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Il
4/10 Il est une très grosse déception.
Si le début de ce roman est intéressant en abordant la psychologie des tueurs en série, d'aborder un aspect théorique et professionnel tel qu'abordé par le FBI. De plus, l'histoire débute bien avec un meurtrier qui connaît ses victimes sur le bout des doigts et sait passer ses forfaits inaperçus.
Mais une fois dépassé les cent premières pages, on s'embête à lire ce livre (et j'emploie une formule polie). S'ensuivent de nombreuses, très nombreuses répétitions, des descriptions des éléments de la vie courante sans aucun intérêt, et une flopée de personnages dans laquelle on se noie. Qui plus est, un des gros défauts de Derek Van Arman est de ne pas explicitement indiqué de quel personnage il parle , le lecteur flotte alors pendant quelques instants dans l'incertitude à chercher de qui il s'agit.
L'histoire s'enlise dans une enquête dans une enquête poussive sans grande originalité.... et arrivé à mi-livre, je cède en le refermant définitivement.
Au final, si le travail des enquêteurs du FBI est plus fidèle à la réalité dans ce livre, on préfère les romans qui prennent des libertés sur cette véracité.12/04/2020 à 20:34 1
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Si tous les dieux nous abandonnent
5/10 Dans ce roman court, on suit un épisode de la vie de 3 personnes pour qui la vie n'est qu'une succession de malheurs, mauvais choix et violence. On pourrait dire de ces gens qu'ils attirent la poisse ou qu'ils la cherche.
On est donc bien en présence d'un roman noir, au fin fond d'une campagne où ils ne se passent "normalement" rien, où les gens vivent entre eux, s'espionnent et nourrissent des remords ou de la haine les uns envers les autres, souvent pour des raisons qu'ils ignorent. L'ambiance est lourde, sombre pesante, et bien que l'action se déroule à la campagne, l'enfermement et l'oppression dominent.
Si l'histoire reste assez basique et classique d'une série noire, le charme de ce livre provient essentiellement du phrasé de l'auteur qui emploie des styles et des phrasés propres à chaque personnage et à leur caractère.
Un roman noir, sans grande surprise, mais plaisant.05/04/2020 à 21:46 1
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55 de fièvre
3/10 A bien des égards ce roman m'a fait penser à la série Sadorski de Romain Slocombe : un thriller historique dans une période noire d'un pays. En place de la France sous l'occupation de la seconde guerre mondiale, l'histoire se passe au moment de la guerre d'Algérie, les autorités françaises prenant le rôle de l'occupant. La police n'assure pas son rôle normalement mais doit se contenter de réprimer les opposants et obéir aux autorités. C'est le gros point positif de ce roman, m'avoir fait découvrir un pays et une période historique sombre de la France.
Malheureusement, on peut arrêter les similitudes là tant l'histoire que le style d'écriture de Tito Topin n'ont pas les mêmes qualités. Tout comme une histoire de Navarro dont Tito Topin est le papa, le synopsis du roman pourrait ternir sur une seule page et la conclusion évidente du fait du nombre réduit de personnes mélés à l'histoire et de la concision du livre. Et si l'auteur recourt à des expressions dignes de Georges Lautner, leur fréquence alourdisse la lecture.28/03/2020 à 21:18
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Les Morsures de l'ombre
9/10 Si Karine Giebel a reçu de nombreux prix pour ce roman, c'est amplement justifié. Ce roman est un thriller exemplaire en noirceur, suspense et manipulation du lecteur.
Bien que ce roman soit avant tout un thriller psychologique, c'est avant tout une lutte entre le kidnappé et son tortionnaire où le gagnant sortira vivant. Physiquement vivant, du moins l'espère le kidnappé, et une renaissance psychologique pour le tortionnaire. Cette lutte est longue, puissante, violente, mais terriblement prenante pour le lecteur qui se projetant dans le kidnappé verra son pouls faire des hauts et des bas. Loin des thrillers psychologiques lents comme ceux de Mary Higgins Clarck ou Lars Kepler, Karine Giebel nous amène dans un thriller psychologique haletant.
En plus de construire son roman sous format d'un page-turner efficace, l'auteure se joue de son lecteur en ne lui donnant guère d'indices à se mettre sous la dent pour deviner la clé de cette intrigue. Elle dispose plusieurs solutions possibles, laisse son lecteur envisager toutes les combinaisons possibles; en les mettant sur des faux-pistes avec des formulations ambivalentes. Mais elle ne dévoilera l'imbrication de toutes ses affaires qu'en fin de roman. Karine Giebel se révèle machiavélique tant avec ses personnages qu'avec ses lecteurs.
