jackbauer

755 votes

  • L'Empathie

    Antoine Renand

    4/10 L'empathie : le titre d'un roman, à l'égard duquel je ne pourrais malheureusement pas faire preuve...
    Je serais moins sévère que mon camarade, ou plus indulgent, car c'est un premier roman, mais je partage totalement l'avis d'OttisToole...
    Antoine Renand se rate dans les grandes largeurs, car à aucun moment, en ce qui me concerne, il n'atteint son objectif : je n'ai pas une seule seconde ressenti quelque empathie que ce soit pour l'un de ses personnages...
    À cela, plusieurs raisons : un style convenu et assez quelconque, et un voyeurisme comme une im(posture), qui n'incitent ni à la compassion, ni à la bienveillance...
    Une histoire qui, finalement, et à bien y réfléchir, s'inscrit en faux contre ce fameux sentiment d'empathie, quand on atteint la moitié du roman, et que s'engage la vendetta du personnage principal...
    Un auteur qui n'a pas les épaules pour traiter de sujets aussi délicats que le viol, l'inceste, ou la pédophilie, et qui achève de se perdre dans un final bâclé et ridicule...

    29/01/2019 à 22:09 11

  • Leurs enfants après eux

    Nicolas Mathieu

    7/10 Nicolas Mathieu découpe de larges tranches de vie d'êtres désœuvrés et sacrifiés, dans cet espèce de Stand by me prolétaire...
    Le passage à l'âge adulte, l'apprentissage de la vie, le désenchantement, le modèle parental lénifiant, comme un négatif des illusions déçues, le confort étriqué, le sexe fantasmé, le quotidien répliqué...
    Ici, l'auteur raconte la vie qui passe... La morne existence des galériens du bitume, des bannis de la ZUP, une course à étapes, où il faut s'extraire du peloton pour pouvoir prendre la tête, même si, au final, c'est ce même peloton qui aura raison de vous...
    L'auteur crée le malaise en saisissant si finement la réalité d'une époque, qu'il est facile de dupliquer aujourd'hui, à l'heure des gilets jaunes...
    Finalement, les problématiques évoquées dans ce roman parlent à tous, car elles restent d'actualité, et dessinent les rêves de tout un chacun ; c'est là que réside la réussite de Nicolas Mathieu, cultiver cette nostalgie amère, et questionner sur le pourquoi et le comment on en vient, malgré nous, à l'entretenir...

    26/01/2019 à 20:47 8

  • L'Oeuvre noire

    Philippe Lyon

    8/10 Sans être d'une singularité novatrice, cette Œuvre Noire sait se montrer d'une impressionnante efficacité...
    Philippe Lyon plonge ses personnages dans la jungle urbaine parisienne, et façonne un personnage de flic lassé et mâché par l'intolérable violence qu'il côtoie, à l'instar d'un Malko, d'un Sébastien Touraine, voire d'un Franck Sharko à ses débuts...
    Le chef d'une meute aux abois, lancée dans une impitoyable chasse à l'homme, permettant ainsi à Philippe Lyon de tracer les contours de cette réalité sordide et intègre du travail de flic, qu'il ne travestit pas, pas plus qu'il ne cherche à l'embellir...
    Un face-à-face aux accents tragiques, et qu'une petite dose d'ésotérisme vient pimenter, une adjonction dont on aurait pu se passer...
    J'ose espérer néanmoins que le capitaine Kross reviendra prochainement sur le devant de la Seine, les potentialités concernant les histoires personnelles de sa fine équipe, ainsi que son cercle familial, étant nombreuses, et n'ayant pas toutes été creusées...

    15/01/2019 à 20:02 7

  • Dix Petites Poupées

    B. A. Paris

    5/10 Un thriller psychologique qui (se) pose beaucoup trop de questions...
    D'un côté, l'auteur parvient à nous tenir en haleine à partir d'un postulat de départ assez minimaliste; de l'autre, les événements qui s'y rapportent ne sont pas suffisamment extraordinaires pour permettre à l'histoire de s'élever au-delà des différents ressorts psychologiques qui lui tiennent lieu de trame...
    Le rythme est volontairement lent, de façon à faire grimper progressivement la tension censée gagner le personnage principal, et l'observateur, mais les atermoiements de Finn finissent par nous exaspérer, et par rendre la lecture du roman fastidieuse...
    La révélation finale, pour grotesque qu'elle soit, ne contribue pas à me laisser un souvenir impérissable de cet ouvrage signé B. A. PARIS...

