Ce pays qu'on assassine

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  • 8/10 Au nord, dans un fief électoral détenu par un parti d’extrême droite, une capitaine de police, sensible à ses idées, se trouve confrontée à une sordide affaire de viol de deux jeunes Erythréennes, en route pour Calais. Au sud, l’enquête sur la mort du directeur de campagne d’une candidate du même parti extrémiste est confiée à une commissaire.
    Les deux femmes, de vraies meneuses mais néanmoins fragiles, vont se confronter aux aléas de la hiérarchie et au machisme ambiant. Pour les aider, deux équipes masculines et éclectiques leur sont dévouées et seront malmenées au cours du déroulement des intrigues.
    C’est une plongée dès les premières pages, sous les jupes de la politique xénophobe et radicale… L’auteur nous aspire vers le contexte glauque des migrants, obligés de tout accepter, y compris la prostitution, pour trouver le peu d’argent nécessaire à la traversée du pays vers la nouvelle terre promise. Il nous fait aussi aborder le problème de la Syrie de Bachar et de sa dépendance militaire à la Russie de Poutine ainsi que la dépendance financière du parti de l’extrême droite française, en campagne, à cette même Russie. La narration chronologique est efficace et l’originalité de l’utilisation de la lecture du carnet de Carole est d’autant plus percutante qu’elle est inattendue.
    Même si les personnages politiques sont adaptés pour cette fiction très documentée, le lecteur trouvera des analogies flagrantes avec le paysage politique d’Hénin-Beaumont notamment.
    Une intrigue double pour un vrai polar, mais pas que … un roman psychologique, plein de pudeur sur les angoisses de ceux dont le métier est de nous protéger et qui prennent tous les risques.
    C’est le premier roman que je lis de Gilles Vincent qui en compte 18 au compteur … Comment ai-je pu passer à côté jusqu’à aujourd’hui ? J’ai aimé, je vais récidiver !

    09/03/2021 à 11:49 Dany33 (535 votes, 8/10 de moyenne) 4

  • 7/10 Comme souvent, avec Gilles Vincent, le militantisme affirmé de l'auteur se manifeste dans les combats que s'en vont livrer ses héroïnes...
    J'ai pensé à ces films policiers des années 80, genre " Le Professionnel" ou " I comme Icare", ceux où le héros, en butte à sa hiérarchie, et aux pouvoirs en place, finit par rentrer dans le rang, de gré ou de force...
    Quand la raison d'Etat devient bâillon judiciaire, ses personnages n'ont d'autre choix que de courber l'échine, et plutôt que de sombrer dans une résignation qui colle à l'époque, Gilles Vincent laisse filtrer quelques promesses de meilleur, à l'horizon des prochaines échéances...

    27/02/2018 à 23:46 jackbauer (723 votes, 7.2/10 de moyenne) 6