El Marco Modérateur

3587 votes

  • Old Boy 8

    Tsuchiya Garon, Minegishi Nobuaki

    9/10 Dernier des huit tomes d’une série qui m’aura sacrément tenu en haleine. Gotô n’a plus qu’une semaine pour comprendre l’origine de la haine que lui voue Dôjima. Et la conclusion m’a surpris : sans twist monstrueux ou complètement imprévu, ni deux ex machina scénaristique, ni rebondissement trop capillotracté pour être crédible. En fait, sans trop en dire, elle se situe vraiment dans la ligne droite de toute la série, très axée sur la psychologie déviante de Dôjima. Et ce final ne cessera pas de m’interroger pendant encore pas mal de jours en raison de ses diverses lectures possibles. Même les derniers dessins peuvent être interprétés de plusieurs façons. Bref, à mes yeux, un coup de maître pour ce manga qui joue la partition si particulière du psychisme.

    14/05/2020 à 18:26 1

  • La Veuve Couderc

    Georges Simenon

    9/10 … ou comment Jean Passerat-Monneyeur, après avoir purgé cinq années de prison pour meurtre, en vient à croiser la route de la veuve Couderc, dite « Tati », une fermière en butte avec sa belle-famille. Deux personnages aux existences brisées, tourmentées, dont la coexistence ne pourra déboucher que sur un drame. Comme toujours chez l’immense Georges Simenon, une prose sobre et sombre, qui décrit pourtant avec une maestria indéniable les affres de vies ordinaires et de personnages peu reluisants. Jean, en fils à papa, dénigré dès sa jeunesse par les professeurs en raison de son rang, quémandant sans cesse pour obtenir de l’argent auprès de son père, et qui va aller jusqu’au crime pour obtenir les francs nécessaires à son train de vie et à celui réclamé par sa maîtresse. Tati, en femme flétrie, usée par les travaux de la ferme, seule, voyant dans l’arrivée de Jean dans sa vie un possible phare d’espoir. Une ambiance particulièrement poisseuse, parfois éclairée de quelques moments d’espérance (la couveuse à poussins comme la jolie petite voisine Félicie). Moi qui avais adoré le film avec Alain Delon et Simone Signoret, je craignais un peu que ce livre ne me surprenne guère, si l’adaptation avait été trop scolaire, et j’ai été particulièrement surpris de voir le libertés prises par le réalisateur, me permettant de découvrir ainsi une histoire assez différente, dont on pourrait ainsi énumérer les dissemblances entre l’un et l’autre (le rôle plus faible de Félicie, la relation incestueuse plus marquée entre Tati et son beau-père, l’histoire de la prison pour Jean, etc.). Et il y a surtout ce final, monstrueux, terrible, qui claque comme l’ultime foudre sous des cieux menaçants. Un immense roman de passion et de rage, d’amours éconduites et de haines tapies. Un opus remarquable, en somme.

    13/05/2020 à 17:57 5

  • Le Faune dansant

    John Cassaday, Fabien Nury

    6/10 Londres, 1942. Un dénommé Wilkes, prisonnier, est interrogé, et une explosion achève son existence. Dans le même temps, à Bucarest, des résistants parviennent à échapper à des soldats allemands. On comprend qu’une petite fille, Ana, et un dignitaire nazi, Rudolf Heyzig, sont au centre d’une intrigue importante. Une BD magnifique à regarder, vraiment, et qui met lentement (je trouve) en place son intrigue, où s’entremêlent expériences nazies, phénomènes paranormaux, tatouages obscurs et manigances. Les dernières pages permettent de comprendre enfin ce en quoi consiste cette étrange expérimentation. Même si c’est très agréable à suivre, en revanche, pour le moment, c’est un sujet qui sent un peu le déjà-vu et le déjà-lu.

