LeJugeW

1802 votes

  • 13

    Pieter Aspe

    8/10 J'ai remporté ce roman grâce à une enchère Polars Pourpres il y a quelques années. Resté dans ma bibliothèque jusque-là, j'ai enfin décidé de l'ouvrir.
    Et bien m'en a pris ! Je l'ai dévoré en deux jours. Le commissaire Van In est typiquement le genre de "héros" que j'apprécie, un peu à la scandinave, l'humour en plus. Son histoire d'amour avec la procureure Hannelore Martens, jalouse comme un pou, donne lieu à des scènes drôles. J'ai tout de suite adhéré à ces personnages (Van In le tabagique et grand consommateur de Duvel, sa compagne la procureure Hannelore, son coéquipier gay Guido...). Dans cet opus, c'est une sombre histoire de vengeance amoureuse qui est au coeur de l'intrigue, avec une tueuse en série qui enchaîne les meurtres de maris infidèles. Van In, qui s'apprête à se marier avec Hannelore, va voir son passé ressurgir dangereusement... Le tout avec la ville de Bruges comme décor, dont la description est soignée sans être pesante.
    J'aime beaucoup ce genre de surprises, on ouvre un roman dont on n'attend rien de particulier et qui finalement nous a beaucoup plu !
    Je poursuivrai assurément la découverte de cette série (dont seulement la moitié à été traduite en français jusqu'ici).

    09/08/2020 à 11:36 4

  • Le Syndrome E

    Franck Thilliez

    7/10 Un solide thriller qui coche les cases du genre avec réussite. J'ai cependant du mal avec les deux personnages centraux, dont j'ai des difficultés à me sentir proche, notamment Sharko et le "fantôme" d'Eugénie (j'ai trouvé ça lourd à force).
    J'ai en revanche beaucoup apprécié le début avec tout ce qui touchait au film étrange qui provoque une cécité hystérique. J'ai aussi apprécié toute la partie renvoyant à la sinistre histoire vraie des orphelins de Duplessis (une honte !), fort intéressante.
    Je vais poursuivre la série par curiosité en espérant éprouver plus d'empathie pour le duo (désormais couple)...

    09/08/2020 à 11:01 8

  • Coplan ne lâche pas prise

    Jean Libert, Gaston Vandenpanhuyse

    7/10 Cap sur l'île de Rhodes pour Coplan. Il doit y filer Robert Heinberg, citoyen américain que l'on soupçonne faire partie d'un réseau soviétique. Sur place, il rencontre Cassandra Green, une jeune femme d'une vingtaine d'années, aux origines scandinaves et à la beauté fulgurante. Elle est infiltrée dans le milieu hippie où se cache Heinberg. Le parallèle qui est fait entre milieu hippie et guerre du Viêtnam est intéressant d'ailleurs.
    J'avais été un peu déçu par mon premier Coplan (L'Ombre et la solitude, 1974), celui-ci est de meilleure facture. La partie sur Rhodes (grosso modo la première partie du livre) fut plaisante à suivre. Les auteurs prennent le temps de décrire un minimum les lieux, l'histoire contemporaine de Rhodes (italienne pendant la première moitié du XXe s.) etc... La relation entre Cassie et Coplan est aussi intéressante à suivre. Puis on part pour Vienne, Berlin et enfin Abidjan. Cette dernière partie est un peu décevante car trop peu développée. La fin semble un peu bâclée mais j'ai passé tout de même un moment de lecture assez divertissant, le but recherché est donc atteint.

    08/08/2020 à 11:00 1

  • Tuer Jupiter

    François Médéline

    4/10 Grosse déception pour ma part, j'attendais un thriller de politique-fiction, j'ai eu droit à un court roman au ton bouffon (mais pas drôle) vis-à-vis duquel on ne sait sur quel pied danser, dont l'originalité du récit à rebours ne fait pas le poids face à un style que je n'ai pas aimé et un brin prétentieux. Les personnages sont caricaturaux (Macron, sa femme, Gérard Collomb, Donald Trump, Poutine...), on a droit à des scènes hallucinantes où, par exemple, Poutine se fait sodomiser par son masseur mongol ou encore Trump qui explique à son gendre qu'il rêve de "baiser sa propre fille", Ivanka.
    Au fur et à mesure des pages, j'ai trouvé le tout particulièrement indigeste et au final, sans grand intérêt.

