3710 votes
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La Baie de l'Artefact
8/10 Sicile, 1938. Le physicien Ettore Majorana a disparu. De nos jours, le jeune Caleb McKay a bien grandi depuis son enfance passée en Ecosse, et on le retrouve au Soudan afin de livrer des médicaments avec ses amis mercenaires. Afin de se renflouer, Caleb et son équipe acceptent une proposition : explorer une mystérieuse grotte en Antarctique, récemment révélée par le décrochement d’un immense iceberg.
Un graphisme ultraléché pour cette BD que je ne découvre que maintenant, un scénario qui emprunte ce qu’il y a de mieux au domaine du thriller (littéraire comme hollywoodien), et pas le moindre temps mort dans l’agencement des engrenages de ce mécanisme parfaitement huilé. Je rejoins sans la moindre retenue les propos de l’ami Fredo notamment sur le caractère très visuel et cinématographique de l’ensemble qui se clôt sur l’évocation de ce projet « Longspoon », les cadavres gelés jaillis du passé, et un lien direct avec le personnage de Caleb. Vraiment hâte de découvrir la suite de cette série instantanément addictive et calibrée pour séduire sans pour autant se montrer consensuelle ou trop policée.04/07/2022 à 16:14 2
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Scélérats qui rackettent
7/10 Philippine Lomar, collégienne, est menacée par un homme armé d’un pistolet. Flashback : une semaine plus tôt, la jeune Swong informe Philippine que deux individus, les frères Mulher, la rackettent. En réalité, ce sont les parents de Swong qui sont rackettés et qui font transiter l’argent par les mains de leur fille. De quoi électriser Philippine… Je découvre cette série via ce premier tome, et je me suis régalé : un ton alerte, des répliques croustillantes et des punchlines tordantes (quel que soit l’âge du lecteur), et une intrigue certes classique mais qui tient rudement bien la route. Philippine est très attachante : elle n’a jamais sa langue dans la poche, a perdu son père dans un accident, est têtue comme une mule constipée, pratique la boxe. Un ton évidemment aimable et gentillet (ça s’adresse en priorité aux jeunes), mais l’ensemble est prenant et enlevé, avec un final où, sur la grande roue, on apprend qu’il sera question d’un enlèvement dans l’opus suivant. Pas très original, mais l’humour et le rythme rattrapent amplement ça.
03/07/2022 à 17:38 1
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Corail noir
Thierry Cailleteau, Olivier Vatine
6/10 Un tome cohérent par rapport aux précédents, avec un étonnant patchwork qui mélange monde sous-marin, combats aériens, SF, espace, androïdes, monstres, créatures bleutées, personnages presque préhistoriques, etc. L’ensemble n’a rien d’extraordinaire en soi, mais ce cocktail a au moins le grand avantage d’être distractif au gré de ces nombreuses scènes d’action. Et puis au moins, l’avantage avec les cocktails de ce genre, c’est que tout le monde, a priori, peut y trouver un minimum d’éléments qu’il appréciera.
02/07/2022 à 16:53 1
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NeuN tome 3
8/10 Un graphisme toujours aussi magnifique au service d’une histoire audacieuse et prenante. Un tome aussi réussi que les précédents qui s’amorce avec un suicide, fort et poignant, tandis que Goebbels apparaît, plus vrai que nature (et je ne parle même pas d’Hitler, brr…). J’avais un peu oublié cette (remarquable) série, j’avais tort, ce tome fait office de nécessaire piqûre de rappel. Sur le final, on découvre une ado, Rebecca, qui semble être la fille du Führer, bien décidée à exterminer celui qui pourrait être son géniteur. Vraiment fort et efficace.
29/06/2022 à 17:10 2
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Le Mégophias
Thierry Cailleteau, Olivier Vatine
6/10 De l’espace à la mer et aux fonds sous-marins, encore un tome agréable. Le graphisme et les couleurs datent vraiment mais l’ensemble demeure distrayant, peut-être même avec un plaisir accentué par ce côté suranné. Un opus avec pas mal d’action qui se conclut par la découverte d’un troupeau d’uruk-urus, des sortes de raies géantes.
