El Marco Modérateur

3578 votes

  • Grillade provençale

    Christophe Arleston, Serge Carrère

    7/10 Loden s'apprête à prendre ses vacances en Bretagne quand un promoteur immobilier, Duchastel, également propriétaire de la société qui possède l'appartement loué par notre détective, se trouve aux prises avec un maître-chanteur. Un début bien cadencé avec des incendies dans la garrigue et un corps retrouvé brûlé. Une série de BD qui reste réjouissante, avec de l'humour et de l'action, et, au-delà de son côté badin et cocasse, ce tome propose une intrigue intéressante.

    21/11/2023 à 19:40 3

  • Adieu ma Joliette

    Christophe Arleston, Serge Carrère

    7/10 Tonton loco a à peine le temps de retrouver un vieil ami (Amédée) que ce dernier décède : voilà de quoi attirer l'attention de notre détective privé et de son oncle.
    Humour omniprésent, de l'action (cf. les scènes en jetski), notre héros kidnappé : une nouvelle carte postale très plaisante envoyée depuis les Bouches-du-Rhône.

    21/11/2023 à 18:51 2

  • Les Sirènes du vieux-port

    Christophe Arleston, Serge Carrère

    7/10 Devenu le treizième détective privé de Marseille, Léo Loden en vient à enquêter sur la disparition de Pamela, étudiante en journalisme.
    Une BD qui panache humour et intrigue plutôt solide, où tonton loco, avec son verbe haut et son attitude cocasse, en vient presque à voler la vedette au héros désigné. La dernière scène, avec l'avion attaqué sur la piste de décollage, apporte un peps final bienvenu.

    21/11/2023 à 18:43 3

  • Terminus Canebière

    Christophe Arleston, Serge Carrère

    7/10 Le commissaire Léo Loden reçoit un coup de fil et voit un homme se faire abattre. Le voilà revenu à la vie civile et, avec l’aide de son inénarrable tonton loco, il va tenter de comprendre ce qui s’est passé sur le port de Marseille.
    Une BD très plaisante, avec des moments très cocasses (l’assassin muni d’une arbalète mais qui ne dézingue qu’un oiseau et un écureuil), qui entremêle donc avec beaucoup de décontraction humour, action et intrigue très correcte. J’aime vraiment.

    21/11/2023 à 18:36 3

  • La Pierre d'Onyx

    Fred Burton, Jean Wacquet

    3/10 Coleman Wallace mène un navire intergalactique mais il savait également chasser en son plus jeune temps (cf. la scène d’ouverture où il se bat contre une sorte de dinosaure). Quand un prêtre décide de prendre le contrôle au nom d’un Dieu tout-puissant, les ravages approchent à grands pas.
    Je le dis tout net : je n’ai pas du tout accroché à ce premier tome. Une histoire qui brasse des dizaines d’autres déjà maintes fois lues ou vues, un graphisme auquel je n’ai pas du tout adhéré, une histoire abracadabrantesque qui s’éparpille et ne m’a jamais accroché. Je pense que je vais m’arrêter là.

    20/11/2023 à 18:23 2

  • Les ombres aussi ont peur du noir

    Philip Le Roy

    7/10 Mathis Chamberland n’est plus. Une sortie en wingsuit l’a envoyé se fracasser sur une falaise à plus de deux-cents kilomètres-heure. Depuis quelque temps, il avait repéré des phénomènes étranges au sein du château qu’occupe sa famille, des faits inquiétants et proches du surnaturel. Mais Mathis réapparaît. Vivant. Tout bonnement impossible. Est-ce un miracle ou une énigme de plus au sein de la famille Chamberland ?

    On connaît fort bien l’œuvre de Philip Le Roy, et on a beaucoup apprécié ses livres pour adultes (Pour adultes seulement, La Dernière Arme, La Dernière Frontière), mais aussi pour les jeunes et les adolescents (la série consacrée à la Brigade des fous, 1, 2, 3, nous irons au bois, ou encore Des Voisins trop secrets). C’est justement vers ce lectorat que revient l’écrivain avec ce titre sombre et intrigant, où les menaces et les moments d’angoisse sont légion. Des bruits sinistres dans l’immense maison, un passé familial sur lequel règne le secret et le silence, Mathis qui ressort indemne d’un accident qui aurait dû le transformer en purée sanglante, des apparitions fantomatiques… Indéniablement, Philip Le Roy maîtrise les codes des films d’horreur (de nombreuses références viennent confirmer cette évidence) autant que ceux des romans de Stephen King, le tout au gré de chapitres très courts, d’un style travaillé et de dialogues secs et particulièrement drôles. Le lecteur est ainsi emporté vers un pur royaume de peur et d’appréhension où Mathis et sa copine Hedy seront confrontés à de terribles épreuves. Mais là où le bât blesse, c’est justement au niveau de cette surabondance des sujets traités et des histoires enchevêtrées : spectres, manipulations familiales, origines dissimulées, expérimentations nazies, monstre lové dans la demeure, etc. Cette profusion de récits – individuellement réussis quoique déjà vus ou lus – en devient parfois embarrassante, au point de nuire à la crédibilité de l’ensemble autant qu’à sa lisibilité, comme si l’auteur avait voulu condenser en un seul ouvrage ce qui aurait amplement pu tenir dans trois ou quatre livres distincts.

