498 votes
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Mr Mercedes
9/10 En bref, un roman 100 % polar, une première chez Stephen King !
J'ai été ravie de retrouver la plume si particulière de King, ses digressions à n'en plus finir, mais que l'on apprécie tellement, ses personnages attachants, mais qui ont souvent un destin funeste... Cette fois-ci, pas de fantastique : un roman tout ce qu'il y a de terre-à-terre, où l'informatique prend le pas sur l'imaginaire.
Concernant le personnage principal et récurrent, les premiers chapitres le rendent immédiatement touchant, la solitude qu'il ressent et les regrets qu'il rumine le mettent dans une position qui ne peut que frapper le lecteur. Petit à petit, on le découvre réellement et sa personnalité est à la fois originale et terriblement clichée du flic américain. (si vous avez vu la série Under the Dome, je le vois comme Big Jim mais en gentil !)
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Quant au "méchant" de l'histoire, il n'a rien à envier aux plus grands psychopathes des auteurs de thrillers renommés : la psychologie est travaillée, cohérente et parfaitement maîtrisée du début à la fin.
L'intrigue globale tient également en haleine grâce à des petits détails techniques que l'on découvre au fur et à mesure : j'ai aimé que Stephen King puise certaines idées dans le progrès technologique qui nous entoure et aborde le fait que l'on puisse se sentir dépassé par toujours plus de nouveautés et du penchant criminel que certains peuvent en faire.09/06/2021 à 17:38 7
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Et pour le pire
7/10 En bref, un personnage principal cynique attachant pour un thriller à mille à l'heure !
J'ai tout de suite accroché à Vincent, octogénaire solitaire dans un petit village du Lot. Son cynisme et ses réflexions font sourire et amènent un peu de fraîcheur dans ce thriller qui s'annonce plutôt lourd en terme de violence.
En effet, on apprend rapidement que sa femme est décédée après d'atroces souffrances, que Noël Boudou ne nous épargne pas. Il va même nous donner des détails à plusieurs reprises : âmes sensibles, attention, on a le droit à un mix d'horreurs assez atroces.
Les personnages secondaires sont également hauts en couleurs, notamment Bas, force de la nature et nouveau voisin fraîchement installé au village. La relation qui se tisse petit à petit entre les deux hommes est touchante et permet de découvrir un nouveau Vincent, plus tendre, sans la carapace qu'il se forge depuis 20 ans et qui l'a enfermé petit à petit, à l'écart du reste de la population.
L'intrigue est intéressante, la vengeance de Vincent légitime et il est très simple de s'identifier et de comprendre la douleur de l'absence, la solitude du veuvage. Cependant, même si le rythme est très soutenu et que les 250 pages du roman se tournent en un clin d'œil, des problèmes de crédibilité m'ont perturbé à plusieurs reprises... Cela ne m'a pas empêché d'apprécier ma lecture pour les points déjà évoqués mais je pense que le coup de cœur global auquel je m'attendais s'est effacé à cause de petites facilités et d'une passivité générale de l'ensemble du village : l'auteur nous décrit un lieu où tout le monde se connaît et où le café du bourg sert de gazette locale, mais les événements qui vont se produire, la violence et la disparition de certains noms connus n'ont a priori quasiment aucune répercussion, que ce soit sur les habitants ou sur les autorités.
[...]09/06/2021 à 17:30 1
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De Cendres et de larmes
5/10 En bref, un récit entre roman social et thriller fantastique... Mais le dosage n'est pas tout à fait équitable.
La parution du titre dans la collection "noire" des éditions Fleuve et le décor posé par Sophie Loubière au cœur d'un cimetière laissait penser que l'on allait frissonner. Malheureusement, mes attentes n'ont pas été tout à fait comblées et je ressors de cette lecture mitigée.
En effet, la première moitié du roman est plutôt centrée sur le couple Mara, et plus précisément sur Madeline : on la suit souvent lors de ses interventions de sapeur-pompier et, si l'on ne peut que souligner la crédibilité des scènes ancrées dans l'actualité de 2019 (incendie de Notre-Dame de Paris, manifestations des Gilets Jaunes, etc.) ainsi que la volonté de mettre en avant le courage et le dévouement des pompiers, je n'avais pas spécialement envie de lire une sorte de reportage sur le métier. Les quelques scènes pouvant apporter du suspense et une pointe de mystère sont survolées et passent assez inaperçues.
