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Holyland tome 1
4/10 Yuu Kamishiro vit dans un endroit où règne la loi du plus fort. Effacé, presque insignifiant, il erre tandis que monte une rumeur en ville : il y aurait un boxeur qui s’en prendrait aux criminels. Puisque Yuu vient justement de démontrer d’étonnantes aptitudes dans ce sport, se pourrait-il que lui et le vengeur ne soient qu’une seule et unique personne ?
Un manga bien loin des délires de superhéros et justiciers infaillibles, mais ça n’est pas pour autant que ce premier tome de la série m’a séduit : graphisme qui a mal vieilli, psychologie simplette (Yuu se bat pour avoir une place dans ce monde, et l’analyse psychologique en reste là), scènes longuettes (le combat contre le judoka dure des plombes sans pour autant être flambant), scénario sans grand entrain ni originalité. Pour résumer, un net sentiment de superficialité et, soyons honnêtes, de vacuité. Je pense que je vais en rester là.21/10/2023 à 08:24 3
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Prends ça
7/10 Ça commence fort dans le genre, avec un superhéros qui suit une psychothérapie et un de ces surhommes qui en poursuit un autre dans les airs… et lui reluque le postérieur. De l’humour chouettement barré, du sexe, une déconstruction plus qu’une parodie des Marvel et autres superhéros, le tout au gré d’une esthétique immanquable et efficace. Pour finir, très peu d’action, c’est tout sauf politiquement correct, et c’est peut-être justement pour ça que c’est si jouissif.
20/10/2023 à 07:53 3
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La Règle du jeu
7/10 Un premier tome sacrément débridé et jouissif : de l’humour barré et trash, du sexe, des superhéros, mais dans le même temps, ça n’est pas non plus complètement foutraque : il y a un graphisme léché, une intrigue prenante et qui permet une relecture dynamique, incisive et acide de l’univers traditionnel des superhéros, avec force blagues potaches, scènes d’action et originalité. Je n’ai jamais été un gros fan de ce type de littérature, et c’est peut-être justement pour ça que j’ai bien accroché à ce premier tome (assez long en VF car regroupant les six premiers épisodes de la version VO). Je tâcherai de me procurer la suite.
20/10/2023 à 07:51 4
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Les Loups-garous d'Argentine
1/10 Le policier Arnaud Shimansky traverse déjà une sale passe professionnelle quand il apprend le décès de Simon, son grand-père, rescapé des camps de concentration. Mais rapidement, un brouillard étrange tombe sur le passé du défunt, déformant la vision que tout le monde avait de lui. Il avait demandé à être enterré dans un cimetière catholique, des inconnus parlant allemand lors de l’inhumation, un uniforme SS caché dans une penderie, des carnets découverts dans un coffre-fort et où il est question de Mengele, son nom ne figurant pas parmi les victimes recensées de la Rafle du Vél d’Hiv, etc. Simon était-il réellement la personne qu’il avait toujours prétendu être ?
