631 votes
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La Huitième lettre
Franck Bouysse, Pierre Demarty
6/10 La Huitième lettre clôt la trilogie H, commencée avec Le mystère H et poursuivie avec LHondres ou les ruelles sans étoiles. Dans ce troisième tome, l’auteur corrézien nous plonge dans les mythes des différentes civilisations avec en parallèle la quête des cubes mystérieuses devant détruire l’Humanité par la veuve de John W, Mary Manstor.
J’ai trouvé ce dernier tome en dessous de ses prédécesseurs, malgré les chapitres sur les vieilles légendes. Au final, une trilogie à part dans l’œuvre de Franck Bouysse et surtout, très secondaire.
08/02/2023 à 10:27
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L'Homme posthume
6/10 Elliot se réveille à l’hôpital. Après son suicide raté (resté 3 minutes en état de mort déclaré, toutefois) et son retour en vie dans ce monde, il n’y voit pas pour autant comme une nouvelle chance offerte. Plus comme une mission qu’il doit accomplir avant de mourir. Cet ancien pasteur, ayant démissionné de Dieu pour cause d’incompatibilité, va voir en Felicia, cette infirmière bienveillante, une raison d’obtenir une rédemption. Mais son chemin va croiser des truands, Stan the Man un fou et deux jumeaux, qui ont planifié le braquage d’un camion rempli de médicaments.
Le deuxième roman de Jake Hinkson s’avère le livre moins captivant de son œuvre, à ce jour. Les personnages ne sont pas assez développés : j’aurais bien vu les tourments d’Elliot, avec son histoire passée et le drame de sa vie plus mis en avant. Une relation avec Three également moins survolée. Les ingrédients étaient présents, le style de l’auteur un peu plus affirmé, mais il manquait de profondeur et de consistance. Des éléments qui seront approfondis dans les ouvrages suivants de l’auteur américain.
30/01/2023 à 11:13 2
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Six Crimes sans Assassin
7/10 Six crimes sans assassin est plus un exercice de déduction et de logique qu’un roman policier au sens propre du terme. Pierre Boileau a voulu construire une énigme de chambre close en délaissant, je trouve, l’histoire. Car ici l’auteur se focalise plus sur les faits que sur les personnages qui ne sont qu’accessoires. Bref, on est plus sur une démonstration mathématique, de logique que de mobiles.
Mais en 1939, date à laquelle est sorti Six crimes sans assassin, le roman noir était à ses balbutiements et le roman à énigmes prédominait. A découvrir malgré tout.
30/01/2023 à 10:37 2
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Le pauvre nouveau est arrivé !
8/10 8/10 (7/10 pour l’histoire et 9/10 pour le style de l’auteur)
L’histoire est celle d’une vengeance d’un cadre, Etienne Chabot de Vaudricourt de la Muzardière-Huzart, qui s’est fait manipuler. Son PDG lui a proposé un poste prestigieux dans une autre filiale de la société à la condition qu’il démissionne ; et vous voyez le coup venir, c’était un coup foireux, c’était bidon. Il s’est trouvé sans boulot. Pire, escalade dans la déchéance la plus profonde : sa femme le quitte en vidant le compte en banque… Il finit SDF.
Et les SDF se font trucider les uns après les autres.
Pendant ce temps-là, le chanoine Jules distribue la soupe aux plus démunis. Et sa popularité ne laisse pas insensible certains politiques qui voient une occasion de monter dans les sondages. Les parcours d’Etienne et de Jules vont se croiser pour le meilleur et pour le pire.
Jonquet critique avec un humour grinçant les politiques, l’Abbé Pierre,… Pas la plus extraordinaire des histoires de Jonquet mais l’auteur y déploie avec talent autant d’ironie et que de sarcasme.26/01/2023 à 13:50 2
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Les Monstres
7/10 Cette histoire est effrayante, horrible et vraiment inhumaine. Je sors de cette lecture avec l’estomac retourné. C’est à vomir. Si j’en sors tout chamboulé, c’est que l’histoire qu’a écrite Maud Mayeras est d’un tel réalisme que l’on croit lire une histoire vraie. Il faut dire que l’actualité nous prouve, quelque fois, malheureusement, que la chronique peut dépasser la fiction.
