Dany33

535 votes

  • Tr@que sur le web

    Didier Fossey

    8/10 J’ai fait la connaissance de Boris Le Guenn dans Artifices. Evidemment, ces héros récurrents que nous n’avons pas vu débuter nous cachent des choses. Alors j’ai décidé le lire ses enquêtes en intégralité, afin d’approfondir le personnage, en commençant par le tome 1 où Didier Fossey nous invite à le suivre dans une Tr@que sur le Web.
    Une équipe attachante que cette tribu avec Fred, la valeur sûre et les seconds couteaux, dévoués à leur Boss, parce qu’il les respecte et que lui aussi met sa vie familiale entre parenthèses quand il est plongé dans l’action. Antoine, bœuf-carotte qui les aide, voudrait bien intégrer cette famille.
    Un sordide tueur en série qui inspire la confiance, mutile, viole et tue des femmes la nuit, avec une extrême méticulosité, n’oubliant aucun indice sur son passage. Quand la relation est établie entre les premiers meurtres, la traque à la fois physique et virtuelle est lancée. Il apparaît que ces femmes cherchent l’âme sœur sur le net et se font piéger …
    Certes le sujet a déjà été traité mais ici on retiendra l’originalité des racines du mal chez le tueur. On le connait depuis les premières pages et pourtant Didier Fossey manipule le lecteur … c’est avec brio et une grande précision qu’il nous décrit le déroulement de l’enquête, comme si on y était.
    Notons que les bureaux de la crim’ sont encore au « 36 ». L’attachement de l’auteur aux murs (et aux planchers) apporte une note de nostalgie.
    Bienvenue à Armor qui a du chien et que nous espérons recroiser dans la suite des enquêtes de Le Guenn.
    Alors ce Le Guenn, il a tout du mec bien, la quarantaine finissante, marié, père de famille, pris par son activité professionnelle ce qui peine son épouse plutôt compréhensive au demeurant. Prend soin de son équipe, couvre les petites faiblesses de ses troupes sans trop de paternalisme, s’inquiète de ce qu’ils mangent et de qui il doit raccompagner à son domicile le soir,
    Bref une enquête pointue vécue de l’intérieur, des meurtres particulièrement abjects, des personnages bien typés, un Paris contemporain … un très bon moment de lecture. Rappelez-moi … quel était le métier exercé par l’auteur ?

    19/08/2020 à 09:50 4

  • Transaction

    Christian Guillerme

    9/10 C’est avec une construction originale que l’auteur nous convie à suivre Manal, Johan et Alphonse, trois jeunes adultes, amis à la vie, à la mort ! Ils vont sombrer à trop vouloir se rendre service. Si le dénouement s’invite au début du roman, c’est pour éveiller notre curiosité : pourquoi en être arrivé là ? Pour un préjudice de trois cents euros, trois vies voire quatre, vont basculer sous nos yeux. L’horreur de la vengeance aveugle pour une arnaque puérile n’a d’égal que la précision et le sang-froid avec laquelle elle est menée dans ce monde où il n’y a pas de « petite arnaque » et où les répliques sont disproportionnées.
    Ce roman est un véritable puzzle auquel on aurait retiré la photo de référence, celle qui permet de trier les pièces en fonction des couleurs. Toutes les pièces sont imbriquées … Un très bon suspense parsemé de drames, questionnements …
    J’ai beaucoup aimé cette histoire de franche amitié qui déroule son fil vers une fatalité annoncée, suspendue le temps du roman.

    31/10/2021 à 11:58 1

  • Travail soigné

    Pierre Lemaitre

    8/10 La trilogie Verhoeven de Pierre Lemaître : 3 volumes à lire dans l’ordre
    1 – Travail soigné : on y fait connaissance avec le héros principal de cette trilogie, Camille Verhoeven est un homme heureux, flic atypique et futur père, qui doit sa petite taille aux excès tabagiques de sa mère, peintre renommé et maintenant décédée. Un sérial killer se joue de lui et l’entraîne vers l’horreur qui le marquera à jamais. Beaucoup de références à des polars anglo-saxons ajoutent à l’ambiance glauque. L’entourage de Verhoeven bien malmené n’en sortira pas indemne.
    Premier roman pour lequel il a obtenu le prix Cognac en 2006

