Dany33

535 votes

  • Mourir ne suffit pas

    Danielle Thiéry, Marc Welinski

    8/10 Que peuvent donc avoir en commun un homme de télévision, philosophe et manager et une ancienne commissaire divisionnaire ? L’envie de nous raconter une histoire bien ficelée et instructive. La rencontre de ces deux auteurs s’est faite chez leur éditeur et ma foi, le résultat est efficace. La fiction du philosophe confrontée à la réalité de la femme de terrain, offrent un suspense prenant et impliquant, instructif !
    Instructif car le lecteur est plongé au cœur d’une prise d’otages et va voir se dérouler toute la procédure, toutes les tentatives d’y mettre fin, parasitées par les médias qui visent l’audience. Instructif aussi car il va s’immerger dans les méandres de la réflexion de la psychologue et de son interlocutrice …
    Julia psychologue, anime une émission radio nocturne où elle dialogue avec des égarés. Elle reçoit l’appel d’une femme qui s’est cachée lors de ce qui se révèle être un acte de terrorisme … du moins toutes les apparences militent pour cette interprétation et dès lors la grosse artillerie des forces d’interventions spécialisées est déployée, mettant en présence des approches différentes. Des options, des conceptions, des théories vont alors s’affronter, toutes légitimes, argumentées et le lecteur prendra tantôt position pour la manière forte, tantôt pour la négociation. Quelle place doivent prendre les médias lors de telles crises ? Les citoyens doivent-ils tout savoir en direct au risque de faire échouer les tentatives de sauvetage ? Cette question récurrente nous interpelle tous.
    De nombreux retournements, des révélations inattendues, vont faire croître l’angoisse à la manière des suspenses psychologiques hollywoodiens jusqu’à un épilogue surprenant. Le réalisme est au rendez-vous, provoquant l’empathie avec les personnages, les seconds rôles n’étant pas en reste.
    J’ai beaucoup aimé ce thriller, j’en ai discuté avec Danielle Thiery qui m’a confirmé la rigueur appliquée à l’intrigue. Je n’en doutais pas, c’est la marque de fabrique de celle qui par ailleurs a publié en 2011 BRI : histoire d’une unité d’élite, un document où déjà le lecteur pouvait découvrir les dessous des interventions ultimes.
    https://collectifpolar.wordpress.com/2019/03/27/bri-histoire-dune-unite-delite-de-danielle-thiery/
    Visuel aussi, peut-être ce roman aura-t-il un jour une seconde vie en images ? Je nous le souhaite à tous !

    03/10/2021 à 09:51 3

  • Angor

    Franck Thilliez

    9/10 Je voulais faire durer cette lecture car le roman annuel de Thilliez est rare et tout ce qui est rare est … précieux. Peine perdue, en y mettant de la bonne volonté le rythme auquel nous entraîne l’auteur nous aspire et fait que l’on ne peut le lâcher facilement. Lucie à nouveau plonge dans l’horreur et son compagnon n’est pas là pour l’aider … sa mère garde les jumeaux. Leur nouvelle copine Camille plonge tout autant dans le glauque en cherchant les origines des nouvelles émotions qu’elle attribue à son donneur de cœur. On y apprend que le don d’organe, parce qu’il est cruellement privé de réglementation attise les convoitises et alimente les marchés souterrains. Du côté masculin ça n’est guère plus brillant un voyage au bout de l’enfer argentin pour Sharko et le scandale des enfants volés de la dictature franquiste. Boris ne rencontrera pas Sharko et Lucie, Leslie collaborera avec Sharko et leur chef Nicolas Bellanger prend de l’ampleur, mais à quel prix.
    En conclusion l’un des meilleurs romans de Thilliez où cohabitent nos enquêteurs préférés. Difficile d’en dire d’avantage sans dévoiler l’énigme à rebondissements qu’il nous propose, d’autant que les précédentes critiques sur ce site sont très représentatives de ce que j’y ai trouvé.
    Nous atteignons l’avant dernier cercle du mal avant la chambre noire … que de promesses pour la suite Monsieur Thilliez !