Je ne vais pas tourner autour du pot : je n’ai carrément pas aimé cet ouvrage. Cela ne commence pourtant pas trop mal, de manière certes classique, mais Jérémy Wulc accumule tellement les indices qu’il faudrait être aveugle ou aveuglé pour ne pas piger aussitôt les rebondissements à venir. Un véritable chapelet de clichés en la matière, d’ailleurs, où l’auteur coche en quelque sorte toutes les cases de ce que l’on a déjà lu ou vu des centaines de fois. Une écriture simpliste qui réduit les personnages à des brouillons écornés et sans la moindre profondeur, la palme allant aux collègues d’Arnaud. Le déplacement en Argentine tient du « Oui-Oui au pays du tango », avec accumulation de poncifs inimaginables. Et puisque l’on parle de ça, en termes de préparation et de documentation, là, on est proches du néant absolu : ça en devient rapidement à la fois navrant de platitude et exaspérant de banalité. Et que dire de ce pseudo coup de théâtre (que je ne peux évidemment pas évoquer pour ne rien gâcher) mais qui m’a fait dire à haute voix : « Merde, non, pas ça, il ne va tout de même pas oser… Eh bien oui ! ». Cette idée, des millions de personnes y ont pensé, mais Jérémy Wulc ose encore la ressortir en essayant de la camoufler sous une pathétique démonstration qui semble avoir été préparée entre deux stations de métro. Bref, plus qu’une désillusion (je suis plutôt bon public habituellement, mais là, ça m’est impossible), à mes yeux, un roman moribond du point de vue de l’originalité et indigent dans la forme.18/10/2023 à 16:50 5
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Rêve de fer
9/10 Le postulat de cet ouvrage de SF est assez simple : Adolf Hitler n’a pas connu son atroce destinée politique, et c’est dans le domaine de l’écriture qu’il a réussi. Il a donc signé « Le Seigneur du Svastika », un ouvrage où s’illustre sa haine raciste, son obsession pour le militarisme et l’eugénisme, et sa folie destructrice. Et c’est donc cette histoire, pleine de bruit, de fureur, de sexe et de démonstration belliciste, que je viens de terminer. A priori, la SF, c’est moyennement ma pointure, mais je me suis laissé tenter, histoire de varier mes registres de lecture et également intéressé par ce que donnerait ce livre datant de 1972, et je n’ai vraiment pas été déçu. On y suit les pérégrinations de Feric Jaggar, un surhomme dont le caryotype n’a pas été « corrompu » par le métissage, les altérations raciales, et devient ainsi le chef de file d’un mouvement de reconquête du monde. De multiples allusions presque directes et limpides à la véritable histoire d’Adolf Hitler, tellement nombreuses que je ne vais en citer que quelques-unes (les Dom(inateurs) étant les Juifs, le royaume de Zind l’URSS stalinienne, l’essaimage final de la semence de Feric sa volonté de conquérir la planète). Un récit qui, évidemment, est une parodie de ce qu’a été le nazisme et l’hitlérisme, décalquant les névroses psychiatriques de son présumé auteur et les reportant dans le domaine de la littérature, avec force références psychanalytiques d’ordre sexuel (les objets phalliques, les jouissances) autant qu’à la militarisation et la manipulation guerrière des peuples tant appelées de ses vœux par l’auteur (un exemple dans les ultimes pages : « Toujours plus vite, les troupes tournèrent autour de Feric, lançant leurs bottes en avant avec toujours plus de vigueur et de force, comme pour crever la voûte céleste avec leurs talons ferrés, tandis que les ovations massives soutenaient le rythme de la marche, rafales de tonnerre qui habitaient et secouaient l’univers, battant à l’unisson du sang dans le crâne de Feric »). Feric y compose un individu caricatural de l’aryanité (« un personnage d’une noblesse inattendue et saisissante : un humain pur, grand et puissamment bâti, dans la fleur de sa virilité. Il avait les cheveux dorés, la peau claire, les yeux bleus et brillants. Sa musculature, son ossature et son port étaient la perfection même »). Un ouvrage qui, bien évidemment, est à prendre au ixième degré (il serait stupide d’imaginer cela comme une directe apologie du nazisme) tout en proposant un pastiche de premier ordre, s’embarquant avec intelligence et talent de force dans un avion idéologique pour mieux le détourner et le faire s’écraser. Je le répète, la SF n’est vraiment pas ma came, mais là, j’ai clairement adoré le concept autant que son traitement.
16/10/2023 à 18:08 5
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Sarah
Yomgui Dumont, Franck Thilliez
8/10 Esteban, collégien, vit avec le professeur Albert Angus et son fils, Tristan, cloué dans un fauteuil roulant. Le garçon a perdu la mémoire, ne se souvient plus de son passé, ni qui il est vraiment ni d’où il vient. Tous les trois forment la « Brigade des cauchemars » qui aide les jeunes à se débarrasser de leurs mauvais rêves. Ils viennent au secours de Sarah, quatorze ans, qui est hantée par ses cauchemars. Mais Esteban est persuadé de l’avoir déjà vue quelque part. Esteban et son camarade vont plonger dans la psyché de la jeune fille pour comprendre l’origine de son trauma. Une idée très intéressante, un déroulé prenant en diable, avec cette histoire d’enfants kidnappés, d’incursion (presque une exfiltration) dans les sales songes d’autrui, de papillons et de trompes, et d’un monde adulte hostile et inquiétant. J’ai bien aimé le graphisme qui panache le fantasmagorique, le côté enfantin de la vision des personnages et des finesses fort agréables. Un final également efficace et prometteur, avec la perspective d’un deuxième tome qui va toucher plus intimement l’un des deux jeunes protagonistes. Vraiment une belle découverte en ce qui me concerne, moi qui ai également adoré l’adaptation sous forme de romans de cette série de bandes dessinées !