La seconde moitié bascule un peu plus dans l'ambiance noire que j'espérais. Les relations familiales se dégradent doucement, la tension psychologique se met enfin en place et le cimetière prend vraiment sa place en tant que personnage à part entière. On ressent la vie nocturne, on imagine les bruits de la nature prenant une dimension particulière dans le noir. Christian se renferme tandis que les anciens gardiens du cimetière nous dévoilent quelques secrets. Cependant, l'ensemble reste plutôt superficiel et les nombreuses questions ne trouveront pas forcément de réponses à la fin du roman... De nombreux thèmes ont été abordé au fil des pages et il était sans doute difficile pour l'auteure de tous les exploiter correctement.
[...]09/06/2021 à 17:22 2
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La Ronde des innocents
5/10 En bref, un premier roman prometteur (et preuve en est aujourd'hui, 10 ans après.) mais qui part un peu dans tous les sens...
Le style de l'auteur est fluide et, dès les premières lignes, le lecteur est happé par le récit. Bien heureusement, car j'ai trouvé qu'il était compliqué de faire le lien entre tous les personnages ainsi qu'entre les deux enquêtes qui vont se mener en parallèle.
En effet, les deux histoires semblent si éloignées qu'il est quasiment impossible de voir venir l'explication du lien. En attendant les explications, les personnages principaux sont plutôt attachants et permettent d'accrocher le lecteur, même si certains chapitres ont certainement pour but de nous perdre encore plus tellement ils n'ont, a priori, aucune connexion avec le reste...
Les thèmes abordés sont intéressants, déjà vus, mais pas forcément souvent abordés. Néanmoins, j'ai trouvé que l'ensemble restait finalement très brouillon : beaucoup d'informations sont balancées en moins de 400 pages et, même si le travail de recherche semble vraiment important, cela ne suffit pas à donner l'impression d'un roman abouti.
Ce roman était le premier de l'auteur, publié en 2010 et était, malgré quelques défauts, déjà très prometteur. Les cendres froides, son deuxième, publié en 2011, m'avait par contre beaucoup plu par le thème abordé et les recherches historiques entreprises. Je suis donc curieuse de découvrir ses autres titres si Valentin Musso s'améliore de roman en roman.09/06/2021 à 17:18
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Bloc 11
7/10 En bref, entre huis clos et partie d'échecs, une plongée dans les camps de concentration.
Ce n'est plus à prouver, la Seconde Guerre mondiale et toutes les atrocités commises à cette période-là sont un puits sans fond pour l'imagination des auteurs... Et je suis toujours curieuse de découvrir comment chacun peut s'approprier l'Histoire.
Ici, retour à Auschwitz, en 1944 : lieu malheureusement bien connu de tous, l'auteur va quand même réussir à nous faire découvrir un aspect différent du camp, une vision encore plus cruelle de la vie des prisonniers.
Même si les échecs ne sont pas un sport qui m'intéresse particulièrement ou que je connais parfaitement, le parallèle avec la nuit d'horreur que vont passer les personnages était très intéressant. Piero degli Antoni repose les bases pour les non avertis grâce aux explications sur les règles du jeu que le père transmet à son fils. Ainsi, les protagonistes prennent peu à peu leur place dans une stratégie millimétrée et commandée à distance.
Le suspense est présent du début à la fin, le lecteur ne pouvant, à aucun moment, deviner qui sera le malheureux élu à la fin du compte à rebours. Et malgré le peu d'action, les révélations et la mise en lumière de la psychologie de chaque personnage tiennent en haleine.
[...]09/06/2021 à 17:12 1
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Nuit blanche
7/10 En bref, un huis-clos en pleine tempête... Un bon premier roman.
Un hôpital au milieu de nulle part, une nuit de tempête et un patient sous haute surveillance : c'est un cocktail détonnant qui promet une lecture haletante. Et Nicolas Druart se débrouille plutôt bien pour un premier essai, il a même été reconnu par Franck Thilliez lui-même, s'il vous plaît ! J'ai d'ailleurs plusieurs fois penser au roman Puzzle, par l'atmosphère oppressante plus que par l'intrigue qui diffère totalement.
