El Marco Modérateur

3584 votes

  • La Main gauche du Führer

    Maza, Richard D. Nolane

    8/10 Après l’Europe, cet opus commence du côté de l’Antarctique à la recherche d’une météorite tombée là il y a dix mille ans. La prothèse pour remplacer le bras d’Hitler déchiqueté au cours d’un attentat apparaît enfin. C’est toujours un « régal » que de croiser des personnages de la galaxie nazie dans ces opus, et là, c’est Leni Riefenstahl qui apparaît en train de filmer un discours du Führer à Nuremberg. Des images fortes (comme ces avions dessinant une croix gammée dans le ciel) pour un final très intrigant autour de ce métal carotté dans la glace de l’Antarctique. Même s’il y a un peu moins d’action que dans les tomes précédents, ça demeure une série forte et prenante.

    22/04/2021 à 18:29 1

  • Au-delà des ombres

    Grzegorz Rosinski, Jean Van Hamme

    7/10 Aaricia morte, Thorgal n’est plus que l’ombre de lui-même, loque humaine muette que l’on retrouve dans une taverne, et c’est un vieillard qui le sauve d’une mort imminente. On lui révèle alors que sa femme est encore en vie. Notre héros est ainsi remis en selle et en grande forme, prêt à parcourir un décor de bayou peuplé de dinosaures, de créatures retorses et d’épreuves. Un opus semblable au précédent, tant par le style graphique que par le souffle d’aventures qui l’agite, sans temps mort, et avec une chouette incursion dans le monde des morts qui sera d’ailleurs fatale à l’un des protagonistes, avec une probable référence aux Moires antiques.

    22/04/2021 à 07:58 2

  • La Galère noire

    Grzegorz Rosinski, Jean Van Hamme

    7/10 Quatrième tome de la série. Thorgal Aegirsson et Aaricia vivent heureux dans un village ; lui y travaille aux champs et est apprécié, elle est enceinte. Tout va donc pour le mieux dans le meilleur des mondes, sauf que Shaniah, dont les avances sont repoussées par Thorgal, le dénonce sous un prétexte fallacieux. Il devient alors le jouet du prince Véronar, un immonde poussah avant, au terme d’une cavale, de se transformer, bien malgré lui, en galérien. Un souffle qui ne faiblit pas, un graphisme que je trouvais dépassé mais qui, au fil des albums, me plaît de plus en plus, pour une ambiance cette fois-ci typiquement antique et romaine (références directes aux jeux du cirque, aux galères avec le traditionnel hortator, etc.), pour une bande dessinée qui se conclut de manière tragique avec une sinistre annonce pour notre héros avant un duel presque tiré d’un western.

    21/04/2021 à 08:20 3

  • Les Trois Vieillards du pays d'Aran

    Grzegorz Rosinski, Jean Van Hamme

    7/10 Un décor bien bucolique après les mers et les glaces des deux précédents opus : une forêt où Thorgal et Aaricia semblent promis à un avenir radieux. Ils tombent sur un nain, Jadawin, qui les conduit à un château où Aaricia parvient à réaliser un exploit (jolie variation sur le thème du Nœud Gordien) et à devenir reine de la contrée, mais tout cela ressemble davantage à un piège qu’à un privilège… Troisième opus de la série, qui panache croyances vikings, épreuves, tentations d’immortalité et autres péripéties dignes de la mythologie grecque. Un ton décontracté tout en préservant du punch, bref, une bande dessinée qui se lit vite et qui procure un bon moment de distraction.