15/10/2023 à 18:51 3
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Le Vieux Pistolet
7/10 Le narrateur se souvient d’une affaire menée avec le commissaire Jérôme, ancienne, se déroulant un vendredi 13, où il est question de d'Hérouat, colonel de cavalerie en retraite, et du retour d’un dénommé Carlos. M. Fernandez, le contact des deux policiers, aurait-il entendu au téléphone un meurtre en direct ?
Le dénouement, très plaisant, m’a beaucoup étonné et il étonnera certainement d’autres lecteurs, parce qu’il se fonde sur l’humour et la superstition davantage que sur de véritables ressorts policiers, classiques et attendus. J’aime être surpris, et quand en plus il s’agit d’une nouvelle dont je n’ai pas vu venir la chute, je ne peux être qu’être ravi.15/10/2023 à 18:47 2
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La Loi et le sang
5/10 Ohama a des vœux féministes et elle veut être reconnue en tant que guerrière comme ses semblables masculins. La tribu à laquelle elle appartenait veut justement la récupérer. Au final, une mission d’exfiltration ultra classique - même trop selon moi - pour Tounga, avec encore une fois une place prépondérante accordée aux animaux (tigres, serpents, requins, etc.).
14/10/2023 à 20:13 2
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Alice in Borderland tome 10
7/10 Retour à cette série si particulière, où les premières planches sont encore une fois très particulières : une sorte de « chat perché ». C’est vraiment un univers très spécial, fondé sur les points à gagner, la stratégie. J’ai connu parmi les tomes précédents des scénarios plus efficaces, singuliers ou entraînants, d’où cette minime déception pour celui-ci (la référence au « The third man factor » sur le final est néanmoins intéressante).
12/10/2023 à 18:52 1
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Afterschool Charisma 5
6/10 Un début un peu trop léger, humoristique et trop typé manga par rapport au sujet qui se veut grave et sérieux, et il faut attendre la moitié de ce volume pour enfin en savoir plus sur les raisons réelles (et mercantiles) de ces clones. Vraiment dommage, en plus de longueurs que je juge inutiles et nuisibles, d’autant que le propos est intéressant, l’histoire originale et la série plutôt prenante.
12/10/2023 à 18:51 1
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Il était un petit navire
7/10 A bord du ferry La Manche, Pierre Mangin quitte la France et s’apprête à rejoindre l’Angleterre. L’homme transite sous une fausse identité : il s’appelle en réalité Raad Thaer. C’est un réfugié irakien chrétien et il compte bien rejoindre le Royaume-Uni pour mettre le plus de distance possible avec son pays natal, les horreurs vécues là-bas, la guerre menée par les Occidentaux et l’oppression des fidèles catholiques. Mais sur le bateau, il tombe sur plusieurs vieilles connaissances, de sinistres personnages d’obédience islamiste, et il se doute que ces types ont de sales intentions.