Un homme a séquestré une femme dans la cave de sa maison, coupée de toute lumière naturelle. Il ne s’agit pas de n’importe quel homme, ni de n’importe quelle femme. C’est le père et la fille. Le père qui viole sa fille qui va enfanter de plusieurs enfants : les monstres. Ces monstres-là vont être « éduqués » par ce « père » dans la peur des hommes, de l’extérieur,… Et quand ils trouvent la liberté, c’est tout leur équilibre qui est perturbé et que leur instinct animal va prendre le contrôle de ces êtres.
Si je suis ému et estomaqué de ces horreurs, je reste mitigé sur cette histoire. Maud Mayeras a parfaitement retranscrit ces tensions, a réussi à apporter au lecteur tout sentiment de malaise, d’horreur et de dégoût comme de la compassion pour ces enfants « monstres ». Mais de cette lecture éprouvante, je reste dubitatif.24/01/2023 à 11:10 7
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Le Siffleur de nuit
7/10 A cause d’une enquête dont certains éléments ont fuité à la presse, l’agent Mick Goodenough s’est vu imposer une mutation d’office. Direction le poste de police de Moorabool, petite bourgade de 3.500 âmes où la famille de Hal vient de débarquer également pour des raisons professionnelles.
Lors d’une partie de balle, Hal et son jeune frère, Evan, découvrent le cadavre d’un chien mutilé et massacré. Il sera le premier d’une série de cadavres d’animaux.
Malgré les freins de sa hiérarchie, Goodenough souhaite coûte que coûte résoudre ces meurtres d’animaux. Parce que pour lui, il n’y a qu’un pas entre les sévices sur des animaux et la violence sur les personnes. Aidé par le tout jeune Hal, l’agent de police prendra à cœur la résolution de ces violences animales que tout le monde semble prendre à la légère.
Pendant les déplacements professionnels du père, la mère de Hal et de Evan reçoit des appels anonymes d’une voix sifflante et menaçante.
Greg Woodland offre un petit polar sans prétention avec deux personnages attachants dans une Australie profonde des années 60 : un flic meurtri qui cherche à se racheter de ses erreurs et un tout jeune gamin qui veut suivre les traces de son héros, Sherlock Holmes.
Le siffleur de nuit est un roman simple mais attachant, avec ses recettes maintes fois écoulées mais qui marchent à tous les coups.
23/01/2023 à 15:35 5
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La République des faibles
8/10 La République des faibles, c’est le terme qualifiant cette IIIème République qui avait pour fondement la protection des plus miséreux. Expression surtout utilisée par les nantis qui voyaient ce régime remettre en cause leurs privilèges de bourgeois.
C’est dans le Lyon de la fin du XIXème, où les réunions politiques des multiples courants de pensées (anarchistes, révolutionnaires,…) pullulent, où l’antisémitisme prend de l’ampleur (l’Affaire Dreyfus défraie les chroniques) et où l’anti-germanisme est à son paroxysme, qu’est découvert dans une décharge de la Croix Rousse le corps sans tête d’un jeune enfant. Les policiers tentent de mener un semblant d’enquête quand une autre affaire va éclater : l’assassinat d’un de leur collègue.
Un roman très noir avec un contexte historique très prégnant que Gwenaël Bulteau a écrit comme premier livre. Puissamment documenté, j’ai vraiment apprécié cette immersion historique et la puissance de cette intrigue qui, par moment, malheureusement, constitue un vrai sac de nœuds23/01/2023 à 14:35 11
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La Toile du Monde
9/10 Dernier volet de la Trilogie « Bowman », La toile du monde délaisse l’exploration et la découverte des conquérants du nouveau monde pour revenir sur l’ancien continent, en compagnie d’Aileen. La fille Bowman, journaliste-reporter, est chargée par son journal new-yorkais de couvrir l’Exposition Universelle de Paris en cette année 1900. 1900, cette fin de siècle qui avait mis la lumière sur ce nouveau continent, les Amériques. 1900, prémisse d’un autre siècle qui verra le vieux continent couvert de morts, à feu et à sang (mais ceci est une autre histoire).
