El Marco Modérateur

3708 votes

  • Quelque part avant l'enfer

    Niko Tackian

    8/10 Un matin presque banal pour Anna après avoir lâché son fils, Nathan, à l’école, quand le véhicule qu’elle conduit est percuté par un semi-remorque. Expérience de mort imminente, coma, réveil. Mais la vie lui réserve de curieuses hallucinations : une musique, un nombre qui revient en boucle, un étrange personnage qui lui délivre un étrange message. Anna n’a-t-elle pas emporté quelque chose depuis l’enfer où elle a fait un court séjour ?
    Je retrouve avec plaisir la plume de Niko Tackian. Un premier chapitre avec la découverte d’un cadavre, le second avec l’accident, et je ne parle même pas de la préface dithyrambique de Franck Thilliez : d’entrée de jeu, on est dans le bain, et un très bon bain. Mécanique parfaitement huilée, phénomènes paranormaux en équilibre avec Anna qui perd le sien, d’équilibre, une folie et une paranoïa croissante, jusqu’à un final que je n’avais pas vu venir et que j’ai beaucoup apprécié, justement parce qu’il est d’un registre un peu différent de celui auquel je m’attendais (mais chut…). Anna est une protagoniste intéressante : son mari, Alain, dentiste, l’avait trompée avec une jeune escort-girl, sa mère s’était pendue, et ce qui lui arrive au cours du roman (entre échanges avec les « expérienceurs », ce motif martelé de la spirale, le passé qui ne l’est pas tant que ça, etc.) concourt à créer à la fois un personnage agréable à suivre et pour lequel on éprouve une réelle empathie. Les autres individus, de Zed, le policier, à Roody, le neuropsychiatre, sont également bien trouvés et travaillés sans être surchargés ni répondant à des clichés. Bref, un thriller parfaitement pensé et maîtrisé, sans le moindre temps mort, et qui, en plus de proposer une belle variation sur le thème des EMI, se paie le luxe d’avoir une âme.

    15/05/2025 à 05:48 3

  • Trauma

    Riccardo Crosa, Vincent Delmas

    7/10 Ian Mallory a tout pour être heureux : il vit en plein amour et sa femme Servane est enceinte. Quand un motard lui tire dessus quand il est dans son véhicule, la balle tue la jeune femme, le plonge dans le coma, et reste logée dans son crâne. On le retrouve cinq ans plus tard, écrivain, il doit aider sa belle-fille qui a tué un homme, et ça n’est que plus tard qu’il se rend compte qu’il ressent ses émotions avec retard…
    Un premier tome qui pose le décor autant que les personnages, avec un pacte quasi final qui permet de véritablement lancer la série. L’histoire est originale, le graphisme réussi, j’attends de voir les opus suivants pour savoir si les promesses seront ou non tenues, mais ça démarre bien, de façon alléchante.

    14/05/2025 à 19:28 1

  • Suicide Island tome 2

    Kouji Mori

    6/10 Après un court flashback sur le suicide d’une jeune femme, retour sur l’île où l’on voit la communauté s’organiser autour de la pêche et du deuil. Un long épisode de chasse dont l’esprit et le graphisme me rappellent certains moments de la série « Genesis » du même auteur. Sympathique mais pas palpitant du tout, même si la révélation du surnom réel de l’île vient éclairer le final d’une lumière bienvenue.

    14/05/2025 à 19:25 1

  • Siegfried

    Alex Alice

    7/10 Un début de toute beauté dans cette tempête de neige, sans le moindre dialogue ni description. La suite, entre décors glacés et créatures de pure fantasy, passages fantasmagoriques et paysages magiques, est réussi, même si ça n’est clairement pas mon type de sujet préféré.