    11/01/2019 à 21:57 5

  • Avalanche hôtel

    Niko Tackian

    5/10 On ne peut pas dire que j'ai été emporté par l'Avalanche, même si la quête de vérité de son personnage principal m'a tenu en haleine jusqu'à la fin...
    Une histoire, aussi forte soit-elle, doit être agrémentée d'un minimum d'agréments, d'artifices, destinés à ancrer celle-ci dans l'imaginaire du lecteur...
    Ici, l'intrigue, bien qu'attirante, n'est pas suffisamment mémorable pour dépasser un style assez fade, et une écriture qui manque de tranchant... J'ai trouvé, pour ainsi dire, que tout ça manquait cruellement de flamme - en même temps, une flamme sous une avalanche -, et cette tiédeur aura enseveli et mon ardeur, et mon ressenti...

    08/01/2019 à 10:54 12

  • Population : 48

    Adam Sternbergh

    8/10 Se souvenir durablement d'un roman dont le thème principal est l'effacement mémoriel, voilà la gageure réussie par Adam Sternbergh, avec ce croisement improbable entre Secret Story, Cluedo et la série Le Prisonnier...
    Un pitch génial, qui accouche d'un sentiment de paranoïa tel, qu'il vous colle à la peau comme une seconde nature, qui égrène ses révélations comme un calendrier de l'Avent, qui rend les pires psychopathes que la Terre ait portée sinon sympathiques, du moins fréquentables... Et qui interroge sur ce qui est le plus dur à supporter, de la certitude ou du doute...
    Une réussite de plus, à mettre au crédit des éditions Super 8...

    06/01/2019 à 21:32 10

  • Le Supplément d'âme

    Matthieu Biasotto

    7/10 Le sujet n'est pas foncièrement nouveau, mais l'approche, et le traitement, sont suffisamment séduisants, pour nous inciter à donner sa chance à cette seconde chance...
    Biasotto a un don pour vous faire tourner les pages, quitte à forcer parfois le trait, ou jouer sur la corde sensible... Mais il le fait avec bienveillance, dans un souci d'authenticité, et passe au filtre du thriller des situations de la vie courante, en creusant les failles de tout un chacun, pour mieux nous questionner, voire nous sermonner...
    Ça pourrait passer pour de la sensiblerie, ou de l'angélisme, mais il sait nous donner l'envie d'y croire, de pouvoir changer les choses, et puise dans la fragilité de ses personnages, ce supplément d'âme qui fait défaut chez d'autres...

    31/12/2018 à 17:42 6

  • J'irai tuer pour vous

    Henri Loevenbruck

    10/10 Quand l'aptitude naturelle de Loevenbruck à raconter des histoires se met au service d'un récit aussi incroyablement romanesque, c'est le jackpot...
    En s'infiltrant dans les pas de l'agent secret Marc Masson, sans tirer la couverture à lui, dans un style simple, mais efficace, Henri Loevenbruck témoigne du rôle, minoré, mais combien indispensable, de ces hommes de terrain, obligés de concilier raison d'État et convictions personnelles, d'accepter qu'on se serve d'eux, pour services rendus à la Nation...
    Ce qui est invraisemblable ici, c'est, comme nous le dit l'auteur en préambule, que tout est vrai...
    Ce qui est glaçant, c'est le contraste saisissant, et permanent, entre le traumatisme des attentats perpétrés aux quatre coins de la capitale, et le cynisme politicien, qui préside aux décisions censées protéger le peuple français...
    Ce qui est bouleversant, c'est l'incarnation faite homme d'une dévotion et d'un idéal, portée par Marc Masson, prêt à abdiquer sa liberté, pour permettre au peuple de France de profiter de la sienne...
    Ce qui est sinistre, c'est le destin de ces soldats, dont on se débarrasse sans aucun préavis, ni gratitude d'aucune sorte, qui sombrent dans l'oubli, et retournent à l'anonymat d'une vie à laquelle, finalement, ils ne sont plus préparés...
    Le précédent ouvrage de Loevenbruck s'intitulait " Nous rêvions tous de liberté" ; c'est grâce à ces hommes de l'ombre, qu'il met ici en lumière, et qu'il réhabilite, que ce rêve devient possible un peu plus, chaque jour...

