903 votes
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On the Brinks
8/10 Le récit d'une vie de débrouille, forgée à la force du caractère. Impossible de faire plier cet irréductible irlandais. Que ce soit dans les geôles de Long Kesh ou dans les Casinos clandestins de New York. Son implication dans le casse de la Brinks, un des plus gros cambriolage de l'histoire des USA montre une autre facette incroyable de ce personnage, avec je ne sais quoi d'insouciance, en tout cas, hors du commun. Cette vie de misère, de persécution, d'aventure, de procédures judiciaires rocambolesques, est racontée de façon crue, poignante, percutante, sans se départir d'un humour savoureux, propre aux irlandais, même dans les pires moments. J'ai beaucoup apprécié l'écriture, les titres des chapitres en disent beaucoup sur le ton employé. "Les doigts fourrés dans les miches, c'est pas vraiment drôle"; "John Wayne, où es-tu quand on a besoin de toi?" "Un fer à cheval dans le cul? non, toute une écurie" Bref, un must.
28/10/2017 à 11:02 5
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Apache
7/10 D'accord avec les avis précédents, un scénario enlevé, prenant, mais un traitement graphique et un format de livre qui rendent l'objet peu attrayant.
17/10/2017 à 09:24 4
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La Nuit derrière moi
9/10 Voici un excellent roman noir avec une dimension psychologique de tout premier ordre. "Ma deuxième vie est celle de Furio Guerri, le monstre". Ainsi commence cette histoire. La narration, la construction du récit est géniale. Giampaolo Simi nous met dans la tête du monstre et nous met à distance avec sa première vie en utilisant la deuxième personne du singulier, ainsi commence le deuxième chapitre "Ta première vie est celle de Furio Guerri, VRP exclusif pour les Industries graphiques Aggradi". De cette double narration ressort d'un côté les tourments du monstre, et de l'autre le déroulé des événements qui ont contribué à la fabrication de ce monstre. Le piège socio culturel diabolique, est extrêmement bien décrit de manière progressive, inéluctable. Grandiose! Je vais de suite partir à la recherche d'ouvrages antérieurs de cet auteur qui me fait penser à Thomas H Cook.
14/10/2017 à 10:05 6
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Kabukicho
8/10 Ce roman est une plongée dans un monde différent, avec ses codes, et en cela c'est une grande réussite. Les quartiers chauds de Tokyo, plus particulièrement Kabukicho regorgent de maisons à hôtesses, ou hôtes, c'est selon, où l'on cultive l'art du mensonge, où l'on "masse l'ego" des clients. Dans ce quartiers, des âmes en peine sont venus se reconstruire, Kate, l'anglaise, Marie, la française. Lorsque Kate disparaît, son père vient à sa recherche avec ses gros sabots occidentaux, on assiste à un choc de cultures. L'intrigue est prenante, les personnages à facettes multiples nous baladent, l'écriture est fluide. Un très bon roman noir.
08/10/2017 à 10:28 6
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Le Silence des agneaux
8/10 Lu il y a de nombreuses années, environ 1 an après le succès du film. C'est une des rares fois où j'ai trouvé un film plus aboutit que le livre dont il était tiré. Mais un bon souvenir tout de même.
06/10/2017 à 09:53 5
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Pukhtu Primo
7/10 Je ne partage pas totalement les avis élogieux ci-dessous. Je me suis beaucoup ennuyé. Pas totalement mais quand même un peu... le côté documentaire, l'écriture, les scènes d'action, c'est d'une maîtrise qui force l'admiration. Ce qui m'a moins plu, c'est qu'une fois assimilé la situation, les enjeux, il reste 300 pages d'embourbement où l'on perd le fil de l'histoire. La faute à des personnages sans âmes, froids, ... j'ai eu l'impression d'être un drone, sans émotion, au dessus d'un champ de bataille, confus, une barbarie ordinaire. Globalement déçu. J' attendrai un petit moment avant d'attaquer le second volet.
01/10/2017 à 16:15 8
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Rien ne se perd
7/10 Un roman noir qui se lit avec la boule au ventre, lourd, très lourd... Techniquement, c'est très bien raconté, l'écriture est fluide, le point de vue de l'enfant rend le récit immersif. Mais le propos, la vie, la survie, d'un enfant entouré d'adultes suicidaires rend l'histoire difficile à digérer. Ce réquisitoire contre les violences policières, la justice à deux vitesses, la responsabilité des adultes vis à vis des enfants, traité à charge, ne m'a pas complètement convaincu. J'ai trouvé cela un peu trop sans espoir.