29/06/2022 à 17:09 1
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La Fille de la toundra
Alain Henriet, Daniel Pecqueur
6/10 Daytona a eu chaud (ou plus exactement très froid) mais, comme il fallait s’en douter, il va vite s’en tirer et se remettre en selle. Au programme : les voitures en butte aux éléments hiémaux, l’apparition de défenseurs extrémistes de la « planète mère », et un peu plus d’action et de suspense que dans les précédents tomes, au point que certains passages, notamment vers le milieu, tiennent davantage du thriller et s’extirpent presque du reste de la série par le ton plus dur et nerveux. Bref, à mon humble avis, un opus un cran au-dessus des autres pour le moment.
28/06/2022 à 18:38 1
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Des loups dans la spéciale
Alain Henriet, Daniel Pecqueur
4/10 La course continue, avec l’apparition d’un drone lance-missiles. Même si on peut (légitimement) apprécier les scènes avec les voitures, il y a un peu trop de bavardages à mes yeux et quelques scènes (notamment sous-marines) un peu trop capillotractées. Bref, à part des passages (comme avec le sniper ou lors de la plongée involontaire dans l’eau glacée), plus nerveux mais déjà-vus des centaines de fois, ça demeure distractif mais assez dérisoire.
28/06/2022 à 18:37 1
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Piment rouge et alcool blanc
Jean-François Di Giorgio, Cristina Mormile
8/10 Takeo, bien que fort mal en point, fait sa demande en mariage à Sayuri, mais s’il a pourtant juré de déposer les sabres, un récent massacre lié à la quête du ionuchi pourrait le faire se contredire. C’est d’ailleurs peu de temps après qu’il tombe dans un piège. Une BD toujours aussi magnifique graphiquement, une ambiance qui demeure dans l’ésotérisme comme dans les précédents tomes, notamment avec la magie et cette saleté de créature que Takeo va affronter dans ce sinistre donjon. Pas mal d’action et de sang dans ce très bon opus.
26/06/2022 à 17:47 1
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Un Gentleman
6/10 Une transaction amorcée dans un train, où un dénommé Prince Metcherski, accompagné de son domestique Jean, souhaite acheter une 24 CV : une nouvelle de quelques pages à peine, où la chute tombe comme celle d’un gag plaisant. C’est amusant même si on sent venir le final quasiment dès le début, et il n’y a guère que l’année de ce texte (1903) pour permettre à ce récit à la première personne de faire sourire puisqu’il a été rédigé bien avant qu’il ne devienne un élément constitutif si souvent lu, vu ou raconté depuis. Bref, sympathique et élégamment mené, certes, mais vraiment pas de quoi démembrer un poulpe.
26/06/2022 à 17:46 1
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L'Appel de Baïkonour
8/10 Ça commence fort, avec une chasse photographique au centaure qui tourne au cauchemar pour les reporters. Une véritable pluie d’Êtres Génétiquement Modifiés, beaucoup inspirés des mythologies grecque et romaine (clin d’œil évident, avec ce sphinx combattant dans une arène). Carmen n’apparaît qu’à la moitié du récit, ce qui n’empêche pas le lecteur d’être happé par le rythme (nerveux), l’histoire (à la fois insolite et prenante). Des scènes marquantes, comme ces multiples apparitions de créatures guerrières, les tigres au fond de la fosse, ce jeu de la roulette russe que notre héroïne détourne, qui jalonnent ce nouvel opus d’une grande qualité esthétique et scénaristique.
23/06/2022 à 18:45 2
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Black-Box tome 2
8/10 « Les débuts fracassants du fils du tueur. L’éveil de ses gènes de tueur !! », hésite à écrire la journaliste Rie après le combat remarquable mené par Ryoga. Rie se met à la boxe et s’intéresse de plus en plus à cet étrange boxeur tandis qu’un autre adversaire surgit pour affronter Ryoga, un champion de kickboxing, Shidoh. Leur première rencontre, en dehors d’un ring, est d’ailleurs électrique, et Ryoga met violemment Shidoh au tapis. Un deuxième tome de toute beauté esthétiquement, à l’histoire certes classique mais qui creuse habilement la psychologie de Ryoga, aux côtés d’un ancien boxeur de 52 ans devenu alcoolique, et concernant notamment un épisode traumatisant du passé avec son frère.