En résumé un très grand thriller qui ravira les amateurs en quête de sensations.27/03/2020 à 08:03 7
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Dust
7/10 Ce thriller de Sonja Delzongle est déstabilisant à plus d'un titre. Tout d'abord elle nous transporte dans un monde qui, pour la plupart d'entre nous, nous est inconnu, le Kenya bien loin des zones touristiques et des safaris. Là on se retrouve confronter à la misère, à la violence à laquelle recourt nombre de kényans pour survivre, aux croyances mystiques. Ensuite, en nous confrontant à des crimes particulièrement originaux puisque l'on ne trouve qu'une croix de sang au sol et nul corps. Je ne vous en dis pas plus afin que vous fassiez travailler vos petites cellules grises. Et enfin, les méthodes d'investigation propres, ou devrais-je dire réduites, de ce pays.
Malheureusement le roman est très mal équilibré. Le premier tiers est très prenant, nous plongeant dans l’ambiance totalement dépaysante de l'Afrique et dans la découverte des meurtres. Par contre, tel un soufflet au fromage qui aurait trop attendu d'être mangé, la tension et le rythme retombent. L'auteure consacre cette partie à la présentation du calvaire vécu par les yellow men, albinos d'Afrique, et l'enquête est délaissée au profil des relations sentimentales de l'héroïne profileuse Hanah Baxter. Heureusement, sur le dernier tiers on retrouve les qualités de l'auteure pour terminer la chasse.
Dernier point négatif et non des moindres pour nous autres amateurs d'enquête policière désireux de se substituer aux enquêteurs du roman, est la divulgation du meurtrier beaucoup trop tôt dans le roman, à la fin du premier tiers. Est-ce une volonté de l'auteure despérant faire monter la tension du lecteur face au déroulé de l'enquête.22/03/2020 à 21:06 4
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Les Chiens de Détroit
7/10 Avec Les chiens de Détroit, Jérôme Loubry signe un très grand roman policier. avec des pointes de thriller et de suspense psychologique.
Pourquoi ne classifiè-je pas ce livre de thriller, pour la simple est bonne raison qu'il l'est uniquement dans les 30 dernières pages qui constituent le sprint (bouquet) final. Auparavant, l'histoire se concentre plus sur l'enquête, la ville et les personnages, au détriment de l'action et des rebondissements de situation.
En effet, l'atout phare de ce roman est de nous projeter dans une atmosphère de désespoir. Que ce soit la déchéance de la ville qui sombre de plus en plus vers la faillite, contraignant la mairie à abandonner ses services fondamentaux et à ses habitants leurs maisons, ou bien la chute des inspecteurs cherchant à démasquer le Géant de brume, auteur de nombreux kidnappings. Au fil des pages, le lecteur sombre de plus en plus en découvrant de nouveaux abîmes de la ville, que l'on surnomme alors Destroy Town; ou des inspecteurs relégués aux tâches subalternes.
Alors, on se laisse endormir dans ce conte maléfique, au risque de ne plus s'interroger sur l'enquête et démasquer le meurtrier. D'ailleurs on subodore l'origine du problème, mais comme les inspecteurs il nous manque les éléments pour en trouver la clé. L'originalité de la clé du mystère compense la relative évidence du meurtrier.
Enfin, notons que le prix est assez imbattable dans sa catégorie et par rapport à ce qui se pratique actuellement, compte-tenu de la durée de lecture de ce roman. En plus de ravir le lecteur, cela plaira à notre portemonnaie.10/03/2020 à 20:07 1
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Désaxé
4/10 Malheureusement je retrouve dans Désaxé les mêmes défauts que dans L'hypnotiseur : un livre d'une grandeur lenteur au point de m'endormir après une trentaine de pages lues; ce qui est fort dommage car cela change totalement dans les cent dernières pages et l'on y prend un véritable plaisir.
Ce roman a exactement la même structure que les autres livres de la série des Dr Erik Maria Bark : une enquête dans laquelle aucun élément ne permet au lecteur de trouver le criminel, une investigation avec l'intervention de d'hypnose (qui fonctionne à coup sûr) mais qui n'apporte pas vraiment grand chose à l'enquête, et un dénouement de dernière minute accompagné d'actions.