Jack Narval a déjà signé plusieurs romans chez Pavillon noir et on a particulièrement apprécié de sa part La mort était servie à l’heure. Il nous est revenu en 2021 avec ce livre dont le pitch rappelle d’entrée de jeu ces films des années 80 et 90 – Piège de cristal ou Piège en haute mer pour ne citer qu’eux – où un homme se trouvait aux prises avec des terroristes en un lieu fermé. Cependant, l’auteur nous épargne ici un énième thriller de ce type où le héros, invincible et irréprochable, tatane du méchant et en tartine les murs tout en lâchant des punchlines mémorables. Pierre est un individu lambda, meurtri par les atrocités multiples – de l’invasion de sa patrie par les Américains aux persécutions des fidèles chrétiens en passant par le poison islamiste, et il n’a qu’un projet : gagner les rives anglaises et tourner définitivement la page. Mais les cinglés qu’il va malheureusement croiser sur ce ferry vont vite doucher ses nouveaux espoirs. Est-il indestructible ? Non. Il a peur, doute, subit plusieurs passages à tabac, et ses capacités au combat se révèlent avec un sbire tué presque accidentellement… avec une brosse à récurer les toilettes. Le style de Jack Narval est impeccable, sobre et efficace, ménageant de beaux moments de tension sur ce navire jusqu’à ce que le chaos finisse par réellement s’installer. Tâchant d’empêcher le pire, pour lui comme pour les autres passagers et surtout pour Petra, une jeune femme pleine de ressources dont il s’est épris, Pierre déploiera des trésors de courage et d’abnégation pour contrer les plans diaboliques de ces monstres fanatisés. On regrette d’autant le final, beaucoup trop abrupt et hollywoodien, venant presque à contre-courant de tout ce qu’avait instauré et mené l’auteur jusqu’à ce moment-là.
Un bon roman à suspense, distillant les sensations fortes autant que les sueurs froides espérées, et formulant dans le même temps de justes réflexions quant à l’altruisme, au fondamentalisme religieux, au sort des immigrés ou encore celui des chrétiens d’Orient.11/10/2023 à 06:44 1
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Zaya tome 2
Jean-David Morvan, Huang Jia Wei
5/10 Je retrouve ici, dans ce deuxième tome, les qualités et défauts que j’avais trouvés dans le précédent tome : un graphisme sacrément léché mais une histoire qui ne se dévoile pas assez concrètement. Cette prise d’otage sur le bateau est pourtant bien menée, voire très habilement orchestrée, mais cette surabondance de scènes de baston fera que cette BD n’intéressera probablement que les fans du genre, malgré la succession de planches finales, muettes, expliquant en partie la genèse de ce qu’est devenue Zaya. Oui, ça manque cruellement à mes yeux d’une colonne vertébrale scénaristique, comme s’il s’agissait d’un libre exercice graphique…
10/10/2023 à 19:37
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La Divine Comédie
8/10 « J’avais voté Obama, les deux fois, je donnais de l’argent à Greenpeace et j’ai pensé à dénoncer les Mexicains sans papiers de mon quartier. J’étais un bon démocrate. J’avais jamais tenu un flingue avant toute cette folie… Je pensais que la violence ne réglait rien. Et puis les circonstances m’ont poussé à évoluer. » Et ces circonstances, c’est tout bonnement la fin du monde tel que Sam le connaissait avec une invasion de zombies. Désormais gorgé d’une violence qui irradie tout autour de lui, il va déployer tous ses efforts pour rejoindre sa fille, sa princesse, Stacy. Sept mois plus tard, il a rejoint Seattle où doit se trouver Stacy. Sa route va croiser celle de Josh, un jeune ado épileptique qui apprend vite à ses côtés à lutter et à survivre. Un premier tome survitaminé, saturé de violence, de nicotine et de testostérone. Quelques bulles d’humanité et d’espérance au milieu de cette averse de brutalité, comme Josh et ses moments de connivence avec Sam sur le bateau, ou ce Theodore qui semble immunisé contre le virus qui se propage, malgré un final inattendu et particulièrement sombre. Une histoire qui n’est pas étourdissante d’originalité mais sacrément bien menée et avec un graphisme à l’esthétique à l’américaine irréprochable et entêtante.
10/10/2023 à 19:36 1
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Genesis tome 1
6/10 Taiga mène une vie morne et ordinaire, avec des rêves récurrents où il se retrouve catapulté dans la préhistoire. Lui et ses six amis découvrent une grotte où figurent des peintures rupestres quand une sorte de séisme intervient. Ils parviennent à sortir de là par une autre voie et se découvrent… en pleine préhistoire, au pléistocène, soit un million d’années plus tôt.
