LeJugeW

1778 votes

  • Le Vampire de Ropraz

    Jacques Chessex

    8/10 Lu il y a plus de 10 ans, ce roman m'avait fait forte impression. Je n'ai plus en mémoire tous les détails mais j'ai le souvenir d'une ambiance pesante, glauque, oppressante. Un court roman que je relirai avec plaisir.

    01/05/2023 à 18:13 6

  • Coplan fait peau neuve

    Jean Libert, Gaston Vandenpanhuyse

    6/10 Quelle empreinte carbone pour Francis Coplan ! France, Inde, Israël, Japon, Allemagne, Italie... Il n'arrête pas !
    Plus sérieusement, Le Vieux s'inquiète. Le Vieux, c'est le boss du SDEC, le service de contre-espionnage français. Coplan a disparu. On le retrouve finalement à New Delhi. Il a répondu à l'appel d'un vieil ennemi devenu ami, Kattenhorst. Ce dernier se sent menacé et a choisi Coplan comme... son héritier ! Et voilà Kattenhorst assassiné, soupçonné d'être Schlacht, un ancien criminel de guerre nazi et sa fille (inconnue au bataillon jusqu'ici) réclame l'héritage ! Coplan ne croit pas un instant que Kattenhorst soit Schlacht : il décide d'enquêter.
    Après une soixantaine de pages pépère, l'intrigue s'emballe et l'on voyage aux quatre coins du monde (ou presque). Chasseurs de nazi et vaste complot au programme, un roman qui remplit son office : être distrayant. Mais rien d'emballant non plus.

    30/04/2023 à 21:16 3

  • Un Climat mortel

    Jean-Pierre Ferrière

    7/10 Un très court roman (157 pages) qui vaut pour sa ambiance un brin mystérieuse dans un village de province (et son hôtel où se déroule l'essentiel des scènes).
    Le dénouement est habile et plutôt bien amené. Une lecture plaisante mais pas inoubliable.

    27/04/2023 à 19:30 3

  • La mort est mon métier

    Robert Merle

    8/10 Quel pari fou que celui d'écrire, dès 1950 (livre publié en 1952), un roman dans lequel le personnage principal est un SS qui va être amené à diriger le camp d'Auschwitz !
    Librement inspiré par l'histoire de Rudolf Hoess, le vrai commandant d'Auschwitz, ce récit glaçant à la première personne (!) raconte l'histoire d'un Allemand issu d'une famille de militaires qui va gravir les échelons de la SS jusqu'à devenir un des artisans majeurs de la Shoah. C'est saisissant et très bien documenté pour l'époque. Un léger bémol, l'aspect trop psychologisant à mes yeux, les agissements de Rudolf Lang pouvant s'expliquer notamment par son éducation avec un père complètement taré et frustré de ne pas avoir pu marcher dans les pas de ses ancêtres militaires.
    Il n'en demeure pas moins que La mort est mon métier est un grand roman, de ceux qui marquent une vie de lecteur...

    23/04/2023 à 12:20 9

  • Ça sent le gaz

    J. M. Flynn

    7/10 Ca sent le gaz... pour Carl Duwe. Car gazé il va être... Ce militaire de 23 ans qui travaille comme homme-grenouille est accusé du viol et du meurtre barbare d'une jeune femme. Et pas n'importe quelle jeune femme... la fille de Clinton Clement, l'homme le plus riche de Peninsula City. Duwe s'accuse du meurtre puis se rétracte.
    Son avocat emploie un privé pour faire la lumière sur l'affaire et, s'il y a lieu, mettre la main sur le vrai coupable. Et voilà le lecteur dans la peau de Burdis Gannon.
    Un roman hard-boiled dans la plus pure tradition de la Série Noire des débuts, bien plaisant à suivre et qui nous mènera de la Californie au Mexique sur les traces de Rai Clement, cette jeune fille aux mœurs très libres pour l'époque. Un bon moment de lecture.

    21/04/2023 à 15:38 4

  • Un Amour inhumain

    Ranpo Edogawa

    7/10 Un recueil de 6 nouvelles du maître du polar japonais au contenu inégal. Le point commun à toutes ses nouvelles est l'étrangeté. Ranpo Edogawa nous emmène dans un monde déconcertant, inquiétant, un peu glauque et très mystérieux. "Les canaux de Mars", la plus courte des nouvelles (moins de 10 pages) est à mes yeux la moins réussie. Pour le reste aucune ne sort du lot à mes yeux, elles sont toutes de bonne facture et ce qui est frappant c'est l'ingéniosité de l'auteur, son côté avant-gardiste, il est en avance sur son temps et l'on comprend aisément qu'il ait inspiré tant d'auteurs et mangakas à sa suite !

    21/04/2023 à 11:09 4

  • Ohé !... matelot !...