    13/05/2020 à 17:56 1

  • Pas de chance - 1ère Partie

    Philippe Riche

    7/10 Un individu arrive dans une casse automobile et demande une Mercedes blanche qui y est récemment arrivée, prétendant que c’est lui qui en a causé l’accident. Il y récupère une valise mais ce n’est que le début des emmerdements (ou la suite ?) pour cet homme et le casseur qui accepte de l’aider. Un graphisme dénudé, presque rongé jusqu’à l’os, au service de cette étrange histoire de collectionneur qui court après des tatouages et une histoire ancienne. Des références à Ilse Koch, à des tribus lointaines, à de mystérieux traqueurs : le moins que l’on puisse dire, c’est que ce premier tome n’apporte guère de réponse. Un ensemble fort plaisant même s’il demeure un peu frustrant en raison de son ambiance encore très énigmatique une fois achevé.

    13/05/2020 à 17:48 3

  • Les Sorcières de la nuit

    Romain Hugault, Yann

    8/10 Sur le front de l’est, pendant la Seconde Guerre mondiale. Lilya, Oxana et Liouba sont des combattantes, des pilotes d’avion qui ont été volontaires pour se battre face à la terrible Luftwaffe, tandis qu’un aviateur plus allemand que réellement nazi doit expérimenter un nouvel appareil, le Heinkel 219, surnommé « Le Grand Duc ». Des dessins de toute beauté, surtout lorsqu’il s’agit des combats aériens, des personnages originaux (surtout ces trois femmes courageuses et capables, jusqu’à un certain point, d’en remontrer à leurs « camarades » masculins dès lors qu’il s’agit de courage et de maniement des avions) tandis qu’elles peuvent, bien malgré elles, devenir le jouet de la propagande et devenir un symbole entre les mains de Staline.

    13/05/2020 à 17:47 1

  • Fièvre tome 1

    Antonio Menin, Philippe Pelaez

    6/10 Un crash semble inévitable pour le vol RNA 974, et plusieurs événements nous sont présentés de par le monde (Namibie, Shangaï, Boston et Sydney, où semble à chaque fois régner la panique et un étrange virus). Une bande dessinée assez traditionnelle, tant dans le fond (un opus surtout fondé sur les premiers symptômes qui apparaissent dans différents pays et les chapardages et autres échauffourées dès lors qu’il y a tensions et peur de manquer de matières premières) que dans la forme (traits et couleurs classiques mais intéressants). Rien de très nouveau ici même si ça se laisse lire, avec cette agréable touche de parler local.

    13/05/2020 à 17:46

  • Le Bombardier blanc

    Callixte

    5/10 Un accident d’avion, le 3 juin 1967, près d’une abbaye dans les Pyrénées. Dans le même temps, Gilles Durance, pilote d’avion et instructeur de vol, récupère l’école de pilotage dans laquelle il travaillait suite au décès de leur mécène. Il ne sait pas encore qu’il vient de mettre également les doigts dans l’engrenage d’un trafic. Des traits agréables et réussis, un pitch plutôt intéressant, mais je n’ai pas accroché aux personnages (trop stéréotypés), ni à l’histoire (qui ne tient pas la route selon moi, surtout vers la fin où nos aviateurs deviennent de remarquables as des airs et détruisent presque seuls l’adversaire), sans compter des dialogues un peu mous. En plus (et c’est très subjectif, bien évidemment), le domaine de l’aviation a pour moi (à part quand il est porté par les mots de Saint-Exupéry) autant de charme qu’une prise de rendez-vous chez un proctologue. J’ai essayé ici de diversifier mes lectures, mais cette dernière n’a pas été très concluante.

    13/05/2020 à 17:46

  • Gereksiz tome 2

    Minoru Furuya

    3/10 On continue dans le grand n’importe quoi, avec notre trois protagonistes (respectivement Mirage, Tatsumi Ônishi et Chalcosoma Caucasus) aux têtes enflées et bizarroïdes (sans parler des corps), qui rencontrent dès le début un congénère… tout poilu. Ils mangent des boulettes de terre, voient l’un des leurs mourir, bavardent, pénètrent par effraction dans une maison, font du stop, mangent, etc. Il y a certes un rebondissement vers la dernière partie, puis dans les ultimes images, mais… J’ai eu l’impression d’être un naufragé au beau milieu de cette histoire sans queue ni tête, et s’il y a un sens profond, une symbolique cachée, un message subliminal à ce foutoir, je suis complètement passé à côté. Cela n’aura donc fait que renforcer ma mauvaise impression du premier tome.