Le suspense est présent dès le départ grâce à un patient mystérieux, des dossiers aux révélations qui glacent le sang et à un meurtre assez dégoûtant. Malgré tout, j'ai eu du mal à m'attacher aux personnages, peut-être car il n'y a quasiment aucune cohésion entre eux et qu'ils sont tous suspicieux... Il faut dire qu'on les découvre dans une situation cauchemardesque et qu'ils sont plutôt décrits sous leurs mauvais jours.
J'ai eu l'impression que le roman était découpé en deux parties : le début est plus basé sur la mise en place de l'ambiance, la tempête qui approche et des événements à la limite du surnaturel. Puis l'orage arrive à son apogée et l'intrigue éclate, les révélations sur un des patients s'enchaînent sans que l'on trouve encore toutes les réponses aux nombreuses questions que l'on se pose.
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Le dénouement est l'apothéose, je ne m'y attendais absolument pas... Mais l'auteur touche à la question la plus importante dans la majorité du thriller avec cette idée de l'hérédité du Mal. Mention spéciale pour le dernier paragraphe, le clou du spectacle qui remet certaines scènes en perspective.
Je suis très curieuse de mieux découvrir l'auteur avec ses deux autres romans : Jeu de dames (2019) et L'enclave (2021).09/06/2021 à 17:08 5
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1991
8/10 En bref, la première enquête de Sharko, back to 90's !
Quoi de plus tentant que de découvrir Sharko à ses débuts, à tout juste 30 ans, dans la brigade criminelle ? J'ai été ravie de plonger dans ce passé, et malgré un léger décalage avec mes propres souvenirs (Je suis née en 1991 donc je n'ai pas forcément toutes les références.), ce petit retour en arrière est très dépaysant : pas d'ordinateurs, pas de smartphone, des Minitel et une police scientifique à ses balbutiements...
Et ça fait également beaucoup de bien de découvrir Sharko dans ses années heureuses, lorsqu'il n'était pas encore abîmé par toutes les épreuves qu'il a dû traverser, et d'autant plus que j'ai été vraiment peinée de le voir au bout du rouleau dans les deux derniers tomes que j'ai lus. On découvre Suzanne, son premier amour ainsi que ses parents et son enfance dans les corons, son intégration au 36, mais aussi la raison qui l'a poussé à devenir flic.
Au-delà du côté émotionnel de ce préquel, Thilliez maîtrise également les 2 enquêtes qu'il développe en parallèle dans ce titre. Comme à son habitude, il trouve une idée originale et la déroule jusque dans ses moindres détails scientifiques et psychologiques afin de nous bluffer et de nous tenir en haleine jusqu'au dénouement.
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Sans grande surprise, j'ai passé un très bon moment de lecture avec Sharko, je ne peux que vous conseiller de le découvrir au plus vite ou de continuer à le suivre dans la saga.11/05/2021 à 16:30 9
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La Maison
6/10 En bref, une dystopie jeunesse qui ne se dévoile que très peu...
Les dystopies, avec moi, c'est avec parcimonie... Mais j'aime bien découvrir de nouvelles intrigues de temps en temps, surtout lorsqu'elles sont aussi connues et estimées que celle d'Yves Grevet. Publié en 2008, ce premier tome m'a parfois fait penser au premier tome de L'épreuve (Le Labyrinthe de James Dashner : si l'univers est totalement différent, la mise en place ainsi que certaines règles m'ont semblé similaires.
En effet, le lecteur se retrouve propulsé dans une communauté d'enfants et d'adolescents, reclus et entraînés dans des conditions assez difficiles. Le point de vue d'un des enfants employé ne permet pas d'en savoir beaucoup plus sur le passé ni sur le devenir de ces personnages, pleins de questions se posent, mais très peu de réponses sont données dans ce premier tome.
Néanmoins, la lecture est fluide et facile, abordable dès le collège selon moi et permet de mettre un pied dans le genre. L'attachement aux personnages se fera plus facilement pour le public visé, j'ai eu un peu de mal à être dans l'empathie malgré quelques scènes de violence ou de soumission.
