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7/10 Deuxième plongée dans l’univers du noir pour Noëlle Renaude. Après Les abattus qui ne m’avait pas laissé insensible, Une petite société m’a déstabilisé, tant ce roman est étonnant.
Tout d’abord par son approche de l’histoire singulière et déroutante. On découvre par Louise, l’histoire de Tom, handicapé mental, et le drame familial dans cette maison bourgeoise qu’elle observe, épie même, de la fenêtre de son bureau. Louise, employée comptable dans une usine de brioche à la cannelle, rapporte à son collègue, complétement étanche à cette intrigue, ses explications hypothétiques des faits et gestes des membres de cette maisonnée : femme enceinte, disparue, homme stylé anglais et son chauffeur qui disparaît, re-femme enceinte, et cet enfant qui enlève sa petite voisine… Un drame domestique que Louise dissèque avec délectation, une manière à elle de vivre par procuration.
Au bout de 50 pages (des 350 que compte le livre), l’histoire présentée par Louise me semblait avoir atteint le dénouement final. Et puis, s’enchaine un tableau de personnages que Noëlle Renaude tisse comme une toile d’araignée. Chaque protagoniste ayant un lien avec un autre, etc… dans cette petite histoire. Chacun apporte son lot de mystère et épaissit l’intrigue. Une originalité appréciable mais cette multitude de personnages peut noyer le lecteur voire le perdre ou le trouver coincé dans cette toile d’araignée.
Pour couronner cette affaire, l’auteure offre un style d’écriture où les paroles et les descriptions s’enchainent sans distinction ou séparation. Si cela crée du rythme et pousse le lecteur à tourner les pages plus rapidement, cela l’incite surtout à encore plus de concentration.
Je reste ainsi mitigé entre l’originalité du procédé, l’atmosphère sombre et attachante et une lecture assez éprouvante.16/02/2023 à 15:29 JohnSteed (624 votes, 7.7/10 de moyenne) 3