    04/08/2020 à 15:57 6

  • Tu me manques

    Harlan Coben

    7/10 Harlan Coben n'a pas son pareil pour entraîner le lecteur avec lui. C'est pour moi clairement le king du page-turner. Mais une fois de plus, si le plaisir de lecture est présent tout comme l'envie de savoir à tout prix la résolution de l'intrigue, force est de constater qu'il ne reste que peu de choses en mémoire quelques jours/semaines/mois après la lecture. Ce "Tu me manques" ne déroge pas à la règle. Il est cependant un poil plus violent que les autres (notamment tout ce qui se passe dans l'ancienne ferme amish avec tortures and co). En se creusant la tête, oui je me souviens des personnages (Aqua, Stuggs, Jeff, Kate mais j'ai déjà oublié le prénom de l'ado et de sa mère). Mais dans quelques semaines... ? J'en doute. Je garderai cependant en tête que le thème central concerne les sites de rencontre sur internet, mais probablement plus les tenants et les aboutissants de l'intrigue.
    J'ai par ailleurs trouvé que la fin était un peu expéditive, j'aurais aimé que le maître du suspense prenne un peu plus de temps pour nous la dévoiler.
    Mais ne soyons pas trop dur, Harlan Coben remplit parfaitement le contrat de nous distraire pendant quelques heures de lecture, une fois de plus !

    04/08/2020 à 15:48 3

  • Paris-Colmar

    Nicolas Mathieu

    7/10 Un Petit Polar du Monde de bonne facture, avec une plume agréable de Nicolas Mathieu, la belle ville de Colmar en décor de fond. Une intrigue qui mêle juge d'instruction sur la fin, mafia corse, jeunesse désabusée (le passage sur les réseaux sociaux est au passage très bon). S'y ajoute un joli coup de crayon de la part de Florent Chavouet et un guide de la ville de Colmar par Jean-Michel Boissier qui donne vraiment envie de découvrir la ville d'Hansi !

    03/08/2020 à 18:18 2

  • Matador

    Marc Villard

    8/10 Une nouvelle au style pêchu, aux accents argotiques avec un personnage central, tueur à gages, cynique mais presque touchant lorsqu'il écrit à son père (récit à la première personne). Une histoire assez dense malgré la brièveté du texte qui vaut surtout pour la plume de Marc Villard. Une fin que je n'ai pas vu venir, bien trouvée. 7.5.

    28/07/2020 à 08:27 2

  • Brelan de cadavres

    Claude Michelet

    6/10 Ecrit en 1963, à 25 ans, Brelan de cadavres est le premier roman de Claude Michelet. Jamais envoyé à un éditeur, il est sorti des tiroirs grâce à l'épouse de l'écrivain, qui trouvait le manuscrit "intéressant". Ecrit au retour de la guerre d'Algérie, au cours de laquelle Michelet a lu beaucoup de romans policiers (ses influences allant de Simenon à Christie), ce roman est un polar honnête, très correct quoique loin d'être inoubliable. Le personnage de Marc, agent du contre-espionnage, est intéressant et c'est lui qui va dénouer les fils de l'intrigue au sein de laquelle trois morts suspectes, en apparence des accidents, vont s'avérer être des meurtres prémédités. La résolution de ces meurtres va se faire au cours d'une partie de poker (d'où le titre du roman), façon Christie avec son Hercule Poirot. Une œuvre de jeunesse pas inintéressante, à découvrir pour les amoureux de l'écrivain de l'école de Brive.

    28/07/2020 à 08:21

  • Cécile est morte

    Georges Simenon

    8/10 "Pauvre Cécile ! Elle était jeune, pourtant ! Maigret avait eu ses papiers en main : vingt-huit ans à peine. Mais il était difficile d'être plus vieille fille qu'elle, d'être moins gracieuse, malgré la bonne volonté qu'elle apportait à se faire aimable. Ses robes noires qu'elle devait couper elle-même sur de mauvais patrons... Ce ridicule chapeau vert... Impossible de deviner, là-dessous, des grâces féminines... Un visage trop pâle et, pardessus le marché, un léger strabisme..."
    Voilà la description de celle qui, depuis six mois, arpente le 36 quai des Orfèvres pour s'entretenir avec le commissaire Maigret. Mais ce jour-là, Maigret n'est pas d'humeur et ne la reçoit pas. Las, elle est découverte morte dans la journée !
    C'est un Maigret tendu, coupable et un peu honteux qui va enquêter pour comprendre ce qu'il s'est passé. Un vieille tante tyrannique, richissime mais avare, un frère pauvre comme Job et aux abois, un voisin, ex-avocat condamné pour ce que l'on qualifierait aujourd'hui de pédophilie, et proche de la vieille tante car gérant ses "affaires" main dans la main avec quelques mafieux, deux jeunes femmes d'origine étrangère qui ne cessent de tourner autour de Maigret, une concierge cacochyme... C'est presque à un huis clos auquel nous convie Simenon dans cet immeuble où un assassin a frappé...
    Et c'est encore une fois un roman policier réussi de l'immense auteur belge, une enquête plaisante à suivre. 7.5