    30/12/2018 à 10:21 16

  • Que le diable soit avec nous

    Ania Ahlborn

    4/10 Ce bouquin m'a fait l'effet d'une tempête dans un verre d'eau...
    En guise d'éclair, une intrigue frémissante, sauf que l'on a beau attendre, jamais ne résonne le coup de tonnerre censé nous effrayer et nous doucher d'horreur... Les événements s'enchaînent paresseusement, presque laborieusement, tentant de faire grimper le trouillomètre du lecteur à sa juste mesure, sans user d'effets spectaculaires, ni de rebondissements incroyables, une ribambelle de scènes du quotidien assez moroses et/ou inintéressantes...
    Plutôt un enchevêtrement de deux histoires, enchâssées l'une dans l'autre, voire enchaînées l'une à l'autre, qui ont du mal à déclencher une quelconque impression de malaise, ou d'épouvante...
    Je suis quand même allé au bout du récit, histoire d'avoir des réponses aux questions que l'on se pose durant la majeure partie du roman... Mais, malheureusement pour moi, l'épilogue n'est pas venu éclairer ma lanterne, et j'ai eu l'impression, une fois la dernière page tournée, de m'être perdu moi aussi dans la forêt sombre de Deer Valley...

    20/12/2018 à 14:04 5

  • La Promesse

    Tony Cavanaugh

    8/10 En confirmant les promesses ébauchées dans L'Affaire Isobel Vine, Tony Cavanaugh offre à son personnage récurrent ses galons de héros à suivre à l'avenir...
    Une enquête sur le fil de la légalité, qui, petit à petit, se transforme en jeu du chat et de la souris, entre Darian Richards, cousin aussie de Charlie Parker et de l'inspecteur Harry, et un tueur en série particulièrement barré...
    Il y a longtemps que je n'avais pas été aussi mal à l'aise devant les exactions commises par un " méchant de roman", Cavanaugh n'hésitant pas à charger la mule rayon pathologique...
    Un côté assumé et dérangeant, qui ne plaira pas à tout le monde, mais qui donne un côté inéluctable à cet affrontement de haut vol, et qui colle parfaitement au caractère jusque-boutiste et torturé de Richards...
    La prose de Cavanaugh s'accordant parfaitement au déroulé des événements, moitié goguenarde, moitié sadique, souvent désenchantée...

    15/12/2018 à 21:42 6

  • L'Année du lion

    Deon Meyer

    6/10 Agréable, sans être passionnant, ce reboot d'une civilisation utopiste décidée à refaire le monde ne m'a pas mis la Fièvre...
    Oui, Deon Mayer sait s'y prendre pour nous pousser à tourner les pages facilement, plus facilement quand l'intensité dramatique, présente en filigrane, vient ponctuer le récit d'explosions de violence, que lors d'apartés un peu trop monotones...
    Oui, il faut saluer l'ambition de bâtir un récit post-apocalyptique d'envergure, même si on aurait pu renommer celui-ci Walking Deon...
    Pourtant, je ne peux m'empêcher d'éprouver, en fin de lecture, comme une espèce d'insensibilité étrange, comme ce que l'on peut ressentir après un rendez-vous avec la reine du bal, et qui se termine par un "à bientôt" poli et regrettable, où l'on se dit, en son for intérieur, que ce n'est pas pour soi...
    Un rendez-vous manqué, qui tiendrait à quoi ?
    Peut-être être à l'écriture sèche et neutre de Deon Mayer, comme dépassionnée la majeure partie du temps, qui n'invite pas à se prendre d'affectation pour ses personnages, comme une mise en quarantaine...
    Peut-être à ce final, qui opte pour une justification boiteuse, et un rétropédalage en bonne et due forme, quand le crescendo dramatique réclamait plutôt de lâcher les chevaux...
    Amanzi, but not amazing...

    11/12/2018 à 16:43 4

  • Je te hais

    Gilles Caillot

    5/10 J'ai déjà lu trop de thrillers de ce genre pour ne pas regretter le caractère décousu et fantaisiste de cette histoire, et dans la même veine, j'ai une préférence pour la série des Zanetti, du même auteur, qui préfigurait le style Caillot...
    Abominations en tous genres, perversité et noirceur de l'âme humaine, la diabolique trinité selon Saint Gilles est une fois de plus à l'horreur, avec ce baroud d'honneur d'un jeune flic de la PJ amené à résoudre le drame familial de son in-fratrie-cide...
    Si l'accumulation de scènes choc peut couper l'appétit, c'est plutôt la longue litanie d'incohérences qui m'est resté sur l'estomac...
    Une intrigue qui, à trop vouloir creuser les abymes de la psyché humaine, nous plonge dans le noir le plus total, faute d'une rigueur dramatique maîtrisée...

