El Marco Modérateur

3257 votes

  • L'infini tome 1, La citadelle du vide

    Chuck Austen, Matt Cossin

    7/10 Parce que son connecteur universel est endommagé, un ex-flic, Fontine, a bien du mal à s’insérer dans la vie quotidienne que lui impose cette société futuriste. Il a d’ailleurs à peine le temps d’engueuler un commerçant en ligne que deux hommes armés tenant en joue un gamin défoncent le mur de son appartement, par erreur. La suite de cette BD, je l’ai trouvée assez efficace. Esthétiquement, c’est prenant, très coloré, presque trop sucré, et c’est assez jouissif de se laisser emporter dans ce futur, sur cette « sphère de Dyson » (cela m’a également permis d’apprendre ce que c’était), avec de nombreuses références cinématographiques (au « Blade Runner » relevé par Hoel, j’ajoute volontiers « Total Recall » et « Le Cinquième Elément »). Pas mal de scènes d’action (par exemple, avec le gros exosquelette) et d’humour (quelques réparties qui font mouche), et une situation finale suspendue (c’est le cas de le dire) qui donne bien envie de connaître la suite.

    29/04/2020 à 14:31 1

  • L'Irlandais de Brighton

    Johann Moulin

    7/10 Un style qui s'affirme et des références à Stephen King pleinement assumées : un bien bon ouvrage, tantôt poignant, tantôt déstabilisant, qui laissera un très agréable souvenir.

    02/08/2010 à 11:22

  • L'Oeil du loup

    Daniel Pennac

    7/10 … ou la touchante rencontre entre un loup et un gamin dans un zoo anonyme de France. Dit comme ça, c’est très banal, voire tarte. Mais sous la plume de Daniel Pennac, et surtout grâce à son humanité et l’élégance de ses propos, cela prend une envergure bien différente. Loup Bleu et Afrique N’Bia vont tour à tour se raconter leur histoire, avec des mots simples et justes, immédiatement accessibles aux jeunes lecteurs auxquels se destine ce roman. Loup Bleu, avec l’histoire des siens, des chasseurs, des Hommes, de la capture, et de la quête de fourrures qui va être fatale pour nombre de ses semblables. Afrique, capturé, vendu, qui va vivre sa première histoire d’amitié avec Casseroles, le dromadaire, puis devenir un berger réputé pour son intelligence (lorsqu’il propose de nourrir les lions pour que ces derniers soient moins voraces avec les troupeaux, par exemple) et la qualité des contes qu’il raconte. Un poignant et touchant récit quant à l’amitié, la camaraderie, la solidarité avec notre faune et nos mondes (j’emploie à dessein le pluriel, au même titre que le môme emploie le pluriel pour les Afriques en fonction de leurs couleurs), jusqu’à cette espèce chute à propos de l’œil unique du loup et du gamin. Même si, nécessairement, la même innocence et la même appétence de belles histoires à morale que le jeune lectorat, cet ouvrage m’a séduit, et je ne pourrai que le conseiller à mes élèves.

    15/12/2019 à 18:23 2

  • L'Ombre de la mort

    Andrew Lane

    7/10 Sherlock Holmes n’est encore que bien jeune quand il est extrait de son pensionnat pour rejoindre la maison de ses oncle et tante. Sur place, il se lie d’amitié avec Matty Arnatt, un gamin des rues, qui lui narre une étrange histoire : il a été le témoin d’un mystérieux nuage quittant un appartement où venait d’être commis un meurtre. Puis ce sont d’autres morts brutales, apparemment liées à une maladie monstrueuse, qui vont avoir lieu.