    01/07/2015 à 14:16 5

  • Treize Marches

    Kazuaki Takano

    9/10 Ce roman est une véritable révélation : à la fois thriller très bien mené et aussi témoignage du système judiciaire Japonais où la peine de mort par pendaison est encore appliquée. Le paradoxe exposé est le suivant : un condamné à mort peut voir sa peine réduite à dix-sept ans d’incarcération s’il plaide coupable et s’il demande le pardon des familles des victimes. Mais alors, qu’advient-il si le suspect est amnésique ? Incapable de reconnaître son meurtre et de faire acte de rédemption, il devra être pendu même si quelques flashes laissent penser qu’il a été manipulé et n’a pas participé au meurtre … à moins que nos deux héros, Mikami délinquant en liberté conditionnelle et Nangô gardien de prison et défenseur d’une justice éducative (par opposition à la justice rétributive, vengeresse), ne trouvent de nouvelles preuves susceptibles de lui fournir des circonstances atténuantes, voire de l’innocenter ! Une encore plus large manipulation se révélera au lecteur qui doutera et révisera son « jugement » tout au long de cette enquête. Au-delà de cette intrigue, c’est un plaidoyer contre la peine de mort que nous livre l’auteur qui nous illustre également le calvaire vécu par les exécuteurs de ces sentences d’un autre âge, dans une ambiance baignée de traditions où le code d’honneur est encore très présent, dans un pays symbole de modernité.
    Treize marches c’est le nombre de celles qui mènent à la potence et aussi le nombre de sceaux que doit recueillir « la proposition d’exécution » avant d’aboutir au grand plongeon.
    En commençant un roman traduit du japonais, j’ai toujours quelques craintes au sujet des personnages dont les noms exotiques peuvent s’avérer difficiles à mémoriser. Ici ce n’est pas le cas car très vite on entre dans l’histoire et on sélectionne les quelques protagonistes qui vont nous tenir en haleine au long de ces 350 pages. Les quelques maladresses de traduction sont vite oubliées au bénéfice de l’action et de ses personnages très attachants, dans un monde de brutes.

    22/04/2016 à 17:04 12

  • Très chère Ursule

    Mano Gentil

    6/10 La 4ème de couverture annonce une enquête policière mais lecteurs de polars, sachez qu’elle n’intervient qu’au dénouement de cette entreprise de manipulation menée par notre Ursule. Elle se dit héritière d’un titre de noblesse et tente de rendre un hommage posthume à sa mère. Certes, mais elle détourne surtout les fonds d’une association basée sur la compassion. C’est ce que nous fait découvrir l’auteure, qui nous décrit avec beaucoup d’humour, les dessous d’une entreprise de communication et d’événementiels, à Grenoble. Un style agréable, des personnages pour le moins originaux et quelques situations cocasses pour ces 230 pages qui se lisent facilement, comme une pause entre deux thrillers sanglants.

    30/01/2017 à 09:28 2

  • Trois jours et une vie

    Pierre Lemaitre

    8/10 La vie d’Antoine va tragiquement prendre un mauvais tour en 1999. Un accident suivi d’une catastrophe naturelle puisque l’auteur nous entraine dans la grande tempête de cette fin d’année et ses conséquences en milieu rural.
    Ce que l’on pourrait, malgré la gravité de faits, qualifier d’erreur de jeunesse, va poursuivre le narrateur tout au long de sa vie, au point de perturber sa vie sociale et on le comprend. Douze années plus tard un nouvel épisode « joyeux et imbibé » va avoir de nouvelles conséquences fâcheuses pour Antoine.
    Jusqu’au dernier chapitre ce roman vous tient en haleine et l’ultime révélation confirme que l’auteur est un roi du suspense et du retournement de situation.
    J’ai lu ce nouveau livre de Pierre Lemaître avec beaucoup de plaisir. Il ne nous fait pas partager l’enquête de l’intérieur comme dans sa trilogie Verhoeven. Il se rapprocherait d’avantage de « cadres noirs » car il s’attache à la psychologie du narrateur et nous tremblons avec lui, même si sa culpabilité n’est pas à prouver. Un grand roman noir dans une ambiance grise …