Une histoire classique mais finalement assez prenante, au graphisme efficace sans jamais être pour autant mémorable ni remarquable. Des épisodes attendus, comme la découverte des animaux de l’époque, quelques éléments de survie et la stupeur légitime succédant à ce voyage temporel inattendu, le tout agrémenté de quelques informations historiques et biologiques. Pour résumer, pas de quoi sauter au plafond, mais suffisamment d’allant pour décoller du sol. Je vais poursuivre cette série.09/10/2023 à 18:42 2
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L'Inconnu de Cleveland
8/10 30 juillet 2002 : le cadavre d’un vieux monsieur est découvert dans son logement, plus précisément dans sa baignoire. Le verdict est sans appel : suicide par arme à feu, la balle ayant été tirée dans la bouche. Sauf que l’énigme n’est pas pour autant résolue : les enquêteurs découvrent qu’il vivait sous une fausse identité depuis très longtemps sans qu’on ne sache pourquoi. Qui était cet « inconnu de Cleveland » ?
Cet ouvrage de la collection True crime séduit dès ses premières pages. Le lecteur est aussitôt intrigué par ce cas réel, comprenant en même temps que les divers protagonistes – policiers, marshals, détectives privés, journalistes et généalogistes – que cet homme avait probablement plus d’un secret. Remontant jusqu’à la Seconde Guerre mondiale et au naufrage de l’USS Aaron Ward, ils vont graduellement découvrir bien des mystères et presque plus de questions que de réponses. Grâce à l’immense travail de documentation de Thibault Raisse et à sa plume éclairée qui va plus loin que la pure énumération brute de faits, se précise alors le profil de cet homme s’étant volontairement éloigné de sa famille, asocial, à la fois malin et d’une rare discrétion, et à propos de qui les suppositions ont fleuri. Était-il ce pirate surnommé D. B. Cooper ? Le Tueur du Zodiaque ? Un ancien mafieux repenti ? Ou tout bonnement quelqu’un ayant souhaité rompre avec son passé et ses obligations familiales ? Au gré d’une investigation qui est à la fois dense et se présente de manière concise, Thibault Raisse envoûte son lectorat avec de multiples fausses pistes, une enquête solide et le portrait d’un individu équivoque. C’est aussi pour l’auteur le moyen de porter un éclairage bienvenu sur les proches de cette énigme humaine, également meurtris par les mensonges de leur père, avec cette belle formule qui en dit tant : « Le crime fait toujours plus de victimes que la victime. »
Un très bon documentaire, au moins aussi réussi et prenant que les autres ouvrages de la série, à savoir L’Affaire Alice Crimmins et L’Affaire du Golden Gate Killer, ce qui n’est pas peu dire.09/10/2023 à 06:57 4
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Fortress of Apocalypse tome 4
6/10 Les tensions à l’intérieur du camion sont à peu près aussi élevées que celles à l’extérieur, avec ces hordes de zombies. Même un repas, pourtant tant attendu, peut basculer dans la confrontation (cf. cette scène des baguettes plantées dans les yeux, ou celle avec le cœur arraché). Une entame qui met davantage les humains en butte contre d’autres humains plutôt que contre des morts-vivants, même si la présence du jeune Riku vient apporter un supplément de sang et de violence. Un mélange toujours aussi distractif de baston et de survivalisme face à des zombies.
08/10/2023 à 18:48 2
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Sakamoto Days tome 3
7/10 « 52e tournoi de la galerie marchande d’Ikoraizaka » : voilà ce vers quoi nos trois héros se dirigent, avec une récompense d’un million de yens. Ils s’y illustrent en raison de leurs activités criminelles. Amusant de voir ce trio de tueurs à gages exploiter leurs talents dans l’airsoft. Lu est enlevée parce qu’on l’a prise pour Shin. Pas mal d’action, notamment avec ces kidnappeurs habillés comme des apiculteurs sans oublier cet humour omniprésent. Une belle brochette d’assassins dans le labo.