    En proposant une jeunesse, et donc un second souffle au personnage de Sherlock Holmes, le célébrissime limier créé par Arthur Conan Doyle, Andrew Lane s’était lancé un défi phénoménal. Au gré du premier opus de cette série, l’auteur propose une histoire très intéressante, prenante et bien menée, où sa plume régale le lecteur. Les ambiances, lieux et coutumes sont parfaitement retranscrits, et l’on suit avec un plaisir réel l’enquête d’un juvénile Sherlock. D’ailleurs, l’épilogue, avec la mention de la Chambre du Paradol, est une invitation à suivre ses prochaines aventures. L’investigation est intelligente, mais l’on ne regrette finalement qu’un seul point : c’est le manque relatif de panache intellectuel de Sherlock : beaucoup des observations, déductions et autres finesses cérébrales sont souvent plus dues à son tuteur Crowe, qu’à lui. Certes, on ne pouvait probablement pas demander à Andrew Lane d’en faire, dès son jeune âge, un être déjà perspicace et brillant comme il le sera à sa période adulte, au risque de casser toute crédibilité. Cependant, il convient de rappeler que cette saga est destinée à la jeunesse et doit donc demeurer accessible.

    Avec ce héros en quelque sorte réinventé, Andrew Lane réussit son challenge, dès lors que l’on garde à l’esprit qu’il est là pour des lecteurs encore novices en matière de littérature policière. Ces derniers pardonneront donc sans mal à l’auteur ce que des adultes pourront considérer comme une hérésie, et poursuivront cette série qui se montre immédiatement attachante, avec son protagoniste intrépide et son écriture visuelle.

    02/10/2013 à 20:26

  • L'Ordinatueur

    Christian Grenier

    7/10 Une histoire sacrément prenante. L’intrigue a pris un tournant auquel je ne m’attendais pas à mi-chemin, mais c’est finalement un bien : le récit n’en devient que plus crédible et efficace. Une plongée intéressante dans le milieu de l’informatique, et si ce livre a été écrit en 1997, on lui pardonnera d’autant plus facilement ses quelques rides.

    23/04/2016 à 11:16 2

  • L'Orgueil du diable

    Brigitte Rico

    7/10 À Nice, un tueur en série s’évertue à faire de l’art avec les cadavres de ses victimes. Les corps recomposés imitent de grands artistes, comme Van Gogh, Picasso, Arcimboldo… Pour enquêter, deux policiers vont s’affronter : Grégoire Massa, commandant de la PJ de Nice, et Meggy Ker-Benson, profileuse du FBI. Et quand on sait que cette paire de détectives éprouvent l’un pour l’autre des sentiments pour le moins corsés, il se pourrait que leur confrontation prenne le pas sur la traque au criminel.

    Brigitte Rico signe un polar décontracté et prenant. D’une plume alerte, savamment colorée de touches poétiques et d’humour, elle semble visiblement se délecter de dépeindre une ville ainsi qu’une région qui lui sont chères. Avec une belle économie de mots (le roman compte un peu moins de cent-trente pages), tout est fait pour distraire le lecteur. Et l’essai est transformé. Sans jamais chercher à atteindre le niveau littéraire de ses pairs français ou anglo-saxons, Brigitte Rico déroule avec un réel talent une intrigue charmante, où l’on suit autant l’affrontement de Massa et de Ker-Benson que l’affaire criminelle. On aurait probablement apprécié plus de noirceur ou, paradoxalement, plus de fantaisie, afin que son ouvrage cesse parfois de naviguer entre deux eaux, mais il est indéniable que l’écrivaine a su élaborer et mener une histoire intéressante, dont la fin, telle un fusil à double canon, saura surprendre.

    Voilà donc un roman singulièrement délassant, finement ciselé, qui offre un bien bon moment de lecture décomplexée. À savourer sur une plage méditerranéenne, ce livre s’apparente à une jolie carte postale que Brigitte Rico envoie à tous les amateurs d’une littérature policière différente de ce que l’on trouve habituellement chez les libraires.

    08/06/2014 à 08:32

  • L'Origine du mal

    Gilles Haumont

    7/10 Dans un futur proche, un terrible virus mutant anéantit la population du continent nord-américain. Est aussitôt créée l’INGEN, l’International Genetic Agency, une organisation ayant pour vocation de veiller au bon déroulement des recherches en matière de génie génétique. Parmi ses nouvelles recrues se trouvent Guillaume Beaumont, un jeune Français au talent indéniable, et deux de ses amis. Une série d’éliminations ciblées va venir décimer les rangs des élites de l’INGEN. Guillaume est alors chargé d’enquêter et mettre à nu le complot ainsi que ses instigateurs.