    Un bon roman de plus de la part de Philip Le Roy, qui séduit par les ambiances qu’il tisse avec maestria, même si on peut lui reprocher ce débordement d’histoires autant que leur juxtaposition assez déconcertante.

    20/11/2023 à 06:56 2

  • Turuk

    Olivier Peru, Diogo Saïto

    7/10 « Qu’est-ce que je fichais ici ? » se demande Turuk, un Orc amnésique, qui se met à fouiller une ville désormais fantôme sur une île qui semble également abandonnée. Il finit par découvrir des créatures dangereuses, et la vue d’une belle arbalétrière, Dalyam, va enfin lui permettre de se souvenir : sa mémoire va le ramener à une prison sordide…
    Un premier tome très réussi, esthétiquement remarquable, jouant habilement sur les codes du genre et offrant une lecture particulièrement agréable. Les scènes de l’assaut du clocher sont particulièrement réussies. Je vais continuer cette série.

    19/11/2023 à 17:35 3

  • La Passe des Argonautes

    Def, Jean-Pierre Pécau

    6/10 Tim Page, un ancien net-runner et ex-mercenaire, est contacté dans un bar d’Euro-Lopa où on lui fait « une offre que vous ne pourrez pas refuser ». Une intrigue assez réussie et un univers graphique à la Blade Runner (qui a nécessairement vieilli : cette BD date de 1997). Un ouvrage globalement sympa et distrayant sans pour autant être inoubliable.

    19/11/2023 à 08:05 2

  • Gannibal tome 1

    Masaaki Ninomiya

    8/10 Le village de Kuge, au Japon. Le calme, la sérénité, la concorde. Tout le monde semble y être heureux. Malgré les lointaines rumeurs de cannibalisme. Malgré le côté inquiétant des chasseurs. Malgré la disparition du précédent policier, Kanô, en poste dans ce bourg. Jusqu’à ce que l’on retrouve un cadavre dans la forêt, tellement amoché que l’on pense qu’il s’agit de l’œuvre d’un ours. Le nouveau policier, venu ici avec femme et enfant, va vite se rendre compte que quelque chose cloche.
    Une ambiance très lourde, habilement appuyée par une esthétique pesante et travaillée. Des moments palpitants, comme la battue en forêt, la découverte du doigt humain, l’attaque de l’ours, la séance de dégustation collective des chairs de l’animal, etc. La folie qui affleure, le passé également, au gré de planches particulièrement réussies et aussitôt addictives. Extra !

    18/11/2023 à 08:23 4

  • 30 secondes...

    Xavier Massé

    8/10 Billy Wake est la star montante du football américain. Jeune, turbulent, il a pour compagne la belle Tina. Mais un jour, le rêve tourne au cauchemar : un accident de voiture et les deux amants sont violemment percutés. A l’hôpital, Billy ne se souvient plus de rien et il est pris en charge par le docteur Borg qui pratique l’hypnose. Il va falloir que le sportif aille fouiller dans sa mémoire et comprendre ce qui s’est réellement passé, quitte à révéler l’indicible.

    Xavier Massé nous offre ici un thriller de premier ordre. Fortement influencé par ses illustres pairs d’outre-Atlantique, l’auteur signe un ouvrage où se mêlent de nombreux éléments parmi lesquels hypnose, amnésie, faux souvenirs, ruades d’un subconscient qui ne se laisse pas facilement percer, paris sportifs, syndicat mafieux, etc. Un cocktail particulièrement riche que l’écrivain maîtrise de bout en bout. Au fil de l’ouvrage, le lecteur va se laisser embarquer, s’émouvoir, douter, être surpris, et enchaîner ainsi de multiples émotions contradictoires. Que cherche le docteur Borg ? Que cherche son mystérieux assistant ? D’où proviennent ces sons étranges ? Quels sont ces énigmatiques messages que va découvrir Billy à mesure qu’il s’enfonce dans les limbes de sa mémoire ? Comme il est écrit : « Finalement, toute cette histoire est comme un film qui me serait révélé chapitre après chapitre ». Xavier Massé exploite – peut-être un peu trop, d’ailleurs – des pistes complexes et changeantes, faisant parfois penser au film Inception avec ce récit labyrinthique qui ménage un immense rebondissement à la fin du dix-huitième chapitre. Un twist remarquable, imparable, inattendu. Dès lors, une nouvelle réalité s’impose, offrant un second souffle surprenant et assez fou à ce livre.

