Alice

345 votes

  • Le Fil rouge

    Paola Barbato

    9/10 Comment survivre au meurtre et au viol de son enfant ?
    La solution adoptée par le héros est de s’enfermer dans une bulle aseptisée faite de travail, de déjeuners conventionnels avec des échanges sans surprise et sans heurt, de comptabilités laborieuses et inutiles, tout ça pour encadrer son esprit, pour l’empêcher de penser, de réfléchir, de se souvenir…
    Le système fonctionne jusqu’à la rupture…
    Paola Barbato aborde avec finesse de nombreux thèmes : la culpabilité, la vengeance, l’impossibilité d’agir sur le cours des choses ou au contraire la possibilité de pouvoir agir et contrôler les choses, la quête de rédemption, le lien entre la victime et le bourreau,…
    Et même, oserais-je le dire ? Mais oui, car ce livre est aussi et indubitablement une démonstration du très littéraire concept de l’Absurde cher à Camus…
    L’écriture est nerveuse, les émotions sont admirablement retranscrites car l’auteure trouve toujours des mots si simples et si justes permettant au lecteur de ressentir lui-même tous les sentiments quelquefois contradictoires, forts et douloureux des protagonistes. Cette lecture est tout sauf une promenade tranquille puisqu’elle vous mettra sous tension, il vous faudra absolument découvrir « le pourquoi » même si le « par qui » n’est pas sans surprise… et même si le fin mot de l’histoire ne permet pas à la tension de retomber.
    C’est certain, l’auteure soigne ses conclusions, comme dans « A mains nues » celle-ci vous fera l’effet d’un coup de poing dans l’estomac !

    10/05/2016 à 13:08 10

  • Un pays à l'aube

    Dennis Lehane

    9/10 Evidemment si vous vous attendez à un livre comme « Shutter Island » ou « Mystic River » vous risquez d’être déçus !
    Le talent incommensurable de l’auteur est justement d’offrir à son lecteur chaque fois autre chose.
    Cette fois, il s’agit d’une fresque sur l’histoire américaine juste après la 1ère guerre mondiale, plus précisément à Boston… Ni suspens intenable, ni scènes d’actions frénétiques ne jalonnent ce livre, l’intérêt est ailleurs. Dans une écriture fluide car on se laisse charmer par les phrases toujours remarquablement bien construites, à l’image de la littérature classique dont on n’a jamais été aussi proche. Dans l’évolution des 2 personnages principaux, l’un est blanc, Danny, issu d’un milieu plutôt bourgeois et l’autre est son opposé, noir et forcément pauvre… pourtant, ils vont se rencontrer, s’apprécier, parcourir des chemins parallèles pour en arriver à des révélations plutôt similaires et incroyablement lucides sur eux-mêmes et sur leur Pays.
    Le personnage de Danny peut paraitre assez passif et semble subir les évènements qu’il vit sans pouvoir beaucoup influer sur leurs cours. C’est assez logique dans le sens ou l’auteur nous fait une reconstitution bien documentée et historique de cette période trouble à Boston. Si cet aspect vous déroute, n’abandonnez pourtant pas la série, les 2 romans suivants vont se concentrer sur Joe, un personnage beaucoup plus dans l’action, de plus l’auteur reprendra une narration plus « polaresque » se focalisant sur un protagoniste et beaucoup moins sur le contexte historique.
    L’utilisation d’un personnage témoin comme regard périphérique, Babe Ruth, star du base-ball, est une originalité que vous découvrirez dans « Un pays à l’aube ».

    09/05/2016 à 13:58 10

  • Les Sables du temps

    Cyril Bonin, Roger Seiter

    7/10 Conclusion de l’intrigue débutée dans le tome 3, du coup, ce volume est plus intéressant.
    L’auteur introduit un soupçon de fantastique sans pour autant basculer dans le genre.

    04/05/2016 à 11:41 3

  • Le Mangeur d'âmes

    Cyril Bonin, Roger Seiter

    6/10 Après 2 excellents premiers volumes, cet épisode est moins prenant…
    On croit partir sur le thème de l’engouement pour le spiritisme de la bonne société londonienne du XIXes. mais, dans ce volume, la direction du récit est encore assez confuse et il faut lire le 4ème épisode pour comprendre la logique de l’intrigue.