    08/03/2016 à 11:27 11

  • Tromper la mort

    Maryse Rivière

    7/10 Prix du quai des orfèvres 2015, distinction attribuée de façon anonyme par le directeur du mythique « 36 », une bonne augure pour ce polar français qui se passe en grande partie en Irlande. Un flic français, dont on ne sait pas grand-chose, se retrouve à aider la police irlandaise dans la traque d'un sérial killer, ancien libraire devenu meurtrier un peu par hasard. La coopération des polices n'est pas toujours un long fleuve tranquille, mais quelques rencontres opportunes ajoutent un peu de romance dans ce monde de brutes où se côtoient les anciens terroristes et trafiquants divers.
    Le rythme soutenu et un style efficace, bien documenté où les paysages irlandais ajoutent de l'émotion, ce thriller classé roman par l'éditeur, nous fait passer un très bon moment. Cette ancienne hôtesse de l'air a déjà commis 3 autres titres dont un « suspense » en 2008 : Sous le signe de la Souris. Une bonne découverte.

    01/07/2015 à 13:58 2

  • Tu ne manqueras à personne

    Alexis Aubenque

    7/10 C’est avec plaisir que j’ai retrouvé les personnages de « Ne crains pas la faucheuse », qu’il faut avoir lu avant d’entamer cette suite. Un meurtre fait l’objet d’une incroyable mise en scène dans un lycée de la côte ouest des Etats Unis. Nos deux enquêteurs doivent se poser la question du tueur en série ou non et font appel à une talentueuse profileuse. Parallèlement des justiciers « indépendants » aident dans l’ombre, tout comme un improbable trio de journalistes … un agréable moment de lecture, assez dépaysant et violent pour que le lecteur apprécie d’être encore partiellement épargné sur notre vieux continent.

    22/11/2016 à 10:55 2

  • Tu ne seras plus mon frère

    Christian Blanchard

    10/10 Kasswara et son jeune frère Kamar ont un don pour le tir à la carabine. Dans une Syrie déchirée, ils ne vont pas suivre la même route. Légaliste, Kamar va devancer l’appel sous les drapeaux tandis que Kasswara va partir défendre la démocratie contre le régime en place.
    La famille est partagée, les parents sont divisés quant aux chemins pris par leurs fils. Nous allons plonger dans la psychologie des deux protagonistes, et plus particulièrement dans celle du tireur d’élite : comment passer de la procédure froide et dénuée de sentiment, de la protection de ses compagnons d’armes, au goût de tuer ? Faut-il un mobile, une rancœur pour tuer ou une simple liste légitime l’acte ? Que dire des enfants, véritables bombes à retardement du fait de leur endoctrinement oui, que dire des « lionceaux du califat ».
    Au-delà de l’histoire déchirante des deux frères et de leur famille, c’est la dernière décennie qui nous est narrée par Christian Blanchard, celle de la guerre civile en Syrie et celle des attentats en France. J’ai compris comment les défenseurs de la démocratie se sont vu infiltrés par les extrémistes religieux au point de scinder leur mouvement contre le régime de Bachar pour s’opposer aux radicaux. J’ai conforté mon jugement en constatant l’absence de l’Europe et la présence ambiguë de la Russie. Qu’en est-il du débat qui nous interpelle tous autour de la problématique des enfants de retour de Syrie : victime ou bombes humaines en puissance ?
    Avec un style efficace l’auteur touche sa cible assurément en interpellant le lecteur dans sa zone de confort … Un voyage impliquant et terrifiant à la fois !
    Ajoutons à cela un épilogue (un peu optimiste) qui ne devrait pas déplaire à Ara, la mère de Tomar Khan, le héros de Niko Tackian.
    Enfin, je n’ai pu m’éviter la comparaison avec la guerre d’Espagne, celle qui a nos portes a semé le trouble dans bon nombre de familles comme le chantait Jean Ferrat dans Maria, oui elle aussi avait deux enfants … que dire des déchirements familiaux pendant les heures sombres du gouvernement de Vichy !
    Après cette lecture, retournée je suis mais au fond de moi-même, suis-je vraiment surprise ?