    Rodolphe Bringer

    6/10 Un hospice, un homme étranglé, un huis clos, une brochette de personnages et parmi eux le coupable. Une résolution grâce à une photographie qui plonge le lecteur dans le passé et la vengeance. Plaisant à suivre (livre audio) mais pas remarquable ni mémorable.

    20/04/2023 à 10:48 2

  • Code zéro

    Ken Follett

    6/10 Un thriller dans le milieu de l'aérospatial en pleine Guerre froide... Un SDF amnésique qui s'avère être un grand physicien américain. Il est mêlé, de près visiblement, au lancement à venir d'Explorer I, le premier satellite américain, censé démontrer au monde entier que les Soviétiques ne règnent pas seuls en maîtres sur l'espace depuis 1957 (Spoutnik I puis la chienne Laïka fin 1957). Seulement voilà, quelqu'un semble tout faire pour qu'il ne retrouve pas la mémoire. Et d'abord, pourquoi est-il amnésique ?
    Un pitch alléchant, basé sur des faits réels (le report de 2 jours du lancement d'Explorer I) mais un roman qui ne m'a pas passionné. Le roman est sans cesse entrecoupé de flash-back et de parties scientifiques décrivant dans le détail Explorer I, rendant la lecture hachée ou plutôt écoute pour ma part, étalée sur un mois, ce qui n'a pas aidé à bien suivre l'histoire (je plaide coupable). Et si la lecture, toujours parfaite de José Heuzé, est un vrai plus, l'habillage sonore l'est beaucoup moins (avec une musique entre chaque chapitre...).
    Bref, un thriller au pitch alléchant mais dont la mayonnaise n'aura pris qu'à moitié pour ma part. Je réessaierai bien évidemment un autre Follett.

    18/04/2023 à 15:28 3

  • Les Braves Gens

    Patrick Cothias, Alain Mounier, Patrice Ordas

    7/10 Un 3e tome d'une série toujours plaisante à lire même si ce tome-ci est un un poil moins emballant que les deux premiers.
    Je poursuis néanmoins avec le 4e tome, "Des Morts sans nom".

    17/04/2023 à 15:52 2

  • La 11e et dernière heure

    Maxine Paetro, James Patterson

    2/10 "La 11e et dernière heure" ou plutôt "la première et la dernière fois".
    Voilà comment je résumerai ma pensée après l'exécrable lecture de ce piètre roman, mon premier, et donc, mon dernier de sieur Patterson. Intrigues inintéressantes, personnages plats, écriture quelconque, mièvreries... Un thriller qui ne m'a jamais enthousiasmé et qui n'a d'ailleurs de thriller que l'étiquette. Il ne suffit pas d'introduire deux tueurs en série, d'accumuler les meurtres (avec au passage, un schéma très répétitif, déjà repéré par Dany33 plus bas) pour faire "thriller" (tressaillir en français) le lecteur.
    Non, c'est franchement mauvais.

    17/04/2023 à 15:32 6

  • Royal Cambouis

    Colin Thibert

    6/10 Un polar bien déjanté qui met en lumière les magouilles politico-militaires concernant la gestion de certaines matières dangereuses, ici dans le Vercors. C'est sympathique à lire mais on oublie assez vite l'histoire, le fait qu'il y ait pas mal de personnages n'aidant pas.
    J'ai largement préféré l'hilarant Vitrage à la corde du même auteur.

    10/04/2023 à 11:15 5

  • Meurtre au Mont-Saint-Michel

    Jean-Blaise Djian, Marie Jaffredo

    6/10 Automne 1936, Mont-Saint-Michel. Une femme est retrouvée étranglée et une jeune fille a disparu. Les soupçons se portent très vite sur un vagabond qui erre dans les rues du Mont. A moins que le suspect ne se trouve parmi les clients de l'hôtel... La gendarmerie étant retenue sur le continent par une prise d'otage (un forcené séquestre sa femme adultérine), c'est la communauté dirigée par le maire qui va devoir mettre la main sur le tueur en espérant que la jeune fille soit encore en vie...
    Bon, une BD gentillette, un huis-clos qui n'a rien de transcendant. Le Mont-Saint-Michel est cependant bien mis en valeur et c'est visiblement le but de cette œuvre de commande, née du partenariat entre les éditions Glénat et les éditions du Patrimoine.