    20/04/2021 à 18:20 3

  • L'Île des mers gelées

    Grzegorz Rosinski, Jean Van Hamme

    7/10 Aaricia, pourtant promise à Thorgal, est enlevée par des aigles, mais la tentative de récupération en bateau tourne à l’échec : Thorgal et ses compagnons de fortune sont attaqués, avant de ne devoir leur salut qu’à une peuplade de type inuit qui va les conduire vers une étrange mine. Deuxième opus de la série, je ne m’en lasse toujours pas : le rythme est fluide, l’intérêt constant. De belles références (la scène d’hallucination de Thorgal qui mélange le péché originel de la Bible et le mythe d’Eurydice et d’Orphée, version glaciaire), même si certains passages auraient peut-être gagné à viser une forme de crédibilité (le filet tiré et déployé grâce aux flèches, et les aigles largueurs de bombes), tandis que cet opus se clôt sur une note ouvertement SF.

    20/04/2021 à 08:05 2

  • Dragon Head tome 4

    Minetaro Mochizuki

    7/10 De la pluie, un hélicoptère qui passe : Ako et Teru sont capables de se satisfaire de peu une fois hors du souterrain, mais le chaos qu’ils découvrent dans la ville, la tentative de viol que subit Ako, la violence des survivants font qu’ils déchantent très vite. Toujours une belle réussite, tant esthétique que scénaristique, dans cet épisode plein de bruit et de fureur, où le côté anxiogène des précédents huis clos est remplacé par une forme d’action pure.

    19/04/2021 à 07:55

  • Heads tome 2

    Keigo Higashino, Motoro Mase

    7/10 Jun-ichi Naruse continue d’avoir des hallucinations. « Syndrome de stress post-traumatique », qu’on lui dit à l’hôpital, ou des changements d’humeur transitoires, mais ces explications ne le satisfont pas, et il penche plutôt pour une sorte de possession. Les recherches sur le donneur s’accentuent et notre héros reçoit une lettre lui indiquant qu’une journaliste aurait trouvé des informations à ce sujet. Le portrait du donneur, Tokio Sekiya, commence à émerger et le suspense est savamment entretenu, à un rythme volontairement lent mais prenant. J’aurais peut-être préféré que les auteurs creusent davantage une piste expliquant les problèmes de Jun-ichi (médicale ? surnaturelle ? autre ?) mais peut-être est-ce prématuré à ce stade de la série.

    17/04/2021 à 08:27 1

  • Détective Conan Tome 83

    Gosho Aoyama

    6/10 Suite et fin de l’enquête inachevée dans le précédent opus : une résolution intéressante où il est notamment question… de tomates et de sel. Ensuite, une femme est étranglée après qu’un auteur de romances, Hiura Keigo, se soit mis à proposer un étrange pacte à des éditeurs : qu’ils mangent le plus possible, et leur surpoids lié à ce repas déterminera l’ordre dans lequel ils recevront ses manuscrits. Le pitch est intéressant, la résolution beaucoup moins : l’identité du tueur est évidente, son mobile presque banal, et la méthode employée pour déplacer le cadavre déjà lue dans d’autres opus. Puis une histoire de code et de trafic de drogue : c’est gentillet, mais pas de quoi ovaliser un ballon de foot. Enfin, c’est un homme poignardé dans un parc aquatique, une histoire qui sera conclue dans le manga suivant. Bref, en résumé, un ouvrage sympathique, certes, mais à mes yeux un cran en dessous de la production globale de Gosho Aoyama qui nous a habitué à mieux.

    16/04/2021 à 08:35 1

  • Syndrome 1866 tome 2

    Naoyuki Ochiai

    7/10 Miroku Tachi est toujours malmené par ses doutes et autres scrupules à passer à l’acte. Il se doute qu’Hikaru, sa grande tentatrice, est « soutenue » par des proxénètes criminels, probablement des yakuzas. Désormais, il se prépare à réaliser un crime parfait. Le sang coule enfin, donnant un élan salvateur tout autant à la série qu’à mon appétit de lecture à son égard. Un tome qui puise, comme dans le précédent, sa force dans la vraisemblance des ressorts psychiques et de la crédibilité de l’ensemble, davantage que sur la nervosité et l’action. Rasséréné, je vais tâcher de me procurer les opus suivants.