    01/07/2015 à 14:19 3

  • Hostiles

    Franck Thilliez

    8/10 N'ayant pas pu trouver ce livre en librairie...j'ai écouté sa version audio diffusée par France culture cet été et enregistrée par les comédiens de la comédie française... Une autre façon de faire connaissance avec une histoire de huis-clos particulière et trop courte malheureusement.

    01/07/2015 à 17:09 1

  • Il était deux fois

    Franck Thilliez

    10/10 « Je te retrouverai, Julie. Je te jure que je te retrouverai. » Telle est la promesse que Gabriel a faite à sa fille disparue. C’est a priori sans compte sur cet accident de mémoire qui va le priver de douze années de souvenirs d’enquête et de traque. Il va devoir tout recommencer ce père qui a quitté les Alpes pour Lille … pourquoi ? Sa mère le sait peut-être, mais lui a vraiment oublié. Il va refaire connaissance avec ses anciens collègues, son ancien coéquipier qu’il a agressé, son ex-épouse.
    Franck Thilliez fidèle à ses thèmes de prédilection nous entraîne dans une histoire complexe, qui pourrait voir sa conclusion lors de la découverte du « corbeau » qui harcèle notamment la mère de Julie et qui détient des collections bizarres. En fait on ne sait pas à ce moment de l’histoire que le roman n’est pas un one-shot mais … la suite du Manuscrit inachevé ! Oui lecteurs, ressortez votre exemplaire de votre bibliothèque, sinon commandez-le de suite pour enchainer la lecture après les 548 pages que vous tenez entre vos mains. Rassurez-vous néanmoins, les rappels sont suffisamment explicites pour ne pas vous perdre.
    Des personnages hors du commun, meurtris pour certains, qui n’ont pas mené leurs deuils à terme et surtout une bande de pervers qui s’affichent « artistes » pour mieux couvrir leurs trafics. Ajoutez des paysages grandioses ou des friches sordides et une curiosité saisonnière et migratoire avec ces chutes d’étourneaux qui évoquent Hitchcock.
    On sait aussi que l’auteur est joueur, il aime défier ses lecteurs et la fin ce cru 2020 vous réservera encore des surprises avec pas moins de 15 pages manuscrites qui devraient vous révéler les secrets du manuscrit enfin achevé … là on voit vraiment que c’est du Thilliez, du Thilliez comme on aime !

    Une construction complexe liée au sujet et au personnage de Gabriel qui « n’a pas toute sa tête », du moins tous ses souvenirs et se démène à réapprendre notamment les technologies nouvelles, qui rencontre plutôt la bienveillance de la part des victimes collatérales dans le Nord et en Belgique. Une approche de l’art ultime dont l’objet est bien contestable mais néanmoins le fruit l’un snobisme latent. Pas de Sharko ni Henebelle cette année, vous l’aurez compris mais un certain Bernard Minier en guest-star, pour une brève apparition !
    Enfin, si vous voulez parfaire votre pratique de la science de DK, vous lirez avec plaisir le roman de la série l’embaumeur, trop vite disparu des rayons pour cause de faillite de son éditeur, La piste aux étoiles de Nicolas Lebel.
    Du plaisir de lecteur à l’état pur !

    12/06/2020 à 10:02 9

  • L'Anneau de Moebius

    Franck Thilliez

    9/10 Qui n'a jamais eu l'étrange sensation d'avoir déjà vécu le moment présent ? Désagréable ?

    01/07/2015 à 17:13 1

  • Le Clandestin

    Franck Thilliez

    9/10 Une nouvelle trop courte nouvelle de onze pages qui revisite un triste fait divers et une pathologie « psychiatrique » à la hauteur de mes attentes. Comme pour « Vol pour Kidney » qui a annoncé « Angor », peut-être peut-on espérer un format classique (au moins 500 pages !) d’ici quelques mois ? Ne ratez pas ce petit plaisir numérique !