    10/04/2023 à 11:10 1

  • Après

    Stephen King

    7/10 "Ceci est une histoire d'épouvante" dixit le héros du roman, Jamie Conklin.
    Bon, pour un enfant c'est très probable. D'ailleurs, le héros est un enfant puis un adolescent durant la quasi-totalité du récit. Pour le lecteur adulte, habitué des récits du King, disons que l'on a a connu bien plus "épouvantable". L'intrigue se lit bien, le texte est très aéré et très court en comparaison de la production habituelle du maître... de l'épouvante. Il manque quand même un truc pour que ce titre fasse partie des meilleurs de l'écrivain. Un gros truc même. Mais difficile de mettre le doigt dessus.
    Si la chute est remarquable (je ne l'avais pas du tout vu venir), pour le reste j'ai bien peur que cela ne soit pas mémorable. D'ailleurs, quelques semaines après sa lecture, j'ai déjà oublié une partie de l'intrigue, sauf à me creuser la tête...
    Bref, un bon roman du King mais objectivement loin de ses meilleures productions.

    08/03/2023 à 12:49 5

  • Le Dernier Pharaon

    Thomas Gunzig, François Schuiten, Jaco Van Dormael

    7/10 Je ne suis ni spécialiste ni spécialement fan de la série Blake et Mortimer mais je crois pouvoir dire que cet opus est un bel hommage à l'oeuvre d'Edgar P. Jacobs. En un peu moins de 100 pages les auteurs mêlent aventure, fantastique, références à l'Egypte antique, ésotérisme... avec pour décor le pharaonique palais de justice de Bruxelles. Une belle BD.

    05/03/2023 à 19:32 2

  • Maigret tend un piège

    Georges Simenon

    7/10 "[...] je me souviendrai de vous toute ma vie parce que, dans ma carrière, jamais une affaire ne m'a autant troublé, ne m'a pris autant de moi-même". Signé Maigret. Il faut dire qu'il a mis beaucoup de lui en jeu notre bon commissaire, avec cette souricière destinée à piéger un tueur en série de femmes qui sévit dans le XVIIIe arrondissement depuis plusieurs mois. En ce mois d'août moite, il est grand temps que le tueur soit arrêté. Problème, il semble insaisissable. Suite à une discussion avec le professeur Tissot, psychiatre, Maigret tente un coup de poker : le fameux piège...
    Bon, j'ai trouvé le récit un peu paresseux. Si j'en crois Wikipédia, Simenon aurait écrit le roman en une semaine, dans sa villa des Alpes-Maritimes. Il y a assurément là la patte du maître belge mais rien de bien décoiffant non plus. L'aspect psychologisant des motivations du tueur (les femmes en prennent au passage pour leur grade) est poussif, pas très crédible à mes yeux. Reste la plume de Simenon, capable en une ligne ou deux de dépeindre une atmosphère, un lieu, une ambiance. Et rien que pour cela, c'est un plaisir de le lire.

    19/02/2023 à 21:13 6

  • Au nom des hommes

    Patrick Cothias, Alain Mounier, Patrice Ordas

    8/10 "Nous sommes commandés par des vieillards orgueilleux que servent des gamins embrigadés, formés à la haine de l'autre... Si les guerres devaient être faites par de vrais adultes, elles n'éclateraient même pas !".
    C'est un colonel allemand qui prononce cette phrase face à Louis-Charles Bouteloup, chirurgien de l'armée française qui s'occupe des blessés poilus comme allemands. C'est à nouveau un tome réussi, avec un très beau dessin, une "belle" immersion dans la Première Guerre mondiale mais sous un angle rare, celui de la chirurgie de guerre. Mon ouvrage est en outre accompagné de pages de Xavier Tabbagh, conservateur du musée du Service de santé des armées, avec des courts textes sur l'anesthésie, la radiologie ou encore la chirurgie maxillo-faciale. Un très beau cahier graphique illustré et commenté par Alain Mounier clôt un ouvrage décidément de très bonne facture.

    19/02/2023 à 19:24 2

  • Les Anges gardiens

    Kristina Ohlsson

    8/10 Fredrika Bergamn est désormais maman d'une petite Saga. Spencer, le père, a survécu à son grave accident et pouponne. Mais la raison véritable de ce congé paternité se cache peut-être dans ses déboires avec une de ses étudiantes qui l'accuse de chantage sexuel... Peder quant à lui semble apaisé, il a retrouvé son foyer. Alex, le boss, est déchiré depuis la mort de sa femme. Il peine à se reconstruire et à diriger efficacement son équipe. Voilà pour les personnages principaux de la série. Quant à l'intrigue, elle est particulièrement retorse. Tout commence lorsqu'un corps est retrouvé. Il s'agit d'une jeune femme particulièrement dynamique qui avait disparu voilà deux ans. S'ensuit une intrigue une nouvelle fois tortueuse mais très plaisante à suivre. On ira sur les traces d'une ancienne écrivaine de conte pour enfants, condamnée pour le meurtre de son mari et autrice présumée d'ouvrages pornographiques violents. On ira aussi sur les traces d'un snuff movie des années 60 et d'un mystérieux cercle de critiques de cinéma appelé "Les Anges gardiens". Je n'en dirais pas plus pour ne pas dévoiler une intrigue particulièrement foisonnante, au rythme dynamique et qui mettra à mal à la fois les relations au sein de l'équipe et les principaux personnages qui vont beaucoup souffrir dans cette histoire (un passage m'a d'ailleurs particulièrement ému). L'habile construction du récit qui alterne trame classique et interrogatoire de l'équipe d'Alex Recht par l'équivalent suédois de la police des polices est un gros plus qui donne, s'il n'était besoin, encore plus envie de tourner les pages.
    Décidément Kristina Ohlsonn est une autrice particulièrement sous-côtée par ici et c'est bien dommage !