    16/04/2021 à 08:22 2

  • Derniers mètres jusqu'au cimetière

    Antti Tuomainen

    7/10 Mauvaise passe pour Jaako Mikael Kaunismaa : il vient d’apprendre, suite à un examen médical demandé après divers malaises, qu’on est en train de l’empoisonner. Pire : l’intoxication en est à un tel stade qu’il va bientôt mourir. Sauf que Jaako n’est pas un homme très important : Finlandais ayant érigé avec son épouse, Taina, une entreprise cultivant le matsutaké, un champignon, il ne voit guère de raison pour que l’on en vienne à attenter à sa vie. Et quand il rentre chez lui, c’est pour trouver sa femme en plein ébat sexuel avec l’un de leurs employés. Il y a comme ça des jours où il vaudrait mieux rester couché. Alors, quitte à mourir, Jaako va essayer de comprendre qui l’a assassiné.

    Après La Dernière Pluie, Sombre est mon coeur et Aussi noir que ton mensonge, voici le quatrième ouvrage d’Antti Tuomainen, un roman à suspense très léger et décontracté, qui contraste fortement avec le point de vue – il s’agit d’un ouvrage narré à la première personne – d’un individu qui se sait condamné. On est rapidement pris par le style de l’écrivain, frais et alerte, qui voit s’abattre tant de mauvaises nouvelles sur le coin de sa figure en si peu de temps. Car en plus de sa mort annoncée et l’adultère de sa chère et tendre, il voit que son entreprise est concurrencée par une rivale menée par un dénommé Asko et ses deux sbires – Juhani et Juhana – au risque de lui faire perdre sa clientèle japonaise. A aucun moment le récit d’Antti Tuomainen n’engendre la mélancolie ni ne tombe dans la gaudriole, et c’est sur cette ligne de crète ténue, ce mince fil du rasoir entre humour et drame que l’auteur nous fait suivre l’enquête de Jaako. Un individu plutôt banal de prime abord, très humain, luttant contre ses rondeurs et faisant de son mieux pour sa société de myciculture. Il en viendra notamment à croiser un policier au flair salvateur, se battre avec Juhani et Juhana – ces deux scènes de confrontation sont exemplaires d’humour absurde, presque des anthologies de pastiches – ou encore mener un double discours, en s’exprimant en anglais à un auditoire de Japonais tout en lâchant de croustillantes vérités à Taina en finnois.

    Antti Tuomainen se perd parfois dans quelques circonvolutions inutiles sur la culture du matsutaké ou dans les monologues intérieurs de notre mort en devenir, mais le livre séduit, indéniablement, par son approche amusante sans pour autant échouer dans le burlesque, d’autant que le final réserve quelques surprises quant à l’identité de l’empoisonneur. Le roman idéal pour passer un bon moment d’une lecture décomplexée entre deux thrillers nerveux et sanglants.

    14/04/2021 à 23:22 2

  • Maudite poupée

    Amélie Antoine

    8/10 Cinq euros : c’est ce qu’a coûté cette poupée, dénichée lors d’un vide-greniers breton par les deux sœurs Thaïs et Margot. Belle et bien présentée, ce jouet va rapidement devenir le jouet préféré de Margot, la cadette. Sauf que cette poupée pourrait bien dissimuler un étrange pouvoir de séduction et de possession, plus pour le pire que pour le meilleur.