    05/02/2016 à 17:02 2

  • Le Manuscrit inachevé

    Franck Thilliez

    9/10 Hasard du calendrier comme on dit chez les journalistes, je vais poster cette chronique en pleine tourmente sur le bien fondé (ou pas) de la lecture des romans « populaires » et en particulier ceux de Franck Thilliez. J’ose solennellement déclarer « oui j’ai aimé le dernier Thilliez et je ne renoncerais pas à la lecture des suivants » !
    Originale cette construction à tiroirs qui perd volontairement le lecteur dans son positionnement face à la fiction. L’auteur trouve un manuscrit de Caleb Traskman, inachevé et terminé par son fils donc … la fin est-elle conforme aux souhaits de son créateur ?
    Mais encore, ce manuscrit décrit le parcours d’une auteure de polar, célèbre sous un pseudonyme masculin, qui va vivre « en vrai » l’action d’un de ses romans.
    Mais en plus, il y a suspicion de plagiat …
    Ca c’est le contexte que le lecteur s’empresse d’oublier, absorbé qu’il est par l’intrigue policière qui commence réellement à la page 19. Des jeunes filles disparaissent, leurs corps atrocement meurtris sont découverts au fil des 500 pages suivantes. Deux enquêtes parallèles sont menées à la fois sur la Côte d’Opale et dans la région grenobloise pour confondre les auteurs de ces malversations. Deux décors, deux ambiances, des microcosmes ambigus.
    Outre cette traque du méchant, Franck Thilliez une fois encore se questionne sur les méandres de la mémoire qui peut cette fois agir sournoisement sur l’inspiration de l’écrivaine, ou frapper d’amnésie son compagnon.
    Un one-shot qui répond aux attentes des lecteurs, où les personnages ciselés avec finesse, souffrent dans des paysages grandioses et où les victimes révèlent elles-aussi un malaise sociétal par l’exploitation du corps de la femme.

    31/05/2018 à 16:06 8

  • Luca

    Franck Thilliez

    9/10 Objets connectés, allez-vous prendre le pouvoir ? Il semble bien que nos auteurs y croient … Le prologue de Luca n’est pas sans rappeler celui de Sylvain Forge dans Tension extrême (2017) et a tout lieu de nous inquiéter ! Bien moins optimiste que ses précédents romans (oui c’est possible !), Franck Thilliez nous questionne sur l’avenir de l’humanité, capable des pires horreurs au nom de la science. C’est donc avec ce roman très noir, que l’auteur nous propose une intrigue pleine d’imprévus, construite en deux temps : deux enquêtes qui pourraient rester parallèles, se rejoignent, puis une descente aux enfers.
    Les enquêteurs bien connus des lecteurs de Franck Thilliez, reprennent du service après une année de mise en sommeil. Si Sharko et Hennebelle y sont moins mis en avant (pour autant toujours aussi borderline), et c’est Nicolas qui va d’avantage révéler ses émotions, encore dans la quête de la sérénité après la disparition de Camille il y a quatre ans maintenant. La nouvelle recrue, son nouveau binôme, Audra, a elle aussi connu un traumatisme majeur qu’il n’aura de cesse de découvrir.
    Du sang et des mutations, voire des mutilations génétiques, pour sélectionner la férocité de chiens de combat, les dangers à connecter tous nos objets quotidiens, une arnaque à la GPA, des recherches ADN qui ouvrent des horizons malsains aux nouveaux Mengele , mais aussi une « humanité » en profonde transformation, subie ou volontaire, à faire frémir Nestor Burma dans sa version revisitée par Danielle Thiery … (cf. Piquette à la Roquette). Une flopée de dérangés, propres à nous interpeller l’éthique ! … et l’éthique, sans en faire un pilier de la morale bien-pensante, il en faut pour juguler tous les excès de notre société du paraître, de l’argent, du gain etc.
    Que dire des détournements de l’internet, de l’objectif de communication à ce qui pourrait devenir un palliatif à l’absence … ?
    Un très bon cru que cette parution 2019. La précision et le soin apportés à la démonstration scientifique n’en sont pas les moindres qualités. En prime une visite du Bastion …Franck Thilliez a réussi encore une fois à me surprendre !
    Pour ceux qui craignent de se perdre parce qu’ils ne connaîtraient pas les personnages récurrents de la série « Sharko », sachez que vous pouvez télécharger gratuitement le fascicule Sharko Henebelle couple de flic https://www.epagine.fr/listeliv.php?base=ebook&mots_recherche=Franck%20Thilliez%20-%20Sharko%20/%20Henebelle,%20Couple%20de%20flics%20-%20Petite%20anthologie%20biographique
    qui vous permettra de combler les manques et … de vous donner envie de remonter dans la bibliographie de l’auteur

