LeJugeW

1855 votes

  • L'Assassinat de Rufus Jacob

    José Moselli

    7/10 Mon premier contact avec cet auteur méconnu et oublié, surnommé "l'écrivain sans livre" car feuilletoniste du début du siècle, je découvre par là même son héros, le détective cambrioleur John Strobbins. C'est une affaire qui mêle à la fois le vol d'une œuvre inca et le meurtre d'un vil usurier, Rufus Jacob. Strobbins va se jouer de la police de San Francisco pour se libérer alors que tout l'accuse. J'ai regretté que la découverte du véritable meurtrier se fasse un peu hâtivement en fin d'ouvrage, mais j'ai trouvé là une écriture plaisante, un ton vif et la lecture (livre audio) de René Depasse ajoute au côté suranné de ce récit plus que centenaire.

    27/12/2020 à 19:38 3

  • Elles sont pas croyables !

    Emma Christa

    5/10 J'avais bien aimé Les Ravies au lit de cette même auteure, j'ai donc ouvert ce titre d'Emma Christa avec l'idée de passer un bon moment de lecture.
    Mais je me suis lassé au bout d'une centaine de pages, lassé des sempiternelles scènes de sexe et de cette héroïne qui saute sur tout ce qui bouge. Quant à l'intrigue, elle n'est pas des plus trépidantes et certaines questions reçoivent une réponse évasive dans un épilogue torché en deux pages. Déçu...

    26/12/2020 à 18:34 5

  • Metropolis

    Philip Kerr

    8/10 1928, Berlin. Bernie Gunther entre dans la Kripo avec comme supérieurs Bernhard Weiss ou encore Ernest Gennat, deux personnages qui ont réellement existé. On croisera aussi le cinéaste Fritz Lang (le clin d'oeil du titre à son film) et sa compagne Thea von Harbou (Kerr s'amuse à placer Bernie en inspirateur du film M. le Maudit).
    Et l'on retrouve déjà cette volonté chère à Philip Kerr de retranscrire fidèlement une époque, une ambiance, ici celle de la République de Weimar.

    Et c'est diablement réussi, comme d'habitude avec Kerr !

    On y trouve tout d'abord toutes les séquelles de la Première Guerre mondiale : qu'elles soient physiques (les nombreux invalides qui hantent les rues berlinoises et qui provoquent très souvent rejet et dégoût de la part des Berlinois, comme une volonté de tourner définitivement la page de cette "honte" qu'est à leurs yeux la défaite de 1918) ou psychologiques (les nombreux témoignages des différents personnages ayant participé à la guerre, dont Bernie lui-même, se réfugiant dans l'alcool pour surmonter ses traumatismes issus des tranchées).
    On assiste aussi à la montée du nazisme (qu'illustre notamment Arthur Nebe), l'antisémitisme omniprésent, les combats de rues entre membres du KPD (parti communiste allemand) et ceux du NSDAP (parti nazi). Et cette folie qui s'est emparée de la ville : une folie créatrice, jouissive mais aussi perçue comme dégénérée, ces fameuses années folles qui font de Berlin la ville décadente par excellence aux yeux d'un grand nombre, sorte de Babylone moderne, temple de la perversion. Cette décadence illustrée par les nombreux lieux interlopes de la capitale allemande et ces femmes seules, en surnombre car tant d'hommes sont morts à la guerre, qui tentent de survivre, en ailleurs recours à la prostitution.
    Alors quand certaines d'entre elles meurent, peu s'en préoccupent... Lorsqu'elles meurent scalpées, cela intéresse la presse, avide de meurtres sordides mais sans pour autant que cela émeuve beaucoup la masse berlinoise ("dans cette ville, vous tuez une fille, tout le monde s'en fout", p.244). Cela m'a d'ailleurs frappé dans ce roman, le manque d'empathie généralisé, vis-à-vis des invalides de guerre, des prostituées... comme un prélude à la brutalité qui s'annonce couleur brune...
    Des prostituées scalpées bof, mais des invalides abattus froidement, alors le pouvoir politique attend des résultats ("vous tuez un ancien combattant infirme, ça remonte jusqu'au Reichstag", p.244).

    Soyons honnête, l'intrigue policière n'est pas totalement à la hauteur de la contextualisation. Mais cela importe finalement peu. Car c'est à un voyage dans le temps que nous invite, une dernière fois hélas, Philip Kerr. Et c'est avec émotion, des images d'Allemagne d'antan en tête, que l'on referme, définitivement la page Bernie Gunther qui, comme un pied de nez, commence tout juste chronologiquement une série qui s'étendra sur près de 30 ans.
    Chapeau bas l'artiste, merci M. Kerr.

