Qui après nous vivrez

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  • 8/10 Trois femmes-mères – Trois générations – Trois temporalités. Mais une seule vision très sombre, froide et pessimiste de la fin du Monde écrite par l’auteur bordelais.
    A la moitié du XXIème siècle, une panne électrique sonne la fin de la société. Le lecteur ne connaîtra pas les raisons, n’aura pas plus d’explication sur la chute de ce monde-là. Un monde si proche de nous. Mais chacun tente de survivre, un ultime défi au déclin où la violence et le crime prennent le pas sur la civilisation. L’instinct de survie et la peur primale poussent vers la fuite les survivants alors que la milice s’organise face au totalitarisme militaire et religieux.

    Dans ce chaos, Hervé Le Corre propose de suivre la destinée de 3 mères et de leur fille, enfant, puis mère à leur tour : Rebecca, Alice sa fille, puis celle qui deviendra sa fille également, Nour et enfin, Clara. Car dans cette fin de tout, seule la femme apparaît comme le signe de la vie, voire survie, comme le symbole de l’espoir.

    Qui après nous vivrez est un roman noir à la lecture exigeante. L’absence de repère temporel et des liens entre personnages n’a pas facilité ma compréhension de l’histoire. Ceci a accentué mon malaise, ce mal-être face à cette vision d’un futur horrible voire inéluctable. J’ai tourné les pages à la recherche d’un espoir, même minime, d’une lumière, même infime, qui auraient égayé ma lecture assez poussive et fastidieuse. Je me suis enfoncé dans la douleur et le désespoir. Ce roman possède, à l’image des grands livres, plusieurs lectures. Il peut être à la fois écologiste et décadent (la perte de notre civilisation n’ayant pu répondre aux enjeux climatiques), démocratiques (le pouvoir n’a pas pu anticiper sa chute) ou idéologique voire philosophiques (quelle est la place de l’homme dans les causes de sa perte ? Le féminisme est-elle la réponse, la solution dans une société où l’homme a construit sa perte ?). En tous les cas, ce roman est multiple sans prendre position. Hervé Le Corre reste neutre et factuel tant qu’il puisse l’être en écrivant l’avenir. Chacun aura sa propre lecture et sa propre vision de ce roman où l’ombre de La Route de Cormac McCarthy plane tout au long de ces 400 pages.

    23/04/2024 à 14:38 JohnSteed (552 votes, 7.7/10 de moyenne) 4

  • 7/10 Quelques longueurs au début.
    Quant au reste, mieux vaut avoir le moral pour lire ce roman (mais un peu comme tous les Le Corre en fait).
    Là, il s'agit de la fin de notre civilisation. Une épidémie a tué une grande partie de l'humanité, les russes ont hacké les systèmes électriques, la canicule est là, l'écosystème est dans un état lamentable, la démocratie n'est plus qu'un lointain souvenir et les milices ainsi que la barbarie gouvernent..
    Quelques hommes et femmes essaient malgré tout de survivre...
    On se ressort pas de cette lecture avec un optimisme chevillé au corps, d'autant plus que cette évolution des choses semble très plausible. C'est effrayant...

    16/03/2024 à 16:20 calimero13 (1017 votes, 7.4/10 de moyenne) 4