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Le dernier chapitre se termine en cliffhanger et appelle forcément le tome suivant. Malgré tout, je ne suis pas spécialement impatiente de le lire, même si je reste curieuse, à l'occasion.04/04/2021 à 12:56 1
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Mélissandre
Yomgui Dumont, Franck Thilliez
7/10 [TOMES 1 à 4]
En bref, une saga BD jeunesse signée Thilliez.
On retrouve parfaitement l'esprit tordu de Franck Thilliez. L'auteur a déjà utilisé le thème des rêves et cauchemars dans son roman "L'anneau de Moebius" et il réitère ici avec une version plus jeunesse, mais toujours aussi travaillée. Rien n'est laissé au hasard et le travail de cohérence est vraiment maîtrisé, il est d'ailleurs remarquable dans le tome 3. Le tome 2 m'a paru un peu plus "simple", sûrement à cause de la cible visée : le thème du cauchemar semble évident dès le départ pour un adulte, la révélation tombe donc un peu à plat...
Cette brigade est intéressante à découvrir dans le premier tome où les liens entre les personnages sont mis en place. Puis, des questions se posent et des mystères font surface pour faire naître une intrigue globale entraînante.
La saga n'est a priori pas terminée et je suis curieuse de découvrir la suite, qui s'annonce encore plus captivante et de plus en plus mature.
Au niveau de la forme, les dessins sont agréables et les ambiances bien retranscrites. J'ai aimé la différenciation des parties réelles sur fond blanc des parties oniriques sur fond noir. Cela a été bien utile parfois pour la compréhension de certaines intrigues.04/04/2021 à 12:52 1
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Le Chien des Baskerville
6/10 Première enquête du fameux Sherlock pour moi avec ce qui est, en réalité, le 5e tome de la saga Holmes & Watson. Je ne sais pas s'il y a réellement une chronologie dans les tomes, mais je n'ai ressenti aucun manque qui aurait pu gêner ma compréhension.
Ici, c'est le Dr Watson qui est à la narration et j'ai bien aimé le découvrir, pas encore trop dans l'ombre du détective. On alterne entre narration classique et rapports écrits, c'est assez intéressant pour suivre l'enquête de l'intérieur et avoir les clés en main pour nous aussi, résoudre l'affaire.
[...]
Concernant l'intrigue en elle-même, elle est plutôt complexe, car elle mêle différentes générations, mais l'aspect légendaire du chien des Baskerville amène une dimension surprenante, à la limite du fantastique... bien loin de l'esprit terre-à-terre du héros. Je ne vais pas trop en dire, car le texte est assez court, même si beaucoup d'entre vous l'ont sûrement déjà lu... J'ai apprécié pouvoir enquêter en même temps que les protagonistes et j'ai été agréablement surprise d'arriver à suivre.04/04/2021 à 12:48 2
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Une arête dans la gorge
7/10 En bref, le retour d'une héroïne intéressante dans une enquête mystérieuse.
Une arête dans la gorge met en scène Nathalie Lesage, que l'on a découverte dans "Lésions intimes", publié en 2019. 18 mois après la résolution de l'enquête, voici l'héroïne de retour avec pour but de reprendre sa vie professionnelle, mais dans une nouvelle ville et une nouvelle équipe. Quelques allusions au premier tome sont faites dans les premiers chapitres, mais cette enquête est totalement indépendante.
J'ai aimé retrouver Nathalie, cette femme indépendante et forte. Son intégration est intéressante à décrypter, notamment dans sa relation avec sa supérieure, ou celle avec son co-équipier, très attachant.
L'enquête est assez surprenante puisque le prologue semble à des années-lumière des meurtres que l'on va découvrir à Lyon... Néanmoins, l'auteur sait où il va et nous le montre petit à petit sans nous faire décrocher. Le rythme n'est pas haletant, certaines scènes d'action permettent de garder du suspense.
Christophe Royer semble avoir fait de nombreuses recherches sur Lyon et nous offre une visite guidée des merveilles de cette ville à travers les monuments historiques ainsi que l'histoire de sa création et de ses galeries souterraines : les catacombes de Paris n'ont qu'à bien se tenir !
[...]04/04/2021 à 12:40
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Impact
7/10 En bref, un roman engagé et percutant.
Ici, Olivier Norek monte encore d'un cran et dénonce la non-action flagrante de l'Etat dans la lutte écologique qui nous entoure quotidiennement aujourd'hui. Effectivement, il garde une partie "enquête" mais qui n'est là que pour servir la cause et le discours, tout comme les personnages.