    La série Hanté de chez Casterman s’enrichit graduellement, et c’est avec un plaisir spontané que l’on se rue sur cet opus. Amélie Antoine signe un très bon roman à destination des jeunes à partir d’un pitch pourtant classique. En moins de cent pages, l’écrivaine nous ouvre les portes d’un univers où l’on bascule progressivement dans le surnaturel, au gré d’une écriture certes simple mais qui se révèle très efficace. Les ingrédients du genre, attendus, apparaissent les uns après les autres : bruits et mouvements angoissants dans la maison, déplacements de la figurine, changement de comportement de sa propriétaire, tentative de son aînée pour briser le charme, etc. De prime abord, c’est donc plus la forme que le fond – parfois classique – qui semble l’emporter dans ce livre. Néanmoins, Amélie Antoine ménage un excellent rebondissement final, imprévu et très malin, le genre de twist que l’on ne voit pas venir et achève le récit – anxiogène – sur une remarquable note au point de rehausser l’intérêt de toute l’histoire.

    Un roman à la fois distractif et angoissant, jouant habilement sur les codes du genre pour mieux se jouer d’eux dans l’épilogue. On en redemande !

    13/04/2021 à 23:18 3

  • La Caisse oblongue

    Edgar Allan Poe

    6/10 … ou comment le narrateur raconte qu’il a retrouvé un vieux camarade, peintre et pétri de qualités humaines, Cornelius Wyatt, dans un bateau. Des questions se posent alors rapidement : pourquoi Cornelius a-t-il retenu trois chambres au lieu d’une seule ? Qu’y a-t-il à l’intérieur de cette « caisse oblongue » de six pieds de long sur deux et demi de large ? Pourquoi ne l’a-t-il pas faite porter dans une des deux chambres surnuméraires, à la place de quoi il a décidé de la faire mettre dans la sienne ? Pourquoi porte-t-elle la mention de sa belle-mère ? Pourquoi Cornelius fait-il de son mieux pour éviter sa propre épouse ? Les réponses viendront après une tempête cataclysmique. Pour ma part, ayant lu pas mal d’œuvres d’Edgar Allan Poe, je n’ai pas été particulièrement saisi par la chute. Certes, elle est ingénieuse, mais pas mal d’éléments disséminés dans le récit (ou peut-être est-ce parce que l’univers de cet immense écrivain m’a imprégné au point que j’ai compris quelques gimmicks littéraires et autres « ficelles » dont il est passé maître) laissent présager le final. Même si cette (très) courte nouvelle est plutôt réussie, achevée intelligemment et avec une forme certaine d’émotion, tout cela ne parvient vraiment pas, selon moi, à la hisser au niveau d’autres histoires majeures de l’auteur.

    13/04/2021 à 08:17 1

  • Le Métier dans le sang

    John Trinian

    7/10 … ou comment l’ancien cambrioleur Eddie Pesak – né Bela Edward Pesak, d’origine hongroise, poursuivi et harcelé par le policier Drago – né Mihaly Dragoman, également d’origine hongroise, en vient à reprendre de bien mauvaises habitudes, d’autant qu’un piège lui est tendu. Mon premier John Trinian, dont je découvre la prose habile et sobre, dont la concision et la pondération n’empêchent nullement l’émergence de sentiments hautement humains et une réelle profondeur chez les personnages qu’il a créés et qu’il dépeint. De prime abord, une histoire simple, voire simpliste, avec ce gentil malfrat qui repique au larcin sous la pression du méchant flic qui le pressure et le pousse à la faute. En réalité, les chapitres en viennent à dévoiler un récit plus fin et complexe. Une relation bien plus équivoque entre Eddie et Drago, dont on apprend progressivement les raisons de l’affrontement lié à une affaire ancienne, tandis que Walter, le frère aîné d’Eddie qui considère presque ce dernier comme son fiston, est sur le point de mettre en œuvre un nouveau pillage criminel. Pas mal d’émotion, notamment dans la difficile réinsertion d’Eddie malgré tous ses efforts conjugués, dans son attitude vis-à-vis de son épouse et de sa fille, et également dans les liens tumultueux que vont graduellement tisser l’ex voleur, sur le point de renouer par nécessité pécuniaire avec un passé qu’il croyait révolu, et son tourmenteur de policier. Au final, un roman qui ne réinvente ni le genre, ni ses codes, mais qui passe particulièrement bien, offre un bon moment de lecture, et prodigue dans le même temps le scénario idéal d’un film de gangsters, sans prétention mais sacrément efficace.

