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8/10 J'avais découvert David Coulon avec Derrière fenêtre sur l'aurore et ce Trouble Passager est un peu dans la même veine.
Un style incisif et une intrigue racontée à coups de phrases courtes et percutantes.
Le sujet est très dur et ce genre de roman n'est vraiment pas "grand public" mais s'il peut paraître dérangeant, il n'en demeure pas moins qu'il est, malheureusement, crédible.
Pour ma part, j'avais deviné une partie du dénouement (je dois le reconnaître, plus grâce à la force de l'habitude du genre qu'à mon esprit déductif) mais cela ne m'a pas gâché la lecture de ce court et percutant roman.
10/10/2022 à 11:20 ericdesh (975 votes, 7.4/10 de moyenne) 3
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8/10 Rémi Hutchinson est enseignant et tente d’écrire un best-seller. Son premier ouvrage n’a guère reçu le succès attendu. Sa fille, Mélissa, a été enlevée il y a quelques années. Une tragédie qui a brisé Rémi. Et c’est une série de coïncidences et d’événements incalculés qui vont le mener entre les griffes d’une adolescente de quinze ans, Monica, bien décidée à lui faire payer les horreurs que lui ont fait subir d’autres hommes.
Voilà un roman noir d’une singulière portée. David Coulon maîtrise son récit et nous offre une sublime – et ignoble – toile d’araignée littéraire. Un entrelacs de fils invisibles et néanmoins mortels, dans lesquels tombent des victimes et bourreaux, tandis que, dans l’ombre, patiente la bestiole, redoutable et déterminée, prête à planter ses chélicères dans sa proie. Une écriture haletante, où l’on remarque sans mal cette propension chez l’auteur à user des alinéas et des phrases nominales, pour mieux faire éclater la violence des émotions, le choc des situations, l’impact des maux. Le lecteur tremblera face au sort réservé à Rémi, innocent individu lambda projeté dans les rets de cette gamine qui, de gibier, est devenue chasseuse. Des mots habiles, secs et vivaces, pour restituer l’ignominie de l’inceste, de la pédophilie, des viols collectifs, sans jamais que ces crimes ne soient décrits avec crudité, voyeurisme ou pléthore de détails : David Coulon ne fait ici que survoler la surface de ces eaux boueuses et nauséabondes, sans jamais tomber dans le travers de la surenchère dégueulasse. Et puis, il y a ces rebondissements, nombreux et déstabilisants : des passés qui émergent, des enfances souillées qui ont contrarié la trajectoire attendue des existences, et des êtres qui reproduisent les barbaries dont ils ont été les martyres, ad nauseam, s’inscrivant dans un cercle terriblement vicieux.
Un récit court et puissant, qui fore autant les tripes que les âmes, et qui continuera de hanter le lecteur bien après la dernière page tournée, avec son cortège sinistre d’hommes portant des masques vénitiens et autres voitures bleues.08/08/2019 à 13:57 El Marco (3426 votes, 7.2/10 de moyenne) 3
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7/10 C'est beaucoup plus qu'un simple trouble passager qui vous étreint à la lecture du roman de David Coulon...
C'est d'abord le récit d'un châtiment prononcé à l'égard d'un père de famille, déjà détruit par la disparition de sa petite fille, et qui voit sa vie basculer dans l'horreur sur un malentendu...
On assiste, atterré, au calvaire du personnage principal, sur la base d'une méprise effrayante, l'anathème d'un individu, condamné à l'indicible...
Comme lui, on ne comprend pas cet acharnement aveugle...
Et le grand mérite de l'auteur est d'entretenir le doute tout au long du roman, quand bien même rien ne devrait le soutenir...
Puis vient le dénouement, terrible...
Une écriture entêtante, hypnotique, à base de réitération et de répétition, pour ancrer dans la tête du lecteur, comme dans celle du protagoniste central, une réalité plus ou moins altérée...
Victimes, bourreaux, la frontière est abolie, au moyen d'analyses psychologiques finement ciselées...
Un trouble passager qui a le mérite de vous obséder bien après avoir parcouru la dernière page...
24/04/2019 à 18:48 jackbauer (724 votes, 7.2/10 de moyenne) 8