07/10/2023 à 07:59 1
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Akumetsu tome 16
6/10 Akumetsu est bien décidé à « éradiquer le mal à nouveau ». On retrouve le ton déluré, presque parodique de la série dans ce seizième tome, mais c’est bien moins bourrin que les précédents opus, (bon, il y a quand même une scène de torture assez poussée et longue), avec également un graphisme plus soigné.
05/10/2023 à 19:32 2
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God Child tome 1
7/10 Londres, seconde moitié du dix-neuvième siècle. Parce qu’il s’ennuie à mourir, Cain Hargreaves en est venu à collectionner les poisons, d’où son sobriquet de « prince qui appelle la mort ». Un assassin en série parcourt les rues de la capitale, que l’on surnomme « Crazy Rabbit Man ». Un premier tome assez particulier, nourri au lait de « Alice au pays des merveilles », avec une esthétique oscillant entre le gothique et le manga pur. C’est globalement – et objectivement – vraiment bon, bien mené et intéressant, mais je n’ai pas accroché plus que ça, peut-être parce que j’ai trouvé certains passages vraiment bavards. Un cliffhanger intéressant sur le final.
05/10/2023 à 19:31 2
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The Cry
9/10 Une tragédie. Lorsque Joanna et Alistair débarquent à l’aéroport de Melbourne, ils ignorent encore que leur bébé de quelques semaines, Noah, est décédé. Aucun des deux parents ne s’en est rendu compte. A qui la faute ? Alistair attire sa compagne sur un fait troublant : elle a probablement confondu le paracétamol pour l’enfant et un antibiotique pour l’infection que la jeune femme a à l’oreille. Une terrible méprise. Pour sauver ce qui peut encore l’être, ils décident d’enterrer le petit cadavre et faire croire qu’il a été enlevé. Mais jusqu’où sont-ils capables d’aller pour taire la vérité ?
Un très bon roman que ce The Cry. Helen Fitzgerald a adroitement peint des personnages forts et plausibles, en proie à un drame épouvantable, et qui vont tout faire pour que la réalité ne soit jamais découverte. Dit ainsi, le sujet semble être mince, voire famélique, mais il n’en est rien : l’écrivaine a construit un récit dense, haletant, et particulièrement poignant. Quand la nouvelle de l’enlèvement va se propager dans les médias et sur les réseaux sociaux, Joanna va vite passer pour la sale mégère, celle qui, déjà dans l’avion qui menait la petite famille en Australie, se comportait mal avec le bébé. Elle avait déjà par le passé brisé le couple que formaient Alistair et Alexandra, heureux parents d’une ado, et voilà qu’elle va être foudroyée par la vindicte populaire et le courroux des masses mal informées, voire pas informées du tout. Alistair, qui est l’étoile montante du parti travailliste, ne tient pas à ce que la mort de son fils soit connue, pour des raisons aussi équivoques que froides, et c’est lui qui va être l’instigateur de ce mensonge éhonté. Helen Fitzgerald a construit son ouvrage avec une belle virtuosité, décrivant avec un immense talent une large gamme d’émotions, des sentiments parfois contradictoires, touchants et révoltants, qui vont traverser les protagonistes de cette histoire. L’auteure décrit avec beaucoup de tact et d’authenticité les démons du deuil, les questions accablantes après le décès d’un proche et les tourments qui peuvent agiter un couple. Un livre choral où s’illustrent les divers personnages – Joanna, Alistair, Alexandra, et également Chloe, l’enfant née du précédent mariage brisé par l’adultère. Et puis il y a ce final : inattendu, mémorable. Un détail, presque insignifiant, narré par une des passagères de l’avion et qui va venir habilement rebattre les cartes de l’histoire. Un rebondissement à la fois crédible et renversant, ouvrant la voie à un épilogue d’une belle justesse humaine.
Un récit qui chamboule et marque durablement les esprits. Helen Fitzgerald s’illustre par la clarté de son propos qui fait écho à la noirceur de son scénario, diaboliquement simple et mené avec intelligence.05/10/2023 à 06:35 7