    28/09/2019 à 16:25 7

  • Pandemia

    Franck Thilliez

    10/10 La parution du Thilliez de l'année est toujours un événement pour ses lecteurs assidus. En 2015 on en a pour son argent et ses 644 pages ne dérogent pas au rituel. Au moment de fermer cet opus il m’apparaît clairement qu'une étape s'achève avec ce qu'on pourrait qualifier de troisième épisode d'un triptyque qui a commencé avec Atomka. Il me semble donc bon de conseiller aux lecteurs de passer par les deux épisodes précédents pour pleinement profiter du troisième, même s'il peut se lire isolément mais … c'est dommage.
    Oui Lucie et Sharko y soufrent encore, mais moins que d'habitude et surtout moins que d'autres personnages ! On retrouve avec plaisir Nicolas et Camille …
    L'auteur nous entraîne dans le milieu de la recherche et de la lutte contre le bioterrorisme. Tom Clancy avait en 1996 répandu Ebola sur la terre à partir d'un congrès international aux Etats-Unis et cette année Thilliez nous fait frémir avec la « grippe des oiseaux » mais attention, tout à côté de chez nous, et … une épidémie peut en cacher une autre … bien plus terrible ! Et comme les premières cibles sont policières, au lieu cette fois d'assister à la guerre des polices et bien on voit au contraire la solidarité des différents corps pour le plus grand bénéfice des civils.
    Outre le suspens qui ne nous lâche pas, on apprend plein de choses sur les mesures de précaution et procédures de décontamination qu'on est bien loin d'imaginer. Quelques réflexions plus philosophiques également, sur l'avenir de l'humanité comme dans les romans de Bernard Werber.
    Ce thriller haletant est un très bon cru et un très bon Thilliez où l'auteur fidèle à son souci de précision, confirme son travail d'horloger qui a présidé à l'élaboration de ce roman. Il y confirme aussi sa place de grand-maître du polar français qui ne prend pas son lecteur pour une buse !
    Difficile d'en dire plus sans nuire à la découverte de cette intrigue … ô lecteur, sus aux frissons et aux angoisses et plonge toi dans ce nouveau Thilliez !

    29/06/2015 à 18:38 7

  • Puzzle

    Franck Thilliez

    9/10 Un one-shot à la hauteur de Vertige et sans le duo Sharko-Henebelle, dans une atmosphère pesante et où l'auteur comme à l’habitude nous perd à notre plus grand plaisir.
    Après Atomka, Thilliez le nordiste nous refroidi encore avec brio.
    Le titre est tout à fait opportun car c'est bien à la fin que tout s'imbrique à merveille.
    Un vrai grand Thilliez ...