    11/04/2021 à 23:08 2

  • Vers quel avenir ?

    Charlie Adlard, Robert Kirkman

    7/10 Un opus qui commence avec un flash-back qui est en réalité un rêve tournant au cauchemar. De zombies continuent de rôder dans les parages ainsi que des écumeurs de la route – bien humains, ceux-là. Un opus un peu plus calme que les précédents, ce qui n’empêche nullement quelques déferlements de violence, tout autant contre les monstres que contre les humains.

    11/04/2021 à 08:09 2

  • La Magicienne trahie

    Grzegorz Rosinski, Jean Van Hamme

    7/10 Thorgal, enchaîné pour avoir été aimé par la fille d’un homme, Gandalf-le-fou, roi des Vikings, qui ne voulait pas de cette union, est promis à la noyade et à la mort par le froid, mais une femme, Slive, vient et le sauve en échange d’un pacte : que Thorgal soit tout entier à sa disposition pendant un an. Une bande dessinée d’aventures que j’ai bien appréciée, presque un classique du genre que je ne découvre qu’aujourd’hui. Un habile mélange de combat, de folklore (sans dépréciation de ma part, bien évidemment) viking, de sentiments chevaleresques et d’appétits de vengeance pour une série que je vais continuer de suivre, malgré un graphisme qui a nécessairement beaucoup vieilli puisque datant de 1980.

    10/04/2021 à 08:28 2

  • Higanjima tome 4

    Koji Matsumoto

    6/10 Un individu masqué, Atsushi, déboule dans la forêt et finit par se retourner contre les villageois alors qu’il était en train de s’en prendre à Aki. Les rescapés se préparent alors à aller chercher Ken pour l’exfiltrer. C’est un opus assez bourrin, énergique, qui nous montre une transformation de l’un des vampires, nous permet de comprendre que le sang peut à la fois être un poison et un remède, et de nous offrir une belle confrontation avec une créature redoutable. Le scénario et l’ensemble des scènes restent un peu plan-plan, mais ça a au moins un fort caractère distractif, et quelques éléments de la dernière partie de ce manga (l’apparition du maître de l’île, ses pouvoirs psychiques et le comportement d’Atsushi) relancent un peu mon intérêt.

    09/04/2021 à 08:23 3

  • Le Fils de Slappy

    R. L. Stine

    7/10 Jackson Stander et sa sœur Rachel sont diamétralement opposés : le premier est un enfant bien sage tandis que l’autre est une furie qui passe son temps à mentir. Leur mère décide un jour de les envoyer en vacances (forcées) chez leur grand-père qui habite dans un manoir aux allures de château hanté. Le vieil homme, qui vit avec Edgar, son chauffeur, est un collectionneur compulsif (depuis les flamants roses jusqu’aux mygales, en passant par les méduses et les nœuds coulants ayant servi à de véritables pendaisons). Mais il collectionne également les marionnettes, et il y en a d’ailleurs une dont il faut se méfier : Slappy, dont la légende raconte qu’elle aurait été « taillée dans le bois d’un cercueil par un méchant sorcier », et qui pourrait revenir à la vie à la faveur d’une incantation et jouer de terribles tours à son propriétaire. Mais est-ce réellement une légende ? De R. L. Stine, on connaît bien l’œuvre et les marottes littéraires : pitch mettant en œuvre des phénomènes paranormaux, des chapitres concis, un style sec, et un suspense qui se doit d’être constant de bout en bout. Ici, rien ne déroge à la règle avec ce pantin, capable de posséder son propriétaire, de lui faire dire et faire des horreurs, d’autant que ce Slappy a décidé que Jackson allait devenir son fiston (d’où le titre de l’opus). Une histoire sympathique et prenante, même si, tout du long, c’est surtout une litanie de vilénies et d’autres comportements inappropriés que Jackson fait, bien malgré lui, ce qui rend l’ensemble un poil monotone. Cependant, le final, avec le twist traditionnel, vient nettement réveiller l’ensemble ; une idée très bien trouvée, intelligente, et qui relève d’un coup l’intérêt de l’ensemble du livre.