    Un thriller à la construction savante sans jamais être embrouillée, réservant d’habiles coups de théâtre et qui, malgré une indéniable inspiration hollywoodienne, sait s’en affranchir pour proposer sa propre voix.

    17/11/2023 à 06:56 3

  • Versailles Of The Dead tome 4

    Kumiko Suekane

    1/10 Je retrouve avec déplaisir cette série dont je n’avais vraiment pas apprécié les trois premiers tomes, et je replonge dans ce quatrième opus comme un ouvrier redescend dans la mine. Puisque je l’avais sous la main, j’ai re-re-retenté de m’y agripper, mais ça ne passe décidemment pas : graphisme quelconque, visages des personnages interchangeables, scènes ouvertement grotesques (notamment l’apparition d’un dieu façon « Mythologie pour les nuls » et raid en règle d’anges masqués), Jeanne d’Arc qui revient d’entre les morts, etc. Et je ne parle même pas des ingrédients surnuméraires et tous aussi risibles (un démon, un golem, un échange de corps) qui viennent s’ajouter à ce brouet, comme si la mixture n’était pas déjà suffisamment poisseuse et immangeable. Allez, plus qu’un seul tome et c’en sera fini.

    16/11/2023 à 19:42 1

  • Le Cadavre du Palais-Royal

    Laurent Joffrin

    8/10 26 septembre 1789. La Révolution française ne porte pas encore ce nom mais les premières convulsions sont apparues dans la société : le peuple hurle de faim et de misère, Louis XVI atermoie encore pour trouver la solution la plus adaptée, et de sourdes machinations naissent à la tête de l’Etat. C’est alors que réapparaît le commissaire Nicolas Le Floch, demandé par son collègue et ami Pierre Bourdeau. L’affaire qui préoccupe ce dernier est loin d’être légère : un assassinat avec un corps au visage martyrisé et l’enlèvement d’une femme. Dans cette ambiance de soufre, Le Floch va vite se rendre compte que cette histoire va le mener vers un complot visant directement le roi.

    Né sous la plume talentueuse de feu Jean-François Parot, l’enquêteur Nicolas Le Floch a ressuscité en 2021 grâce à Laurent Joffrin avec cet ouvrage. Rapidement, le style séduit : l’auteur s’est solidement documenté sur cette période trouble, en équilibre précaire entre chaos généralisé, répression forcenée et fièvre passagère. D’ailleurs, les passages relatant l’Histoire – nécessairement écrite avec une lettre majuscule – sont remarquables de crédibilité, ne tombant jamais dans les poncifs idéologiques ni dans la superficialité. Au-delà de cette peinture saisissante, Laurent Joffrin a noué une énigme solide, retorse à souhait, s’ouvrant sur de multiples tiroirs allant de la politique à la sociologie, et ce qui n’aurait pu être qu’une simple investigation de droit commun bascule promptement sur une cabale fort plausible. D’ailleurs, l’un des personnages a, sur le final, des mots qui synthétisent parfaitement cette affaire : « Bref, nous avons volé d’erreur en erreur jusqu’au succès final. » Nicolas Le Floch ne manquera ni de courage ni de sagacité au gré de ces quelque trois-cents pages, avec des moments marquants – comme le combat sur la machine de Marly – et rencontrera des personnages criants de vérité comme Danton, Choderlos de Laclos, Mirabeau, Robespierre, La Fayette, ou encore Louis XVI et Marie-Antoinette.

    Laurent Joffrin exauce les vœux des fans de Jean-François Parot en faisant renaître son limier emblématique avec un talent d’historien et de conteur qui force l’admiration.

    16/11/2023 à 06:47 3

  • Le glorieux plan quinquennal

    Garth Ennis, Darick Robertson

    7/10 Je retrouve avec plaisir cette esthétique si particulière, ce ton loufoque et souvent grossier, et ce pastiche si réussi de l’univers de nos superhéros qui se retrouvent ici après un saut en avion sur le sol russe pour y retrouver une vieille connaissance (et qui porte son costume de façon très particulière !). Du cul, des grivoiseries en pagaille, une intrigue qui n’a pas été délaissée pour autant, et quelques belles trouvailles visuelles (comme le coup du vibromasseur dans l’avion ou le massacre des superhéros sur l’air de « L’Hymne à la joie »). C’est impertinent et franchement insolent, alors j’en redemande !