    Gilles Haumont signe un premier roman riche et ambitieux. Le style s’impose rapidement de lui-même : la langue de l’auteur est belle, très agréable à lire, les divers personnages rapidement mis en scène, le tout au gré de scènes passionnantes. Le lecteur est aussitôt plongé dans les débats houleux entre les divers courants de pensée concernant l’évolution et la génétique. Les assertions y sont nombreuses et passionnantes, intelligemment présentées, vulgarisées sans pour autant être simplificatrices. De même, des notions religieuses et géopolitiques viennent enrichir le récit. Gilles Haumont sait indéniablement planter un décor, y faire s’ébattre des protagonistes denses et crédibles, et leur faire mener une investigation captivante.
    Le seul véritable reproche que l’on pourrait lui adresser concerne la construction de l’ouvrage. Schématiquement, on assiste à une enquête, certes captivante, puis vient la découverte du territoire nord-américain, qui fera obligatoirement penser à Je suis une légende de Richard Matheson. Succède alors une série de scènes faisant furieusement penser à du Agatha Christie, et ensuite une autre courte partie où l’ésotérique et le scientifique s’entremêlent. L’ensemble se lit avec délectation, il s’agit d’une évidence, mais cette succession de genres peut déstabiliser, voire décevoir.

    Entre thriller, livre fantastique, roman d’aventures et roman à énigme, Gilles Haumont a conçu un premier ouvrage singulier, à la fois distractif et instructif, qu’il est bien difficile de lâcher, même si sa structure hétérogène pourra éventuellement dépiter.

    12/12/2012 à 17:25 1

  • L'Otage

    Chris Bradford

    7/10 par El Marco 25/05/2015

    Connor Reeves n’a que quatorze ans et est déjà très doué en kickboxing. Il intervient lors d’une bagarre où ses talents de combattant autant que son intelligence font des merveilles. Ce qu’il ignore, c’est qu’il s’agissait en fait d’un test pour le faire ou non rentrer dans une agence spécialisée dans la protection de personnalités. Et sa première mission est de taille : défendre la fille du président des Etats-Unis.

    Indéniablement, cet ouvrage bénéficie d’une écriture très efficace. L’action palpite et les scènes effrénées ne manquent pas. Lui-même expert en arts martiaux, Chris Bradford nous gratifie de passages explosifs et tonitruants. D’ailleurs, la parenté avec la série CHERUB de Robert Muchamore est presque évidente : de jeunes apprentis, un entraînement tant physique que psychologique et autres passages qui tiennent presque du clin d’œil. L’auteur s’est longuement renseigné sur le métier de garde du corps, en a conservé des enseignements intéressants et crédibles qu’il sème au gré du récit. La psychologie n’est pas oubliée et l’équipe des autres adolescents est également intéressante au point que l’on espère qu’ils interviendront dans les prochains opus. De même, Connor aura l’occasion d’en apprendre un peu plus sur la mort de son père lorsqu’il saura pour quelle raison, au-delà de ses compétences propres, il a été engagé pour cette tâche.

    Certes, il y a des moments si téléphonés qu’on les voit amplement venir et l’intrigue ne paraît pas spécialement originale dans son traitement, mais Chris Bradford a fondé ce livre sur un principe essentiel de la littérature jeunesse : l’efficacité. Soixante-et-onze chapitres secs et nerveux au service d’heures d’une lecture très distractive. En cela, il a amplement rempli sa fonction au point que l’on attend déjà les suites, toutes à paraître chez Casterman.