    01/07/2015 à 17:17

  • Rêver

    Franck Thilliez

    9/10 Cette nuit j’ai rêvé de « rêver » … on ne sort pas indemne de cette expérience ! Le dernier Thilliez, toujours un événement, à la hauteur de nos espérances, nous entraîne aux côté d’Abigaël avec qui nous trouvons immanquablement des ressemblances. Une construction originale puisque l’ordre chronologique de l’intrigue cède le pas au hasard façon Thilliez, c'est-à-dire que l’auteur a décidé de nous perdre entre rêve et réalités mais attention … rêves à tiroirs sinon tout serait trop simple. Même si les habitués de cet auteur ont des doutes dès le premier tiers du roman, les lecteurs se disent « non, il ne va pas oser ? » et bien si … le lecteur secoué sort de la centrifugeuse en sachant le fond psychique et psychologique est scientifiquement crédible et en se demandant si un jour il peut sombrer à son tour dans la narcolepsie … au-delà de cette maladie dont l’héroïne souffre à s’en pourrir la vie, la traque au pervers est aussi malheureusement tout à fait plausible, tout comme les trafics de drogue. Presque tout y est donc, dans une région que je connais bien pour y être née et que l’auteur décrit avec réalisme et bienveillance.
    Un one-shot, Lucie et Sharko sont au repos cette année,à la hauteur de « Vertige » et avec quelques réminiscences de « L’anneau de Moebius », qui peut se lire sans avoir lu l’intégrale de l’auteur.
    Un an de travail pour ces 600 pages que l’on lit trop vite, mais comment ne pas être happé par ce style percutant et « diablement » efficace. C’est sûr Monsieur Thilliez, nous serons au rendez-vous l’année prochaine.

    30/05/2016 à 14:43 6

  • Sharko

    Franck Thilliez

    9/10 Le dernier paru et sixième de la saga Shako et Henebelle n’a rien à envier à Pandémia. Nos héros préférés vont souffrir tout au long de ses presque 600 pages. Sharko va offrir à Lucie un énorme gage d’amour en se mettant personnellement en danger pour sauver sa famille. Nous retrouvons avec plaisir Nicolas qui surfe sur la pente dangereuse de l’addiction et Robillard qui soigne toujours sa musculature de façon scientifique.
    L’auteur nous dissèque un nouveau scandale sanitaire à faire trembler … et on se dit que la réalité peut malheureusement dépasser cette fiction. Le style toujours aussi ciselé et précis est au service d’une intrigue dont l’intensité va crescendo pour aboutir en apothéose. Que dire de plus sans spolier… que je suis toujours aussi accro à cet auteur qui cache son imaginaire débridé sous des allures de « very good boy » tellement sympathique et abordable !
    Pour ceux qui affectionnent ce type d’intrigue, ils pourront lire également « le loup peint » de Jacques Saussey, « pire que le mal » de Sylvain Forge ou le prochain roman de Katia Campagne prévu pour la fin de ce mois de mai « Kuru »

    22/05/2017 à 15:55 6

  • Vertige

    Franck Thilliez

    10/10 déstabilisant et laisse le lecteur en haleine jusqu'à la fin ... et même au-delà !

    01/07/2015 à 17:14 1

  • Le Dernier Lapon

    Olivier Truc

    8/10 Ce n’est pas un polar nordique comme ceux de Olsen, Nesbo ou encore Läckberg. Non il s’agit d’un polar « lapon » qui se situe bien plus au nord. Rien à voir avec ce que j’ai lu jusqu’à maintenant : l’auteur nous entraîne chez les derniers ressortissants d’une culture bien malmenée par les « prospecteurs » aux méthodes inavouables et leurs très puissants patrons. La nature hostile y est un personnage à part entière, tout comme la corruption.
    A part ça les ingrédients habituels y sont : le duo de flics (de la brigade des rennes) avec la petite nouvelle et le vieux briscard chargé d’un secret qu’on ne découvrira qu’au dernier chapitre, les collègues ambitieux et prêts à tout pour monter dans la hiérarchie, les amours cachées et la pédophilie, sans oublier l’alcool car à cette latitude, il faut supporter la tempête … une intrigue exotique donc et bien menée que j’ai pris plaisir à lire et une Laponie à découvrir.