    26/07/2020 à 10:38 6

  • Un homme dans la brume

    Dorothy B. Hughes

    9/10 Pas mieux que les deux précédents commentaires, Emil' et Horatio ont déjà dit beaucoup de choses. J'ai été fasciné par ce texte qui n'a pas pris une ride ! Et comme Horatio l'a écrit, la postface de Megan Abbott permet de replacer ce texte dans le contexte du roman noir de l'époque et de prendre encore plus la mesure de l'exceptionnel roman que l'on vient de lire. On a là la quintessence du hard boiled, mais avec un schéma des genres qui est volontairement bouleversé. La femme est forte, l'homme est faible. Les personnages sont d'une profondeur rare pour l'époque et franchement marquants. La folie de la Seconde Guerre mondiale est présente en arrière-fond.
    Un texte d'une très grande richesse, à découvrir absolument !

    26/07/2020 à 10:27 6

  • Le Fils Cardinaud

    Georges Simenon

    8/10 Hubert Cardinaud est issu d'un milieu modeste mais contrairement à ses frères et sœurs il a étudié et obtenu un poste dans une compagnie d'assurances, le patron lui faisant même comprendre qu'il sera son successeur. Il a épousé une femme, Marthe, dont il est tombé amoureux adolescent, qui lui a donné deux enfants, Jean 3 ans et Denise 8 mois. Sa vie est bien réglée, il est fier de sa réussite, à tel point que certains le trouvent un peu hautain voire méprisant.
    Un dimanche, en rentrant de la messe avec son fils, il découvre la maison vide. Sa femme est partie, sans même prendre des affaires et en laissant le repas de midi brûler dans le four. La petite a été laissée chez une voisine. Affolé, désorienté, Hubert s'agite pour la retrouver. Le scandale ne manque pas d'éclater, les regards sur l'homme sûr de lui changent. Le voilà obligé de s'adresser à sa famille, à ses vieilles connaissances. De retourner, au moins un temps, dans son milieu modeste.
    Assez vite il découvre que sa femme est partie avec un voyou du coin de retour du Gabon. Un être mauvais, fourbe mais son éternel amour de jeunesse...
    Malgré l'humiliation, le déshonneur, Hubert Cardinaud fait le choix de retrouver coûte que coûte l'épouse coupable d'adultère. Car il souhaite que le monde qu'il a patiemment bâti retrouve sa normalité.
    Un texte court, efficace, au style assez nerveux (peu de description), de la psychologie évidemment et de l'action. On navigue entre les Sables-d'Olonne où se déroule l'histoire mais aussi Port-Gentil au Gabon et on parcourt la Vendée en car. Une intrigue plaisante, qui a bien vieilli (comme très souvent chez l'auteur belge), j'ai aimé le personnage d'Hubert Cardinaud en père courage et j'ai trouvé sa quête, si elle étonne voir déroute, respectable.
    J'ai vu que le roman a été adapté au cinéma sous le titre Le Sang à la tête (1956) avec Jean Gabin dans la peau de Cardinaud, je n'aurais pas vu cet acteur pour jouer le rôle mais j'ai quand même envie de découvrir cette adaptation.

    17/07/2020 à 16:55 2

  • L'Indicible

    Manu Larcenet

    9/10 Deuxième partie du diptyque adapté du chef-d'oeuvre de Philippe Claudel. L'étau se resserre sur Brodeck qui doit bientôt rendre son rapport. On sonde de plus en plus profondément la noirceur des âmes masculines du village. La guerre, l'occupation par les soldats n'expliquent pas tout. On apprend à mieux connaître l'anderer jusqu'au crime... on comprend aussi pourquoi Brodeck est parti dans les camps. Une fois encore les cases sans aucune parole ni texte sont les plus saisissantes.
    Magistral.