    13/05/2020 à 17:44

  • Fils de flingue

    Georges Bess, Alexandro Jodorowsky

    8/10 Une bande dessinée qui commence par une scène de crucifixion, puis une série de flashbacks, avec une prostituée qui découvre, au beau milieu des ordures, un nouveau-né doté d’une queue. Et l’on apprend à connaître l’ascension professionnelle de Juan Solo, bagarreur, violeur puis garde du corps et tueur à gages. C’est dur, âpre, sans concession, servi par un graphisme très particulier, aux couleurs aussi chaudes que cette Amérique du Sud qui sert de décor. Un opus détonnant et survolté, saturé d’animosité. Pour qui aime les ténèbres projetées en teintes vives, c’est un régal. Pour ma part, j’ai beaucoup aimé.

    13/05/2020 à 17:43

  • Livre 1

    Vincent Brugeas, Thomas Legrain

    7/10 Le capitaine David Stirling et le lieutenant Blair Mayne, dit Paddy », participent à la création du SAS, alors que l’on combattait en Afrique du Nord contre les troupes de Rommel. L’histoire nous est racontée par Jock Lewes. Les entraînements, les coups durs, la poisse, la perte de camarades, le côté héroïque et patriotique, tout cela décliné dans une BD que j’ai trouvée agréable et prenante, jusqu’à l’épisode commando à l’aéroport de Tamet. Les ultimes pages, historiques et permettant de placer les divers personnages dans le contexte, sont très réussies. Autant un nécessaire moment d’histoire – un peu revisitée, mais cela fait partie du jeu – qu’une lecture distractive et efficace.

    12/05/2020 à 08:56 1

  • Animal

    Sandrine Collette

    9/10 De Sandrine Collette, je n’avais jamais lu que le court polar « Une brume si légère ». Pour ce roman, j’ai vraiment été transporté du début à la fin. J’ai été happé par cette histoire, sombre et pourtant si humaine et crédible de Nun et de Nin, enfants frère et sœur pris dans la tourmente d’un Népal ténébreux et de leurs propres démons. Par la suite, la traque menée par ces sept individus (dont Lior et Hadrien) m’a largement tenu en haleine, notamment avec cet ours si intelligent et retors, avant un retour au Népal afin de boucler la boucle de cette histoire sans pareil. L’écriture de l’écrivaine est atypique, forte et poétique, narrant notamment de beaux passages dans les montagnes du Kamtchatka comme dans la jungle népalaise, avec, en ce qui me concerne, un moment particulièrement mémorable avec cette histoire d’appât. Et que dire de cette fin, tout à fait dans la continuité de cet opus à l’atmosphère pesante et empoisonnée, qui invite le lecteur à prendre la place de Mme Collette et imaginer son propre épilogue. Bref, une plume remarquable pour un ouvrage très noir qui, paradoxalement, me paraît plus relever de la littérature blanche en raison de son histoire, à mon avis très éloignée de l’univers policier.

    12/05/2020 à 08:54 5

  • Ballade au Texas

    Steve Dillon, Garth Ennis

    6/10 Jesse Custer est un jeune révérend qui officie dans un patelin paumé du Texas. Par le passé, une étrange force a pénétré là où il communiait avec ses fidèles et les a tous tués. Mais une entité appelée Génésis vient de s’échapper des cieux, et avec elle la promesse d’un sacré chaos. Une BD très étrange, constituée de trajectoires brisées et de flashbacks pour ce qui est de la narration, avec des personnages assez fêlés (notamment Cassidy et Tulip), un shérif à l’ancienne dont le gamin a eu le visage ruiné par une tentative de suicide par arme à feu, etc. Pas mal de sang et de mysticisme, mais je n’ai pas été plus emballé que ça : un peu trop bavard, un peu trop capillotracté, pas assez noir.