    03/12/2018 à 16:10 4

  • Little Heaven

    Craig Davidson

    7/10 Little Heaven, c'est le nom du bled qui voit les frères Grimm célébrer l'union déliquescente du western et de l'horreur gothique...
    Parce qu'au fond, c'est un peu ça, le dernier Nick Cutter... Un conte d'horreur qui célèbre la corruption de la chair, qu'elle soit d'ordre spirituel, ou bassement physique, une fable anachronique à propos de la contagion du mal, et des vertus de la rédemption...
    L'auteur scinde son récit en deux parties, deux époques, qui se répondent l'une l'autre, de façon assez similaire, même si le jet-lag m'a désarçonné, le temps d'une mise en place assez laborieuse...
    C'est aussi tout le paradoxe du second ouvrage de Nick Cutter ; avec son mélange des genres, ses passages naturalistes, son intrigue à cheval entre sectarisme et vendetta, il prend le risque de déboussoler son lectorat, et alterne les très bons moments, les bonnes idées, avec des passages beaucoup moins réussis, et des descriptions plus paresseuses, tout en conservant néanmoins, à l'instar de ce qu'il avait réussi à faire avec Troupe 52, un talent foutrement repoussant, quand il s'agit de détailler le bestiaire qui habite ses romans...

    29/11/2018 à 18:21 9

  • Le Cheptel

    Céline Denjean

    7/10 Même si je serais moins dithyrambique que mes camarades, ce Cheptel parvient néanmoins à s'élever au-dessus du troupeau des nombreuses productions courantes de thrillers, par le biais d'une histoire qui, même si elle n'est pas exempte de consanguinité, a le mérite, sur sa fin, de ne pas rentrer dans le rang...
    L'auteure emprunte les codes de ces sagas en vogue il n'y a pas si longtemps, comme Le Labyrinthe, ou Hunger Games, récits SF d'enfermement et de manipulation à grande échelle, pour les coupler à une intrigue policière retorse et habile, mais dont le postulat n'est pas sans rappeler celui du film de Night Shyamalan, Le Village...
    J'ai bien aimé l'investigation menée par la cellule TEH, tout comme la recherche de parentèle du vieux notaire, un peu moins les aléas de la vie durcheptel, même si tout est inextricablement lié...
    Toutes ces pistes ouvertes d'un front commun ont eu pour effet, en ce qui me concerne, d'émousser mon intérêt, et d'allonger ma lecture...
    L'assaut final vient régénérer l'intrigue et nous fait regretter de ne pas savoir plus tôt ce qu'il va advenir de tous ces personnages...

    24/11/2018 à 10:11 11

  • Power

    Michaël Mention

    9/10 Power, un poing, c'est Tout... 
    Une épopée hypnotique et didactique, qui vous laisse KO, abasourdi, les sens dévastés, le Sens de l'histoire galvanisé par ce mouvement tellurique populaire, dont les répliques se font encore sentir aujourd'hui...
    Du plan large, des débuts du Black Power, au focus, sur ces trois personnages-clés, comme autant de marqueurs humains d'un bouleversement des consciences, le style de Michael Mention témoigne à la fois de la fascination d'une époque, vecteur de tous les possibles, et d'un bouillonnement perpétuel, musical, ethnique, intellectuel et politique, propre à une nation engoncée dans ses contradictions...
    L'ADN de la violence traverse le corps du roman, comme il constitue le quotidien de ses protagonistes, et l'auteur restitue toute l'effervescence dramatique qui émane de ce combat disproportionné, en ne préservant aucune communauté...
    Un flot de fièvres et d'émeutes, dont la force et l'intensité n'ont d'égale que leur brièveté ; c'est à un condensé d'Histoire(s) que nous convie Michael Mention, et la résonance de ces actes perdure bien au-delà du simple battement de cœur...

    10/11/2018 à 21:52 10

  • Kraft

    Matthieu Biasotto

    7/10 En agitant sous notre nez une simple enveloppe de papier kraft, Matthieu Biasotto réussit, une fois encore, à nous rendre complètement timbré...
    Décidément, j'adore la façon qu'a ce type de nous saisir par les tripes et de nous impliquer viscéralement dans ses histoires...
    C'est concis, c'est intense, c'est efficace, c'est sans prétention, mais pas sans ambition...
    Celle, louable et rude, de divertir à coup sûr, partant de situations banales, qui, doucement, prennent la forme de véritables cauchemars éveillés pour ses protagonistes...
    Même si ici, la pirouette finale, digne de The Game, désamorce le joli bouquet final, par un excès de sensiblerie...