    25/05/2015 à 18:32

  • La Bataille d'Asgard

    Grzegorz Rosinski, Yves Sente

    7/10 Thorgal cherche à récupérer Aniel, l’un de ses fils, tandis que Jolan, son autre enfant, est toujours sous la coupe de Manthor, qui le charge d’une mission : récupérer une pomme d’éternelle jeunesse auprès d’Idun afin de sauver Vylnia, la mère de ce magicien. Jolan, par son audace et sa combattivité, gagne vite ses lettres de noblesse auprès des hommes qu’on a confiés à son commandement, au point de presque devenir l’égal de son père. Un opus réjouissant et fort distractif, y mêlant pas mal de personnages et références vikings (Loki, Odin avec son marteau et son bouclier).

    31/03/2022 à 19:42 2

  • La Bête au bois dormant

    Robert Deleuse

    7/10 Une histoire solide, habilement menée, où l'on sent que l'auteur s'est documenté sur les milieux évoqués. Une fin originale, loin de l'habituelle happy-end, que certains pourront néanmoins juger comme tronquée. Un reproche personnel : un peu trop de monologues, répétitifs dans la forme, de la part de certains protagonistes lorsqu'ils narrent certains pans de leur passé.

    01/04/2015 à 17:47 2

  • La Bête de Vargu

    Mike Mignola, Ben Stenbeck

    7/10 Péripéties roumaines pour Hellboy, New Hampshire, Connecticut, Autriche, Angleterre : notre héros voyage de nouveau pas mal pour affronter de sacrés adversaires. La première histoire est passable, la deuxième prenante, la troisième également, la quatrième beaucoup trop courte selon moi. Dans l’ensemble, un bon opus, très divertissant.

    10/04/2024 à 19:41 1

  • La Bible de Darwin

    James Rollins

    7/10 À la fin de la Seconde Guerre mondiale, un nourrisson échappant aux bombardements alliés dans les bras d'une scientifique et dans lequel subsistent de bien étranges espoirs. De nos jours, au Népal, des moines bouddhistes détruits par un mal indescriptible. Un exemplaire d'une Bible ayant appartenu à Charles Darwin mis aux enchères et déclenchant des passions meurtrières. En Afrique, une femme emportée par une créature mystérieuse. Au cœur de ces quatre énigmes, un secret monstrueux que tentaient de s'approprier les nazis et qui semble être sur le point de se concrétiser.

    Deuxième opus de la série consacrée à la Sigma Force après L'Ordre du dragon, La Bible de Darwin se présente comme un film d'action typiquement américain porté sur papier, sans que cette formule soit pour autant péjorative. Arcanes et rebondissements s'enchaînent au gré de chapitres courts et rythmés, l'action ne manque pas, et les scènes trépidantes de combat foisonnent. Du coup, de nombreux personnages peinent à prendre de la profondeur sous la plume de James Rollins, mais cet écueil fait presque partie des désagréments du genre. L'intrigue a été intelligemment pensée et le roman bien bâti, permettant au lecteur de ne jamais s'ennuyer. Au fil des pages, sur de nombreux continents, on explore de multiples domaines, des ténèbres du nazisme avec le mythe du surhomme en passant par l'évolution darwinienne et la physique quantique. James Rollins réussit à habiller son livre très dynamique de notions qu'il vulgarise avec succès, au point de les rendre accessibles alors qu'elles paraissaient pourtant impénétrables pour le commun des mortels. Et si l'ensemble se lit avec avidité, avec comme premier objectif de longues heures de détente, ce livre s'extrait de la masse d'ouvrages traitant de la mystique aryenne grâce à une idée originale et captivante, même si elle demeurera bien trop irréelle aux yeux de nombreux lecteurs, rappelant en cela le final de Genesis de John Case.

    Alerte dans sa forme, atypique dans le fond à quelques reprises, La Bible de Darwin constitue un thriller très détendant. Les amateurs du genre y trouveront certainement leur bonheur tandis que les autres, habituellement hermétiques aux romans fondés sur l'action pure et les complots à l'échelle mondiale, verront s'ouvrir, grâce à cet opus de James Rollins, d'agréables parenthèses de réjouissance.