    12/05/2020 à 08:53 4

  • Baptism - Tome 01

    Kazuo Umezu

    8/10 Izumi Wakakusa est une star de cinéma adulée, et obsédée par sa beauté. Mais des taches sur sa peau s’emparent lentement d’une partie de son visage (même si elle estime qu’il ne s’agit que de rides qu’elle peut encore dissimuler avec le maquillage et la perruque), et elle finit par avoir une enfant, Sakura, et s’éloigne des studios. Désormais un peu âgée et vivant à l’écart, elle n’a pour seule obsession que la beauté de sa fille. Quand Sakura voit sa génitrice battre comme plâtre une camarade qu’il l’a légèrement et sans en faire exprès blessée au visage, puis tuer à mains nues un chien, elle comprend que quelque chose d’anormal se prépare. Le dessin a un peu vieilli (c’est compréhensible, ce manga date de 1974) et le cœur de la machination ourdie par sa mère est dévoilé un peu trop vite à mon goût (vers la fin du premier tiers), mais l’histoire est vraiment bonne et prenante, à mi-chemin entre l’horrifique et le hitchcockien. Pas mal de suspense et de scènes à tension (comme les diverses poursuites, l’anesthésie avec les pointes façon acupuncture et surtout sa suite, bien gore). Je serai assurément au rendez-vous avec les tomes suivants.

    12/05/2020 à 08:51 1

  • Duke

    Stan Silas

    7/10 Duke n’a pas grand-chose pour lui : fumeur, « vulgaire, raciste, misogyne, alcoolique », il a un frère jumeau, Jésus, qui est tant physiquement que moralement son parfait opposé. Duke rêve qu’ils remontent tous les deux sur un ring de catch, après quoi il fait la connaissance de Gisèle, une jeune femme au tempérament explosif, tandis que d’étranges personnages verdâtres rôdent en ville… Un dessin très coloré, des graphismes bon enfant limite manga, et une histoire qui pétille d’humour, avec des individus croquignolets (dont la prostituée Garcine ainsi que Madrigale). Après, ça a beau être décontracté, je ne suis pas persuadé d’avoir envie d’en lire d’autres tomes.

    12/05/2020 à 08:51

  • L'Enlouve

    Eric Simard

    7/10 … ou le récit, à la première personne, de l’Enlouve, à savoir un mélange d’être humain et d’animal qui, comme pas mal d’autres jeunes (les humanimaux), est soigné dans un centre grâce à des gènes animaux. Avec son ami l’Enchien, ils trouvent un bébé d’une dizaine de mois, pleurant dans l’infirmerie, et décident de le prendre avec eux afin de s’en occuper. Il se pourrait que ça soit, pour l’Enlouve, le début d’une forme de mutation au contact de ce petit être. Un roman archi court (environ trente-cinq pages), écrit intelligemment, et qui met en relief l’humanité de tout un chacun, le droit à la différence, l’acceptation d’autrui, et la lutte contre les stéréotypes. C’est empli d’une belle bienveillance, et puisque l’opus est particulièrement lapidaire, il conviendra en priorité aux jeunes lecteurs. Une belle leçon, pas trop démonstrative ni trop badigeonnée de bons sentiments, avec un final appréciable.

    12/05/2020 à 08:49

  • L'Engourou

    Eric Simard

    7/10 L’engourou, mélange d’humain et de kangourou, vit depuis dix ans dans un centre où sont soignés des jeunes grâce à des gènes d’animaux. Un jour, un inconnu, Joe, vient lui proposer d’intégrer une équipe de basket en raison de ses prédispositions physiques (notamment le saut), ce que l’engourou accepte. Mais alors qu’il se sent pousser des ailes en s’imaginant membre d’une équipe d’humains, la désillusion ne va pas tarder à s’abattre sur lui. Une jolie réflexion sur la cruauté des hommes, avec une sorte de leçon sur le racisme, ce mal qui dénigre voire tranche tout ce qui dépasse d’un moule artificiellement créé. C’est également une réflexion sur la paternité, puisque Joe va devenir, en quelque sorte, le père spirituel, à défaut de l’être biologiquement parlant, de notre hybride homme-animal. Environ trente-cinq pages d’une belle littérature sur l’acceptation de la différence, en priorité destinée aux jeunes lecteurs, mais qui peut également convenir à des plus âgés pour passer un (très) court instant de plaisir.