    04/11/2018 à 15:40 4

  • Le Signal

    Maxime Chattam

    5/10 Y a de la friture sur la ligne avec ce Signal, dernier opus de Maxime Chattam...
    Son hommage à un genre qui le fascine depuis toujours n'atteint pas les sommets escomptés, la faute à des références beaucoup trop prégnantes pour tirer le livre vers quelque chose de vraiment original, mais aussi, à un manque de subtilité patent...
    A la différence d'un Stephen King, qui suggère beaucoup plus qu'il ne montre, Chattam, lui, souligne grossièrement chaque passage horrifique de son histoire, et désamorce ainsi l'effet attendu...
    Chattam n'est pourtant pas avare d'efforts, pour nous impressionner : même si on ne peut pas nier que certaines séquences soient réussies, la connexion avec d'autres a du mal à passer, du fait de dialogues assez mal tournés, voire carrément ratés, ou à cause de tentatives d'explications foireuses, comme celle concernant les fameux Eco...
    Un Signal brouillon, brouillé, d'une transmission pas encore tout à fait réussie, entre le maître et l'élève...

    02/11/2018 à 19:13 10

  • Enfermé.e

    Jacques Saussey

    10/10 Récit délicat de la confusion d'un genre, Jacques Saussey touche au cœur par son authenticité et sa gravité réaliste...
    Pas de voyeurisme, ni d'exagération scabreuse, pas de jugement, ni d'apitoiement, on assiste, au fil des pages, à la constitution d'un être à l'identité contrariée, ...
    Un prénom choisi comme on se rachète une virginité, ou comme un camouflage que l'on retire, pour faire face à ses contemporains, que l'auteur réduit à de simples épithètes, renversant les rôles et blâmant leurs petitesses...
    Une histoire de contention et de contentieux, avec ses proches, avec soi-même, avec la Nature, un drame humain d'une dureté parfois dérangeante, mais jamais innocente, sertie d'une pudeur et d'un ton approprié et poignant...
    Une émotion sincère pour une fiction nécessaire...

    25/10/2018 à 10:49 12

  • 13

    Steve Cavanagh

    8/10 Le roman de prétoire au meilleur de sa forme...
    Les thrillers judiciaires, ce n'est pas forcément ma tasse de thé, la faute à un genre qui, je trouve, se défend mieux sur grand écran que sur papier...
    Je plaide coupable de ce jugement un peu à l'emporte-pièce, car, ici, le rythme effréné qu'impose l'auteur à son histoire, ainsi que son goût marqué pour en faire un grand show à l'Américaine, abolit les frontières entre l'image et l'imaginaire...
    Ce qu'il y a de palpitant ici, c'est la façon qu'a Steve Cavanaugh d'intégrer au cœur du procès un bad guy aussi perfide, sans le situer d'un côté ou de l'autre de la barre, mais plutôt parmi ceux chargés de décider du sort des débats...
    Un suspense sur plusieurs niveaux, qui m'autorise à rendre un verdict très favorable, concernant cette troisième aventure de l'avocat Eddie Flynn...

    22/10/2018 à 16:59 10

  • Inexorable

    Claire Favan

    3/10 Traitez moi de cœur de pierre ou d'incorrigible optimiste, d'être coupable d'un déni de réalité, mais je n'ai pas du tout adhéré à la vision fataliste du dernier roman de Claire Favan, ce déterminisme forcené qui condamne notre libre arbitre, cette graine de violence qui s'épanouit sur le terreau des rancœurs et des humiliations, et qu'aucun tuteur ne peut redresser...
    Je suis resté circonspect devant cette accumulation de stéréotypes et de clichés, ce déficit de crédibilité quant à l'analyse psychologique des protagonistes, à la limite de la caricature
    L'amalgame des genres et des tares, la violence sociale, le harcèlement, les jeux vidéo, la mono-parentalité, un cocktail explosif pour tenter d'expliquer un comportement difficile, et différent d'une norme morale bienveillante ??? J'ai trouvé que ça manquait de nuance et de finesse, un comble pour cette auteure qui, généralement, excelle dans ce domaine...
    Je dirais même que le plus inexorable là-dedans, le comble pour cette ode à la différence, qui veut lutter contre les indifférences, c'est ce manque d'audace dans le traitement, ce conformisme, qui, au fil des pages, vous laisse finalement indifférent...

    20/10/2018 à 08:40 9