    23/12/2020 à 18:16 9

  • Le cabochon d'émeraude, précédé de L'homme à la peau de bique

    Maurice Leblanc

    7/10 Un recueil inégal...
    A l'inverse du vote précédent, j'ai beaucoup aimé L'homme à la peau de bique, un joli clin d’œil à une très célèbre nouvelle d'un illustre prédécesseur, un certain Edgar Allan Poe...
    Arsène Lupin résout l'énigme par une lettre au ton un brin provocateur ("Le drame Saint-Nicolas est un mystère pour enfants en nourrice").
    C'est très prenant, du roman à énigme comme je les aime. A découvrir !
    A l'inverse, j'ai justement trouvé un "intérêt mineur" à la deuxième nouvelle, certes très honnête autour de ce qui semble être un vol de bijoux. C'est distrayant mais sans plus.

    22/12/2020 à 11:02 1

  • L'Homme à la peau de bique

    Maurice Leblanc

    9/10 Excellente nouvelle qui est un joli clin d’œil à une très célèbre nouvelle d'un illustre prédécesseur, un certain Edgar Allan Poe...
    Arsène Lupin résout l'énigme par une lettre au ton un brin provocateur ("Le drame Saint-Nicolas est un mystère pour enfants en nourrice").
    C'est très prenant, du roman à énigme comme je les aime. A découvrir !

    22/12/2020 à 10:59 2

  • Le Cabochon d'émeraude

    Maurice Leblanc

    6/10 Une nouvelle très honnête autour de ce qui semble être un vol de bijoux. C'est distrayant mais sans plus.

    22/12/2020 à 10:55

  • La Malle sanglante

    Maurice Level

    8/10 Deux jeunes hommes surendettés, une dernière partie de cartes comme un ultime coup de poker... perdant. Alors deux options s'ouvrent à eux : le suicide ou... et c'est ainsi que de manière prévisible (cf le titre) ils commettent l'irréparable. Tout l'intérêt réside alors dans le suspense qui suit : leur méfait va t-il être découvert ? Des moments de tensions, deux tempéraments différents qui permettent d'envisager différents scenarii...
    Décidément ce Maurice Level mérite amplement d'être (re)découvert !
    J'ajoute que j'ai écouté ce roman (livre audio), lu par Vincent de l'Epine, dont la lecture est ponctuée à chaque fin de partie par une chanson d'époque (début XXe), c'est pertinent !

    16/12/2020 à 11:46 2

  • De sinistre mémoire

    Jacques Saussey

    7/10 Du thriller très classique dans sa forme et un fond que j'ai trouvé intéressant, la Seconde Guerre mondiale, l'année 1944, les massacres des nazis et des miliciens. Une histoire de vengeance que la première partie de l'histoire (un tueur injecte de la drogue à des doses mortelles à plusieurs hommes à Paris) ne laisse présager.
    J'ai du mal à dire ce que je reproche à ce roman qui ne m'a pas emballé plus que cela mais qui, objectivement, recèle d'indéniables qualités.

    16/12/2020 à 11:33 6

  • Le Jugement

    Jean Van Hamme, William Vance

    8/10 Ah ! Voilà un tome qui a relancé mon intérêt pour la série. Avec un général Wittaker aux commandes d'une mise en scène visant à démasquer publiquement celui qui est derrière les affres qu'ont connu récemment les Etats-Unis et accessoirement celui qui n'est pas étranger à ce qui est arrivée à sa fille... On se dit qu'enfin la vérité va éclater !
    Mais les dernières pages... disons "éteignent" quelque peu cette volonté de voir triompher la vérité. En même temps, la série aurait été terminée... Donc place au tome 13 !

    01/12/2020 à 18:46 3

  • Tout un été sans Facebook

    Romain Puértolas

    7/10 Un polar bien barré, une "héroïne" atypique, des situations loufoques, de l'humour, de belles références à la littérature (policière notamment), bref un roman idéal pour donner le sourire (et quelques rires pour ma part), une sorte de "feel-good polar" sans souci de vraisemblance. C'est très sympathique mais attention futurs lecteurs l'auteur spoile pas mal de fins de polars !

    25/11/2020 à 09:39 7

  • Trois montres d'argent

    Jean Van Hamme, William Vance

    6/10 Une plongée dans l'arbre généalogique de XIII, un album qui retrace le passé de la famille de Jason qui permet de faire le lien entre l'aventure contée au Costa Verde et la trajectoire de son père. J'avoue ne pas avoir été franchement emballé, j'ai trouvé le tout un peu ardu à bien suivre. J'espère ne pas commencer à me lasser de cette série...

    25/11/2020 à 09:35 3

  • Remous à la piscine

    Emmanuel Trédez

    6/10 Un polar pour premiers lecteurs sympathique, avec une enquête à la piscine pour identifier un voleur. Pour résoudre l'énigme, le jeune héros devra déchiffrer des message à base d'acrostiches.

    16/11/2020 à 21:42 1

  • Mémoire

    Howard Phillips Lovecraft

    8/10 Méditatif. Un très court texte (presque un long paragraphe) sur la fragilité des sociétés humaines, vouées un jour à disparaître...