Vous aurez donc compris que ce roman est avant tout un roman policier à tendance psychologique, où le véritable plaisir du lecteur réside dans le suivi des personnages de la série, leur implication dans les enquêtes. D'ailleurs la clé de l'enquête de cette enquête réside dans le passé de Dr Erik Maria Bark et donc des romans précédents.
Un roman classique sans grande surprise qui ravira avant tout les fans de Lars.26/01/2020 à 21:31 3
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La Chorale du diable
5/10 Avant de vous donner mon avis sur le livre, il faut savoir que je ne l'ai pas lu mais écouté... et pour faire original lu par un acteur du cru, donc avec l'accent canadien, ou plutôt québecois devrais-je dire. C'est une expérience intéressante car si elle donne une certaine dose de véracité, notre oreille n'est pas habituée. En conséquence, on a tendance à décrocher de l'histoire et de perdre le fil de la lecture.
En soi Martin Michaud n'offre pas d'histoire très originale avec La Chorale du diable : . Je suis même un peu dessus par l'aspect linéaire de l'enquête. J'irais même jusqu'à dire qu'elle est à la limite bâclée. Le b-a-ba d'une enquête avec des meurtres présentant des similitudes est d'enquêter sur la vie des victimes, leurs relations, leurs emplois du temps et leurs loisirs. Là, rien, pour arriver au final avec la découverte de ce point commun qui vient solutionner rapidement l'enquête. Aussi, je suis un peu déçu par Martin Michaud dont j'avais gardé un meilleur souvenir après avoir lu Il ne faut pas parler dans l’ascenseur.
Mais ce n'est pas pour autant que le roman policier est mauvais. Sa grande force est l'aventure humaine des personnages tant dans leur travail que dans leur vie personnelle. Ils sont bien sûr confronter à l'horreur un peu particulière du crime, de leur interrogation sur cette présence peu coutumière de ces mouches, et des affronts qu'ils rencontrent lors de leur investigation.
A défaut d'être original, ce livre est tout de même agréable à lire tranquillement.09/01/2020 à 21:23 1
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Oxymort
7/10 Voici un livre dont la 4ème de couverture est alléchante et originale : quelqu'un est séquestré sans en connaître la raison et va devoir la découvrir par une série d'énigmes. De là va s'instaurer le schéma assez classique des thrillers; une double histoire en parallèle. Il y a évidemment la narration des mésaventures de la victime, mais en place d'avoir l'avancement de l'enquête, c'est l'histoire, présente et passée, de la petite amie de la victime à laquelle nous avons le droit.
Comme ce thriller est avant tout psychologique, la grande force de ce livre tient dans la constitution des personnages. Le principal talent de Franck Bouysse est celle d'avoir élaboré des personnages forts, énigmatiques, dont on apprécie l'évolution tant psychologique (forcément) mais également physique.
Malheureusement au regard du titre je me serais attendu à avoir plus de revirements dans l'histoire qui reste assez linéaire. Dans le même registre, Les 7 jours du Talion de Patrick Sénécal est beaucoup plus fort. Dans ce dernier, l'histoire est bien plus mouvementée et les personnages plus malmenés.
Malgré ses quelques défauts, ce roman est agréable à lire et rapidement lu de par son rythme soutenu.01/01/2020 à 21:40 5
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Parasite
8/10 J'avoue avoir eu un peu peur au début de ce livre car une nouvelle fois il était question d'une Intelligence Artificielle, et mes récentes lectures (M, le borde de l'abîme de Bernard Minier, Luca de Franck Thilliez) m'ont quelque peu déçu. Mais rapidement on comprend que cette technologie est un simple moyen qui va servir l'histoire plus que la supporter.
Une fois rassuré, on découvre un thriller assez classique mais très prenant. Dans le classicisme, on trouve bien sur le duo d'enquêteurs marginaux, dans le sens mis à l'écart du reste du groupe de policiers; des histoires parallèles qui évidemment vont converger.
Mais la grande originalité de ce roman est de positionner l'intrigue dans une ville plutôt désertée par la littérature : Clermont-Ferrand. L'auteur, originaire de cette ville, nous fait une visite pas vraiment touristique de cette cité en nous révélant ses bas fonds.
Le roman est organisé en chapitres courts, véritable architecture narrative qui rend fluide sa lecture, donne un rythme soutenu au roman et complique la tâche du lecteur voulant suspendre sa lecture.