Malgré tout, son talent pour créer des personnalités attachantes est intact et le duo Nathan/Diane a parfaitement fonctionné avec moi. Ils n'ont rien d'originaux, rien de remarquable ou d'héroïque, mais ils amènent une dimension humaine pour contrer le manichéisme qui aurait pu vite s'installer. Ils doutent de leur légitimé, de celle de Virgil, le "coupable", de ce qui est juste ou bien ; ce qui permet également au lecteur de se poser ses questions et d'avancer dans sa propre vision des choses.
Le travail de recherche de l'auteur est considérable pour cet ouvrage : des chiffres, des faits, des citations, j'ai appris tellement de choses et levé tellement de fois les yeux au ciel devant tant d'inconscience écologique, tellement de profit personnel et d'absurdités... Les parties où Olivier Norek s'éloigne de Paris et de l'enquête sur Greenwar pour nous amener dans différentes parties du monde, toutes touchées par le réchauffement climatique, le dérèglement météorologique, la pollution, sont édifiantes et remettent également les choses en place lorsqu'on pourrait oser se plaindre en tant qu'Européens.
[...]04/04/2021 à 12:36 1
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Là où les lumières se perdent
9/10 En bref, un roman nord-américain comme je les aime !
Dès les premières lignes, David Joy nous met dans l'ambiance de l'Amérique profonde, celle des petites bourgades où tout le monde se connaît, où les caïds font la loi, là où certains naissent, vivent et meurent sans avoir jamais vu autre chose... Le destin n'y est qu'une notion vague puisque la question ne se pose même pas : pourquoi aller ailleurs ? Sauf pour quelques personnes qui osent rêver d'un ailleurs, d'un avenir différent. Le destin est vraiment la notion clé de ce récit, voir Jacob se battre malgré les trop nombreuses embûches sur son parcours est vraiment très touchant.
Ce jeune homme est attachant, car la vie ne l'a pas épargné malgré la position sociale que son nom de famille implique. Il est, en quelque sorte, l'image de cette génération actuelle qui a besoin d'indépendance, qui ne veut plus rentrer dans les cases, qui a besoin de liberté et veut simplement avoir l'impression de faire des choix en conscience. La vie de Jacob n'est pas des plus faciles entre sa mère accro à la méthamphétamine, la pression que son père lui met sur les épaules, la sensation d'avoir toujours quelque chose à se reprocher à cause des activités de sa famille...
C'est typiquement le genre de roman ambivalent où l'on sait que ça ne peut pas bien finir, que malgré l'espoir du héros la fin est inéluctable, mais que l'on ne peut s'empêcher de dévorer en croisant les doigts pour lui, en voyant la faible lueur au bout du tunnel, si lointaine mais peut-être pas si inaccessible que ça. Là où les lumières se perdent n'est pas long, moins de 300 pages, mais cela suffit à tenir le lecteur en haleine pour Jacob et Maggie.10/03/2021 à 11:40 4
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Les Assassins de septembre
8/10 En bref, une saga historique qui n'est pas prête de s'essouffler !
Je suis toujours ravie de pouvoir découvrir l'Histoire de France et la Révolution française à travers la plume de Jean-Christophe Portes, son souci du détail et sa volonté de coller le plus possible aux faits réels (les notes en fin de roman sur ses recherches sont extrêmement intéressantes.) se mêlent à des enquêtes captivantes et toujours ancrées dans le contexte.
Les personnages s'étoffent également de plus en plus, les relations se complexifient, les liens se desserrent ou se resserrent selon les enjeux politiques.
Cette lecture me prend toujours un peu plus de temps que les autres romans que je peux lire : elle demande une certaine concentration pour suivre les divers complots et apprécier pleinement les révélations. Ce n'est pas un défaut, au contraire, il suffit d'en avoir conscience pour arriver à considérer cette saga comme elle le mérite.10/03/2021 à 11:25 2
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A pas de loup
5/10 En bref, un huis clos qui aurait pu être époustouflant, mais certains petits défauts m'ont gênée...