    15/11/2023 à 13:45 1

  • And Back

    François Boucq, Alexandro Jodorowsky

    9/10 … où l’on retrouve Bouncer dans une prison au beau milieu du désert, le tout dans une ambiance sinistre (cf. les premières images avec les cadavres empalés et becquetés par les corbeaux). Un enfer sur terre où l’on adjuge aux enchères des jeunes femmes nues aux prisonniers. Où une dame lubrique règne en prêtresse. Où les moines, encapuchonnés vus dans le tome précédent, peuvent librement torturer les captifs. Où le train du ravitaillement constitue le seul moyen d’évasion dans ces terres stériles et esseulées. Un western aussi réussi que les précédents, c’est-à-dire excellent, âpre, violent et sombre, le tout parcouru de sang, de fusillades, de mutilations et de péripéties. Remarquable, tout simplement.

    14/11/2023 à 20:06 1

  • Nos vies en flammes

    David Joy

    9/10 Ray Mathis, géant barbu, a pris sa retraite de l’office des forêts et mène une vie paisible jusqu’à ce qu’il reçoive un coup de téléphone : son fils, Ricky, junkie, lui indique qu’on va le tuer. Il doit dix-mille dollars à de sordides individus. Si Ray s’acquitte de la somme indiquée, le drame survient : Ricky meurt d’une overdose. Il n’y a pas plus redoutable qu’une bête blessée, et le vieil ours décide de régler lui-même ses comptes avec une société gangrénée par les drogues. Si les montagnes aux alentours sont ravagées par un monstrueux incendie, ce qu’a préparé Ray pourrait être encore plus féroce.

    Après Là où les lumières meurent, Le Poids du monde et Ce Lien entre nous, David Joy nous est revenu avec cet ouvrage singulièrement noir. Si le pitch laisse augurer la vendetta d’un père psychologiquement mutilé par le décès de son fils unique, avec une croisade sanglante et force péripéties façon vigilante movies, il n’en est rien. Même s’il fera effectivement preuve de violences et secouera sacrément ces narcotrafiquants qu’il estime être responsables de la mort de son enfant, Ray n’est pas le personnage central du livre, car il s’agit plutôt de la société américaine. Une population livrée de son plein gré aux affres de l’addiction, des corps saturés de drogues aussi variées que tortionnaires et létales, des maux si répandus qu’ils paraissent incurables, sans compter d’abjects individus se repaissant de cette déchéance collective. De nombreux rôles apparaissent, de la nièce de Ray, travaillant pour la DEA, à certains drogués essayant de trouver la rédemption en passant par un policier infiltré. David Joy maîtrise autant la narration – âpre, amère, remarquable de densité – que le sujet, ajoutant en fin d’ouvrage un article brillant qu’il a lui-même signé sur la crise des opioïdes. La plume de l’auteur est extraordinaire, sombre, prenante, parfois haletante, avec des dialogues au cordeau et des scènes plus légères (comme le coup de cet homme si moche qu’il était capable de tuer des écureuils rien qu’en leur faisant des grimaces). Et c’est essoufflé que l’on achève la lecture de ce roman aussi brutal que concis, faisant se côtoyer les ténèbres d’un peuple qui se meurt dans le plus assourdissant des silences et l’espérance d’un avenir éclairci.

    Un livre puissant et mémorable, à l’intrigue et à l’écriture remarquables.

    14/11/2023 à 06:41 6

  • Avalon

    Kevin Hérault, Jean-David Morvan

    6/10 Près de cinquante ans après la déclaration d’indépendance d’Avalon, un vaisseau de l’Axe amerrit et, si l’ambiance est globalement à l’euphorie, un groupe de jeunes gens ne l’entend clairement pas de cette oreille…
    Un traitement esthétique impeccable quoique l’ensemble paraît un peu aseptisé, quelques incursions d’humour (comme ce graffiti : « Déjà des réformes, l’Axe hâtif ? Ça va chier ! ») et, même si je n’ai pas vraiment été transporté plus que ça par l’histoire ou le récit, je me suis néanmoins laissé gentiment prendre. Habituellement, ce type de BD n’est pas trop ma tasse de thé, mais là, je dois avouer que j’ai facilement bu cette plaisante boisson.