A l’instar de ses parents, Aileen n’a pas sa langue dans sa poche et distille sa verve sur cette bourgeoisie parisienne bienséante, fausse et superficielle. Cet esprit bourgeois dont elle aime critiquer dans ses articles sur la Ville des Lumières en tant que journaliste free-lance pour ce journal parisien exclusivement tenu par ses collègues féministes.
Antonin Varenne nous fait parcourir l’Exposition Universelle, nous ouvre les portes des artistes parisiens, ses courants de pensées libertaires, comme une peinture acerbe du « grand » Paris de l’époque. La toile du monde est surtout un puissant espoir en la Femme, au mouvement libertaire et humaniste.
Ce dernier volet développe un esprit moins aventureux que ses deux prédécesseurs. Mais, pour ma part, il est peut-être le plus émouvant et le plus attachant.19/01/2023 à 17:30 3
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Équateur
7/10 Trois mille chevaux vapeur avait laissé le lecteur avec Bowman qui accueillait en son ranch, Pete Ferguson et son frère qui désertaient la Guerre de Sécession. Recherché par le Shérif, il doit s’enfuir.
Il va parcourir le sud des Etats-Unis, le Mexique mais aussi l’Eldorado que l’on lui a tout vanté : l’Equateur. Car son périple lui a fait épouser la cause révolutionnaire. Lui qui est en révolte contre tout et tout le monde a vu son côté rebelle et romantique embrasser la Cause. Mais sa vie ne se réalise pas par sa seule volonté mais va se construire au fil des rencontres d’hommes et de femmes de tout horizon : Comanches, marins, hommes politiques, et surtout cette Indienne, Maria, qui va chambouler sa vie.
Un roman introspectif, proposant moins d’actions que Trois mille chevaux vapeur mais plus intime où Antonin Varenne continue de raconter la quête de l’homme : un idéal.
16/01/2023 à 16:06 4
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Dans les brumes de Capelans
9/10 Olivier Norek a eu la brillante idée de donner une suite aux aventures du Capitaine Coste. Dans ce 4ème livre de cette série, l’auteur français change de cadre (fini le 93), d’ambiance (out la vie du commissariat) et de rythme (terminée l’enquête menée à 100 à l’heure). Dans les brumes de Capelans nous transporte sur l’île de Saint-Pierre où Victor Coste est un agent en charge de la protection des témoins, et couvert par le secret défense. Sa légende (sa couverture officielle) lui donne pour fonction d’être policier des frontières. Sa nouvelle mission est de protéger Anna, la première victime d’un terrible tueur d’enfants, et la seule rescapée au bout de 10 ans de détention par ce monstre. Il doit aussi la faire parler et pour cela la mettre en confiance. Assez facile de lier une complicité pour ces deux êtres torturés.
Dans cette île emprunte de mystère, j’ai eu plaisir à retrouver Coste, plus que jamais envahi par ses démons, retranché dans ses remords et son passé douloureux. J’ai apprécié les clins d’œil aux personnages passés des polars de l’auteur, son clin d’œil à son amie Valentine Imhof, et, concernant ce polar, ses amis de l’île, cette fille Mercredi, ce policier en retraite à qui Coste va dévoiler sa légende,… Ces personnages attachants et, somme toute, cette intrigue m’ont scotché. Pour moi, à ce jour (car j’espère une suite), le meilleur de la série Coste.
16/01/2023 à 10:01 7
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Lhondres ou les ruelles sans étoiles
Franck Bouysse, Pierre Demarty
7/10 Les éditions du Livre de Poche ont édité dernièrement en seul volume intitulé H (mais sans les dessins de Pierre Demarty), les 3 tomes que constitue cette série, les premières œuvres de l’écrivain français de polar rural, Franck Bouysse.
LHondres ou les ruelles sans étoiles constitue le deuxième volume de cette trilogie. 1908, Londres. On continue à découvrir le mystérieux H. Plusieurs protagonistes interviennent dans ce volume. Walter Croft, médecin dans un asile, relate ses relations avec son patient, un dénommé Jonas. Il expliquera sa vie intime, et son attachement avec une femme de rue, qui lui rappellera sa défunte épouse. L’ombre de Jack l’éventeur planera sur les pages de ce livre. Jonas, quant à lui, raconte sa vie en tant qu’orphelin, et comment il est monté à bord d’un bateau le transportant jusqu’au fin fond de l’Amazonie.