J'en ressors moins enthousiaste que prévu à cause d'une première partie à laquelle je n'ai pas adhéré complètement. Isabelle Villain plante son décor, a priori idyllique, d'un éco-hameau au milieu des alpages de Haute Provence : une communauté qui se veut détachée de la société de consommation, visant l'autonomie totale et un rythme de vie apaisant. C'est un thème que je n'ai encore jamais lu dans un thriller et que je trouvais original, mais surtout d'actualité. Malheureusement, l'auteure a rapidement usé (et abusé) de clichés qui m'ont dérangé : la "mode" écolo-bobo-vegan est un peu trop poussé dans ses lieux communs, d'autant plus qu'elle ajoute à cela d'autres points tout aussi exagérés. Résultat : des personnages et des relations qui perdent en crédibilité et une lectrice qui lève les yeux au ciel devant un discours qui, pourtant, semble travaillé avec des infos et des chiffres réalistes (je n'ai pas vérifié.).29/01/2021 à 11:08 3
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L'Empathie
5/10 En bref, un premier roman encensé, mais qui n'a pas fonctionné sur moi...
Si le style est fluide et entraînant, j'ai eu un vrai problème avec la construction globale du récit : le découpage des parties de l'enquête, entrecoupées par des sortes de biographies des personnages a fini par me faire décrocher. Antoine Renand base son histoire sur ses protagonistes et sur leur passé douloureux... Je ne suis pas contre un héros borderline ou abîmé par la vie mais quand TOUS les personnages d'un roman ont vécu l'enfer sur Terre, ça me paraît un peu gros pour rester crédible malheureusement. Je n'ai donc pas réussi à m'attacher à l'un d'entre eux malgré des profils plutôt attachants, mais qui touchent plus à la pitié qu'à la sympathie sincère.29/01/2021 à 11:04 5
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Pandemia
8/10 En bref, Thilliez et Sharko n'ont plus rien à prouver... Ce tome-ci était même étrangement visionnaire.
Publié en 2015, c'est en fait en 2020 que ce tome était à découvrir ! Certains passages concernant la pandémie sont presque effrayants de similitude avec ce qu'on a pu vivre cette année... Bravo à Franck Thilliez pour ses capacités d'analyse de la nature humaine dans les situations de crise.29/01/2021 à 11:01 7
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Les Chiens de Détroit
6/10 En bref, un thriller qui a du potentiel, mais qui ne l'exploite pas entièrement...
La plume de Jérôme Loubry est travaillée et maîtrisée, rendant les descriptions de la déchéance de Detroit très réalistes. Le lecteur s'immisce dans cette ville fantôme, où la gloire et la grandeur de l'époque ont laissé la place à la pauvreté et à la délinquance.
J'ai eu un peu plus de mal à accrocher aux personnages et à l'intrigue : j'ai trouvé que le ton était très froid au départ malgré les circonstances de l'enquête ainsi que les passés tortueux du duo principal. J'aurais aimé qu'ils soient plus approfondis afin que l'on puisse souffrir et douter avec eux, les quelques chapitres sur la première enquête en 1998 ne suffise pas, à mon sens, pour comprendre l'impact psychologique sur Stan.29/01/2021 à 10:58 3
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Le Concile de Pierre
5/10 En bref, un thriller à l'évolution surprenante dans lequel la patte de Grangé est bien présente.
L'auteur n'a plus rien à prouver, son style est efficace et malgré quelques défauts que je lui reproche à chaque lecture, notamment une certaine propension à la surenchère dans l'action et quelques erreurs dans les explications scientifiques, ses romans sont généralement palpitants à lire.
Publié en 2000, l'intrigue du roman s'inscrit dans le quotidien de la fin des années 90, mais n'est pas trop daté, même aujourd'hui. La technologie et l'actualité ne sont pas les points majeurs du récit donc ce décalage passe assez inaperçu.29/01/2021 à 10:51 2
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Treize et demi
5/10 En bref, un thriller un peu brouillon...
La construction du récit n'est pas utilisée à bon escient selon moi : l'alternance des époques aurait pu être un vrai plus pour tenir en haleine le lecteur et délivrer subtilement certaines révélations. Malheureusement, la première partie du récit est assez floue tandis que la seconde essaye de concentrer tout ce que l'on doit savoir pour comprendre l'intrigue.29/01/2021 à 10:47 1