23/06/2022 à 18:44 1
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L'Homme de la plaine du Nord
8/10 La profileuse Hanah Baxter n’a guère le temps de souffler : à peine est-elle revenue à New York qu’une lettre anonyme l’incrimine comme étant responsable du meurtre de son mentor, Anton Vifkin, lui-même expert en criminologie. Il semblerait qu’un tueur à gage, décidé à en finir avec Hanah, soit à la manœuvre. Peu de temps après, un homme est massacré par des pitbulls dans le nord de la Belgique, près d’un manoir qui n’est pas inconnu de notre profileuse puisque résolument soudé à son propre passé.
Ce quatrième et ultime volet de la série consacrée à Hanah Baxter séduit dès les premières pages. On y fait la rencontre d’un assassin froid et méthodique, aussi glacé que les balles de son fidèle PPK qu’il chemise d’or avec amour, et fermement décidé à en finir avec notre héroïne. Dans le même temps, c’est un personnage pour le moins étonnant : si Ernest Gare est un tueur déterminé et indifférent à l’identité de ses victimes, il partage sa propre personnalité avec Frida lorsqu’il devient transformiste et se travestit dans des cabarets pour chanter son répertoire de classiques de la chanson française. Sonja Delzongle plonge le lecteur dans une histoire sombre et acide, ou plus exactement des histoires tordues et sinistres, où s’entrecroisent des protagonistes pour le moins accidentés par l’existence. Jugez plutôt : Ernest dont la sœur, Cha, est morte tombée au fond d’un terril et dont l’esprit ne cesse de le hanter, le commissaire Peeters dont le fils s’est pendu adolescent, Ange qui occupe le manoir, dont le jeune frère est resté handicapé par une soi-disant chute dans les escaliers et dont la mère est devenue aliénée suite à cette catastrophe, etc. Et c’est peu dire que l’écrivaine, à la plume particulièrement noire et écharpée, ne nous préserve en rien de son imagination certes fertile mais ô combien atroce : des enfants martyrisés, des parties fines où participent des gosses et où sont exercées toutes les paraphilies, des combats de chiens et des chasses à l’homme, des tortures sans filtre, des décapitations, des automutilations. L’auteure du Hameau des purs ou encore du Dernier chant ne nous épargne rien, même s’il est indéniable que ces divers récits sont parfaitement maîtrisés et s’entrecroisent avec brio. Néanmoins, au-delà des nécessaires mises en garde à l’attention des âmes sensibles, son ouvrage, un pur brûlot de noirceur et de barbarie, souffre peut-être d’une sorte de surcharge littéraire, avec un peu trop d’intrigues et de cruautés, comme des individus peuvent être lestés d’une surcharge pondérale.
Un livre incontestablement fort, puissant et marquant, à la rigueur trop surchargé pour plaire à tout le monde, mais dont la radicalité bouscule plus qu’elle ne séduit véritablement, et c’est en soi une vertu.22/06/2022 à 06:12 3
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Starving Anonymous tome 6
7/10 Ce sixième tome d’une série que j’aime beaucoup commence sur les chapeaux de roues, avec un découpage en règle au couteau. Hanajima libère alors les monstres séquestrés dans le sous-sol, et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’ils sont affamés, et les premiers bestiaux volants arrivent en ville, entraînant un massacre. Un manga aussi violent que les précédents, revenant sur les premiers instants de ces créatures sur Terre, il y a fort longtemps. Un opus toujours aussi fou et déjanté qui se conclut sur une scène de cannibalisme ou, dans cette espèce de hors-série qui clôture le manga, sur un personnage devant à son tour un membre de l’élevage humain.
21/06/2022 à 19:48 1
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Les Dragons de Pékin
Jean-Claude Bartoll, Renaud Garreta
6/10 Un prologue plein de bruit et de fureur avec un combat fulgurant sur mer. Un cocktail plutôt sympa d’espionnage et de baston (bien loin des premiers tomes, tout de même…), où Najah nous dévoile également son habileté au sabre. Mais, même si l’ensemble est bien charpenté et documenté, je regrette ces monceaux de bavardages. Une explosion tout en haut d’un building vient clore ce tome certes fort lisible et distractif mais qui manque à mes yeux d’un peu de piment et/ou de concision.