    17/07/2020 à 16:37 3

  • L'Autre

    Manu Larcenet

    9/10 L'adaptation du chef-d'oeuvre de Philippe Claudel par un génie du 9e art ne pouvait donner qu'un bijou de noirceur. Je dirais même que le trait de Larcenet accentue l'ambiance lugubre en enfermant le lecteur dans un monde en noir et blanc et bien qu'ouvert (majestueux paysages de montagne), oppressant comme dans un huis clos. La BD est fidèle au roman (en tout cas d'après ma mémoire) et l'on avance en découvrant petit à petit les monstres qui entourent Brodeck... "Ils sont dans mon église tous les dimanche, et je vois leurs visages compassés, à ces hypocrites ! Je vois leur humilité de façade, forcée, outrancière et, moi, je sais leurs indignités, leurs secrets les plus dégueulasses" (paroles prononcées par le prêtre du village). On voit aussi la souffrance endurée par Brodeck (les passages dans le camp sont terribles...).
    Du très grand Larcenet pour un très grand roman.

    17/07/2020 à 16:25 3

  • Tête de nègre

    Daniel Picouly

    8/10 Un court récit (une longue nouvelle) baroque où Picouly s'amuse à narrer une histoire un peu loufoque en mêlant Terreur et histoire américaine. Les références à l'oeuvre de Chester Himes sont semble-t-il nombreuses mais n'ayant pas lu encore cet auteur américain, je n'ai pu en saisir toutes les subtilités... Mais je me suis bien amusé à suivre Ed Cercueil et Fossoyeur Jones dans les rues parisiennes à la recherche d'une "tête de nègre" au sens propre !

    16/07/2020 à 13:15 2

  • Les Doigts rouges

    Keigo Higashino

    7/10 Quel plaisir de retrouver mon auteur japonais préféré, ici dans un court roman où le comment prime sur le qui et le pourquoi ! Sa marque de fabrique en somme. Une démonstration réussie mais moins impressionnante et bluffante que dans d'autres titres de l'auteur.

    16/07/2020 à 13:10 6

  • Territoires

    Olivier Norek

    7/10 C'est un Olivier Norek au fait du terrain qui nous plonge dans les arcanes du clientélisme dans une banlieue du 93. Daeninckx dans "Municipales. Banlieue naufragée" a hélas prouvé que la réalité et la fiction se rejoignent...
    Un roman toujours d'actualité six ans après. Un style percutant, efficace, très visuel, rythmé qui rend la lecture aisée et agréable. Un bon polar.

    16/07/2020 à 13:07 9

  • Maigret se trompe

    Georges Simenon

    6/10 J'ai trouvé ce Maigret très classique, presque du déjà-lu. Le commissaire enquête dans le milieu bourgeois dont il n'est pas issu. D'habitude, il n'hésite pas et questionne qui bon lui semble mais ici, et de manière surprenante, il repousse sans cesse l'interrogatoire d'un ponte de la chirurgie, un homme froid qui couche avec toutes les femmes qui croisent sa route. Un personnage assez détestable dont on ne comprend pas bien pourquoi Maigret le préserve si longtemps.
    Pas convaincu, une fois n'est pas coutume, par la démonstration de l'auteur belge.

    16/07/2020 à 13:02 1

  • Le Roc maudit

    Maurice Tillieux, Will

    7/10 Un coup de nostalgie avec ce Tif et Tondu, série que je lisais il y a plus de 20 ans et que j'aimais bien. J'ai découvert ce titre avec une série de pendaisons mystérieuses dans un phare que notre duo, aidé d'une "journaliste", va résoudre en risquant leur vie. Lecture très plaisante !

    13/07/2020 à 21:43 2

  • L'Ombre et la solitude

    Jean Libert, Gaston Vandenpanhuyse

    5/10 Premier contact avec le "mythique" Coplan... Bon c'est pas de la grande littérature (mais ce n'est pas le but visé), ça se laisse lire, ce n'est pas inintéressant une fois passées les 40 pages avec des scènes de sexe malaisantes... J'ai cependant connu mieux dans la collection Espionnage de chez Fleuve Noir. Par ailleurs Coplan n'est pas le personnage central et n'apparaît que dans le 2e tiers du livre. Comme j'ai pas mal de titres de Coplan dans ma PAL, je ne vais pas m'arrêter là et poursuivrai ma découverte du duo belge Libert/Vandenpanhuyse alias Paul Kenny.

    13/07/2020 à 21:39 2

  • Dernier été pour Lisa

    Valentin Musso

    6/10 Impression de déjà-vu à l'écoute de ce roman (livre audio), ce n'est pas déplaisant mais le coup du type qui revient dans sa ville natale pour élucider un meurtre d'un proche c'est très classique. Rien de déplaisant mais je n'ai pas accroché ou par intermittence. J'aime bien ce que fait Valentin Musso d'habitude mais là je suis resté sur ma faim.

    10/07/2020 à 10:48