    14/05/2025 à 17:22 1

  • Troupe 52

    Craig Davidson

    9/10 Ils sont six sur cette île : cinq scouts (Ephraïm, Kent, Newton, Max et Shelley) ainsi que leur chef, Tim Riggs, pour quelques jours en pleine nature. Mais l’arrivée d’un inconnu va venir semer le trouble : squelettique, affamé comme pas permis, il va bientôt décéder, emportant avec lui ce groupe de malheureux qui vont devenir les proies de la paranoïa, de la folie, de la faim, et d’une expérience qui les dépassera.
    Ma première incursion dans l’œuvre de Craig Davidson, et ça ne sera certainement pas la dernière. Un ouvrage fort, puissant, surpuissant, oscillant entre « Sa Majesté des mouches », Stephen King (joli passage dans les remerciements de l’auteur au sujet de « Carrie » et de la technique assumé d’insertions d’articles de journaux) et autres slashers cinématographiques. J’ai été aussitôt happé par l’histoire, le rythme, le mystère et les atrocités (on navigue entre le « gentillet » et l’énucléation d’une écrevisse et le sauvage, avec des ados qui font fouiller dans la tripaille de l’un de leur pote mort afin de retrouver des bougies d’allumage). Des passages bien craspecs, trashs, mais qui, étonnamment, arrivent sans que ça ne choque vraiment, dans la mesure où l’écrivain fait graduellement monter la tension, le sordide et l’horreur. J’ai adoré la psychologie de ces gamins qui n’en sont pas réduits à de simples stéréotypes ambulants ainsi que les insertions de témoignages, d’observations scientifiques sur les cobayes, les entretiens et même une publicité pour ce satané produit. Une ambiance monstrueusement addictive, entre « The Thing » et « Alien » (impossible de ne pas penser à cette saloperie de « chestburster » pour un véritable régal littéraire. Alors je lui mets 9, ce qui est peut-être un peu beaucoup (alors que je regrette quelques longueurs sur le final et le fait que l’on apprenne un peu trop tôt ce qui va venir bousiller ces gosses), mais en docimologie, il y a indéniablement un élément qui n’est pas pris en compte : le côté coup de cœur. Car voilà bien un roman qui me marquera trèèèès longtemps, tant pour son pitch que pour l’intelligence de son traitement narratif et émotionnel.

    14/05/2025 à 05:50 2

  • Le Mangeur d'âmes

    Alexis Laipsker

    8/10 Des enfants qui disparaissent. Des adultes qui s’entretuent de façon monstrueuse et, dans le même temps, des traces de jouissance sur eux lors de ces actes d’autodestruction. Un gamin qui prétend que tout ça est lié à la légende du « Mangeur d’âmes ». Deux limiers pour comprendre cette affaire insensée : la policière Elisabeth Guardiano et le gendarme Franck De Rolan. Et une investigation au bout de laquelle se cachent de nombreuses et atroces surprises.
    Mon premier Alexis Laipsker, et ça ne sera certainement pas mon dernier. Un roman mené à toute allure, du début à la fin, et sans le moindre temps mort. Une écriture plutôt simple mais d’une belle efficacité, servant à merveille ce récit endiablé, et quelques touches d’humour – notamment dans les dialogues entre les deux limiers – qui viennent contrebalancer certains passages durs voire barbares, avec des moments très durs, en particulier vers le dernier tiers lorsque l’on apprend la teneur de ce que subissent les enfants. Alexis Laipsker, en expert du poker – j’ai d’ailleurs bien aimé les quelques références à cette activité qui jalonnent l’histoire – mène son intrigue en habile bluffeur, ménageant le suspense avec intelligence et offrant des rebondissements très adroits. Un pur page-turner, imprenable, haletant, avec un sacré rebondissement final que je n’avais pas vu venir. Après, certains éléments sont peut-être trop capillotractés (cf. l’origine de cette colère divine tombée du ciel, un peu trop hollywoodienne à mon goût), mais il n’empêche, je n’ai pas boudé mon plaisir et suis obligé de reconnaître que ce thriller m’a happé. Une sacrée réussite à mes yeux.

    12/05/2025 à 18:33 4

  • Guess What tome 1

    Abendsen, UBIK

    6/10 Encore une fois, un héros affublé d’un masque à gaz et jouant de la batte vient d’intervenir et de sauver des opprimés. A Hasgar, cette situation porte les édiles à convoquer une guerrière, Nozuki Tokigaya, afin d’éliminer celui que l’on surnomme « Guess What ».
    Un graphisme réussi qui m’a un peu rappelé le travail de Tsutomu Takahashi, mais un scénario pas totalement convaincant selon moi : le rythme est là, c’est certain, mais l’ensemble peine à mes yeux à se singulariser des autres récits dystopiques et autres histoires mettant en scène un superhéros dans un monde futuriste.

    10/05/2025 à 18:04 1

  • Les Liens du sang

    Yves Swolfs

    6/10 Escale à New York où d’entrée de jeu, notre héros est appréhendé par la police. Des moments improbables (se jeter du haut d’un pont justement quand passe en dessous un bateau et pépère se raccroche aux voiles et aux cordes ? Sérieusement ?), une intrigue correcte, et quelques moments bien dynamiques (comme l’assaut donné par la police à la demeure ou la fusillade près du port), mais l’ensemble s’avère à mes yeux trop classique et je ne le garderai guère longtemps en mémoire.