20/06/2022 à 17:05 2
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Le Message du marais
8/10 Des événements inquiétants se multiplient en Sologne, non loin du village de Chaumont-sur-Tharonne : Firmin Lefoix, surnommé « père Corbeau », grand amateur de légendes locales disparaît alors qu’il était lourdement handicapé par un AVC. Un prêtre échappe de peu à une tentative de meurtre perpétrée par un colosse aux allures d’homme préhistorique, ce dernier tuant à la machette deux gendarmes. Les Rocheval sont massacrés et leurs corps jetés dans un marais. Que se passe-t-il dans cette région habituellement si calme ? Pourquoi un tel déferlement de barbarie ? L’ancien lieutenant Bastien Guilian, déjà accaparé par la gestion du parc animalier de Montivilliers va mener l’enquête.
Après Un Trou dans la carapace, voici donc le deuxième ouvrage de Nicolas Ménard mettant en scène Bastien Guilian. On y retrouve tous les ingrédients littéraires qui nous avaient déjà ravis : une écriture sûre et maîtrisée, une intrigue mêlant de multiples éléments, une histoire très crédible, et un tempo qui ne faiblit jamais. L’auteur brouille habilement les cartes en développant autant qu’il intensifie les diverses pistes, fort nombreuses après la mise en place : un étrange passé au cours duquel, au début du siècle dernier, des pèlerins ont été assassinés, un langage codé découvert au domicile du « père Corbeau », une pierre qui recèlerait une portée religieuse, un hominidé presque indestructible et chasseur carnassier, un marécage qui semble doué de son propre instinct… Indéniablement, Nicolas Ménard dispose d’un talent de conteur autant que d’une solide imagination, au point que l’on a souvent l’agréable impression que cet opus constituerait un solide substrat pour un téléfilm de qualité. Ce qui frappe également, c’est sa façon si particulière de chorégraphier les scènes d’action : tout tient du thriller hollywoodien, mais l’écrivain les brosse à sa façon, de façon plausible, sans jamais pour autant tuer la tension de ces moments. Et le final tient toutes ses promesses : l’histoire, complexe, se dénoue avec limpidité. On pardonne donc avec d’autant plus de facilité quelques erreurs dans la forme, probablement liée à un manque de relecture de la part d’une tierce personne, comme cet enquêteur qui énonce les droits Miranda à un prévenu, une ponctuation parfois aléatoire, ou encore des répétitions – notamment du terme « prédateur » lorsque la créature sévit, des occurrences facilement évitables.
Un nouveau roman d’une bien belle tenue pour Nicolas Ménard, qui confirme autant son habileté que son tact. Voilà qui donne envie de découvrir ses autres ouvrages que sont Un Trou dans la carapace, La Mort à deux visages et La Promesse du gitan.20/06/2022 à 07:44 3
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Parasite Reversi tome 4
7/10 Une entame à l’image des précédents tomes : graphiquement sage mais foncièrement assez puissante, avec cet individu qui s’avère être une des créatures. Le dénommé Ebisawa dévoile sa technique de combat (connue, avec le découpage en règle). Un rythme assez lent mais qui colle bien à l’étude psychologique (notamment la relation père-fils) tandis que les monstres tissent tranquillement la toile de leur invasion silencieuse. L’arrivée de ce Fukami, médium, vient clore habilement cet opus très plaisant.
18/06/2022 à 08:19 2
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Terreur dans la brume
8/10 Charlène n’en a pas cru ses oreilles : elle et ses parents vont aller passer le week-end chez les Hécate. Des gens bien, ces Hécate : ils ont de l’argent, se montrent envahissants en plus de susciter une forme d’admiration chez leurs nouveaux amis, et leurs deux enfants, Sîn et Séléné, des jumeaux, sont aussi étranges qu’inquiétants. Oui, Charlène sent qu’elle a décroché la timbale. Mais elle n’est pas au bout de ses (mauvaises) surprises…
Cet ouvrage, publié dans la collection Hanté, séduit dès les premiers instants. Tristan Pichard, déjà auteur de multiples ouvrages destinés à la jeunesse, connaît son lectorat, maîtrise les codes du genre gentiment horrifique et sait procurer des sensations fortes. Ici, le scénario est pourtant classique : une maison isolée, un environnement de nature, des hôtes bizarres voire effrayants, et une succession d’événements surprenants. Pourtant, l’écrivain exploite ce terreau connu et moult fois cultivé pour y planter les graines de belles frayeurs à venir. Le cadre offert par le pavillon, la cabane perchée en haut d’un arbre, le panorama de solitude et les Hécate sont utilisés avec intelligence et efficacité, procurant amplement ce qu’il faut de sueurs froides et autres tensions attendues. Dans le même temps, même si les lecteurs sont assurément jeunes, Tristan Pichard distille quelques moments assez durs, notamment concernant le sort du dénommé Milo et de sa sœur qu’il recherche désespérément, ou encore un final que chacun pourra (re)construire et interpréter dans la mesure où il est assez ouvert.