Après Stevenson et Conan Doyle, Bouysse nous invite à arpenter dans les rues londoniennes en compagnie de Dickens. Un volume 2 de cette trilogie qui apporte quelques éclaircissements sur le mystérieux H et met la lumière sur certains personnages présents dans le premier volume de la trilogie. On lit tout avec intérêt la suite de cette aventure, « œuvre de jeunesse » de l’auteur limogeaud.
13/01/2023 à 10:36 1
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Le Mystère H.
7/10 Les éditions du Livre de Poche ont édité dernièrement en seul volume intitulé H (mais sans les dessins de Pierre Demarty), les 3 tomes que constitue cette série, les premières œuvres de l’écrivain français polar rural, Franck Bouysse.
Le mystère H constitue le premier volume. Il s’agit d’un journal de bord écrit par John W.. Il y relate sa rencontre avec H, son périple maritime en 1907 sous le commandement de H vers une quête d’un trésor dont John Lucas en est revenu meurtri. Il transportera le lecteur vers l’Amazonie, les îles et ses peuples autochtones. Mais surtout le journal de John W décrit le mystère entourant H et les morts troublantes qui sèment cette excursion.
Avec ce livre, Franck Bouysse rend hommage aux plus illustres des écrivains d’aventure et de mystère écossais, Robert Louis Stevenson et Sir Arthur Conan Doyle. Mais sans en faire une pâle copie, l’auteur français y parsème une part de mythe et de fantastiques, en digne successeur d’un Jules Verne des temps modernes. Une aventure intrigante qui se lit avidement.
13/01/2023 à 10:36 3
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La Fin des hommes
7/10 Je ne serais pas venu spontanément vers ce livre, n’étant pas amateur des sujets post-apocalyptiques. Et la décevante expérience de l’an passé avec Les Somnambules de Chuck Wendig a contribué à me rebuter des livres du genre. Mais dès le début de ma lecture de La fin des hommes, j’ai apprécié le ton de l’urgence et de la catastrophe imminente de la découverte de ce virus. Facile pour nous, après l’expérience COVID, de constater comment l’auteure avait bien anticipé une telle catastrophe sanitaire et humaine, sa gestion avec tous les protocoles, la course à la recherche de vaccins par les laboratoires... Car il faut souligner, comme le fait Christina Sweeney-Baird en guise de préface, que ce livre a été écrit avant la découverte de la COVID en 2020.
J’ai vraiment apprécié l’approche de cet événement avec différents protagonistes, multipliant les vies et racontant les conséquences familiales, sociales, professionnelles,… de ce virus tuant 90% des hommes, enrichissant les histoires individuelles. Elle développe la gestion de la perte des hommes dans la vie quotidienne avec le travail obligatoire, la procréation des nouveaux-nés,…
Toutefois avoir basé majoritairement cette histoire en Ecosse, au Royaume-Uni ou aux Etats-Unis et au Canada, à savoir principalement des pays anglo-saxons, limite l’approche mondiale de cette histoire. Seule une vision rapide de la chute de la Chine communiste a pu constituer un intérêt original du traitement de ce sujet. Oui, le sujet était ambitieux et aurait pu valoir un tome supplémentaire. Quid de la religion, par exemple, des cultes issus de dogmes purement masculins ? L’auteure survole certains thèmes, comme le terrorisme… Mais malgré la conviction d’avoir lu un livre ambitieux, on a le sentiment d’inachevé à la fin après avoir tourné la dernière page.10/01/2023 à 13:59 6
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Le Passager
6/10 Ayant beaucoup lu de critiques ou d’avis positifs voire dithyrambiques sur l’auteur canadien, c’est avec un plaisir non feint que j’ai ouvert ce Passager. Ce fut une lecture assez plaisante même si du début j’avais compris l’histoire. Aucune surprise ni extraordinaire suspense, donc. Ce fut surtout avec étonnement que j’ai constaté que ce livre fut publié en 2003. Car ces ingrédients ont été ressassés à longueur de livres précurseurs du genre suspense, horreur,… et je ne parle pas des films de série B. Aucune plus-value à part cette écriture fluide incluant quelques expressions pures québécoises qui m’ont fait voyager sans quitter mon canapé.