    02/11/2011 à 18:26

  • La bonne a tout fait

    Franz Bartelt

    7/10 Depuis un an, Gabriel reçoit des lettres émanant d’un certain Versus Bellum, un vieil anarchiste vivant dans le village de Painrupt, dans les Ardennes. Ce dernier le presse de venir enquêter sur la mort de la femme d’un propriétaire forestier. Sur place, Gabriel doit prendre l’identité d’un riche homme d’affaires italien et forcer le ploutocrate à se confier à lui. Y a-t-il un rapport avec la disparition de trois femmes ainsi que des animaux ? Et si la bonne du magnat en savait un peu plus qu’elle ne veut bien le dire ?

    Deux-cent-quatre-vingt-deuxième enquête du Poulpe signée par Franz Bartelt, ce livre se distingue rapidement par son ton. Celles et ceux qui ont lu, entre autres, Le Jardin du bossu, sauront de quoi il est question. Entre aphorismes, formule colorées et autres saillies à la Michel Audiard, l’auteur excelle dans ces propos tantôt drôles tantôt profonds, où la langue française est secouée et molestée. Il en ressort de délicieuses rencontres, comme ce Versus Bellum, obstiné dans sa lutte contre les « gros » qui ne peuvent être, par essence, que coupables. On retient également de bien belles descriptions des Ardennes où les forêts et les virages sont rois.
    L’intrigue est intéressante et conforme aux attentes des fans de la série, elle saura donc sans mal les régaler. On se laisse prendre, une fois de plus, et en même temps que le Poulpe, à l’inclination qu’il va nourrir pour cette domestique bien moins nonchalante qu’il n’y paraît. De même, si l’histoire du crime de la femme du propriétaire est classique, celle concernant les disparitions sont bien plus originales et prenantes, au point que leur résolution dans les ultimes pages offre un second souffle surprenant et inattendu au récit.

    Jouant sur la partition désormais connue des autres aventures du Poulpe, ce roman est un petit régal, tant par son fond que par sa forme. Le seul véritable reproche que l’on puisse lui faire, c’est le choix du titre : le jeu de mots est sympathique, mais, choix étonnant, il est beaucoup trop informatif et annihile donc une partie du suspense.

    08/12/2013 à 08:46 1

  • La Boue et le sang

    Yves H., Hermann

    7/10 Ogden, ville du Colorado, en 1866. Une mère et sa fille, abattues parce que leur époux et père avait dérobé quelques pépites d’or dans la mine de Mullins. Duke, le séhrif adjoint, ne peut pas laisser la situation s’envenimer. Un western que j’ai vraiment aimé, où l’on évite le côté lisse du héros (« Je suis né des ténèbres et je mourrai dans la boue et le sang » dit-il) ainsi que du côté du graphisme (où les planches en teintes plutôt vives alternent avec de bien beaux dégradés sombres, sans couleurs véritables). J’essaierai de me trouver le tome suivant.

    02/05/2020 à 08:25 1

  • La Brie ne fait pas le moine

    Christian Rauth

    7/10 Un bon petit Poulpe, très en phase avec la série. De l’humour et de l’action au sein d’une galerie de personnages sulfureux ou croustillants. Le seul petit bémol que j’émets concerne justement le nombre un peu important de protagonistes et l’intrigue qui navigue selon trop de pistes à mon goût.

    20/08/2014 à 15:35 1

  • La Cabane au fond du chantier

    Christian Roux

    7/10 Un sympathique ouvrage pour la jeunesse, qui prend comme fil rouge une histoire de trafic, mais qui s’attache bien plus à l’étude des caractères d’une poignée d’adolescents, d’un éloge de la nostalgie et de l’amitié. L’écriture de Christian Roux sert à merveille ces tendres pages, certes pas inoubliables, mais qui font passer un agréable moment.

    03/07/2017 à 18:13 1

  • La Carne

    Guy Lefebvre

    7/10 Brouchon, un chirurgien vieillissant. Elisabeth, sa femme, plus jeune que lui, stérile et disposant de nombreux appâts pour séduire les hommes. Dansec, le nouveau praticien et collègue de Brouchon, qui n’est pas insensible aux charmes d’Elisabeth. Marc, directeur d’un haras. Nader, palefrenier. Et La Carne, cette jument indomptable et irascible. Tous ces destins vont se télescoper dans un manège où se mêlent amours, passions contrariées, rancœurs et dissimulations.