    13/11/2023 à 20:22 2

  • La Mort du géant

    Edouard Aidans

    6/10 Un étrange casque découvert dans la montagne battue par de terribles rafales de vent, des hallucinations provoquées par du poison, une curieuse tribu composée d’individus simiesques, un chamane délivrant un message abscons, une créature vêtue comme un cosmonaute, etc. Une touche de SF (avec vaisseau spatial, technologies d’avant-garde et autres gadgets bien loin de la Préhistoire comme de notre époque) pour cet opus qui tranche radicalement avec les précédents.

    12/11/2023 à 20:24 1

  • SOIL tome 1

    Atsushi Kaneko

    6/10 La famille Suzushiro (le père, la mère et la fille) ont étrangement disparu de leur domicile, et l’on découvre une immense stalagmite de cristaux dans la chambre de la gamine. Les policiers chargés de l’enquête ne sont pas au bout de leurs surprises, entre black-out, mystérieuses étoiles filantes, pendaisons de chats, automutilations et autres joyeusetés.
    Un ton sacrément burlesque et décalé, oscillant entre l’humour noir, à froid et la loufoquerie la plus totale. Mais l’esthétique très (trop ?) particulière et la juxtaposition de scènes saugrenues plutôt que l’avancée réelle de l’histoire, même si je ne regrette pas ma lecture, m’ont un peu lassé, et je ne serai probablement pas au rendez-vous des tomes suivants.

    11/11/2023 à 18:22 2

  • Aveuglément

    Laurence Voïta

    6/10 Marco Morard est de retour. Sept ans auparavant, il était allé nager dans le lac avant de disparaître en simulant une noyade, mais ce lundi 8 novembre, il regagne par le train la ville qui l’a vu s’éclipser. Pourquoi avoir ainsi fui pour aujourd’hui réapparaître ? Que cherche-t-il ?

    Cet ouvrage de Laurence Voïta saisit dès les premiers chapitres. La langue de l’écrivaine est tout bonnement exquise : chaque phrase est travaillée, chaque mort ciselé, chaque individu joliment dépeint. Il faut dire que, dans ce roman, les personnages sont nombreux. Marco, bien évidemment, rentrant chez lui pour on ne sait quelle raison ; son ex-femme Claire ; Bruno Schneider, ancien policier, et son épouse Carla ; Sophie, l’ancienne collègue de Bruno ; les enfants de l’école locale, avec le fils de Marco et le petit-fils de Bruno ; Mathilde, une vieille dame qui a forgé une solide amitié avec José, devenu aveugle après une subite neuropathie optique de Leber ; Serge, le beau-père du disparu. Graduellement, à l’arrivée de cet homme que l’on pensait mort, les langues se délient, les brouillards sont fendus et la vérité émerge sous les diverses faces d’un même prisme. Laurence Voïta maîtrise indubitablement sa prose et nous offre un bel éventail de caractères au gré de ce récit choral. Dans le même temps, il est particulièrement dommage, voire dommageable, que la maison d’édition ait choisi d’inscrire « thriller » en lettres capitales sur la première de couverture car, sans le moindre doute, ce livre n’en est pas un : on navigue plutôt sur les eaux de la littérature blanche vaguement colorée de noirceur, certes réussie et plaisante, mais dont le contenu ne correspond pas du tout à l’étiquette punaisée sur l’ouvrage. On en viendrait presque à parler d’indication trompeuse. Ici, nul véritable frisson, pas de réel suspense, aucune montée en tension, et jamais l’intrigue ne viendra remuer les sangs comme c’était pourtant certifié. Au-delà de cette classification pour le moins douteuse, reste un texte court et assez efficace, d’où poignent de subtils portraits psychologiques, mais sans l’adrénaline promise.

    Un livre agréable et habilement écrit, sans véritable fausse note, mais qui risque de faire déchanter les lecteurs qui s’attendaient à un tout autre récital, plus sombre ou dynamique.

    10/11/2023 à 06:48 3

  • Denjin N tome 3

    Kazu Inabe, Yuu Kuraishi

    9/10 Ce qui devait arriver arriva : Nasu n’a pas été véritablement mis d’état de nuire, et c’est sous la forme d’une poupée mécanisée qu’il personnalise rapidement qu’il réapparaît. Encore une fois, un graphisme remarquable, un scénario en béton, un suspense haletant et des images fortes (comme ce carnage provoqué par Nasu pour que sa bien-aimée se montre enfin) tandis que le monstre semble avoir définitivement perdu toute bienveillance. Vivement le quatrième et dernier tome de cette série au top !

    09/11/2023 à 18:52 1