    09/05/2025 à 16:43

  • Le Pendu de Saint-Pholien

    Georges Simenon

    9/10 C’est presque par jeu et curiosité que le commissaire Jules Maigret se met à suivre un inconnu au comportement suspect, lui subtilise sa valise pour placer à la place un bagage sosie… et est le témoin de son suicide dans une chambre d’hôtel, une balle dans la bouche. Parce que la victime est sans identité, Maigret se met à s’intéresser à un homme venu reconnaître le cadavre à la morgue, et va remonter à un passé datant d’une décennie, à la rencontre involontaire de ceux qui s’étaient surnommés les « Compagnons de l’Apocalypse ». Encore un excellent ouvrage signé Georges Simenon, et encore un excellent opus de la série consacrée à Maigret. Peut-être est-ce parce qu’il a, une fois n’est pas coutume, peu adapté à la télévision, toujours est-il que cette histoire m’était inconnue, et je me suis régalé. Commençant avec un postulat intriguant, l’ouvrage ne marque aucun temps mort au cours de cette enquête complexe et sacrément bien construite, les engrenages s’emboîtant à merveille. Ce n’est que peu dire que Maigret va passer par des émotions variées et parfois inédites : il se montre d’abord joueur avant de ressentir des remords pour cet inconnu qui s’est probablement suicidé un peu à cause de son tour de passe-passe, on essaie de le noyer dans la Marne, on lui tire dessus, il tient un silence de cinquante-deux minutes face à des hommes dont l’un d’entre eux est probablement un indicateur, et il rédige même une lettre à son fidèle Lucas, résumant son investigation, au cas où on le tuerait. Mais le plus sidérant à mes yeux, c’est l’âge du livre : il date de 1931 ! Et quand on le lit, on se rend compte qu’il était en avance de plusieurs décennies sur ce qui se fait actuellement. En voyant les derniers chapitres où se dévoile la résolution, impossible de ne pas penser à la flopée de téléfilms du style « Meurtres à… » où il est quasiment systématiquement question d’un passé ancien qui ressurgit. Ici, des scénaristes auraient pu s’en mal se servir de ce substrat littéraire très fort, dense et humain pour coudre une intrigue qui aurait séduit nombre de téléspectateurs ! Une gageure ! Et je ne parle même pas de la fin où Maigret, un tantinet saoul après « six imitations d’absinthe », confie sa sidération face à cette affaire au terme de laquelle il va faire preuve d’un humanisme rare et remarquable. Bref, un roman probablement moins connu que d’autres du même auteur, mais qui mérite amplement le détour et figure, selon moi, parmi les meilleurs !

    09/05/2025 à 05:47 3

  • La Dame de Glenwith Grange

    Wilkie Collins

    6/10 Une nouvelle très agréable, narrée à la première personne, où la langue de Wilkie Collins fait des merveilles et emprunte davantage à la littérature blanche qu’à la noire par sa texture, les ambiances qu’elle tisse et l’éclairage porté sur les descriptions et les sentiments. Une mélancolie palpable chez cette dame de Glenwith Grange, à savoir miss Welwyn, et un curieux mystère autour d’une jeune fille entraperçue à la fenêtre de la maison. Un joli portrait de femme autant que d’une famille maltraitée par les drames. Le côté policier de l’histoire n’intervient que dans la seconde moitié du récit. Pas plus emballant que ça, mais plaisant.

    08/05/2025 à 17:03 2

  • Tabula rasa

    Joël Jurion, Antoine Ozanam

    7/10 Ange est salement blessé et conduit chez un docteur de l’ombre pour être soigné. Flashback : trois heures auparavant, lui et son garde du corps ont attaqué un hangar où est stocké du cannabis, où le gamin a eu maille à partir avec un dizhi homme-coq.
    Un cocktail toujours aussi dynamique et réjouissant : action débridée, rythme cadencé, couleurs très chouettes, scénario agréable. Bien des années après la lecture du premier tome, je me replonge avec plaisir dans cette série hautement distractive. L’arrivée finale dans la montagne semble négocier une belle passerelle vers le troisième tome.

    08/05/2025 à 16:37 1

  • Moonshine tome 1

    Brian Azzarello, Eduardo Risso

    9/10 Le jeune Lou Pirlo est envoyé en Virginie Occidentale par son patron afin de récupérer le concours d’Hiram Holt, un bootlegger qui produit un alcool d’exception dans les bois. Et c’est justement dans une cabane en forêt que trois gars viennent d’être massacrés et dont on découvre les ignobles dépouilles.
    Un premier tome habile et prenant qui panache habilement le roman noir d’antan et des éléments fantastiques – ici, la lycanthropie (je ne divulgâche rien, ça apparaît assez vite dans l’histoire), le tout au gré d’un bien beau graphisme et d’une ambiance sombre à souhait. Six chapitres d’un récit dense, rageur et adroitement singulier.