    22/02/2021 à 10:06 4

  • Tu tairas tous les secrets

    Hervé Jourdain

    9/10 On retrouve les protagonistes de Femme sur écoute, dans une intrigue plus classique, mais avec un duo féminin immanquable ! Une enquête complexe où l’auteur nous entraîne dans les Ardennes. C’est un peu le hasard qui fait se relier deux scènes de crime et qui va lancer Lola et Zoé sur les pistes de ces femmes disparues. Elles n’en ont pas la légitimité, elles devront jouer avec les personnages secondaires pour approcher de la vérité, toujours border line.
    Que feriez-vous si, avisé que vous êtes gravement malade, on vous proposait un traitement miracle ? Les pieds sur terre ou la tête dans les nuages, une galerie de personnages bien campés renforcent toute l’ambigüité posée par l’auteur.
    De nombreux thèmes sont abordés par Hervé Jourdain à la périphérie de cette enquête : l’exploitation des immigrés clandestins, les médecines alternatives, les sectes, les maladies rares, l’amour maternel, les SDF … procurent aux lecteurs des moments d’émotions dans ce monde de brutes. Notons aussi la sobriété du ton : pas d’effets spéciaux de superproduction, tout est précision et minutie. En prime une visite du Bastion, le new 36, maintenant opérationnel … ou presque !

    J’aime beaucoup, mais il n’aurait pas dû assassiner une 2CV !

    03/11/2018 à 09:59 6

  • Tuez-les tous... mais pas ici

    Pierre Pouchairet

    8/10 Tragiquement d’actualité, cette mise à plat du processus de fuite vers les états islamiques par de jeunes recrues du Djihad fait froid dans le dos. Quelles que soient les filières, la détermination de cette jeunesse radicalisée questionne notre société, les valeurs que celle-ci a la capacité de transmettre, l’avenir qu’elle peut promettre.
    Nous sommes en présence d’un thriller, mâtiné d’espionnage. Peu polar en fait car c’est la quête de parents qui recherchent leur fille disparue et qui sont amenés à découvrir qu’elle est partie pour la Syrie pour récupérer son amoureux. Quimper est un foyer de recrutement pour ceux qui sont tentés par l’aventure extrême. Mais il faut compter avec une équipe de « barbouzes » qui souhaitent éradiquer le mal par le mal et qui met toute ses ressources occultes pour approcher les réseaux.
    J’ai aimé la pudeur de l’auteur à nous parler de la haine des parents, de leur volonté de vengeance.
    J’ai apprécié la précision apportée à la narration du voyage de ces jeunes et je ne doute pas qu’elle soit encore au-dessous de la réalité. Nul doute que son passé professionnel ait guidé son écriture.
    J’ai peur quand je constate la disproportion des moyens en présence pour éduquer les jeunes à la circonspection, au sens critique et au jugement éclairé.
    Il me restera le souvenir attachant d’un père, Louis, anti-héros qui se dépasse pour sa fille. La nébuleuse du renseignement, proche du pouvoir central de notre République et l’appât du gain plus fort que l’éthique me laisseront un goût amer.

    01/02/2021 à 09:25 3

  • Un bel âge pour mourir

    Barbara Abel

    8/10 Mais qui donc peut avoir le bel âge pour mourir … le mari de France, sa fille Marion ou encore son petit-fils ou sa nounou instit … et France victime ou diabolique meurtrière ? Une descente aux enfers pour Marion qui se trouve simultanément orpheline, au chômage et expulsée. Pour une fois Barbara Abel ne choisit pas des gens ordinaires tombant par hasard dans l’horreur mais des protagonistes issus d’un milieu bourgeois qui s’en veulent « à mort ». Avec brio elle nous fait souffrir en prenant de la vitesse tout au long de ce roman … encore une fois trop court. A moins que ça ne soit une façon à elle de préserver ses lecteurs à ne pas en douter, de plus en plus nombreux. La fin chez monsieur Mickey est époustouflante.
    En d’autres termes, j’ai beaucoup aimé.