    04/05/2016 à 11:38 3

  • L'Ecorchée

    Donato Carrisi

    8/10 Un bon suspens.
    Le titre traduit textuellement de l’italien aurait été « L’hypothèse du mal » et aurait été, à mon sens, beaucoup plus parlant.
    On a pu reprocher au « Chuchoteur » un manque d’originalité, ce n’est pas le cas de ce deuxième volet dont l’intrigue m’a passionnée avec ce thème de départ des disparus qui reviennent transformés en assassins vengeurs. L’écriture énergique nous offre un récit enlevé qui ne nous ménage pas en effets de surprise.
    Faire connaissance de Mila au préalable en lisant le « chuchoteur » est souhaitable, ainsi on a plaisir à retrouver notre héroïne dans le rôle-titre. Néanmoins, cette fois-ci, le personnage de Simon Berish est particulièrement fascinant, à mon sens, la réussite de l’élaboration de cette intrigue repose en grande part sur ce personnage que j’ai adoré. J’espère que l’auteur lui offrira une nouvelle vie à l’avenir dans un prochain roman.

    03/05/2016 à 17:16 6

  • Le Destin de Jane

    Cyril Bonin, Roger Seiter

    8/10 Bonne conclusion au premier volume qu'il vaut mieux avoir lu avant d'entamer celui-ci.
    L'intrigue est vraiment bien ficelée et on en apprend un peu plus sur les protagonistes.
    On s'habitue au dessin qui correspond bien finalement à la description du XIXe s. décrit, c'est à dire plutôt abrupt et un peu brutal.
    Je continue la série.

    26/04/2016 à 13:28 3

  • Nymphéas noirs

    Michel Bussi

    5/10 Une excellente idée de départ pour une histoire qui traîne en longueur avec de nombreuses redites, coupée de passages didactiques d’abord intéressants puis agaçants.
    Les personnages ne m’ont pas enthousiasmés non plus . Comme souvent chez cet auteur, ceux-ci manquent de consistance ou d’épaisseur, on a l’impression qu’ils ne « vivent » que dans le cadre restreint du récit raconté par le roman, un peu comme dans une fable.
    Pour autant, je ne déconseille pas ce roman qui reste distrayant, je me contente de déplorer sa pauvreté littéraire.
    Un point positif, ce roman donne envie de faire un petit tour à Giverny car le côté bucolique du coin, fief des impressionnistes du XIXe siècle, est plutôt bien rendu par l’auteur.

    20/04/2016 à 17:00 5

  • Le Crime de l'Orient-Express

    Jean-François Miniac, François Rivière

    7/10 Très bonne adaptation du roman, la simplification inévitable pour en faire une BD n’a presque pas altéré la teneur de l’intrigue. Dessins agréables. Une belle façon de redécouvrir un classique parmi les classiques.

    19/04/2016 à 09:22 3

  • Le Crime qui est le tien

    Philippe Berthet, Zidrou

    8/10 Scénario bien noir alors que les couleurs du graphismes sont vives et agréables ! Très belle réussite !
    BD à découvrir car l’intrigue et les personnages sont bien développés.

    15/04/2016 à 15:38 5

  • Sujet 375

    Nikki Owen

    4/10 L’auteur manipule son lecteur car celui-ci hésite à accorder sa confiance à la narratrice, Maria Martinez.
    Entre son syndrome Asperger, sa paranoïa ou non, ses doutes, malaises et confusions temporelles, le lecteur se perd, s’amuse (au début) qu’au fil du récit tous les faits soient systématiquement remis en cause… Néanmoins, ce récit est beaucoup trop long et l’usage sans fin des mêmes ficelles rend la lecture pénible.
    Je dois avouer que ce livre m’a paru inter-minable et qu’à la fin je comptais les pages pour finir. L’envie de quitter le navire en cours de route m’a effleurée, j’ai persévéré pour avoir un avis juste sur le roman (et parce que l’auteur est triathlète et que je respecte les triathlètes), mais, c’est certain, je n’embarquerai pas pour une autre galère.