06/09/2017 à 11:06 8
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Le Fleuve des brumes
8/10 Encore une belle découverte et un auteur italien à suivre. Une histoire finement racontée, qui remonte le temps de 50 ans, de la politique, des exactions, des vengeances avec une mise en scène orchestrée par le Pô lui même, au gré des crues, décrues, qui révèlent petit à petit les indices dans un rythme lent.
28/08/2017 à 09:43 9
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Causes mortelles
8/10 Un bon polar, complexe, intéressant, on en apprend beaucoup sur le contexte des groupuscules paramilitaires du conflit Nord Irlandais. Comment se fournir les armes, d'où vient l'argent.. L'intrigue est prenante, l'enquête palpitante, les personnages biens décrits. C'est parfois un peu difficile à suivre, mais si on s'accroche, le plaisir est bien présent.
09/11/20 Relecture. Je confirme ma note, Le conflit de l’Ulster vu depuis l'Ecosse, les groupuscules plus ou moins virulents, tout ce contexte est extrêmement intéressant et bien expliqué. La ville d’Édimbourg en plein festival, et sa partie souterraine où sont enfouis bien des secrets, rendent l'atmosphère surréaliste, entre liesse et étouffement, et les personnages merveilleusement décrits. Rebus est muté temporairement à Fettes à la BCE (Brigade Criminelle d’Édimbourg), où il est associé à de nouveaux partenaires pour les besoins de cette enquête, mais il garde contact avec la bande de St Leonard, pour mener des investigations en parallèle et employer ses propres méthodes. Côté sentimental, Rebus va avoir maille à partir entre Patience et Caroline, il va y avoir des éclaboussures. Bref, Rebus est sur tous les fronts et on se régale. Le seul bémol que j’émettrai, c'est au sujet de la fin qui m'a semblé expédiée. Comme l'enquête est très vaste dans les faits historiques et le champ des investigations, il était difficile de trouver une issue qui boucle les boucles, sans être trop longue et fastidieuse. Ici, l'apothéose est un peu forcée.21/08/2017 à 08:00 9
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Gravesend
9/10 Naître à Gravesend, c'est piocher le mauvais numéro, The Wrong Number, c'est justement le nom du bar où vadrouillent les différents protagonistes de cette histoire, noire et désespérée. Ce livre est très bien écrit, il est extrêmement touchant. Qu'il est difficile de s'extraire de cette enclave italienne du quartier Brooklyn! ... Une très belle découverte. Même s'il ne révolutionne pas le genre, c'est tout de même un roman noir de grande qualité, qui a été choisi pour être le n°1000 de la collection Rivages/Noir. Assurément un bon numéro.
15/08/2017 à 10:44 9
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Jésus prend la mer
8/10 Je ne suis pas trop nouvelles, je préfère suivre une histoire sur plusieurs jours voir, semaines, m'imprégner d'une ambiance, y repenser souvent, donc les histoires courtes, c'est un peu trop vite digéré pour moi. Mais je succombe devant l'écriture de James Lee Burke une fois de plus, il nous prend par l'épaule et nous raconte son Amérique et on se régale.
11/08/2017 à 17:23 7
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La Loterie
9/10 Cette BD est une adaptation d'un récit de Shirley Jackson par son petit fils Myles Hyman. La réussite est totale, le dessin est magnifique, le texte est réduit au minimum, pourtant, l'ambiance est incroyable, et l'histoire est à tomber par terre, impossible d'en dire plus, sans spoiler. Lisez-le!
06/08/2017 à 10:22 7
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Le Commissaire Bordelli
9/10 Une comédie policière italienne dans une Florence caniculaire de l'après guerre. Un intrigue intéressante mais qui passe vite au second plan, tant on est captivé par le quotidien de l'ultra attachant commissaire Bordelli, personnage marqué par la guerre, et célibataire malgré lui, en attente de la femme de ses rêves. Les amis, petits truands, ancienne prostituée, collègues, que des personnages hauts en couleur agrémentent le récit de situations drôles et savoureuses. Pour situer le fameux commissaire, sachez que quand il surprend un voleur en plein cambriolage chez une amie à lui, il lui dit d'aller voler ailleurs, lui donne une somme d'argent lui permettant de se retourner, le pauvre, il sort juste de prison, et l'invite à manger chez lui, puisqu'il organise un repas avec ses amis. Pas banal! Bref, c'est du tout bon, précipitez vous sur ce roman, le premier d'une série que je suivrai avec grand plaisir. Et c'est recommandé par Camilleri en personne, il y a d'ailleurs beaucoup de points commun entre les personnalités de Montabano et Bordelli.