    Cet ouvrage de Guy Lefebvre est son premier à paraître chez l’éditeur Fleur sauvage. Court (environ cent-quatre-vingts pages), ce roman fait intervenir une belle diversité de personnages. Tous bien dépeints, en quelques mots ou phrases savamment tournés, ils vont, en raison des liens qui les unissent, être amenés à s'affronter. Avec un style épuré qui n’empêche nullement les belles tournures littéraires, l’auteur signe un livre efficace et prenant de la première à la dernière page. C’est également un croquis adroit de la solitude et de l’abandon, de l’espoir qui anime les âmes et les chairs déclinantes, où les mots de l’auteur se posent avec beaucoup de justesse. L’intrigue, classique mais particulièrement humaine et crédible, se rapproche de celles de Georges Simenon, avec cette belle économie d’événements, mettant davantage en relief paysages et psychologies. Ce qui retient le plus l’attention, c’est finalement la présence de ce cheval, cet animal dangereux et tempétueux, qui deviendra le détonateur enfoui au milieu de cet amas d’animosités et d’inclinations.

    Peut-être certains amateurs de littérature policière auraient préféré un ou deux rebondissements supplémentaires, tandis que d’autres regretteront à coup sûr les nombreuses fautes et coquilles disséminées dans le roman. Néanmoins, cette Carne est assurément un bon ouvrage, intelligemment écrit, plausible et racé.

    11/01/2017 à 17:36 3

  • La Carte du pendu

    Jeffery Deaver

    7/10 Même si ce n'est pas pour moi le meilleur opus avec Lincoln Rhyme, il n'en demeure pas moins vraiment bon, avec un déroulement intéressant et des personnages fouillés.

    04/12/2008 à 18:55 1

  • La Cerise sur le gâteux

    Jean-Jacques Reboux

    7/10 Foire du Trône. Alvaro, d’origine capverdienne, est tué à la sortie des attractions par des skinheads. Sa petite sœur, Yanissa, disparait mystérieusement. Gabriel Lecouvreur se rend sur place, et ses tentacules le mènent rapidement vers la ville de Charençon-le-Plomb, où l’attendent bien des surprises.

    Douzième enquête du Poulpe signée par Jean-Jacques Reboux, cet ouvrage contient tous les éléments à même de satisfaire les fans du Poulpe. Le langage est enlevé, le style direct, sans temps morts, et c’est toujours avec un plaisir presque juvénile que l’on suit Gabriel déglinguer du malfaisant. Et dans la commune de Charençon-le-Plomb, ils sont bien nombreux. Entre les néonazis, les politiciens sans scrupule, des policiers municipaux au passé troublé, il n’y a pas de quoi s’ennuyer. D’ailleurs, ce livre est sans concession, assez sombre, et exploite peu l’humour, alors que la série consacrée au limier libertaire est connue pour ses jeux de mots et ses blagues souvent potaches. On se souviendra longtemps de Don Quichotte, vagabond aussi vibrionnant qu’atypique, véritable monument humain de la ville. Le lien avec le peintre est un peu tiré par les cheveux, ce qui nuit à la crédibilité de l’histoire mais ne gâche guère le plaisir de lecture.

    Un ouvrage intéressant de la saga du Poulpe, beaucoup plus noir que les autres, et qui se lit facilement.

    16/06/2014 à 20:20 3

  • La Chambre d'ambre

    Jérôme Bucy

    7/10 J'ai bien aimé cet opus. Bien ficelé, écrit avec talent, un début d'intrigue très prenant et un style qui happe littéralement. Mais je suis plus mitigé quant au final : s'il est bon, il ne m'a pas chamboulé, et je ne l'ai pas trouvé aussi magistral que l'ont trouvé d'autres lecteurs. Néanmoins, une très agréable lecture.

    15/06/2010 à 18:43