    14/04/2016 à 13:35 5

  • Le Tumulus

    Cyril Bonin, Roger Seiter

    7/10 L’intrigue commence sur des chapeaux de roue, tout de suite dans le vif du sujet, le rythme de cette BD reste rapide, le sujet est original et tient le lecteur en haleine…
    Je ne vais pas tarder à m’emparer du tome 2.
    Petit bémol sur les dessins, je trouve les traits grossiers et imprécis et l’ensemble terne manque de couleurs. J’ai l’impression que Cyril Bonin a fait mieux ailleurs.

    13/04/2016 à 13:52 4

  • Yeruldelgger

    Ian Manook

    8/10 Je suis sous le charme… Quel excellent moment passé avec Yeruldelgger !
    Certes certains passages sont un peu violents voire gores, le personnage principal a des côtés inspecteur Harry, intransigeant, peu respectueux du droit des criminels ou de la hiérarchie, agressif et disposant d’une force herculéenne (digne d’un héros de manga ?) envoyant les adversaires valdinguer dans le décor.
    Mais, m’ont davantage marqués dans ce livre un côté dépaysant admirable, la description d’une Mongolie de terres sauvages et de traditions menacée par la mondialisation, des personnages secondaires formidables : Oyun, Gantulga…
    Je sais que je vais m’embarquer sans trop tarder pour des temps sauvages que j’espère tout aussi tumultueux !

    11/04/2016 à 17:17 7

  • Le Syndrome du pire

    Christoffer Carlsson

    7/10 La jeunesse de Léo c’est une banlieue ouvrière de Stockholm, ses barres d’immeubles, ses graffitis urbains, ses conflits ethniques… des voisins vivant dans des appartements conçus exactement de la même manière que celui qu’il partage avec sa famille et ayant la même épée de Damoclès au-dessus de leur tête : déprime, alcool, chômage,…
    Le décor est planté et un certain spleen plane sur l’ensemble du livre. Pourtant, dans cet environnement si peu épanouissant, l’auteur va faire naître une amitié véritable, entière, touchante comme une fragile fleur de bitume.
    Au présent, Léo est un policier des affaires internes suspendu de ses fonctions suite à une bavure. Et puis, le passé va se conjuguer avec le présent et les époques vont se mêler et s’entrechoquer.
    Si ce livre était une fresque en clair-obscur, on aurait d’abord un épais brouillard gris, puis l’auteur par touches, affinerait les détails au hasard de la toile, rendant peu à peu les choses plus lisibles, jouant avec l’œil du spectateur l’attirant sur certains détails, lui offrant au final, une vue d’ensemble dans différentes nuances sombres, cohérente et le portrait d’un héros rongé par la culpabilité, profondément humain, attachant, et sans doute en quête d’une certaine rédemption.

    06/04/2016 à 10:00 4

  • Mauvaise étoile

    R. J. Ellory

    7/10 On pardonne tout à la beauté.
    Si je n’ai pas été emballée outre mesure par cet improbable road-trip dressant un portrait d’une Amérique des années 60 qui a fini d’être paisible, découvrant l’horreur d’un nouveau genre de criminalité, gratuite, sanglante, implacable, incompréhensible par l’honnête homme, qui ne devra jamais plus la quitter …
    Je suis pourtant définitivement sous le charme de l’écriture ciselée, le style remarquable de R. J. Ellory, allant jusqu’à lui pardonner ces passages d’anticipations narratives qui m’avaient déjà agacé dans « Seul le silence » !
    Ce livre, par son sujet, sa construction et par le ton des réflexions attribuées aux policiers sur l’évolution du monde me fait penser à « Non, ce pays n’est pas pour le vieil homme » de Cormac McCarthy.

    24/03/2016 à 17:10 7

  • Ce monde disparu

    Dennis Lehane

    8/10 Il est nécessaire de lire « Ils vivent la nuit » avant d’entamer cette conclusion à la trilogie consacrée aux Coughlin.
    Ce n’est pas tout à fait le « Crépuscule des Dieux » mais celui du monde des gangsters d’avant-guerre, de leur code de l’honneur et le moment ou la pègre prend un autre visage, moins scrupuleux. Le héros est comme pris dans un torrent dans lequel il essaie de nager à contre-courant.
    Dennis Lehane nous propose un très beau récit empreint d’une profonde nostalgie et parvient en seul mot, le titre du dernier chapitre, a marquer à la fois la conclusion du récit et l’état d’âme du lecteur à la fin de cette épopée.