06/08/2017 à 10:04 7
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Une terre si froide
8/10 Je découvrais Adrian McKinty avec ce roman, et j'en ressors enchanté, avec une nouvelle série pour remplir ma PAL déjà débordante. Quel personnage ce Sean Duffy! malgré son jeune âge, il est intrépide, perspicace, il ne se laisse pas berner, ni intimider et pourtant, il y aurait de quoi... il est drôle et profondément humain, attachant, donc. Ensuite, j'ai apprécié le rendu de l'ambiance lourde de Belfast, période Tatcher, le pays est sous tension, cette tension qui ne faiblit pas tout au long du récit, c'est vraiment le point fort de ce roman. L'intrigue n'est pas en reste, elle nous mène, nous malmène, et nous retourne, bref, on se régale. Je ne mets pas plus haute ma note parce que je me suis quand même souvent perdu dans les tenants et aboutissants des différents groupuscules avec une overdose d'initiales IRA, UVF, UDA, RUC, FRU ... etc. J'aurais aimé mieux comprendre le pourquoi de ce climat, j'ai juste ressenti l'atmosphère qui en découlait, ce qui est déjà bien, j'en conviens.
03/08/2017 à 09:42 11
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Cartel
9/10 10 ans après La griffe du chien, Don Winslow nous replonge dans la guerre de la drogue avec Cartel. Plus violent, plus gigantesque, ce roman est une surenchère du précédent. Ne craignez pas l'épaisseur du pavé, cela se lit à 100 à l'heure. Les intrigues, les scènes d'action, tout est entraînant, grâce à la patte de Winslow qui nous rend ses personnages tellement vrais. Ceci constitue pour moi une oeuvre majeure, à lire absolument!
30/07/2017 à 09:32 11
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La Revanche du petit juge
8/10 Un roman noir italien, comme je les aime. Ici dans une petite ville du sud en Calabre, on est confronté à la 'Ndrangheta, et toute la vie sociale locale s'en ressent, insidieusement, et c'est là toute la réussite de ce roman, de nous imprégner de cette ambiance particulière. Les non dits, les craintes, les menaces, les rumeurs, tout ramène à la 'Ndrangheta et pèse sur le climat. Les réunions des notables du coin sont des petits bijoux de finesse d'esprit, de couardise, de comédie. J'ai beaucoup aimé aussi le personnage de Don Mico Rota, un mafioso "à l'ancienne" particulièrement bien décrit.
Pour mettre son petit monde en place, Mimmo Gangemi ne peut échapper à quelques longueurs, à une certaine lenteur dans le rythme aussi, mais c'est pour mieux ferrer son lectorat. Une fois le contexte mis en place, l'intrigue fait le reste et on se régale. Encore un personnage récurrent, pourtant pas très sympathique au départ, le juge Lenzi,et surtout, un auteur talentueux à suivre. Vivement le prochain.29/07/2017 à 17:24 6
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L'homme qui ne disait jamais non
7/10 Une histoire d'amnésie traitée avec légèreté dans le scénario mais aussi graphiquement, avec un dessin naïf et une colorisation vive. Une comédie policière comme le cinéma français en a produit à profusion. Agréable à lire, facile à digérer.
10/07/2017 à 14:23 2
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Cassandra
8/10 Voici une nouvelle paire de compères à suivre. Boo et Junior, de truculents videurs et détectives à leurs heures. L'histoire est assez classique, le sujet est lourd mais le traitement est léger. Les personnages sont un peu caricaturaux mais c'est dans le ton du livre. Le plus savoureux, ce sont les dialogues, drôles et imagé. Je n'ai rien lu de tel depuis Hap Collins et Léonard Pine. De l'action, du danger de l'humour, vivement la suite.
10/07/2017 à 11:04 11
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Dans les pins
7/10 5 balades meurtrières mises en image par Erik Kriek, forment un ensemble cohérent, en bichromie, différente pour chaque histoire. C'est agréable à lire, sympathique à feuilleter. Des petites histoires traitant des meurtres, des vengeances, des adultères, sans forcément avec une fin heureuse mais une morale apparaît pour chaque nouvelle.
09/07/2017 à 09:05 3
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1974
8/10 Dans un style percutant, David Peace nous entraîne au fond de l'enfer, avec une écriture nerveuse, sans fioriture, il nous bouscule, nous happe vers l'abîme. On a beau chercher une branche pour s'accrocher, un brin d'humanité, on replonge inexorablement vers plus de noirceur encore. Au sortir de ce roman, on a l'impression d'avoir été passé à tabac. On ressort groggy, et désespéré. L'écriture est exigeante mais une fois assimilée, on se laisse emporter, par la force gravitationnelle, vers le fond, noir.
04/07/2017 à 09:34 9