    01/11/2020 à 15:34 2

  • El Cascador

    Jean Van Hamme, William Vance

    8/10 Fait prisonnier sur l'île-prison de Roca Negra, on se demande bien comment XIII va pouvoir s'en sortir. Mais le major Jones n'est (une nouvelle fois) jamais très loin ! Beaucoup d'action dans la première partie de ce tome, entre la prise de Roca Negra, la fuite dans la jungle pour XIII et Maria... dans la 2e partie, XIII est au cœur d'un procès qui va nous permettre de mieux comprendre quelles sont les motivations du leader de la révolution contre le général Ortiz.
    Une intrigue très bien construite, qui boucle l'histoire débutée au tome 9 au Costa Verde et qui se termine de façon époustouflante avec les révélations de Mullway dans les deux dernières pages, relançant une fois encore le questionnement sur l'identité de XIII. Trop fort !

    28/10/2020 à 10:38 3

  • Pour Maria

    Jean Van Hamme, William Vance

    8/10 Nouvelle aventure pour Jason Mac Lane alias XIII. Le voilà embarqué cette fois-ci au Costa Verde, une dictature dirigée par le général Ortiz, arrivé au pouvoir grâce au soutien des Américains (rappelant l'histoire du Nicaragua ou encore du Salvador). Manipulé par un mystérieux groupe minier du Minnesota, pris dans le tourbillon d'une guérilla contre le pouvoir en place, XIII va devoir encore une fois faire face à son passé, à ses six années de trou noir. Est-il Kelly Brian, alias El Cascador comme beaucoup l'affirment ? Est-il donc le mari de la belle Maria ?
    Un tome qui relance la quête d'identité du héros et dans lequel on va retrouver la vénale Félicity, cette fois-ci au bras du général Ortiz.
    Un tome réussi, aucune lassitude à poursuivre la série !

    28/10/2020 à 10:33 3

  • Le Chat noir

    Edgar Allan Poe

    8/10 Le Chat noir où la folie d'un homme. Cette nouvelle m'a fait penser à une autre, Le Coeur révélateur, du même auteur. Les actes de cruauté du narrateur font froid dans le dos. Un texte qui semble avoir inspiré d'autres auteurs (comment ne pas penser à Stephen King et Simetierre par exemple). A découvrir.

    27/10/2020 à 10:35 2

  • Charlie

    Stephen King

    7/10 Je vais commencer par dire ce que je n'ai pas aimé : le rythme. Trop décousu, l'alternance de temps forts/temps faibles est à mon sens mal dosée, je me suis parfois ennuyé alors qu'à d'autres moments j'ai été "transporté" et certains passages du roman resteront gravés dans ma mémoire pour longtemps (comme tellement d'autres chez cet auteur !).
    Ce que j'ai aimé : l'histoire, la base de l'intrigue (l'absorption d'un médicament douteux par un couple d'étudiants provoquant l'apparition de dons chez eux et leur progéniture), l'idée de la "poussée", le lien fort entre le père et sa fille, le couple de fermiers qui les protège, les méchants bien marqués (quoique presque caricaturaux), le passage dans le chalet... bref, je retiens quand même davantage de positif que de négatif mais reste le sentiment que l'on n'a pas là un des meilleurs King.

    24/10/2020 à 12:07 4

  • Dagon

    Howard Phillips Lovecraft

    7/10 Dagon est un des premiers textes de Lovecraft et l'on trouve déjà les obsessions de l'écrivain, l'homme seul confronté à la monstruosité issue des temps anciens. Cela fait quelques temps que je "lis" (livres audio) l’œuvre de l'Américain est force est de constater qu'il y a beaucoup de redites (j'ai par exemple ici pensé à une autre nouvelle, Le Temple). Mais si l'on découvre l’œuvre par ce Dagon, alors on sera comblé par ce récit terrifiant pour l'époque, assurément.

    24/10/2020 à 11:49 1

  • Les Rats dans les murs

    Howard Phillips Lovecraft

    8/10 Avec Lovecraft on ne sait jamais sur quoi on va tomber ; je veux dire par là que l'auteur américain est capable du meilleur comme du pire. Ici nous sommes dans le premier cas de figure, j'ai été happé par cette histoire de prieuré, de terres maudites et j'ai beaucoup apprécié suivre cet homme sur les traces de ses ancêtres anglais. Cette descente aux enfers à mesure que les "rats dans les murs" multiplient leur cavalcade est très réussie. Sans trop en dire, les passages dans les souterrains sont bien flippants, on est dans l'horreur pure et là Lovecraft excelle. Du très bon !

    19/10/2020 à 21:03 2

  • Le Molosse

    Howard Phillips Lovecraft

    6/10 Le narrateur est un... déterreur de cadavres, un pilleur de tombes avec son ami. Lors d'une "sortie" dans un cimetière hollandais ils récupèrent une amulette de jade qui va s'avérer maléfique et transformer à jamais le destin de nos deux détrousseurs. On est toujours dans les mêmes thèmes et l'originalité vient de l'énigmatique chien qui semble lié à l'amulette. Une nouvelle qui se laisse écouter (livre audio).

    19/10/2020 à 20:58 2