    23/03/2016 à 10:47 7

  • Les Dieux du verdict

    Michael Connelly

    7/10 Cet opus fait souvent référence à la « Défense Lincoln ». On est dans l’univers de Mickey Haller : Comment plier le système judiciaire américain selon les intérêts de son cabinet d’avocats, en passant par la case « trucs et astuces » si nécessaire.
    Le personnage est toujours aussi complexe, à la fois investi profondément dans sa mission d’avocat de la défense et de plus en plus rattrapé par sa conscience et quelques regrets.
    On suit avec intérêt l’histoire de meurtre au centre de l’intrigue, néanmoins on ne s’évite pas quelques longueurs en cours de route et on savoure avec plaisir un final plutôt réussi.

    21/03/2016 à 10:56 5

  • De chair et d'os

    Dolores Redondo

    8/10 Tous les éléments pour faire un bon livre sont réunis : des personnages fascinants au ton juste, un univers envoûtant par ce Baztan à la fois réel et onirique, une intrigue passionnante aux multiples ramifications…
    J’ai eu beaucoup de plaisir à découvrir le monde d’Amaia entre tradition et modernité.

    16/03/2016 à 14:15 8

  • Joyland

    Stephen King

    8/10 Il s’agit bel et bien d’un roman initiatique. Le héros soigne son premier chagrin d’amour en découvrant le métier de forain dans un parc d’attraction à l’ambiance familiale. Cette expérience fera de lui l’homme prêt à prendre son départ dans sa vie adulte.
    Stephen King confirme son statut d’écrivain génialement protéiforme, délaissant les grands effets faisant cauchemarder ses lecteurs, il cisaille un récit tout en émotion, en délicatesse avec un certain goût de nostalgie. J’ai adoré ce livre dont l’intérêt ne réside pas dans la révélation finale mais bien dans l’ambiance dans laquelle il plonge son lecteur.

    15/03/2016 à 10:37 10

  • Cauchemar californien

    Roger Martin, Nicolas Otéro

    7/10 Steve est infiltré dans un groupe de motards « outlaw » extrémiste multipliant les trafics en tous genres, c’est peut-être cette multi-criminalité qui donne cette impression de confusion évoquée dans le vote de Zonedead.
    En effet, ce groupe surtout motivé par l’appât du gain n’hésite pas à se lancer dans les transactions dont certaines particulièrement sordides que je vous laisse découvrir…
    Si cet opus manque un peu de souffle car on a un peu l’impression d’avoir fait le tour du sujet de la série, il est à noter que les auteurs ont su peaufiner le caractère de nos héros nous les rendant KKKarrément attachants !

    08/03/2016 à 15:48 3

  • Lontano

    Jean-Christophe Grangé

    7/10 L’auteur nous régale d’un excellent thriller comme il sait bien les écrire.
    On reconnait son style, ce n’est pas la première fois qu’il nous fait voyager, explorer les bas-fonds glauques, nous confronte à d’ignobles assassins sadiques adeptes de la mise en scène, mais le plaisir de la lecture reste intact… au diable la vraisemblance !
    Par contre, il nous avait moins accoutumé a la mise au monde d’une saga familiale, nous avons 4 protagonistes principaux (la mère est sans doute pour le prochain opus) qui sont autant de caractères différents et personnages clefs pour l’accès à divers univers : de la politique et de l’histoire coloniale pour le père , de la finance pour le fils cadet, de la jet set dépravée pour la fille, du cœur de l’enquête policière pour le fils aîné.
    Seulement, l’ensemble souffre de quelques longueurs , par moment on patauge dans les digressions, certes utiles à l’atmosphère du roman mais qui n’apportent rien à l’action principale dont on s’éloigne regrettablement.

    07/03/2016 à 11:39 10