09/01/2023 à 13:36 3
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La Terre des Wilson
8/10 Après avoir vraiment apprécié la lecture de Le Retour de Jim Lamar, je me suis plongé dans ce livre. J’ai retrouvé le style d’écriture très riche et dense de l’auteur. Mais changement d’époque. Ici, l’histoire se déroule au temps de la Grande dépression en Oklahoma. Après plusieurs années, Dick Wilson revient voir son père, le ténébreux et féroce Samuel. Il le découvre en couple avec Annie Mae, l’amour de Dick, et de leur fille. Si ces années n’ont pas changé la ferme du Samuel, qu’il entretient à la sueur et son sang, Dick est un homme qui côtoie le succès et la fortune. Puissante voiture, dollars plein les poches, Dick cherche à construire sa fortune. Pourquoi être revenu sur les terres de son père ? Est-ce lié aux prospecteurs de pétrole qui pullulent en ces temps de misère ?
Roman où la vengeance constitue la trame de fond de cette histoire, La terre des Wilson, sans être aussi attachant que Le retour de Jim Lamar, est un récit sombre où le désespoir marque chaque ligne. L’auteur français parvient, de manière très réaliste, à écrire un roman que n’auraient pas renié les écrivains made in America.02/01/2023 à 14:33 6
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America[s]
Ludovic Manchette, Christian Niemiec
8/10 Parce que, du haut de ses 13 ans et demi, elle n’est plus en phase avec ses parents, Amy décide de traverser les Etats-Unis et de rejoindre sa sœur à Los Angeles. Cette dernière avait un an auparavant fuit également le domicile parental pour devenir playmate pour le célèbre magazine Playboy. Sans nouvelle de sa part, Amy veut la retrouver et construire sa vie avec elle.
On est en 1973. C’est l’époque des hippies et du flower power. Amy fera tout le périple en auto-stop et, du haut de son innocence, se fera voler, agresser,… mais surtout rencontrera toutes les célébrités de l’époque, toute catégorie confondue, et principalement du show-bizz avec the Boss en personne.
Ce livre, il faut le prendre pour ce qu’il propose. Loin du polar, on est dans le roman « plaisir ». Les auteurs se sont amusés à construire une histoire où se mêle la Grande Histoire, et nous lecteur, on sourit beaucoup de cette jeune Amy qui s’invite des noms, des vies mais, avant tout, rencontre de belles personnes. Oui, c’est un roman rempli de bienveillance, de chaleur et d’humanité. On passera outre les extravagances et le manque de crédibilité. Si vous aimez les Etats-Unis, les années 70 et Bruce Springsteen, America[s] est fait pour vous !
02/01/2023 à 11:55 8
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Trois mille chevaux vapeur
8/10 Dans Trois mille chevaux vapeur, Antonin Varenne raconte la vie d’Arthur Bowman. De cette guerre en Birmanie jusqu’à la guerre de Sécession. Oui, la vie de ce sergent de la Compagnie des Indes est remplie de guerres. Avec toutes ses blessures et ses cauchemars. Avec toutes ses batailles et ses combats. Y compris des combats plus personnels et intérieurs. Notamment celui qui pourrait laver son honneur. Et pas à coups de rasades de whisky. Il doit trouver un des anciens soldats de sa compagnie qui tue selon les seules et propres méthodes quand ils furent tous prisonniers.
Arthur Bowman se lance dans une quête improbable de ce tueur en série qui lui fera découvrir la conquête de l’Ouest pour mieux affronter ses démons.
Une épopée dans laquelle j’ai peiné à rentrer. Peut-être à cause de cette Guerre des Indes que je ne comprenais pas trop. Puis, plus le personnage de Bowman s’étoffait, plus l’histoire devenait limpide et mieux j’appréciais ce portrait d’hommes torturés dans cette histoire qu’Antonin Varenne nous distille en professeur d’Histoire. Le début d’une fresque que je vais continuer de découvrir avec envie.22/12/2022 à 15:30 9
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Lady Chevy
9/10 Amy Wirkner est une adolescente intelligente. Elève brillante, elle aspire à devenir vétérinaire. Pour cela, elle travaille dur afin d’obtenir une bourse nécessaire à son entrée prochaine à l’université. Dans sa bourgade en déclin, Barnesville, les usines ont fermé les unes après les autres. Ses parents, comme la majorité des familles, ont subi de plein fouet la crise économique. Vivant dans un bungalow, ils n’ont eu que pour choix de louer le sous-sol de leur terrain aux sociétés d’exploitation des gaz de schiste qui ravagent le territoire. Les terres sont laminées et l’eau polluée. Les habitants n’ont plus aucun espoir. Leur vie est ravagée… D’ailleurs, le petit frère d’Amy, Stonewall, souffre d’épilepsie, dû, à n’en pas douter, à la pollution ambiante.