    01/07/2015 à 14:06 6

  • Le Détroit du loup

    Olivier Truc

    7/10 Deuxième épisode de la série de « la police des rennes », il vaut mieux avoir lu « le dernier Lapon » au préalable quoique cela ne soit pas absolument indispensable.
    La Laponie est un territoire particulier, partagé par la Russie, la Finlande, la Suède et la Norvège et les enjeux y sont importants. En effet dans ce polar haletant, le lecteur assiste aux effets dévastateurs d’un conflit d’usage et c’est une lutte du pot de terre contre le pot de fer. Les traditions se heurtent frontalement au pouvoir financier des prospecteurs de pétrole. Les maffieux font bien évidemment le jeu de la finance en se payant au passage sur la spéculation immobilière. Côté pétrole nous y apprenons beaucoup de choses sur les plongeurs prospecteurs et côté Lapons nous découvrons la sagesse locale, empreinte de rituels.
    On peut parfois regretter la lenteur de la narration mais elle est à l’image du rythme de la vie au pays où le soleil ne se couche qu’une fois dans l’année … pour 6 mois ! Bon moment de lecture.

    07/09/2017 à 14:10 5

  • Sur le toit de l'enfer

    Ilaria Tuti

    9/10 Sans doute le portrait de femme flic le plus original depuis Cécile Sanchez de Ghislain Gilberti. Le lecteur très vite se rend compte qu’elle a de réels problèmes en plus de son âge frisant celui de la retraite, cependant elle ne voit pas sa mission derrière un bureau et génère un grand respect autour d’elle et une grande curiosité de son nouvel adjoint Marini, qu’elle malmène à souhait. Dans la montagne du nord-est de l’Italie, région natale de l’auteure et personnage à part entière de l’intrigue, Teresa va devoir convaincre de la présence d’un tueur en série où d’autres voient un crime crapuleux ou un acte de résistance écologique.
    Même si le lecteur se doute du mobile et de l’auteur des crimes, la sociologie de ce microcosme va influer sur le déroulement de l’enquête. Et en plus de tout ça … des enfants ont été malmenés par le passé et d’autres le sont aujourd’hui.
    L’histoire rejoindra-t-elle le présent ? Le diabète et les troubles profonds de la mémoire de Teresa entacheront-ils son raisonnement ? Marini saura-t-il mettre son intuition au service de l’enquête ?
    Beau suspense et dénouement inattendu … premier volet d’une trilogie annoncée réussi.

    19/09/2018 à 11:04 5

  • Akowapa

    Sébastien Vidal

    8/10 Titre bien énigmatique pour ce tome 3 d’une trilogie sur « les sentiments » comme nous le précise l’auteur, Sébastien Vidal. Moins contemplatif de Franck Bouysse, l’auteur n’est cependant pas avare de transmettre l’ambiance et les paysages de Corrèze.
    C’est noir, très noir … rural, très rural et aussi bien rythmé. Une bonne intrigue du genre chorale, une galerie de personnages intéressante avec des échanges philosophiques sur la vieillesse, la littérature et bien d’autres sujets que l’on ne s’attend pas à être évoqués dans un roman d’action.
    Un très bon moment de lecture qui donne envie de revenir à la source de cette trilogie que j’ai entamée à rebours … sans trop de dommage cependant pour la compréhension.