    12/05/2020 à 08:48

  • L'Enfaon

    Eric Simard

    7/10 L’enfaon, vu à travers les yeux de Leïla, une enfant de neuf ans qui est tombée amoureuse de lui. L’enfaon est un gamin différent, rêveur, créé dans une couveuse artificielle, sans réels parents, car, puisqu’il avait une maladie mortelle, on lui a injecté des gènes de cerfs. Il est mauvais en mathématiques, mais très bon en sport (grâce à ses spécificités animales) et en français (cf. le poème qu’il a écrit). A la manière des autres opus de la série, une ode à la différence et à la lutte contre l’indifférence (la référence au conte « Le Vilain petit canard » est patente avec l’entrée de l’enfaon et de ses magnifiques ramures), mais avec, je trouve, une note supplémentaire portée sur l’émotion (à travers le destin de l’enfanteau, hybride homme-éléphant). Un joli petit tome, tout en félicité et en bienveillance, avec juste ce qu’il faut de morale, sans jamais devenir pesante.

    12/05/2020 à 08:48 1

  • L'Enbaleine

    Eric Simard

    8/10 L’enbaleine (hybride enfant-baleine) figure parmi les plusieurs dizaines d’humanimaux du centre. Entre ses rêveries marines et son violoncelle, et n’a comme seul ami que l’endauphin, avec qui elle partage l’évent et la nageoire caudale. Et c’est au cours de l’un de ses songes qu’elle entrevoit la photo d’une femme. Qui est-elle ? Parmi les tomes de cette série, au même titre que « L’Enfaon », c’est probablement l’un des plus émouvants, les plus poignants. Une très belle réflexion sur l’âme humaine et l’altérité, mais surtout sur la filiation et la quête des origines. L’enbaleine le comprendra d’ailleurs très vite (pour rappel, ce roman ne fait que trente-cinq pages environ), avec un final bien délicat, porté par l’écriture d’Éric Simard toujours aussi agréable. Un de mes ouvrages préférés dans cette collection.

    12/05/2020 à 08:46

  • Trois petits singes 1/2

    Emilio Van Der Zuiden

    8/10 Le lieutenant colonel de l’armée française à la retraite De Crécy charge le détective privé McQueen de retrouver sa nièce, Millie, disparue avec son secrétaire François Bonnard qui s’est taillé en emportant également une statuette représentant les traditionnels trois petits singes (un qui ne voit pas, un autre qui ne parle pas, le dernier qui n’entend pas). Mais l’enquête, de prime abord classique (surtout au vu des demandes régulières des clients de McQueen) se révèle plus complexe que prévue. Un scénario assez familier pour quiconque apprécie les romans policiers des années 1950 et 1960, avec ce qu’il faut d’action, de suspense et de dialogues (l’ensemble m’a paru parfois un peu trop bavard). McQueen, avec son physique de « macaque », tranche un peu avec ce que l’on trouve dans la littérature et la BD du genre, notamment dans sa relation avec sa psy, les flashbacks de l’accident de voiture, et ses hallucinations (où ses êtres chers et morts ou dans le coma viennent à ses côtés, voire peuvent l’interpeler). Bref, j’ai beaucoup aimé cet hommage (avec cet immense cline d’œil final à un personnage dont le nom de famille est Hammett) qui se paie le luxe de se réinventer en partie.

    04/05/2020 à 16:40 1

  • Racines électriques

    Jean-David Morvan, Nesmo

    8/10 Une BD assez étrange, qui commence avec de nombreuses pages sans dialogue, et un individu lambda, très attaché à la luxuriance et la pureté de la nature, qui s’en va rejoindre une ville où sévit un tueur en série. On suit à la fois le policier Edouard Mornières et ce malheureux bougre, qui a la fois le regard apeuré d’un enfant et des capacités physiques monstrueuses (et dont les dernières images nous indiquent quelle pourrait être la nature réelle de cet homme). Un dessin magnifique, une intrigue sombre et palpitante, d’autant qu’elle sait véhiculer autour d’elle de nombreux mystères, et des scènes vraiment mémorables (comme la course-poursuite dans le métro, ou le massacre dans l’une des voitures de ce dernier). Une bande dessinée où le polar se mêle à quelque chose de bien plus fantasy sur la fin, et dont le reste tend surtout vers le steampunk. Je ne sais pas où mène le reste de la série, mais en ce qui me concerne, je suis ferré.

    04/05/2020 à 16:39 1