Le seul reproche serait un final un peu convenu qui ne surprend guère.27/12/2019 à 20:46 3
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Horrora borealis
9/10 Ce roman est un peu perturbant au départ. On croit que les pages ont été mal collées tant l'histoire semble décousue ou sans rapport au cours des premiers chapitres, mais heureusement, on comprend rapidement que l'une des histoires est un flashback dans lequel l'auteur va donner petit à petit les éléments sur les origines et la solution à la situation présente.
Tout comme avec ses personnages, Nicolas Feuz déstabilise ses lecteurs en posant la grosse partie de l'histoire en Laponie, univers de neige, de glace et de nuit. Si cette ambiance serait propice au calme et aux ambiances cocooning familiales, c'est également source de difficultés particulières tant dans la vie quotidienne que dans les techniques d'investigation de la police locale.
Une fois découvert l'origine du trouble de la sœur, le roman ne révèle plus guère de surprise par la suite. Si la fin est de ce fait un peu convenue, il n'empêche que l'auteur arrive à garder l'attention de son lecteur jusqu'au bout.
Malgré un roman relativement court, l'auteur prend cependant la peine de poser des personnages aux personnalités fort bien construites, et à adopter une rythmique de lecteur soutenue.
Ce roman est la révélation d'un nouvel auteur de roman policier à suspense que l'on ne manquera pas de suivre les prochaines publications.27/12/2019 à 20:45 4
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Cari Mora
2/10 Mais où est Thomas Harris qui m'avait fait flipper en lisant Le silence des agneaux.
Avec Cari Mora Tomas Harris n'est plus que l'ombre de lui-même. Loin des tueurs en série, l'auteur nous offre le récit des aventures d'une femme forte, un peu casse-coup, immigrée aux Etats-Unis qui se trouve imbriquée dans une recherche du magot de Pablo Escobar bien malgré elle.
Malheureusement, le rythme du roman super lent, les personnages du roman de purs clichés des romans noirs et les situations rocambolesques bâclées rendent difficile l'accroche de ce roman.
D'ailleurs arrivé péniblement au tiers du roman, je ne voyais pas où voulait en venir l'auteur avec cette intrigue brumeuse, fumeuse, limite grotesque et digne d'une série B. J'ai alors donc décidé de tourner prématurément et définitivement la page de ce roman sachant qu'il y avait bien mieux en attente dans ma PAL.27/12/2019 à 20:44 3
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Les Démoniaques
9/10 Lorsque j'ai fait dédicacer le livre, Mattias Köping m'avait prévenu en me demandant si je savais dans quoi je m'engageais, car c'était du lourd, du violent. Tout juste si je n'entendais pas Michel Audiard m'avertissant que mes yeux de lecteur allaient être pulvérisés aux quatre coins de Paris.... à ceci près que je me trouvais alors au Salon du Polar de l’Iris Noir de Bruxelles.
Cet avertissement est fait à sa juste valeur car il faut le concéder certaines scènes sont pour le moins violentes, crues, et pourraient heurter la sensibilité de certains lecteurs. Les autres vont adorer, car si elles peuvent déranger, ces scènes sont essentielles pour poser le roman, mettre dans l'ambiance délétère loin de toute morale et de comprendre la psychologie et le projet de Kimy.
Mattias Köping nous offre un très grand roman noir, bien serré, avec des personnages qui peuvent paraître cliché, mais qui ne doivent pas être loin de la vraie lie de notre société. Au fur et à mesure du roman, les personnages dévoilent leurs faiblesses, leur déchirure, ou au contraire se montrent de plus en plus Méphistophélès.
Si pendant les premières pages, l'écriture semble hachée c'est pour mieux montrer la rudesse et la brusquerie du monde dans lequel vit Kimy, mais très rapidement on s'habitue à l'ambiance et à cette écriture, à moins que ce ne soit celle-ci qui se fluidifie. On se prend à voir les pages défiler, l'ampleur de la gangrène affectant cette région, le projet de Kimy se monter et se dérouler.
Un roman puissant et épuisant, pour les amateurs du noir foncé.04/12/2019 à 21:23 4
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Le Cheptel
10/10 Le corps d'une jeune femme est retrouvé en Lozère. Au regard des éléments qu'ils détiennent, les enquêteurs de la SR de Nîmes se forgent rapidement un avis : elle a fait l'objet d'une chasse à l'homme... Pour le capitaine Merlot, d'Interpol, les conclusions médico-légales placent cette victime dans une longue série. Les gendarmes nîmois vont alors apprendre à leur grande stupéfaction, qu'Interpol tente depuis vingt-cinq ans de démanteler un réseau de trafic d'êtres humains.