    23/07/2015 à 22:02 1

  • Un faisceau de présomptions

    Nick Gardel

    7/10 Deuxième volet de la trilogie Bastélica, après « le cercle d'Agréables Compagnies », nous y retrouvons notre malchanceux de service Richard Martin qui, au-delà d'attirer les preuves contre lui, a en plus des initiales qui se révèlent être celles du suspect d'un meurtre dans la « haute » société provinciale. On y retrouve la commissaire dont le caractère se confirme et on fait d'avantage connaissance avec son équipe. le même ton désuet du premier tome et une énigme un peu british, des situations improbables, font augurer de l'évolution de l'auteur qui se confirme dans la trilogie Raven. Un moment de lecture-détente à savourer entre deux thrillers …

    13/02/2016 à 11:15 1

  • Un Monde Sans Fin

    Ken Follett

    9/10 C'est vrai que cette suite n'en est pas une puisque dans les mêmes lieux que "les piliers de la terre", l'action se situe 2 siècles plus tard. Les personnages ne sont que peu apparentés à ceux du 1er volume.
    Ceci dit, quel talent pour tenir en haleine le lecteur sur plus de 1300 pages.
    Il en demeure un tableau de la vie au moyen-âge, époque que nous connaissons généralement mal.
    J'ai tout de même beaucoup aimé ...

    02/07/2015 à 15:21

  • Un parfum de soufre

    Sylvain Forge

    7/10 Une intrigue intéressante, à Nantes qui est rarement le théâtre de polars, ça change du 36. Quand les rituels indous s’invitent dans une maison de retraite ça produit une belle escalade, dont le lien avec le milieu nantais est révélé quasiment par de hasard, et non suite aux déductions des enquêteurs. Les chapitres sont très courts, ce qui donne le rythme au roman. Ce que je regrette c’est que la narration ne se cantonne qu’aux faits et peu à la psychologie des personnages. Le personnage de Michel méritait sans doute qu’on s’y attarde un peu plus. Disons que c’est un pêché de jeunesse pour cet auteur qui a 4 romans à son actif et dont c’est le premier que je lis. Je suis un peu restée sur ma faim, car ce roman catégorisé « thriller » ne m’a pas fait frémir.

    01/07/2015 à 14:06

  • Un Sac

    Solène Bakowski

    8/10 Court roman dérangeant et qui laisse pantois une fois terminé.
    Anna n’est personne, elle n’a pas d’existence comme « le garçon » de Marcus Malte n’avait pas de nom, et pourtant elle cherche l’amour. Pas le prince charmant, tout simplement l’intérêt dans les yeux de quelqu’un. Sa mère et sa « nounou » démissionnent et elle attire leur attention par la cruauté gratuite. Une vraie graine de délinquante peu favorisée par la nature, elle va zoner avec parfois une lueur d’espoir pour s’engluer dans la marginalité.
    La narration à la première personne fait que le lecteur est happé malgré lui par cette héroïne au demeurant attachante. Deuxième roman de cette auteure et il est à noter une originalité de ton et une belle fluidité dans l’écriture. Ses personnages passent de l’extrême bonté à la plus grande des cruautés sans presque jamais rencontrer un flic. Alors roman noir et glauque qui s’absorbe sans réserve !

    15/07/2018 à 17:29 3

  • Un Samedi soir entre amis

    Anthony Bussonnais

    7/10 Un vrai thriller avec des psychopathes en bande organisée par un notable dominant ! Tout y est : les oppositions de classes sociales, le racisme et la xénophobie, l’intégration, la domination et l’emprise sur les plus vulnérables, les rapports incestueux, la barbarie et ses sévices, la ruralité …
    Après un début qui ressemble au thriller de Karine Giébel Les chiens de sang, on s’attend à une intrigue « convenue » et « bien-pensante » puis, on trépigne avec les victimes, dans l’attente de la fin du cauchemar. Oui parfois on se dit que les dialogues s’éternisent et pêchent par leur précision, leur longueur … c’est parce que l’auteur manipule le lecteur avec talent. A force de retours-arrières qui permettent d’établir la cohérence des faits au fil du déroulement chronologique, il va les mener au retournement suprême. Et au milieu du roman, le twist est attendu certes, c’est la loi du genre, mais il est au combien surprenant…
    Une disparition pour laquelle c’est tout une famille qui commence une traque méthodique, parce que la Gendarmerie, empêtrée dans LA procédure n’y peut rien, ne recherche pas un adulte majeur dès lors qu’il n’est dangereux ni pour autrui, ni pour lui-même. Pourtant tout porte à croire qu’il est en danger … angoissante quête de Claire qui met tout en œuvre pour retrouver son petit ami !
    352 pages de réflexion aussi sur le regard porté sur l’autre, les autres.
    Belle surprise que cette lecture, belle découverte pour ce deuxième roman déjà remarqué et primé à bon escient.