    07/05/2025 à 15:56 1

  • Hurlemort

    Serge Brussolo

    8/10 Hurlemort, c’est un village isolé que l’on observe dans ce roman médiéval. Les anciens dieux ont été éconduits dans la forêt limitrophe, devenue un enclos à déités du paganisme. Céline, la protagoniste, est une jeune femme de quinze ans ayant les paumes zébrées d’étranges symboles, considérée comme maudite en raison de ces signes. Le baron Gilles de Hurlemort a disparu, et l’on pense au village qu’il est devenu un loup-garou. Suite à une série de péripéties, Céline va devoir se rendre dans les bois afin de retrouver le seigneur.
    Un univers typique de Serge Brussolo, pétillant d’imagination, de fantaisies, de chimères et d’inventivité. Des personnages nombreux, sacrément travaillés et croustillants. Jugez plutôt. La Tite, une sage-femme également avorteuse ; Fricotin, un pauvre homme se prenant pour un chien dont il devra prouver qu’il n’est pas lié au Diable en apprenant à décliner le « Notre Père » ; Frère Médard, revenu des Croisades complètement fracassé psychologiquement ; Jôme le Noir, ancien trafiquant de reliques devenu le plus impitoyable des Inquisiteurs. Un roman foisonnant d’idées, de passages marquants, de caractères forcenés, pour une lecture du Moyen Âge sacrément féroce. Peut-être quelques passages superflus voire longuets dans le dernier tiers, quand le bourg est entre les mains de Jôme et de la Tite, certes, mais un livre particulièrement fort, vif et riche, caractéristique de cet écrivain génial dont l’imagination ne semble jamais se tarir.

    05/05/2025 à 17:22 3

  • Le Crotoy

    Alain Henriet, Yann

    6/10 … où l’on retrouve Bessie sur une plage française aux côtés des troupes pendant la Première Guerre mondiale. Comme une sorte de gage, elle doit piloter l’avion que l’on surnomme la « Grosse Julie » que ses camarades jugent incapable à piloter.
    Un troisième tome un cran en-dessous des précédents, avec néanmoins un passage intéressant (la fusillade près du labyrinthe), et qui manque à mon sens d’un scénario plus structuré et se trouve encombré d’un peu trop de clichés.

    04/05/2025 à 07:45

  • Scarface

    Alain Henriet, Yann

    7/10 Je retrouve avec plaisir Bessie au gré de ce premier flashback qui s’enracine durant la Première Guerre mondiale. Comme le nom de ce deuxième tome l’indique, Al Capone y apparaît. L’intrigue demeure très plaisante de la première à la dernière planche, destination « le grand dragon impérial ».

    04/05/2025 à 07:45

  • La Candidate

    Jean-Claude Bartoll, Agnès Bartoll, Thomas Legrain

    4/10 La députée Alix des Maures vient d’être abattue par deux motards. Un an auparavant, on la retrouve au cimetière, juste après le décès de sa mère, où elle retrouve son père, sénateur-maire. Alors qu’elle se destine à devenir avocate, elle va découvrir une ville gangrénée par la corruption.
    Une dénonciation assez scolaire de vices aussi variés – drogue, projets immobiliers, violence, inconduite politique – qu’attendus, avec des stéréotypes enfilés comme les perles d’un chapelet et un graphisme qui n’est réussi que lorsqu’il s’agit des paysages et des habitations. Bref, c’est très dispensable. Cette histoire fait peut-être référence à la vie de Yann Piat mais s’il s’agit réellement d’un hommage ou au contraire d’une histoire qui se veut originale, les auteurs auraient pu faire preuve de davantage d’audace et de caractère.

    03/05/2025 à 07:46 1

  • 1974

    Tim Daniel, Josh Hixson, Michael Moreci

    6/10 Les membres de la famille Blaine semblent souffrir de maladie mentale depuis des générations, et l’un d’entre eux, Charles Virtus, vient de mourir après l’agression d’une effroyable créature. Chase, son plus proche parent, ainsi que sa femme et ses deux neveux, emménagent dans la résidence familiale qui dissimule de lourds secrets.
    Un récit horrifique assez classique, avec les traditionnelles apparitions, événements inexplicables dans la maison hantée, grenier interdit et autres monstruosités attendues. Ça louche gentiment du côté de Lovecraft et du King sans apporter pour autant une touche de nouveauté pour ce premier tome. En outre, le graphisme n’est pas particulièrement élégant selon moi. Une lecture agréable, sans plus.

