec le régime nazi. Marchand veut savoir ce que faisait l'Anglais à Wannsee, en 1942, lors de cette conférence où la solution finale fut décidée. Marchand et son équipe le suivait à la trace, à la demande de de Gaulle, sans pourvoir lui mettre la main dessus. Sir Arthur Benton nie toute implication. Il souhaitait se rapprocher de l'Amiral Canaris et du Docteur Stuckart afin de concentrer le combat contre le seul communisme : la question juive était une erreur stratégique pour Benton, il fallait concentrer l'effort sur le front oriental. Le doute s'installe…

    On continue, dans ce deuxième tome de la série Sir Arthur Benton, à suivre Marchand qui essaie d'abattre cet espion anglais à la solde des nazis. Il aura la dure épreuve de se trouver aux abords du camp d'extermination de Chelmo. Des dessins sans concession avec toujours un scénario impeccable.

    17/04/2018 à 21:01 2

  • Yeruldelgger

    Ian Manook

    7/10 Le commissaire Yeruldelgger, au passé torturé et rempli de malheurs, doit mener une double enquête : celle de la découverte du corps d’une jeune fille de 5 ans enterrée au milieu des steppes et celle du meurtre de 3 Chinois émasculés dans la capitale Oulan-Bator.

    Ce premier volet de la série dédiée à ce personnage au caractère bien trempé permet de mieux appréhender un pays coincé entre la Russie et la Chine, aux richesses culturelles multiples (les nomades, les coutumes ancestrales, …) que Ian Manook nous dépeint avec talent. Pour moi, découvrir ce pays méconnu, son histoire et ses atouts économiques, fut plus intéressant que les enquêtes en elles-mêmes. Je continuerai malgré tout à lire la série.

    28/11/2021 à 19:34 4

  • Zanzara

    Paul Colize

    8/10 Un roman au rythme effréné, aux personnages attachants, à l’intrigue qui pique la curiosité. Avec un style coup de poing et à l’humour noir. Normal il est signé du belge Paul Colize.

    Fred est un jeune journaliste, un peu tête brûlée. A la recherche de scoop, il se rend à un rendez-vous. Il y découvre un cadavre, une balle dans la tête. Pour la police, c’est un suicide. Fred n’y croit pas une seule seconde. Il va mener son enquête, entre soirées déjantées avec ses collègues et rendez-vous avec sa belle libraire mariée… On s’attache à Fred, à ses déboires amoureux, et ses pérégrinations journalistiques. Bref, Zanzara est une réussite de l’auteur belge. Encore une fois.

    28/11/2021 à 19:09 6

  • Zoo Station

    David Downing

    7/10 John Russell, journaliste anglais, vit en Allemagne depuis plus de 14 ans. Il a épousé une Allemande dont il est séparé et avec qui il a eu un fils, Paul, qui fait partie des Jeunesses hitlériennes. Actuellement en couple avec une très belle actrice au modeste talent, Effi Koenen, John Russell bénéficie d’un statut particulier qui lui permet de voyager librement dans cette Allemagne qui voit la montée en puissance du nazisme et avec, la crainte d’une prochaine guerre.

    En ce début 1939, John Russell est à Dantzig pour réaliser quelques articles journalistiques pour ses éditeurs anglais et américains. Il est approché par Evgueni Chtchepkine, des services secrets russes. Ce dernier lui propose de consacrer plusieurs articles sur la population allemande afin que le peuple russe puisse se comparer à elle et constater qu’il existe peu de différences entre ces deux peuples : l’idée est de préparer les Russes à un éventuel Pacte germano-soviétique. Grassement payé, et par nostalgie avec ses anciennes sympathies pour la cause communiste, Russell accepte. Les SA et les services secrets britanniques, informés de ce projet, lui demande de lui faire passer ces projets d’articles.

    Contacté par son ami de l’ambassade anglaise à Berlin, Dough Conway, John Russell se voit lui rendre un service qui changera profondément son rôle dans ce Berlin d’avant-guerre : donner des cours d’anglais à une famille juive, les Viesner, dont le mari avait sauvé la vie de la femme de Conway.
    Russell se consacre ainsi à la rédaction de ses prochains articles pour les services secrets russes, ses cours d’anglais, entre les matchs de l’Herta Berlin avec son fils et les soirées consacrées à sa compagne Elfie, et à ses collègues journalistes. Lors d’une d’entre elles, Mc Kinley, un collègue américain, lui fait part d’un terrible sujet dont il va faire un article et qui pourrait ébranler les pays occidentaux : l’extermination des personnes malades mentales par les nazis. Russell lui conseille d’avoir des preuves de ce qu’il souhaite dénoncer. Avant qu’il n’est pu rédiger son article, Mc Kinley meurt. La thèse officielle : suicide. Il se serait jeté sous un train à la gare de Zoo Station. Russell n’en croit pas un traître mot. Il veut poursuivre la quête de Mc Kinley.

    David Drowning, avec Zoo Station, nous peint dans une atmosphère lourde et sombre cette Allemagne aux portes de la guerre et ce qu’il y a de plus de terribles : les trains d’enfants juifs, le silence et l’obéissance sourde de la population allemande au régime nazi, les camps des Juifs, la quête d’un visa pour l’Angleterre ou les Etats-Unis, …
    Ne vous fiez pas aux différentes étiquettes : ce livre n’est pas un polar ni un thriller. Un bon roman noir sur la société allemande de 1939 vécu par un journaliste anglais, John Russell, tiraillé par un devoir patriotique voué à son pays natal ou à son pays d’adoption et de naissance de son fils. Zoo Station présente tellement de thèmes que j’ai peiné à trouver la trame fondamentale du livre. Ce n’est ni l’espionnage, ni le début de l’extermination du peuple juif, … mais à la fois tout ça. Ce livre raconte l’Allemagne aux prémices de la guerre et le positionnement d’un homme, John Russell, face à ses convictions humaines et personnelles.

    11/08/2018 à 08:44 4