Louis Barthes, notaire à la retraite, est à la recherche de sa sœur jumelle dont il ignorait l'existence. Ses démarches vont a peu à peu le faire remonter jusqu'à une poignée d'orphelins juifs dont la fuite vers l'Espagne s'est arrêtée dans les Pyrénées...
Jeune adolescent de 13 ans, surdoué, Bruno passe des vacances dans les Pyrénées quand il tombe dans un dangereux torrent et est emporté par les flots. Il parvient miraculeusement à s'extirper des eaux tumultueuses, et cherchant de l'aide, découvre une communauté vivant hors temps et hors réalité dirigée par une grande prêtresse qui se fait appeler Virinaë.
Trois fils que Céline Denjean tisse ensemble dans un suspens et une tension exceptionnels, et surtout avec sa remarquable maîtrise du récit révélée dans ses précédents romans.16/11/2019 à 11:51 10
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Cataractes
3/10 Mais qu'est-il arrivé Sonja Delzongle ? Où est l'auteure de Quand la neige danse et Boréal qui m'avait séduite de part l'ambience qu'elle instaurait dans ses romans, du dépaysement, des personnages forts, et surtout avant tout d'une bonne intrigue. Mais ici, rien de tout cela.
Le rythme du roman est inégal, mais le plus souvent l'histoire se traîne. Sonja Delzongle tente bien de relancer l'intérêt du lecteur, mais les rebondissements sont tellement incongrus ou pas du tout crédibles.
Au final, ce roman est plus un pamphlet sur l'ancien régime de la région de la Croatie - Bosnie - Yougoslavie.
Et ce final, d'un convenu, sans aucune surprise; sans parler de la scène finale qui non seulement n'apporte rien, tombe comme un cheveux sur la soupe et laisse un mauvais goût au roman.
Si vous êtes curieux de l'histoire de cette contrée dans l'ex-empire de l'Est, vous y trouverez sans doute un peu de plaisir; pour les autres....02/11/2019 à 19:56 2
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Les Refuges
9/10 Jérôme Loubry a tout compris pour fournir un très bon thriller.
Tout d'abord une histoire qui commence par une situation tout à fait banale, qui pourrait arriver à tout à chacun, mais qui rapidement va s'écarter de la normalité, prendre un aspect étrange, pour basculer totalement. Bien sûr, en lecteurs avertis que nous sommes, nous nous attendons à quels pièges dans le cheminent de la résolution de l'intrigue, mais l'auteur est très vicieux : fausse piste, nombreux rebondissements, faux-semblants, vous allez vous faire avoir dans les grandes largeurs mais surtout pour votre plus grand bonheur.
Ensuite, des personnages fort bien construits qui se dévoilent au fur et à mesure des pages. On découvre leur psychologie, leurs faiblesses, leur passé, mais aussi leur perception de la situation, par petites touches ou de petits indices disséminés de-ci de-là. On se prend d'affectation pour certains personnages, avant de les haïr. Jérôme Loubry malmène ses lecteurs tout comme ses personnages.
L'écriture est parfaitement fluide, efficace. On plonge entièrement et rapidement dans l'ambiance du roman. On se prend à tourner les pages, à ne plus pouvoir s'arrêter par désir de connaître la fin.25/10/2019 à 21:03 9
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Promenez-vous dans les bois
6/10 Ruth Ware a pour domaine de prédilection le roman psychologique légèrement teinté de thriller.
Promenez-vous dans les bois entre parfaitement dans ce schéma, avec un huis clos en forêt de copines fêtant un enterrement de jeune fille qui va dégénérer. Mais cette déviation ne va pas se faire ni de manière brusque ni dès le début du roman. Bien au contraire, l'auteure va y aller piano piano, en distillant petit à petit des éléments qui vont faire monter la tension parmi les convives avant de porter le coup fatal.
La psychologie est bien entendue centrale dans ce roman, car elle permet de comprendre les personnages, leur histoire et leur relation entre elles; et ce afin de découvrir la clé de l'intrigue, ou tout du moins de réduire la solution à deux candidats.