    09/02/2020 à 13:11 4

  • Un Souffle une ombre

    Christian Carayon

    7/10 Et si le meurtre parfait existait … si plus exactement le massacre parfait existait et ne pouvait pas être résolu … et que dire des erreurs judiciaires ou des enquêtes bâclées ? Ce thriller « rural » pourrait être sous-titré « je n’ai pas peur dans la vie, j’ai peur de la vie » car c’est bien l’épouvantable devise du narrateur. Plus de trente ans après les faits, un historien sous couvert d’une recherche « académique » décide d’élucider le massacre de quatre adolescents qui avaient son âge et fréquentaient le même lycée que lui. Pour se rapprocher des lieux il va jusqu’à racheter l’ancienne maison familiale. L’auteur a le chic pour nous plomber l’ambiance qui est tout sauf bucolique et le narrateur ira jusqu’à sacrifier sa quiétude familiale sur l’autel de la vérité !
    Le rythme est soutenu et les rares moments de pause nous permettent d’appréhender les paysages, les coutumes locales, l’intransigeance ou la douleur des « survivants ».
    J’ai beaucoup aimé la richesse des personnages et leurs ombres.
    Il s’agit là d’un troisième roman (à raison d’une production tous les deux ans), déjà primé pour son tout premier polar historique « le diable sur les épaules » (2012) l’auteur ici abandonne l’entre deux guerres pour installer son action dans le contexte de la désertification de nos campagnes de cette fin du XXème siècle. Un roman riche qui ne vous laissera pas indifférent.

    01/04/2016 à 17:15 6

  • Un vrai jeu d'enfant

    François-Xavier Dillard

    9/10 C’est le premier roman de ce jeune auteur et le second que je lis après le fameux FLPM … Une narration à plusieurs voix donne du rythme à cette intrigue, ou le lecteur est mis en appétit par un prologue ambigu à souhait. Pour plagier un auteur dans le vent je dirais en résumé « ça peut pas rater »… « et soudain tout change ». La pauvre Emma qui a besoin d’argent, accepte un boulot facile mais comportant quelques risques … Un très agréable moment de lecture pour ces trop courtes 197 pages qui mériteraient une adaptation cinématographique … auteur à suivre !

    01/07/2015 à 14:09

  • Une arête dans la gorge

    Christophe Royer

    8/10 Vous avez aimé découvrir les Catacombes de Paris avec Franck Thilliez ou Patrick Bauwen ?
    Vous avez apprécié les sous-sols de Clermont-Ferrand avec Sylvain Forge ?
    Vous allez aimer plonger dans les dessous lyonnais avec Christophe Royer. Vous allez accompagner Nathalie, parachutée, mal accueillie par sa hiérarchie, quasi placardisée dès son arrivée. Notez qu’elle était présente dans le premier thriller de l’auteur, Lésions intimes.
    C’est à la faveur d’un véritable « coup d’état » qu’elle s’approprie l’enquête sur ce qui ressemble à des meurtres en série dans un milieu obscur, voire sectaire où la franc-maçonnerie y dévoie ses valeurs humanistes. Vous y rencontrerez un savant fou, obnubilé par SA recherche, qui le poursuit plus qu’elle ne l’apaise, des politiques égarés, un artiste mal materné et bien d’autres personnages surprenants.
    Une petite romance va agrémenter l’enquête et même si j’ai découvert « le méchant » assez rapidement, j’avoue avoir tout de même pris du plaisir au cours de ces 384 pages d’une intrigue originale. J’y ai découvert la petite histoire lyonnaise, loin des clichés gastronomiques, un bon suspense. Un bon moment de lecture.

    11/03/2021 à 14:32 3