L'Art du meurtre

3 votes

  • 7/10 Une lecture pas désagréable, une bonne intrigue, une découverte du monde de l'art, une fin assez inattendue... Mais... Les personnages principaux sont assez caricaturaux, le style est parfois trop brut... La balance est toutefois du côté du positif. Je programme pour bientôt le second livre de cette auteure...

    25/03/2022 à 09:27 Franck 28 (726 votes, 7.7/10 de moyenne) 2

  • 8/10 En bref, un premier roman maîtrisé avec une initiation à l'art très intéressante.
    La plume de Chrystel Duchamp est tout de suite très entraînante : le style est fluide, les détails sanglants et les dialogues sont travaillés de façon à ce qu'ils sonnent justes et crédibles. Certains échanges sont vraiment très agréables à lire, car on croirait vraiment assister à une vraie conversation, ce qui pêche souvent dans d'autres romans où l'aspect littéraire prend le dessus sur la spontanéité.
    [...]
    Concernant l'intrigue en elle-même, j'appréhendais un peu la plongée dans le thème de la peinture puisque je n'y connais presque rien ! L'auteure réussit parfaitement à intégrer les notions artistiques dans son intrigue avec des informations précieuses pour les novices. Cependant, je n'ai jamais eu l'impression d'avoir un cours magistral, tout est fluide et se confond avec le récit, notamment en étant intégré dans les dialogues des enquêteurs.
    J'ai finalement adoré découvrir les mises en scènes morbides et le parallèle avec des œuvres et des artistes connus. La réflexion sur l'art contemporain et ses dérives potentielles est également une bonne idée et suffisamment développée pour que le lecteur puisse continuer, selon son envie, à creuser la question.

    18/11/2021 à 09:37 Riz-Deux-ZzZ (500 votes, 6.9/10 de moyenne) 1

  • 6/10 Ce que l’on peut reconnaître à Chrystel Duchamp, c’est d’avoir réussi à construire une intrigue qui se tient de bout en bout. On suit l’enquête à une vitesse folle, facilitée par le recours à des chapitres courts qui ne laissent la place à aucune digression. En cela, c’est efficace et addictif. On explore diverses pistes sans savoir que finalement tout est lié mais l’art de l’auteur réside dans le fait que ce lien, tel un fil d’Ariane, ne prend vie que deux ou trois chapitres avant la fin. Quant à l’épilogue, même si on s’y attend un peu (j’en reparlerai par la suite), il a quand même de quoi glacer le sang.
    La réussite du livre repose également sur les descriptions des scènes de crime qui parviennent littéralement à mettre mal à l’aise le lecteur. Et cela va crescendo. Autant le première scène par sa mise en scène nous semble presque relever de l’habituel, tant les films policiers et séries télés du même genre en regorgent, autant la deuxième scène dérange beaucoup plus par l’impression de normalité qu’elle dégage alors qu’elle dissimule une scène bien plus horrible que les scientifiques vont finir par révéler. Quant à la troisième scène, comment dire ? J’étais dans le métro quand je l’ai lue, je n’avais pas trop mangé ce jour-là et je me suis vraiment demandé si je n’allais pas fermé le livre, histoire de ne pas finir en vrac devant les autres usagers médusés. Pour vous donner une petite idée, imaginez un étal de boucherie et vous serez encore bien loin de ce à quoi vous allez assister. Et je ne vous parle pas de certaines performances artistiques en live décrites dans le roman qui relève plus du gore que de l’art selon moi. Mais je dois être un vieux conservateur !
    Malgré cela, je dois reconnaître que certains aspects de ce roman ne m’ont pas vraiment convaincu :
    - Je trouve, tout d’abord, dommage que tout le travail sur l’art mené par l’auteur soit un peu gâché ici par son accès rendu difficile pour la plupart des lecteurs (dont je fais partie). Je m’explique : chaque titre de chapitre renvoie à un titre d’oeuvre. Autant des titres comme La Nuit étoilée de Van Gogh, Les Demoiselles d’Avignon de Picasso, Le Retour du fils prodigue de Rembrandt, Les époux Arnolfini de Van Eyck ou Le Verrou de Fragonard me parlent, autant les autres titres d’œuvres plus contemporaines m’ont régulièrement rappelé mes lacunes dans ce domaine. Vous me direz qu’un livre est aussi l’occasion d’enrichir sa propre culture. Certes, j’ai parfois fait l’effort, quand j’en avais la possibilité, d’aller rechercher les œuvres citées sur Internet, mais lorsque l’on est dans les transports en commun, c’est difficilement faisable et cela a tendance à casser le rythme de la lecture. Et l’on n’a pas forcément envie de revenir en arrière dans sa lecture, une fois rentré chez soi. En raison de cela, je pense être passé à côté de pas mal d’intentions de l’auteur. Une solution aurait pu être, par exemple, de rajouter dans le roman un encart avec les différentes reproductions d’œuvres évoquées. Certes, cela a un certain coût en matière de droits d’emprunt mais il est clair que cela aurait permis aux lecteurs non spécialistes d’apprécier à sa juste valeur le travail de recherche de l’auteur et les échos des choix effectués au sein de l’intrigue ;
    - Deuxième point auquel je n’ai pas adhéré du tout, ce sont toutes les considérations amoureuses de l’héroïne, Audrey Durand. Certes, elles ont leur importance mais bon là, j’avoue, c’est mon incapacité à montrer de l’empathie en toutes circonstances qui s’exprime. Je suis inhumain, sans doute mais à mon âge on ne se refait pas. A plusieurs reprises, j’ai eu envie de secouer ce personnage afin de le faire réagir en lui criant : « Mais bon sang, tu n’es pas la première à être cocue. Alors bouge-toi et passe à autre chose ! ». Oui, je sais, désolé mais je parle également d’expérience. Donc en gros, voilà ça ne m’a pas plu !
    - Enfin, niveau intrigue, il faut avouer qu’on se doute assez rapidement de qui a fait le coup (même si, je dois le reconnaître, le motif n’apparaît qu’en fin de roman). L’auteur tente, pourtant, de nous envoyer à plusieurs reprises vers une mauvaise piste mais elle nous tire tellement vers cette voie qu’on finit par se dire : « Non, non, là, tu ne me feras pas croire que la solution est là ». C’est sans doute le plus gros reproche que je pourrai faire à ce roman, le suspense a été finalement éventé un peu trop vite. Mais là encore, je me dis que c’est un premier roman et donc quoi de plus normal. Le suivant sera sans doute meilleur, même si je peux comprendre que les lecteurs purs et durs de polars et thrillers en tous genres aient pu ne pas se laisser prendre au jeu. Mais de là à s’exciter, il ne faut pas exagérer non plus.
    Au final un premier polar qui, malgré quelques petites imperfections, remplit son rôle et offre un bon divertissement au travers d’une intrigue qui tient la route, malgré un suspense qui aurait pu être un peu plus soutenu.

    04/04/2020 à 18:51 Charliebbtl (128 votes, 7.5/10 de moyenne) 1