Un roman fort bien ciselé et porté par une inventivité et une vitalité louables. Espérons que nous aurons l’occasion de lire d’autres livres de Tristan Pichard tant celui-ci est distractif et réussi.17/06/2022 à 05:52 2
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L'Oeil du dragon
Jean-François Di Giorgio, Cristina Mormile
8/10 Des transactions, des violences et des meurtres autour de mystérieuses œuvres d’art. L’histoire de la disparition évoquée dans le tome précédent est enfin dénouée. Revient alors sur le devant de la scène le XIIème prophète, ou plus exactement sa secte d’adorateurs. Une esthétique toujours aussi remarquable, une ambiance un peu plus lourde voire ésotérique qu’auparavant, des scènes lors de l’assaut et de l’infiltration de toute beauté, au moins autant que les finales, très axées magie et enchantement. J’en redemande.
16/06/2022 à 19:35 2
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Le Braquage d'Oslo
8/10 A peine remis de leur enquête (Crime à Ålodden), Cecilia, Leo, Uriel et le chien Ego vont de nouveau être sollicités. Luni Hildonen avait braqué une bijouterie à Oslo, avec un butin de plusieurs millions de couronnes avec notamment une magnifique horloge maltaise, mais le criminel avait été appréhendé sans que le trésor soit retrouvé. Evénement : Hildonen vient de s’évader de prison. Dans la mesure où il était originaire de Skutebukta, il est fort probable qu’il y revienne…
Ce Braquage à Oslo est donc le deuxième tome de la série Clue. Jørn Lier Horst nous fait retrouver les quatre jeunes enquêteurs, et cela nous fait très plaisir. Encore logée dans l’hôtel où défilent les clients douteux, voire pouvant être les complices d’Hildonen, Cecilia aura à nouveau besoin de ses camarades et de leur fidèle quadripède afin de tirer cette affaire au clair. Car il y en a, du monde qui se pointe à cet hôtel en bord de mer, constituant autant de suspects qu’il va falloir observer, faire parler, suivre au gré de filatures discrètes, etc. L’auteur maîtrise son sujet et, si l’histoire peut sembler de prime abord classique, Jørn Lier Horst nous réserve autant de rebondissements que de moments bien tendus. Cet opus se caractérise, comme le précédent, par un scénario habilement charpenté, l’absence du moindre temps mort, une écriture et un style qui ne pourront que ravir les jeunes lecteurs auxquels s’adressent ce livre, et des indices adroitement distribués au gré du récit. Nos limiers auront fort à faire, jusqu’à découvrir un bunker où se résoudra l’intrigue. D’ailleurs, l’écrivain continue de creuser l’histoire de Cecilia : bouleversée par la mort énigmatique de sa mère, ce tome permettra d’en savoir un peu plus, notamment à propos de la robe qu’elle portait dans la soirée de son décès. Mais Jørn Lier Horst, en ciseleur astucieux, clôt ce roman avec un cliffhanger inattendu concernant l’histoire personnelle de Cecilia, nous faisant déjà piaffer d’impatience quant à la parution chez nous des autres ouvrages de cette série.
Encore un très bon polar jeunesse, confirmant tout autant le talent de Jørn Lier Horst que la qualité des enquêtes de ce quatuor.16/06/2022 à 06:00 3
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Le sixième doigt du Pendjab
8/10 Deux drones nettoyeurs tentent d’attaquer par surprise notre héroïne dans sa cabane sur la plage. Mal joué : ils n’y survivront pas. Et la voilà de retour aux affaires. De Paris à Auckland, d’autonomistes maoris à l’assaut (musclé) d’une île privée, d’une jungle étouffante aux fonds sous-marins, un tome particulièrement nerveux et dont l’action est habilement soulignée par une esthétique de belle qualité. Qu’il est loin, le temps des premiers opus de la série qui ne me plaisaient pas. Des changements comme ça, j’en redemande !
15/06/2022 à 18:21 2