    08/04/2021 à 08:25 1

  • Happiness T01

    Shūzō Oshimi

    3/10 Makoto Okazaki est un jeune étudiant à la vie assez tarte mais dont la vie bascule quand, de nuit, il s’en va rendre un DVD qu’il avait emprunté et se fait agresser par une femme aux dents très longues. Elle le mord violemment au cou puis lui demande : « Veux-tu mourir comme ça ou devenir comme moi ? ». Puisque Makoto déclare ne pas vouloir mourir, le voilà épargné par cette inconnue et conduit à l’hôpital où il est sensible à la lumière et sujet à une très forte soif. Un graphisme de prime abord léger, parfois naïf, mais du point de vue esthétique, ça se laisse suivre. Mais pour ce qui y est du fond, ça ne vole pas bien haut : le changement de comportement, l’appétit soudain pour le sang, les capacités physiques démultipliées, la violence nouvelle qu’il musèle, et un soupçon de love story gentillette et sucrée… Déjà que de base, je ne suis pas fan de l’univers des vampires, mais là, l’auteur enfile les clichés comme des boulettes de viande sur une brochette, sans éclat, sans originalité, sans âme. A ce stade de la série (je ne peux me prononcer que sur ce premier tome), il n’y a vraiment pas de quoi épiler un grizzly. Peut-être que j’essaierai l’opus suivant, mais s’il est du niveau (pétrolifère) de celui-ci, je m’arrêterai là.

    07/04/2021 à 08:38 1

  • Charisma tome 2

    Taisei Nishizaki, Fuyuki Shindo, Tsutomu Yashioji

    8/10 Ce deuxième tome revient sur la rencontre entre Nobuyasu et Reiko ; depuis, ils se sont mariés et ont eu un fils, Toshiharu. Sous couvert d’aide scolaire, « L’Ecole de l’Edification » est une réalité une entité sectaire, déjà très intéressée par le fait que Reiko est la fille d’un magnat de l’immobilier. Puisque le décor a été planté dans le tome précédent, celui-ci permet d’observer une autre facette de la dérive sectaire, avec les moyens qu’elle emploie pour s’approprier l’attention de ses futurs adeptes et comment elle s’infiltre dans la vie quotidienne des gens, même sous des atours anodins. Les allers-retours entre le passé du « Messie », trente ans plus tôt, et le présent, sont assez forts, notamment dans la ressemblance frappante entre sa mère et celle de Toshiharu. Ce tome s’achève sur un séminaire aux allures de camp de redressement et de Karcher pour cerveaux. Toujours aussi efficace et percutant.

    06/04/2021 à 23:18 2

  • Freak Island tome 3

    Masaya Hokazono

    4/10 Cet opus commence en mixant du « Ken le survivant », du Quentin Tarantino et encore d’autres fragments cinématographiques, mais ça en devient navrant selon moi : lapidation, arts martiaux, humour tellement décalé qu’il tombe à côté de tout, une histoire improbable de déchets radioactifs, des régénérations… Ce manga, un peu à l’image des précédents, est une sorte de mixeur dans lequel l’auteur a déversé tous les stéréotypes possibles et imaginables, et l’ensemble n’a la saveur d’aucun de ces ingrédients. Je pense qu’il aurait dû choisir l’un d’entre eux seulement et s’y tenir. Là, je commence à être très blasé par cette série : j’ai vraiment fait des efforts pour la suivre puisque je l’avais sous la main, mais je commence à caler sévèrement…

    06/04/2021 à 08:32 1