    28/03/2019 à 12:25 2

  • A pas de loup

    Isabelle Villain

    8/10 Il est des communautés qui fonctionnent bien, dans le partage et la bienveillance et il en est qui s’extrémisent, de sectarisent souvent en raison d’enjeux de pouvoir … dès lors, difficile de s’y maintenir en toute intégrité, d’y vivre, sauf à se soumettre aux lois du gourou.
    Il est des modèles économiques incompatibles avec la vertu écologique. Dès lors la confrontation d’idées peut dégénérer. De quel côté la violence se trouve -t-elle ?
    Il est des familles qui décident de quitter la ville mais l’isolement focalisant les tracas, les incompatibilités prennent le pas sur l’harmonie, le bannissement n’est cependant pas une réponse d’adulte.
    Il est enfin des individus, parce que plus éloquents, se distinguent et deviennent les gourous et sautent le pas de l’extrémisme.
    Le roman d’Isabelle Villain nous parle de tout cela et encore plus. Le cadre est enchanteur, les fondements utopiques mais … les humains peuvent déraper, se laisser submerger et prendre les mauvaises décisions, acculés qu’ils sont. Nous observons une petite communauté de survivalistes qui vont révéler leurs limites parce que Michel, le père fondateur, gardien des valeurs, est décédé et que la succession est instable.
    Je trouve cependant que le titre est trompeur. Il pourrait laisser entendre que le loup est un élément déterminant de l’intrigue. Il n’en est rien ce qui laisse penser que l’auteure n’est pas insensible au sort des espèces animales menacées et qu’elle a saisi cette opportunité pour dévoiler sa fibre écolo. Merci Isabelle pour cet agréable moment de lecture dans ces paysages grandioses qui méritent la sérénité et la préservation

    30/01/2021 à 13:23 3

  • Ce pays qu'on assassine

    Gilles Vincent

    8/10 Au nord, dans un fief électoral détenu par un parti d’extrême droite, une capitaine de police, sensible à ses idées, se trouve confrontée à une sordide affaire de viol de deux jeunes Erythréennes, en route pour Calais. Au sud, l’enquête sur la mort du directeur de campagne d’une candidate du même parti extrémiste est confiée à une commissaire.
    Les deux femmes, de vraies meneuses mais néanmoins fragiles, vont se confronter aux aléas de la hiérarchie et au machisme ambiant. Pour les aider, deux équipes masculines et éclectiques leur sont dévouées et seront malmenées au cours du déroulement des intrigues.
    C’est une plongée dès les premières pages, sous les jupes de la politique xénophobe et radicale… L’auteur nous aspire vers le contexte glauque des migrants, obligés de tout accepter, y compris la prostitution, pour trouver le peu d’argent nécessaire à la traversée du pays vers la nouvelle terre promise. Il nous fait aussi aborder le problème de la Syrie de Bachar et de sa dépendance militaire à la Russie de Poutine ainsi que la dépendance financière du parti de l’extrême droite française, en campagne, à cette même Russie. La narration chronologique est efficace et l’originalité de l’utilisation de la lecture du carnet de Carole est d’autant plus percutante qu’elle est inattendue.
    Même si les personnages politiques sont adaptés pour cette fiction très documentée, le lecteur trouvera des analogies flagrantes avec le paysage politique d’Hénin-Beaumont notamment.
    Une intrigue double pour un vrai polar, mais pas que … un roman psychologique, plein de pudeur sur les angoisses de ceux dont le métier est de nous protéger et qui prennent tous les risques.
    C’est le premier roman que je lis de Gilles Vincent qui en compte 18 au compteur … Comment ai-je pu passer à côté jusqu’à aujourd’hui ? J’ai aimé, je vais récidiver !

    09/03/2021 à 11:49 4

  • Le Dragon du Muveran

    Marc Voltenauer

    7/10 Trois narrations pour une histoire complexe, un polar suisse, sorte de huis clos dans des paysages grandioses.
    Andréas, enquêteur de son état, habite le village où un meurtre aux allures rituelles met la communauté protestante locale en émoi. Aidé de sa partenaire, il va aller au devant de cette « micro » société où tous les travers de ce qu’on a l’habitude d’appeler notre civilisation sont représentés et interpellent les bas instincts de l’humanité.
    Certes le sujet de l’enfance maltraitée et de la vengeance ont déjà été traités mais le style de l’auteur avec une bonne dose de dépaysement pour les citadins lecteurs, en fait un roman très agréable à lire, même si l’exégèse des textes bibliques pèse parfois sur le rythme.
    Les personnages principaux sont attachants et ambigus, quant à la galerie des seconds rôles elle est le fruit de la dureté de l’environnement et des influences politico-économiques. Les lecteurs seront heureux de retrouver Andréas et Mikaël dans une suite « Qui a tué Heidi ?»

    13/02/2018 à 12:37 3