    17/02/2023 à 13:19 5

  • Komodo

    David Vann

    9/10 Depuis le coup de foudre "Sukkwan Island" et la claque terrible que fut "Désolations", David Vann est parmi mes auteurs préférés. Non que ses textes soient particulièrement "feel good" ! Bien au contraire, il creuse profondément les relations intra-familiales, et cela donne souvent des textes torturés, difficiles, noirs, mais après tout si l'on est adepte du genre comme moi, la lecture se passe "à merveille".
    C'est encore le cas avec Komodo, un drôle de titre qui nous emmène de l'île de Komodo en Indonésie à San Francisco. Au départ, une simple invitation à venir faire une partie de plongée dans un cadre paradisiaque de la part d'un frère à sa petite sœur et sa mère. Oui mais sur place, évidemment, rien n'est paradisiaque, sauf les beautés maritimes. Car entre la très mauvaise entente entre le frère et ses supérieurs, la partie low cost de l'hébergement et de la nourriture et surtout, surtout, le terrible ressentiment de Tracy vis-à-vis de son grand frère Roy, tout cela donne une ambiance bien pourrie, malaisante au possible. Les plongées sont comme des respirations au cœur d'une myriade de couleurs et d'espères magnifiques mais là encore rien ne peut se passer comme prévu...
    J'ai beaucoup aimé ce roman. Il m'a cependant fallu passer un cap, celui où l'on comprend pourquoi Tracy se comporte d'une manière aussi détestable. L'aigreur permanente qui l'habite pourra sans nul doute lasser plus d'un lecteur mais j'enjoins celui-ci à persévérer pour pouvoir apprécier, en fin d'ouvrage, le relief que David Vann donne à son histoire.
    Bref, je suis déjà trop long mais, décidément, cet auteur a un truc à part et ce roman en est encore la preuve éclatante.

    16/02/2023 à 18:41 6

  • La Chambre rouge

    Ranpo Edogawa

    9/10 Publiées initialement entre 1923 et 1929, ces nouvelles sont à la fois la genèse et la quintessence du polar japonais. Précédées d'un texte introductif pertinent , elles nous plongent avec un exotisme certain dans des histoires en apparence tordues mais où l'auteur se joue souvent et de ses personnages et du lecteur. C'est souvent brillant (la palme à La Chaise humaine), parfois dérangeant (La Chenille) mais toujours original et très recherché. La Pièce de deux sens (publiée il y a tout juste 100 ans) est même considérée comme "la première œuvre de littérature policière authentiquement japonaise". Bravo au passage au traducteur Jean-Christian Bouvier.
    Tant de bons textes en si peu de pages, un délice que ce recueil de Ranpo Edogawa !

    15/02/2023 à 09:08 4

  • La Fin des hommes

    Christina Sweeney-Baird

    9/10 Immédiatement harponné dès les premières pages, j'ai été bluffé par ce premier (!) roman de Christina Sweeney-Baird. Imaginer un monde sans homme ou presque (moins de 10% des hommes survivent à ce virus qui n'est mortel que pour eux) est un pari, mais un pari réussi sous la plume de la Britannique qui a pensé à tout ou presque, l'avant, le pendant et l'après, à travers des portraits (nombreux, presque trop) de femmes et de quelques hommes, que l'on suit pendant plusieurs années, dans différentes parties du globe. Bien sûr on pourra trouver que le prisme est essentiellement occidental (un peu asiatique) et que l'Afrique notamment est laissée de côté. Mais alors 500 pages n'auraient pas suffi.
    C'est un livre à la fois touchant, émouvant, qui fait réfléchir (un monde sans hommes est-il nécessairement un monde moins belliqueux ? Cela semble très probable...). Des personnages que l'on prend plaisir à suivre dans leurs différents combats, l'on souffre avec elles du deuil de leurs proches masculins, on espère un avenir meilleur après cette hécatombe, on observe et constate les différents changements, on échafaude des théories personnelles que l'on confronte à celles de l'auteure...
    Bref, un roman dystopique que j'ai trouvé particulièrement réussi, que j'offrirai autour de moi et que je relirai à l'occasion c'est certain.

    14/02/2023 à 09:49 7