Mais ce roman ne conviendra pas aux amateurs de page-turnes, hyper-vitaminés. Promenez-vous dans les bois n'est pas de ces romans que vous avez du mal à lâcher. Par contre, il est excellent en tant que livre audio.24/10/2019 à 21:40 1
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Dans la brume écarlate
8/10 Si l'on devait résumer Nicolas Lebel, on dirait que cet auteur nous fournit régulièrement des romans policier de qualité, mêlant intrigue, originalité et humour. Une fois encore, cet auteur remplit astucieusement et de manière équilibré ce contrat. C'est avec une grande joie que l'on retrouve l'équipe du capitaine Mehrlicht, au physique de cinéma, au franc parler teinté de gouaille parisienne.
Il faut toutefois légèrement modéré mes propos puisque cette fois-ci, je n'ai pas retrouvé l'originalité : le thème du roman m'a trop fait penser au Sharko de Franck Thilliez. Cependant, contrairement à son confrère d'écriture, Nicolas Lebel va bien moins loin dans ce monde gothique déviant, en étant limite caricaturale en recourant à un "méchant" roumain faisant imanquablement pensé au Comte Dracula.
Cependant il nous fait découvrir quelques éléments historiques de la Roumanie, du temps où elle appartenait au bloc de l'Est.
Mais l'humour de l'auteur ne s'arrête pas là puisqu'il s'amuse également à prédire le lieu des futures sépultures d'hommes célèbres... au risque de se tromper (eh oui depuis l'écriture du roman, Jacques Chirac est décédé et n'est pas enterré au cimetière du Père Lachaise, mais dans celui du Montparnasse).
Un bon moment de lecture que je vous conseille.22/10/2019 à 21:07 6
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La Fille qui devait mourir
2/10 A la sortie du sixième tome de la série Millénium, La fille qui devait mourir, David Lagercrantz a annoncé qu'il était temps de tourner la page et de passer à autre chose. En fait je pense qu'il aurait du le faire bien plus tôt car malheureusement ce roman ne permet pas de relever le niveau de la série et s'éloigne une fois de plus de la recette qui avait fait de Millénium une série au succès planétaire.
Ce sixième, et donc théoriquement dernier, tome de la série n'est plus qu'une pâle copie des aventures de Lisbeth Salander et Michael Blomqvist. si l'on ôte les quelques pages d'action en début et fin de roman, le livre a un rythme d'escargot sous tranquillisant. L'intrigue est aussi fine d'une feuille de papier à cigarette. Quant au style, par moment j'avais l'impression de lire une page Wikipedia ou un récit d'aventure de montagnards.
David Lagercrantz, est-ce du à son contrat avec les héritiers, ne fait preuve d'aucune originalité, se laisse bercer par les modes du moment (usine à troll), ne prend même pas la peine de faire évoluer ses personnages en les contraignant à leur carcan habituel au point que cela en devient une parodie.
Bref un roman fait pour être une manne financière pour les héritiers et non pas pour un héritage littéraire. Économisez vos sous pour un autre roman que celui-là.12/10/2019 à 07:56 3
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L'Île du diable
5/10 Une nouvelle fois Nicolas Beuglet nous entraîne dans une histoire inspirée de faits réels avec un pan de l'histoire stalinienne. Cet aspect inconnu sur lequel très peu de personnes ont publié, est à la fois effrayant et très intéressant de connaître un élément (de plus) des travers et dérives de cette dictature.
L'histoire est trépidante et se déroulante à 200 à l'heure sous amphétamine, de la première à l'avant dernière page. D'ailleurs il est fortement recommandé d'avoir lu les deux premiers tomes, pour pouvoir embarquer dans cette aventure, car le rappel succinct en prologue du roman ne suffira pas à prendre le train en marche lancé à vive allure.
Malheureusement, je n'ai pas retrouver les autres qualités des deux premiers romans (Le cri, Complot) de Nicolas Beuglet. L'enquête est (trop) rapidement conduite, les éléments s'enchaînant presque naturellement sans écueil, les caractères des principaux personnages n'évoluent pas, la conclusion de l'enquête et de l'histoire trop rapide, trop convenue et sans grande originalité. Mais ce sont les raccourcis de récit employés par l'auteur qui m'ont le plus dérangés comme les analyses ADN faites sur le lieu du crime en un rien de temps, alors que l'on sait que cela met plusieurs heures voire plusieurs jours.
Un roman palpitant mais sans grande originalité en dehors des faits réels dont il s'inspire.29/09/2019 à 18:25 5