Malgré tout Amy est une fille forte. Elle tient son courage de son grand-père, ancien membre du KKK, qu’elle renie malgré tout, comme son oncle, ancien soldat de la Guerre du Golfe, qui lui apprend à manier les armes pour se défendre et se battre. Forte moralement, d’une part : Amy est synonyme de volonté de fer et d’abnégation malgré des parents qui ont sombré dans l’alcool pour l’un et la débauche pour l’autre. Forte physiquement, aussi. Avec plus de 122 kg, Amy est surnommée Lady Chevy, ces grosses Chevrolet au cul large, et souffre de harcèlement scolaire de ce fait.
Si elle est isolée par ses camarades qu’elle déteste en retour, Amy éprouve quelques sentiments forts. Notamment pour Paul, un amour inavoué qui ne lui laisse que des rêves. Et pour sa meilleure amie, Sadie, qui sait exploiter sa forte poitrine au profit de ses petits amis d’un soir.
Si elle cultive quelque amertume pour cette vie sombre, pour cette ville sans avenir, et cette société qui fracture les sols et pollue sa vie, Amy n’a aucune violence en elle. Pourtant quand Paul lui demande de lui servir de chauffeur pour aller faire exploser une citerne dans cette mine, c’est une Amy qui va prouver que rien ne pourra ni l’arrêter, ni briser ses rêves, ni l’empêcher de construire son avenir…
John Woods signe avec Lady Chevy un premier roman beaucoup plus profond que le laisse espérer le résumé. Les personnages ne sont ni tout noirs, ni tout blancs. Ils sont des animaux développés : ils possèdent des instincts contrariés par une certaine morale. Amy est remplie de contradictions de doutes qui freinent ses certitudes. A la fois ange démoniaque et démon au grand cœur. Une anti-héroïne qui n’aspire qu’à vivre dans une société qui ne lui laisse peu de place et d’espoir.20/12/2022 à 11:21 3
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La Part du démon
7/10 Suite aux premiers votes assez élogieux, j’ai été pris de curiosité et d’envie de découvrir La part du démon. Ce premier livre de Mathieu Lecerf est somme toute de bonne facture. Assez classique dans l’histoire, ses personnages et son écriture, il assure une lecture distrayante sans pour autant déchaînée quelque passion.
Ainsi, La part du démon dévoile des personnages, surtout les enquêteurs, assez torturés mais attachants, une intrigue, que n’aurait pas reniée Grangé, qui fait la part belle au religieux et au mysticisme. Mais, pour ma part, outre la resucée des thèmes et des personnages un peu clichés, je n’ai pas été enchanté pour cette intrigue abordée de manière très stéréotypée.
08/12/2022 à 13:54 5
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Interrogatoire
8/10 Thomas H. Cook propose un polar dans lequel le lecteur s’interroge sur la culpabilité de cet homme dont on ne connaît rien : un vagabond arrêté pour le meurtre de Cathy Lake, 8 ans, trouvée dans le parc, où il se réfugie, voire se cache.
Les deux inspecteurs ont 12 heures et une nuit pour prouver sa culpabilité. Tout accuse ce vagabond, sa présence et sa proximité avec les jeunes enfants qui jouent dans le parc.
Un interrogatoire rondement bien amené par l’auteur américain qui alterne les aller-retours entre les faits et le face à face avec ce « désigné coupable ». Une lecture agréable facilitée par le style fluide de Thomas H. Cook, un mystère qui semble s’éclaircir au fil des pages et des protagonistes aux personnalités intrigantes.
06/12/2022 à 17:00 2