    01/05/2025 à 18:10 1

  • La Reine de la Côte noire

    Pierre Alary, Jean-David Morvan

    3/10 Conan le Cimmérien parvient à s’échapper du palais de justice où il comparaissait avant de trouver refuge dans un bateau qui était au large, et sa route va bientôt croiser celle de la belle Bêlit, la Reine de la Côte noire.
    Esthétique assez tartouille, récit attendu (sauf éventuellement concernant le décès en fin d’ouvrage), combats sans entrain, créatures qui n’ont pas grand-chose d’impressionnant : vraiment pas de quoi déterrer un mort. Malgré les textes finaux qui analysent l’œuvre de Robert E. Howard, l’auteur qui a créé ce personnage, j’ai du mal à voir cette BD comme un hommage, mais plutôt comme une grosse déception. Je verrai si je suis éventuellement au rendez-vous des tomes suivants.

    29/04/2025 à 18:32 1

  • L'Etoile blanche

    Damien, Fred Duval

    7/10 Un vieil homme alité, monsieur Waterson, se souvient de la première traversée du Titanic où, enfant, il avait repéré l’immense iceberg. Il deviendra journaliste mais ce célébrissime navire aura une tout autre destinée, quand Adolf Hitler et Albert Einstein seront à son bord.
    Un volet dystopique très bien mené, convoyant également le lecteur sur la Lune, en Argentine, ainsi qu’à New York au gré d’une Histoire habilement réinventée. Le dessin manque parfois un peu de finesse à mon goût mais l’ensemble est audacieux et prenant.

    29/04/2025 à 18:30 1

  • L'Affaire du siècle

    Mariah Fredericks

    7/10 La jeune Betty Gow est embauchée comme nourrice auprès de la célèbre famille Lindbergh afin de veiller sur leur bébé, Charles Augustus Lindbergh Jr. Se forgeant une place au sein de la domesticité, Betty s’attache graduellement au nourrisson comme s’il s’agissait du sien. Mais la tragédie éclate : l’enfant est enlevé et une demande de rançon est envoyée. Y a-t-il au sein de la maisonnée quelqu’un qui a renseigné les kidnappeurs ?
    Exploitant la terrible – et véridique – affaire du bébé Lindbergh, Mariah Fredericks s’intéresse ici prioritairement au personnage central que fut Betty Gow – comme l’indique plus littéralement le titre original de ce roman, à savoir The Lindbergh Nanny. L’écrivaine nous décrit cette femme venue d’Ecosse, ayant obtenu cette place enviée dans la mesure où Charles Lindbergh, après sa traversée de l’Atlantique, sans escale et en solitaire, en 1927, était devenu un héros national. Mariah Fredericks décortique l’existence de sa protagoniste, ses liens avec les autres domestiques, ses connexions avec les deux parents encore inconscients du drame qui approche à grands pas. Les événements suivants sont connus : l’enlèvement, la douloureuse attente, les demandes de rançon, et la découverte du cadavre du bébé. L’auteure s’est appuyée sur une documentation solide comme elle le relate à la fin de son ouvrage, et sa plume fait souvent des merveilles : les passages où Betty s’occupe de ce petit être blond bouclé comme un agneau sont de purs instants de grâce. Finalement, le seul véritable écueil de ce livre est qu’il navigue entre plusieurs directions, oscille même entre diverses natures. Est-ce un documentaire ? Non. Un authentique roman policier ? Non plus. Une œuvre totalement de fiction ? Pas vraiment. Beaucoup de faits sont authentiques, certains sont des tentatives de reconstitution, et d’autres sont totalement inventés. Quelques phrases nous éclairent à ce sujet dans la postface : « L’Affaire du siècle n’est ni un ouvrage d’investigation ni un documentaire. […] Dans certains cas, je me suis appuyée sur les rumeurs et les spéculations. Dans d’autres, j’ai inventé. » Dès lors, les lecteurs qui souhaitaient une étude rigoureuse de cette histoire seront déçus, au même titre que ceux qui s’attendaient à des propositions étayées voire à des révélations. Il s’agit fondamentalement de la biographie d’une malheureuse prise dans des vents contraires et violents, au cours de l’une des histoires criminelles les plus célèbres qui soient, et parfois violemment bousculée par les sots racontars, les aboiements stériles des journalistes et le comportement parfois méprisable de certains policiers.

    Un livre agréable et intéressant mais qui a tendance à trop hésiter entre les genres.

    29/04/2025 à 06:47 1